Jalousie entre frères et sœurs : les conseils d'expert pour apaiser votre aîné

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Deux enfants qui se chamaillent

L'arrivée d'un nouveau-né bouleverse l'équilibre familial et peut susciter des réactions inattendues chez votre aîné. Agressivité, régression, troubles du sommeil... Comment comprendre et accompagner ces manifestations de jalousie ? La psychologue pour enfants R. Paul Sauter, célèbre "Supernanny", partage ses conseils concrets et rassurants pour traverser sereinement cette période de transition.

« Je tiens à vous remercier de l'accueil que vous avez réservé à cette section. J'aurais aimé pouvoir répondre à toutes vos questions mais leur nombre était très grand et, parfois, le peu d'informations dont je disposais a fait que j'ai dû opérer une sélection. Je vous donne quelques messages de caractère général qui, je l'espère, vous donneront des indices sur ce que vous pouvez modifier dans vos comportements avec vos enfants. Souvenez-vous que les enfants répètent ou non leur comportement en fonction des réactions que vous pourriez avoir. Je vous souhaite une bonne lecture et, encore une fois, vous remercie de m'avoir invitée à passer ce moment avec vous. »

R. Paul Sauter

 

Comprendre la jalousie : un sentiment naturel mais douloureux

B&M. Certaines mamans sont préoccupées car l'arrivée d'un nouveau bébé a, de temps en temps, donné lieu à des changements importants chez leur aîné, comme une agressivité, une régression à un comportement infantile, des troubles du sommeil... Comment peut-on éviter la jalousie du plus grand envers le bébé et les comportements qui en découlent ?

Supernanny. La jalousie est inévitable et les enfants qui en souffrent sont vraiment malheureux. Par contre, ce que vous pouvez faire, c'est essayer de limiter ce sentiment et le meilleur moyen que vous avez à votre disposition est de réserver à votre aîné un moment seul à seul avec son papa ou sa maman, et ce de manière quotidienne.

La jalousie fraternelle apparaît généralement parce que l'enfant doit désormais partager l'attention et l'affection qu'il recevait exclusivement auparavant. Il ne s'agit pas d'un caprice mais d'une véritable souffrance émotionnelle. Votre enfant ne fait pas exprès d'être jaloux : il traverse une période d'adaptation difficile où tous ses repères sont chamboulés. Les comportements régressifs comme le retour du pipi au lit, la demande du biberon ou les pleurs excessifs sont des signaux d'alarme qui indiquent que votre enfant a besoin d'être rassuré sur votre amour inconditionnel.

 

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Des moments privilégiés pour renforcer le lien avec l'aîné

Vous pouvez aussi faire des activités avec lui et avec le bébé, mais auxquelles le petit dernier ne peut pas participer parce qu'il est trop petit. Vous pourrez alors dire à votre grand « tu vois, comme tu es plus grand, je peux faire ça avec toi ». Et vous pouvez aussi faire des jeux en famille auxquels vous participez tous.

Ces moments en tête-à-tête ne doivent pas nécessairement être longs : même 10 à 15 minutes de présence totale et exclusive peuvent faire toute la différence. L'essentiel est la régularité et la qualité de ces instants. Éteignez votre téléphone, soyez pleinement présent et laissez votre aîné choisir l'activité qu'il souhaite partager avec vous. Cela peut être lire une histoire, faire un puzzle, jouer aux voitures ou simplement discuter de sa journée.

Proposez également des activités « de grand » qui valorisent son statut d'aîné : cuisiner ensemble, choisir un film adapté à son âge, ou l'emmener faire une sortie spéciale pendant que l'autre parent s'occupe du bébé. Ces privilèges liés à son âge l'aideront à percevoir positivement sa place dans la famille.

 

Impliquer l'aîné dans les soins du bébé

Vous pouvez également attribuer à votre aîné une responsabilité dans la réalisation d'une tâche dans laquelle son petit frère ou sa petite sœur est le protagoniste, comme par exemple vous aider à lui changer la couche, lui donner à manger, le laisser en charge du bébé pendant que vous allez chercher quelque chose dans la cuisine...

Confier des responsabilités adaptées à son âge permet à votre aîné de se sentir utile et valorisé. Il peut passer une couche propre, chanter une chanson au bébé pendant le change, choisir les vêtements du jour, ou tenir la main du petit pendant une promenade. Ces petites missions renforcent son sentiment d'importance au sein de la famille et transforment progressivement sa perception du nouveau-né : d'un rival qui accapare l'attention, le bébé devient un petit être dont il prend soin.

Veillez toutefois à ne jamais forcer votre enfant à participer s'il n'en a pas envie. L'objectif est de lui offrir des opportunités de créer du lien, pas de lui imposer des obligations qui pourraient aggraver son sentiment de frustration. Félicitez-le chaleureusement lorsqu'il fait preuve de douceur ou d'attention envers son cadet, sans pour autant en faire trop pour que cela reste naturel.

 

Accueillir et valider les émotions difficiles

Il faut laisser passer la jalousie et vous ne devez pas vous accabler si votre enfant en souffre. Par contre, vous devez faire en sorte que votre enfant sache que vous êtes toujours là, à l'écoute, et que vous comprenez ce qui se passe et essayez de limiter ses souffrances.

N'hésitez pas à verbaliser les émotions que votre enfant peut ressentir : « Être un grand frère, ce n'est pas toujours facile. C'est beaucoup de changements. Peut-être te sens-tu un peu triste ou en colère parfois ? » Cette reconnaissance de ses sentiments est fondamentale. Autorisez votre enfant à exprimer ses émotions négatives sans le culpabiliser. Il a le droit de ne pas toujours aimer son petit frère ou sa petite sœur, et paradoxalement, lui permettre d'exprimer cette ambivalence l'aide souvent à développer ensuite de l'affection.

Évitez les phrases du type « Tu devrais être content d'avoir un petit frère » ou « C'est ton frère, tu dois l'aimer ». Ces injonctions nient ce qu'il ressent vraiment et peuvent l'amener à refouler ses émotions, ce qui risque de créer davantage de tensions. Préférez une écoute empathique qui valide son vécu : « Je vois que tu es jaloux, c'est dur... Tu voudrais avoir Papa et Maman pour toi tout seul ? C'est normal de ressentir ça. »

 

Vos questions fréquentes concernant la jalousie entre frères et sœurs

 

1. À quel âge la jalousie entre frères et sœurs apparaît-elle le plus souvent ?
La jalousie peut apparaître dès l'annonce de la grossesse ou à la naissance du bébé. Elle est particulièrement marquée entre 2 et 5 ans, lorsque l'aîné était habitué à recevoir toute l'attention de ses parents. Cependant, elle peut se manifester à tout âge et persister même à l'adolescence sous des formes différentes.

 

2. Combien de temps dure généralement la période de jalousie intense ?
La durée varie selon les enfants, mais les manifestations les plus intenses s'atténuent généralement après les premiers mois suivant la naissance, à mesure que l'aîné s'adapte à la nouvelle configuration familiale. Comptez entre 3 et 6 mois pour que la situation s'apaise, à condition d'adopter une attitude rassurante et constante.

 

3. Dois-je punir mon enfant lorsqu'il manifeste de l'agressivité envers le bébé ?
Non, punir votre enfant pour sa jalousie ne traite que les symptômes sans s'attaquer aux causes. L'agressivité est une manifestation de sa souffrance et de son besoin d'attention. Il est préférable de poser des limites fermes sur les comportements (« On ne tape pas ») tout en accueillant l'émotion (« mais tu as le droit d'être en colère »), puis de lui offrir l'attention dont il a besoin.

 

4. Comment éviter les comparaisons entre mes enfants ?
Évitez absolument les phrases comme « Ton petit frère mange plus proprement que toi » ou « Regarde, ta sœur s'habille plus vite ». Ces comparaisons alimentent la rivalité. Préférez des descriptions factuelles : « On mange avec sa fourchette » ou « Il est temps de s'habiller maintenant ». Valorisez les qualités propres à chaque enfant sans les mettre en compétition.

 

Conclusion : patience et amour pour traverser cette période

La jalousie entre frères et sœurs est une étape normale du développement familial qui nécessite patience, compréhension et ajustements de la part des parents. En offrant à votre aîné des moments privilégiés, en l'impliquant dans les soins du bébé selon ses capacités, et surtout en accueillant ses émotions sans jugement, vous l'aidez à traverser cette période délicate. Le temps, associé à votre présence rassurante et à votre écoute attentive, permettra progressivement à votre enfant de trouver sa nouvelle place dans la famille et de tisser des liens affectueux avec son cadet. N'oubliez pas que derrière chaque comportement difficile se cache un besoin d'être rassuré sur votre amour inconditionnel.

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