Quand votre enfant ne veut être qu'avec un seul parent : les conseils de Supernanny

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Petit garçon blotti dans les bras de son papa

Votre petit refuse systématiquement que papa lui donne le bain ou pleure dès que maman s'éloigne ? Cette situation, aussi déconcertante soit-elle, est bien plus fréquente qu'on ne le pense. La célèbre psychologue pour enfants, R. Paul Sauter, mieux connue sous le nom de Supernanny, a répondu aux questions de nos mamans sur ce sujet délicat. Découvrez ses conseils pratiques pour rééquilibrer les liens familiaux sans brusquer votre enfant.

« Je tiens à vous remercier de l'accueil que vous avez réservé à cette section. J'aurais aimé pouvoir répondre à toutes vos questions mais leur nombre était très grand et, parfois, le peu d'informations dont je disposais a fait que j'ai dû opérer une sélection. Je vous donne quelques messages de caractère général qui, je l'espère, vous donneront des indices sur ce que vous pouvez modifier dans vos comportements avez avec vos enfants. Souvenez-vous que les enfants répètent ou non leur comportement en fonction des réactions que vous pourriez avoir. Je vous souhaite une bonne lecture et, encore une fois, vous remercie de m'avoir invitée à passer ce moment avec vous. »

R. Paul Sauter

 

Pourquoi les enfants développent-ils une préférence pour un parent ?

La préférence d'un enfant pour l'un de ses parents est un phénomène naturel et temporaire qui fait partie intégrante de son développement affectif. Entre 18 mois et 5 ans, la plupart des enfants traversent des phases où ils se tournent davantage vers papa ou maman selon leurs besoins émotionnels du moment.

Cette préférence s'explique par plusieurs facteurs. Le parent qui passe le plus de temps avec l'enfant au quotidien devient souvent sa figure d'attachement principale. De même, celui qui est associé aux moments de jeu et de détente sera naturellement plus sollicité, tandis que le parent qui pose les limites et gère les routines peut être temporairement "rejeté". Il s'agit d'une étape normale du développement psychologique de l'enfant, qui apprend progressivement à gérer ses relations et ses émotions.

Les périodes de changement ou de stress amplifient souvent ces préférences. L'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur, un déménagement, ou même la phase d'opposition des 2 ans peuvent renforcer le besoin de l'enfant de se raccrocher à un parent en particulier. Pour en savoir plus sur la gestion de la jalousie entre frères et sœurs, consultez nos autres conseils de Supernanny.

 

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L'enfant ne veut être qu'avec l'un des deux parents : que faire ?

B&M. Comment dois-je agir si mon enfant ne veut être qu'avec l'un des deux parents (le papa ou la maman) et évite l'autre ?

Supernanny. Interrogez-vous sur la possibilité d'échanger la répartition des tâches. Dans un premier temps, pour qu'il n'y ait pas de rejet de la part de l'enfant, il faut que le parent qui réalise habituellement l'activité avec l'enfant commence, puis que l'autre parent se joigne à eux lorsqu'elle est à moitié réalisée et, alors que le premier parent se retire, c'est lui qui terminera l'activité. Ensuite, essayez de faire en sorte que ce soit le parent « rejeté » qui effectue cette tâche.

D'autres possibilités peuvent être les suivantes : aller faire des courses en laissant le parent « rejeté » avec l'enfant. Ou que le parent « rejeté » laisse à l'autre les tâches d'organisation de la famille et passe plus de temps à jouer avec son enfant.

 

Des solutions concrètes pour rééquilibrer la relation

Au-delà des conseils de Supernanny, voici quelques stratégies supplémentaires qui ont fait leurs preuves auprès de nombreuses familles :

  • Instaurer des rituels exclusifs : Le parent moins sollicité peut créer ses propres moments privilégiés avec l'enfant. Par exemple, papa s'occupe toujours du bain du samedi soir, ou maman lit l'histoire du mercredi. Ces rituels réguliers permettent à l'enfant de construire de nouveaux repères rassurants.
  • Rester patient et ne pas forcer : Forcer le contact risque d'aggraver le rejet. Mieux vaut laisser l'enfant venir naturellement, tout en restant disponible et à l'écoute. Cette attitude rassure l'enfant sur le fait que son parent « rejeté » l'aime inconditionnellement.

Il est également essentiel que les deux parents fassent front commun et évitent toute compétition. Le parent préféré ne doit pas céder systématiquement aux demandes de l'enfant, mais au contraire encourager les interactions avec l'autre parent. Cette solidarité parentale aide l'enfant à comprendre que papa et maman forment une équipe unie.

Si votre enfant traverse une période difficile avec les routines du quotidien, découvrez aussi les conseils de Supernanny pour aider votre enfant à dormir seul.

 

Quand faut-il s'inquiéter ?

Dans la grande majorité des cas, la préférence parentale est une phase passagère qui se résout naturellement avec le temps et la patience. Cependant, certains signes doivent vous alerter et justifient une consultation auprès d'un professionnel de la petite enfance :

Si le rejet d'un parent persiste pendant plus de six mois malgré vos efforts pour rééquilibrer la situation, il peut être utile de consulter un psychologue pour enfants. De même, si l'enfant manifeste une anxiété excessive, des troubles du sommeil importants, ou un comportement agressif envers le parent « rejeté », un accompagnement professionnel est recommandé.

Un changement brutal et inexpliqué dans les préférences de l'enfant peut également indiquer un malaise plus profond. Dans ce cas, n'hésitez pas à en parler avec votre pédiatre qui pourra vous orienter vers les ressources appropriées.

 

Vos questions fréquentes concernant la préférence d'un enfant pour un parent

 

1. Cette préférence signifie-t-elle que mon enfant ne m'aime pas ?
Absolument pas. La préférence temporaire d'un enfant ne remet pas en cause l'amour qu'il porte à ses deux parents. Il s'agit d'une phase de développement normale où l'enfant explore ses relations et exprime ses besoins de manière parfois maladroite. Votre enfant vous aime tout autant, même s'il ne le montre pas de la même façon en ce moment.

 

2. Combien de temps dure généralement cette phase de préférence ?
La durée varie considérablement d'un enfant à l'autre. Certaines phases ne durent que quelques semaines, tandis que d'autres peuvent s'étendre sur plusieurs mois. L'important est de rester patient et de maintenir vos efforts pour créer des moments de qualité avec votre enfant. Les préférences peuvent également alterner : un enfant qui préférait maman peut soudainement se tourner vers papa.

 

3. Est-ce que le fait de céder systématiquement aux demandes de l'enfant aggrave la situation ?
Oui, céder à toutes les demandes de l'enfant peut renforcer le comportement de rejet. Si votre enfant refuse systématiquement que papa le couche et que vous accédez toujours à sa demande, il apprendra que ses pleurs sont efficaces. Il est préférable d'alterner les routines et d'encourager doucement l'enfant à accepter les soins des deux parents, tout en restant à l'écoute de son anxiété.

 

4. Mon enfant rejette systématiquement le parent qui pose les limites, est-ce normal ?
C'est effectivement très fréquent. Les enfants associent naturellement le parent qui impose les règles et gère les moments moins agréables (lever, repas, coucher) à la frustration, tandis que le parent plus disponible pour le jeu devient le "favori". La solution consiste à rééquilibrer les rôles : les deux parents doivent tour à tour poser des limites et partager des moments ludiques. Pour plus de conseils sur la gestion des comportements difficiles, consultez nos conseils pour gérer les colères.

 

5. Le parent "rejeté" doit-il prendre ses distances pour ne pas insister ?
Non, ce serait contre-productif. Le parent moins sollicité doit au contraire maintenir sa présence quotidienne et continuer à proposer des moments d'interaction, même si l'enfant refuse au début. L'important est de ne pas forcer physiquement le contact mais de rester disponible et constant dans ses propositions. Avec le temps et la patience, l'enfant finira par accepter ces moments privilégiés.

 

Conclusion

La préférence d'un enfant pour l'un de ses parents est une étape naturelle du développement qui, bien qu'éprouvante pour toute la famille, se résout généralement avec du temps, de la patience et une bonne communication. En appliquant les conseils de Supernanny et en maintenant une attitude unie et positive entre parents, vous aiderez votre enfant à construire des liens équilibrés avec vous deux.

 

 

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