Bien dormir est fondamental pour le développement de votre enfant. Nous vous expliquons le pourquoi de cette importance, les rituels pour améliorer son sommeil, l'origine de la peur d'aller se coucher et comment la surmonter… et bien d'autres sujets liés au sommeil !
Pourquoi est-il important que les enfants bénéficient d’un bon sommeil ?
Le sommeil est l’un des piliers de la santé, tout comme l’alimentation ou l’exercice, car il est nécessaire à la fois pour le développement des bébés et des enfants, mais aussi pour le bien-être des adultes. Dans le cas spécifique des enfants, si l’on analyse le temps qu’ils passent à dormir, cela représente environ 40% de leur temps, ce qui souligne l’importance du sommeil pour leur développement.
- Pendant le sommeil, des fonctions très importantes se produisent dans notre corps et notre cerveau, comme la consolidation des apprentissages. Par conséquent, si on ne dort pas assez, cela peut entraîner une perte de mémoire et des problèmes de concentration et d'attention. Et cela vaut pour les adultes, mais aussi pour les enfants !
- D'autre part, ne pas bien dormir entraîne des difficultés à réguler ses émotions. L'enfant devient plus irritable et pleurniche davantage. Cela crée des problèmes dans les relations sociales, rendant plus difficile d'accomplir les tâches quotidiennes.
- Enfin, l'hormone de croissance est sécrétée pendant le sommeil des bébés. Par conséquent, si le sommeil est perturbé, il est probable que cette hormone ne soit pas produite comme elle le devrait.
- À long terme, les conséquences d’un mauvais sommeil, tant chez les petits que chez les adultes, peuvent entraîner des problèmes plus graves, tels que des troubles cardiovasculaires, alimentaires ou immunitaires.
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Que peuvent faire les parents pour aider leurs enfants à mieux dormir ?
- La première chose que les parents doivent faire est comprendre comment fonctionne le sommeil de l’enfant, qui est différent de celui des adultes.
- Les enfants ne savent pas lire l'heure : une routine leur permet donc de savoir ce qui vient après avoir fait une certaine activité. Il est donc important que les parents créent une routine qui permet de donner un cadre aux enfants.
- Les parents doivent aussi identifier de combien de siestes leur enfant aura besoin en fonction de son âge. Par exemple, un nouveau-né peut faire jusqu’à huit siestes par jour, tandis qu’un enfant de 18 mois n’aura peut-être besoin que d’une seule sieste.
En quoi le sommeil de l’enfant diffère-t-il de celui des adultes ?
Depuis la naissance jusqu’à environ trois ans, moment où le sommeil commence à ressembler à celui de l'adulte, le sommeil du bébé évolue beaucoup.
- À la naissance, le sommeil du nouveau-né est biphasique, contrairement à celui de l’adulte qui comporte cinq phases. Les bébés ont une phase de sommeil actif et une phase de sommeil calme.
- Les cycles de sommeil du bébé sont beaucoup plus courts. Un cycle de sommeil est le temps qu'un bébé met pour traverser toutes les phases. Chez un adulte, cela dure environ 90 minutes ; chez un bébé, cela dure entre 45 et 60 minutes.
- Le sommeil des adultes est uni-séquentiel : il se produit uniquement pendant la nuit. Alors que, jusqu'à 3-5 ans, les enfants ont un sommeil poly-séquentiel, c'est-à-dire qu'ils font plusieurs siestes durant la journée en fonction de leur âge.
Quels sont les principales erreurs que les parents commettent ?
Il existe un mythe selon lequel « il ne faut pas laisser dormir l’enfant pendant la journée pour qu’il dorme mieux la nuit », qu’il faut absolument démystifier. Si on empêche un bébé de dormir pendant la journée, en pensant qu’il dormira mieux la nuit, ce que l’on obtient sont des conséquences catastrophiques : l’enfant sera trop fatigué et il aura plus de difficultés à s'endormir le soir.
En ne permettant pas à l’enfant de réduire ses niveaux de cortisol durant la journée, il sera surchargé de cortisol pendant la nuit, ce qui entraînera des réveils fréquents.
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Est-il préférable que les enfants dorment dans la pénombre pendant la journée ?
Les bébés naissent sans rythme circadien, c’est-à-dire qu’ils ne font pas la distinction entre le jour et la nuit. Ils dorment un nombre d’heures déterminé, mais ils ne savent pas s’ils dorment pendant la journée ou la nuit. C’est pourquoi, jusqu'à quatre mois, il n'est pas important qu'ils dorment dans une pièce sombre ou lumineuse.
Cependant, à partir de quatre mois, lorsque le sommeil commence à se consolider, il est important que les siestes se fassent dans une certaine obscurité. D’abord, parce que nous dormons mieux dans l’obscurité, et ensuite, parce que la mélatonine, l’hormone qui nous aide à nous endormir, est sécrétée dans des environnements de pénombre.
Comment les écrans influencent-ils le sommeil nocturne ?
C'est justement parce qu'il faut de la pénombre pour bien se reposer que l’utilisation des écrans est fortement déconseillée. Les écrans émettent une lumière blanche qui inhibe littéralement la production de mélatonine, car le signal envoyé au cerveau par les yeux est qu’il fait jour.
Par conséquent, un rituel de sommeil que l'on recommande aux parents est d'éviter l’usage des écrans pendant deux heures avant que les enfants n'aillent se coucher. Et ce conseil s’applique également aux adultes !
Pour la même raison, il convient de faire attention aux lumières de la maison. Et, pendant l'été, si les enfants doivent se coucher alors qu'il fait encore jour, il est recommandé de fermer les rideaux.
Comment savoir si nos enfants se reposent suffisamment ?
L’une des causes d’un mauvais sommeil est la difficulté à réguler les émotions. Si les enfants ne dorment pas suffisamment, ils deviennent plus irritables, font plus de crises de colère sans raison et présentent un caractère plus intense. Ils ont alors plus de difficultés à réguler leurs émotions.
Quand un enfant dort mieux, son caractère peut changer complètement.
Quel rituel du soir pour accompagner nos enfants dans leur sommeil ?
L’important avec les rituels, c’est qu’ils soient toujours réalisés de la même manière. À partir de là, chaque famille a la liberté totale de choisir le rituel qui correspond le mieux à ses habitudes.
Voici un exemple de rituel du soir :
- Comme nous l’avons déjà mentionné, deux heures avant de se coucher, il ne faut pas d'écrans.
- Il est préférable que, durant les dernières heures de l'après-midi, les enfants n’aient pas d’activité trop intense ou excessive.
- Ensuite, faire dîner-bain ou bain-dîner. L’ordre n’a pas d’importance. Il est juste recommandé de ne pas mettre le bain à la fin si cela perturbe l’enfant.
- Après, on peut faire une activité relaxante en famille. Par exemple lire une histoire, faire quelques postures de yoga pour enfants, parler de la journée, faire des dessins avec les doigts sur un mur, etc. Cela peut durer 15 à 20 minutes et doit être un moment calme, sans précipitation. C’est une manière agréable de clôturer la journée. Car la manière dont l'enfant finit la journée et va se coucher influencera la façon dont il se réveillera le lendemain.
- Et finalement, direction le lit et bonne nuit !
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Et si mon enfant ne veut pas dormir ?
Il faut alors vous poser les questions suivantes :
- Est-ce que je le mets au lit à une heure physiologique adaptée pour qu’il puisse s’endormir ? Si la réponse est oui, mais que l’enfant ne s’endort pas, il faut analyser d’autres facteurs.
- En général, les petits s’habituent à dormir d’une manière bien spécifique dès leur plus jeune âge, souvent en présence de leurs parents ou en contact avec eux. Par conséquent, l’enfant peut avoir besoin de 20 à 30 minutes pour s’endormir.
- Une autre raison, lorsque les enfants sont un peu plus grands, est la peur d’aller se coucher.
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À quel âge la peur d’aller se coucher apparaît-elle et d’où vient-elle ?
- Généralement, on dit qu’elle apparaît à partir de deux ans, car c’est à ce moment que les petits développent la capacité d’imaginer.
- Cependant, comme les enfants n'ont pas encore un langage verbal bien établi pour expliquer ce qu’ils ont vécu, il est possible que cela se produise avant.
Que pouvons-nous faire pour aider nos enfants à surmonter cette peur ?
La peur fait partie de notre vie et il est important de l'accepter car elle nous aide à analyser les risques autour de nous et, au final, à rester en vie. Il ne faut pas combattre la peur comme un ennemi, mais plutôt l’accueillir et la comprendre, lui accorder sa place. C’est une émotion parmi d'autres et ce que nous devons faire, c’est :
- D’abord, valider la peur comme une émotion légitime. Lorsque nos petits ont peur, il faut leur dire que c’est une émotion totalement naturelle et l’accepter telle qu’elle est.
- Ensuite, il faut utiliser des ressources ou des stratégies pour gérer la peur, en utilisant, par exemple, la magie : on peut créer un spray anti-peur.
- Pendant la journée, il ne faut pas exposer les enfants à des contenus (livre, télé, internet, jeux vidéos...) qui pourraient nourrir cette peur.
- Il faut aussi faire attention à notre langage et ne pas utiliser des expressions comme : « Le monstre va venir » ou « Le loup va t’attraper ».
Quelle différence existe-t-il entre les terreurs nocturnes et les cauchemars ?
- Ces deux phénomènes se produisent à des moments différents de la nuit. Les terreurs nocturnes ont lieu généralement dans le premier tiers de la nuit, jusqu’à environ trois heures du matin, tandis que les cauchemars surviennent dans le dernier tiers de la nuit, à partir de quatre ou cinq heures du matin.
- Dans le cas des terreurs nocturnes, l’enfant n’est pas éveillé, il dort, bien qu’il puisse avoir les yeux ouverts et même marcher. Les terreurs nocturnes sont un peu liées au somnambulisme. C’est pourquoi nous ne pouvons pas consoler un enfant qui fait une terreur nocturne. Ce que nous pouvons faire, c’est être présent pour éviter que l’enfant ne se fasse mal.
Les terreurs nocturnes peuvent durer de 10 à 30 minutes. Une fois l’enfant un peu calmé, il faut l’accompagner pour qu’il se rendorme. Il ne faut pas essayer de le réveiller, car il sera très confus, et il ne faut pas parler de l’épisode le lendemain car, pour lui, rien ne s’est passé.
- Les cauchemars, en revanche, permettent une forme de consolation : on peut prendre l’enfant dans les bras et le réconforter. Dans ce cas, le lendemain, il est recommandé de discuter de ce qui s’est passé, de lui demander ce qu’il a vu dans son cauchemar ou encore de dessiner le cauchemar et de l’enfermer dans un album.
Jusqu’à quel âge est-il normal que les enfants aient des peurs ?
Les peurs nous accompagneront toute notre vie. Ce n’est que si elles sont particulièrement récurrentes ou limitent beaucoup la vie de l’enfant qu’il serait utile d’explorer ce qui se passe avec un psychologue pour enfants.
De même, si les cauchemars sont très récurrents et tournent autour du même sujet, il faudra l'aider à gérer et dénouer cette inquiétude qu’il ressent.
Le sommeil des enfants joue un rôle crucial dans leur développement physique, émotionnel et cognitif. Grâce à des routines adaptées, une compréhension approfondie des besoins de l'enfant et une attention particulière aux éventuels troubles ou peurs, les parents peuvent grandement améliorer la qualité du sommeil de leurs enfants.
Favoriser des nuits paisibles, c’est offrir à nos enfants les bases d’un épanouissement harmonieux et durable.