Le premier trimestre de grossesse est une période cruciale au cours de laquelle les bases du suivi prénatal sont posées. C’est durant ces trois premiers mois que sont réalisés les premiers examens médicaux permettant d’évaluer la santé de la future maman et celle du bébé.
En plus de la célèbre échographie de datation (vers la 12e semaine), plusieurs analyses biologiques et examens cliniques sont prescrits afin de dépister précocement d’éventuels risques.
Ces examens permettent de mieux comprendre le fonctionnement du corps pendant la grossesse et d’anticiper les besoins spécifiques de la maman et du fœtus. Faisons le point sur l’ensemble des bilans obligatoires ou recommandés à effectuer avant la fin du 3e mois de grossesse.
Les analyses sanguines obligatoires du premier trimestre
Dès la première consultation prénatale, idéalement avant la 13e semaine d’aménorrhée, un bilan sanguin complet est prescrit. Ce panel d’analyses a pour but de détecter les potentielles infections ou anomalies pouvant affecter le bon déroulement de la grossesse :
- Groupe sanguin et Rhésus : en cas de Rhésus négatif, la maman devra faire un suivi renforcé pour éviter les incompatibilités fœto-maternelles.
- Sérologies : rubéole, toxoplasmose (à contrôler chaque trimestre si non immunisée), VIH, syphilis, hépatites B et C.
- Test de l’anti-globuline (test de Coombs indirect) : à répéter chaque trimestre si la mère est Rhésus négatif.
Ces tests permettent de dépister des infections silencieuses mais potentiellement graves pour le fœtus. Un suivi attentif est mis en place si l’un des résultats révèle un facteur de risque.

Les bilans biologiques complémentaires pour évaluer la santé maternelle
Outre les sérologies, le médecin prescrit d’autres analyses biologiques essentielles. Ces examens permettent de surveiller les organes vitaux de la mère, son métabolisme, et de dépister certaines carences ou maladies :
- Transaminases (GOT et GPT) : elles évaluent le bon fonctionnement du foie, dont l’activité peut être perturbée par la grossesse.
- Créatinine et urée : deux marqueurs clés de la fonction rénale. Une surveillance particulière est apportée en cas de valeurs anormales.
- Cholestérol et triglycérides : bien que ces taux augmentent naturellement durant la grossesse, un excès important peut indiquer un risque cardiovasculaire ou métabolique.
- TSH, T3, T4 : les hormones thyroïdiennes sont vitales au bon développement neurologique du fœtus. Un dépistage de l’hypothyroïdie est donc indispensable.
- Acide urique : une élévation de ce taux peut signaler un trouble métabolique ou une prédisposition à des complications comme la prééclampsie.
Ces analyses peuvent être répétées tout au long de la grossesse si le médecin le juge nécessaire, notamment en cas d’antécédents médicaux particuliers.
Le contrôle du glucose : surveiller les risques de diabète gestationnel
Le taux de glucose dans le sang est un indicateur essentiel à surveiller dès le premier trimestre. Un excès de sucre peut révéler une intolérance au glucose ou un début de diabète gestationnel, qui peut entraîner un risque accru de macrosomie fœtale, d’accouchement prématuré ou de complications obstétricales.
Un dosage simple du glucose à jeun est souvent suffisant en début de grossesse. En cas de valeurs limites, une hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) pourra être proposée au cours du 2e trimestre.
Le dépistage du diabète est fondamental car, même asymptomatique, ce trouble peut avoir des conséquences importantes s’il n’est pas pris en charge.
Le dépistage prénatal : anomalies chromosomiques et clarté nucale
L’un des grands moments du 1er trimestre est le dépistage prénatal combiné, réalisé entre la 11e et la 13e semaine. Il permet d’évaluer les risques d’anomalies chromosomiques, notamment la trisomie 21. Il repose sur :
- L’échographie de datation, qui mesure la clarté nucale (épaisseur de la nuque du fœtus).
- Un dosage sanguin de marqueurs (bêta-hCG, PAPP-A).
Si le risque est jugé élevé (≥1/250), des examens complémentaires comme le test ADN libre circulant ou une amniocentèse pourront être proposés.
Le dépistage combiné ne fournit pas un diagnostic, mais une estimation du risque. Il est souvent vécu avec appréhension, mais il permet une meilleure préparation en cas de résultat préoccupant.
Autres examens à ne pas négliger au 1er trimestre
En plus des analyses sanguines et de l’échographie du 1er trimestre, plusieurs examens complémentaires sont proposés :
- Analyse d’urine : pour dépister une infection urinaire (fréquente chez les femmes enceintes) ou la présence d’albumine ou de sucre.
- Échographie de datation : elle permet de dater précisément le début de la grossesse, de vérifier la viabilité embryonnaire et de détecter d’éventuelles anomalies précoces.
- Mesure de la pression artérielle et du poids : à suivre à chaque consultation.
L’ensemble de ces examens constitue le socle d’un bon suivi prénatal. Ils permettent d’instaurer un climat de confiance entre la future maman et l’équipe médicale, et de mieux vivre cette période riche en émotions.
Vos questions fréquentes concernant les examens du 1er trimestre de grossesse
1. Est-il obligatoire de faire tous ces examens ?
Oui, certains sont obligatoires (groupe sanguin, VIH, rubéole…), d’autres sont fortement recommandés pour garantir la santé de la maman et du bébé.
2. Que se passe-t-il si je suis Rhésus négatif ?
Vous serez suivie de près pour éviter l’immunisation fœto-maternelle, avec des tests d’anticorps réguliers et une injection d’immunoglobulines si nécessaire.
3. Le dépistage prénatal combiné est-il fiable ?
Il donne un taux de risque, mais pas un diagnostic. En cas de résultat élevé, d’autres examens comme le test ADN libre ou une amniocentèse peuvent être proposés.
4. Peut-on refuser certains examens ?
Oui, mais il est important d’en discuter avec votre médecin afin de bien comprendre les enjeux et les éventuels risques pour votre grossesse.
Tout ce qu’il faut savoir pour un suivi prénatal efficace
Le premier trimestre de grossesse représente une étape déterminante pour la santé de la future maman et du bébé. Grâce aux analyses sanguines, au contrôle du glucose, au dépistage prénatal et aux examens complémentaires, il est possible de détecter précocement d’éventuelles anomalies ou infections, d’adapter le suivi médical et de prévenir les complications. Un suivi rigoureux dès les premiers mois permet non seulement de mieux comprendre les besoins spécifiques de la maman et du fœtus, mais aussi de vivre la grossesse avec plus de sérénité et de confiance.
En respectant les recommandations médicales et en réalisant l’ensemble des examens du 1er trimestre, chaque future maman peut poser les bases d’une grossesse sûre et bien accompagnée. Ces contrôles sont essentiels pour garantir le bon développement du fœtus et anticiper tout risque éventuel, faisant du suivi prénatal précoce un pilier de la santé maternelle et infantile.


