Votre bébé ne mange pas assez à votre goût ? Le manque d'appétit chez les bébés est une source fréquente de préoccupation pour de nombreux parents, les amenant souvent à s'interroger sur la santé et le bien-être de leur petit. Pourtant, cette situation, bien qu'inquiétante, ne mérite pas toujours de s’alarmer. Nous vous expliquons les raisons courantes du manque d'appétit chez les bébés, avec en plus des conseils pratiques sur ce qu'il convient de faire et ce qu'il vaut mieux éviter pour faire face à cette situation.
Dans la grande majorité des cas, un enfant qui mange peu et grandit peu, mais qui est vif, joyeux et insouciant, jouit d'une excellente santé. Comme on le sait déjà, la croissance se produit par poussées et, probablement, votre enfant se prépare pour le prochain bond.
Cependant, si le problème persiste pendant plusieurs jours, il est nécessaire de vérifier si le manque d'appétit est dû au début d'une maladie.
Dans deux cas, la maigreur excessive et le manque d'appétit peuvent indiquer qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
- La croissance ralentit de manière frappante. La prise de poids s'est arrêtée et l’enfant, malgré le fait qu'il ne manifeste aucun trouble déterminé, se montre léthargique, apathique, asthénique et sans énergie.
- En plus du manque d'appétit, l’enfant présente les symptômes suivants : son aspect général est celui de la souffrance, il est pâle, a de la fièvre et des nausées ou des vomissements, ou souffre de diarrhée.
Mon enfant mange peu : à quoi cette perte d'appétit est-elle due ?
Un pourcentage élevé des consultations pédiatriques sont liées à des questions d'appétit : « Mon enfant est tout maigre », « Il mange peu », « Il faut toujours insister pour qu'il mange »…
Et pourtant, ce problème n'existerait pas si les adultes ne pensaient pas à le créer, affirmait le célèbre pédiatre Marcello Bernardi : « Si on respecte les désirs et les besoins de l'enfant, si on n’essaye pas de lui faire manger un peu plus que ce dont il a envie, et si on ne tombe pas dans l'obsession de la balance, le problème de l'appétit n’a pas de raison d’apparaître ».
Il n'est certes pas facile de rester calme si l'enfant ne mange pas, car on craint qu'il ne grandisse pas bien ou qu'il tombe malade. Cependant, si l'enfant décide de sauter un repas et, par ailleurs, se montre de bonne humeur et plein d'énergie, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. De plus, c'est un signe que son organisme sait se réguler en fonction de ses besoins.
Chaque enfant est un univers, a ses propres rythmes, ses temps et, surtout, sa constitution, qu'il hérite en grande partie de ses parents.
Mon enfant mange peu : les situations critiques
Pendant la croissance, il existe des moments et des situations spécifiques où l'enfant montre peu d'enthousiasme pour la nourriture. Ce sont des situations tout à fait naturelles et elles doivent être respectées ; c’est justement parce qu'elles sont des moments bien spécifiques qu’elles passent sans laisser de trace.
- Les premiers 8-10 jours de vie. L'organisme doit s'adapter aux nouvelles conditions, donc l'enfant dort beaucoup et mange peu. Cette absence d'appétit ne doit pas être attribuée à une maladie ni à un manque de lait de la maman.
- Les bébés qui pèsent moins de deux kilos et demi à la naissance. Jusqu'à 6 mois, ces enfants peuvent avoir un appétit faible, en partie parce qu'ils ont aussi besoin d'introduire moins de calories que les autres. Parfois, le faible appétit est dû à une succion et une déglutition peu efficaces, qui sont également accompagnées de régurgitations et de vomissements.
- Entre 7 et 12 mois. C'est la période du sevrage de bébé. Il doit s'habituer à de nouveaux goûts et de nouvelles consistances et il est fréquent qu'au début, il ne veuille pas manger.
- Vers 15 mois, la plupart des enfants mange moins. Jusque-là, ils avaient besoin de manger pour grandir, grossir et terminer de se développer. À partir de 15 mois, les enfants n'ont besoin de manger que pour grandir, prendre du poids et stocker l'énergie nécessaire à leurs activités quotidiennes. Mais la quantité de nourriture qu'ils doivent manger est nettement plus faible que ce dont ils avaient besoin jusque-là. En effet, les enfants ne grandissent plus et ne prennent plus de poids au même rythme que lorsqu'ils étaient nourrissons. Maintenant, les choses sont plus calmes, et cela se voit.
De même, des situations peu familières, comme l’entrée à la crèche ou les débuts chez la nounou, peuvent lui faire refuser la nourriture.
Ce qu'il faut éviter de faire pour que la nourriture ne devienne pas un problème
Les pédiatres et les psychologues recommandent de ne pas se laisser emporter par la peur que l'enfant ne mange pas suffisamment. L'enfant est doté d’un instinct de survie et si on lui offre du lait ou des aliments solides qu'il peut manger, il ne sera jamais malnutri.
Si le poids et la taille de l’enfant se situent dans les marges des courbes de croissance, qui sont très larges, s'il se montre vif et actif, il n'y a aucune raison de s'inquiéter, même s'il saute quelques repas ou ne finit pas tout ce qu’il a dans son assiette : l’enfant mange ce dont son organisme a besoin, en fonction de sa constitution.
Nous vous proposons quelques suggestions pour éviter que le manque d'appétit se transforme en un problème chronique.
Éviter un manque d'appétit chronique chez l'enfant : respecter ses goûts
« Mange, tu verras, c'est super bon ! ». Voilà ce que nous avons tendance à dire à notre enfant mais, pour lui, cela ne semble pas être le cas. Question de goûts. Cependant, face à un jugement maternel contraire au sien, le petit peut se sentir confus. Pour lui, sa maman représente la vérité universelle : alors, « Comment se fait-il que je n'aime pas quelque chose qu'elle trouve si bon ? ». De toute façon, il finira par contredire quelqu'un, ou lui-même, en niant ses propres goûts, ou bien sa maman, en niant la validité de son jugement.
Habituer son enfant à tout goûter pour pouvoir décider s'il aime ou non est un excellent principe éducatif. Mais attention, vous n’atteindrez pas cet objectif si vous le présentez comme une obligation. Mieux vaut essayer de présenter le nouvel aliment comme une découverte, un enrichissement ou un voyage d'exploration vers une planète inconnue, lui laissant également la liberté d'exprimer un rejet. Si, après l'avoir goûté, votre enfant décide qu'il n'aime pas, ne l’obligez pas à le manger quand même. N'insistez pas et, comme si c’était naturel, enlevez-lui son assiette.
Engager une bataille pour faire manger un aliment spécifique à votre enfant n'aurait d'autre résultat que de transformer un moment de plaisir en une occasion de stress. « Attention à ne pas s'imposer et à le forcer à manger quelque chose contre sa volonté », avertissait Marcello Bernardi. « Dans ce cas, un véritable drame pourrait commencer et se prolonger pendant des années ».
Une thèse avec laquelle de nombreux pédiatres sont d'accord est qu’aucun aliment n'est indispensable ; si l'enfant ne mange pas de viande, on peut la remplacer par d'autres aliments riches en protéines, comme les œufs ou le fromage ; de même, s'il ne veut pas de légumes, il peut obtenir les vitamines et les sels minéraux des fruits. L'important est de lui offrir des aliments sains qu'il mange avec plaisir.
Si un aliment ne plaît pas à votre enfant, proposez-le lui à nouveau un peu plus tard, en essayant toutefois de ne pas lui transmettre d'idées préconçues, comme la conviction que les enfants n'aiment pas l'ail, l'oignon, les aliments verts, etc.
En fonction des temps du sevrage, l'enfant peut manger de tout. C'est lui qui décidera ce qu'il aime le plus.
Éviter un manque d'appétit chronique chez l'enfant : ne pas le forcer à manger
Inciter l'enfant à manger plus que ce dont il a besoin peut causer des perturbations dans son délicat système de régulation de l'appétit qui, à l'avenir, peuvent se transformer en troubles alimentaires. Par conséquent, au moment du repas, il faut demander à l'enfant quelle quantité il souhaite et s'arrêter quand il dit stop. On commence par une petite portion et, s'il la termine, l'enfant pourra en avoir plus. Il aura la satisfaction de se resservir.
Éviter un manque d'appétit chronique : ne pas confondre la nourriture avec l'affection
Face à un enfant qui fait la grimace lorsqu'on lui propose à manger, de nombreux parents craignent que cela signifie que quelque chose ne va pas entre eux et leur enfant.
Pour des raisons ancestrales, refuser la nourriture est vu comme un signe d'hostilité et il est facile de conclure que l'enfant nous aime plus quand il mange bien, et moins quand il ne mange pas autant.
Une phrase du type « Si tu ne manges pas, je ne t'aime plus » transmet à l'enfant un message très clair : manger est une preuve d'amour. Lui faire croire qu'il doit manger pour prouver son amour et non par faim, crée un problème. Peut-être que les premières fois, l'enfant se laissera convaincre de manger quelque chose pour vous faire plaisir, mais il découvrira très vite que, s'il mange pour satisfaire quelqu'un, il peut aussi refuser de manger pour se rebeller.
Ainsi, la nourriture devient une sorte de monnaie d'échange et il n'y a alors plus qu'un pas jusqu'au chantage. De cette façon commence une négociation épuisante qui, en fonction de l'âge, deviendra de plus en plus exigeante : « Je mangerai si tu me racontes une histoire ; je ne mangerai que si c'est toi qui me donnes à manger ; je mangerai, mais après je veux une glace ; je mangerai, si tu m'achètes ce que je veux ; je ne mange que les pommes de terre et le hamburger... ». À l'extrême opposé, l'enfant, pour faire plaisir à sa maman, avale et ne cesse de prendre du poids.
C'est pour cette raison que des phrases apparemment inoffensives, comme « Bravo mon loulou, tu as tout mangé ! » ou « J'aime les enfants qui ne laissent rien dans leur assiette », peuvent s'avérer dangereuses et créer d'autres problèmes. Le message transmis est très précis : manger ou refuser de le faire n'est pas une question d'appétit ou de goûts, mais de comportement. Le jour où l'enfant n'a pas faim pour une raison quelconque, il se sentira « mauvais » et non aimé.
Éviter un manque d'appétit chronique chez l'enfant : ne pas faire de promesses
« Si tu manges tout, je te donne un bonbon ». De cette façon, au lieu d'inciter l'enfant à apprécier de nouvelles saveurs, on renforce en lui la tendance pour les goûts sucrés. Le sucré est la récompense, la bonne nourriture, tandis que les légumes représentent l'obligation, la mauvaise nourriture.
De plus, ce type d'échange n'atteint pas son objectif. Des recherches ont montré que, encouragés par la possibilité d'obtenir un bonbon, seuls 3 enfants sur 12 se laissent convaincre, tandis que les 9 autres renforcent leur antipathie pour l'aliment en question.
De même, l'enfant apprend rapidement les règles du jeu : « Si je veux le bonbon, je fais semblant de ne pas manger et sûr qu'ils me le donneront ». Au lieu du bonbon, d'autres « marchandises d'échange » peuvent être envisagées : un petit jeu, une figurine, la télévision ou n'importe quoi d'autre, mais le mécanisme et les résultats sont les mêmes.
Éviter un manque d'appétit chronique chez l'enfant : ne pas recourir aux distractions
À table, l'attention consacrée à la nourriture ne doit pas se concentrer sur combien et comment mange l'enfant, mais son but doit être d'apprécier la nourriture elle-même, de la savourer, de la louer, de l'expliquer et de transmettre à l'enfant enthousiasme et intérêt.
Par conséquent, pendant le repas, il ne faut pas utiliser de jeux et d'histoires pour le distraire et lui introduire la bouchée dans la bouche par surprise. Au contraire, il faut faire participer l'enfant.
Manque d'appétit des enfants : éviter de mal les habituer
Il est essentiel que les familles soient conscientes des risques évoqués ci-dessus, afin d'éviter des contrariétés et, ce qui est pire, des mauvaises habitudes alimentaires. Les enfants qui présentent une perte d'appétit peuvent être répartis en deux groupes : ceux qui ne mangent pas parce qu'ils n'ont pas faim et ceux qui ne le font pas parce qu'ils « n'en ont pas envie ».
Manque d'appétit des enfants : s'il est un peu malade...
Un simple rhume, avec une congestion nasale causée par une infection virale, suffit à faire que nous ayons moins envie de manger. Si c'est votre cas, mettez-vous à la place d'un bébé ou d'un petit enfant, qui a déjà du mal à concilier la respiration par le nez et la respiration par la bouche. Bien souvent, il doit choisir entre manger ou respirer et il est évident qu'il choisit la respiration parce que, en mangeant juste ce qu'il faut, il peut « se débrouiller », mais il ne peut pas survivre sans respirer.
Il existe d'autres maladies qui peuvent être à l'origine de la perte d'appétit. Il est donc important que votre médecin connaisse ce problème. Peut-être fera-t-on une analyse sanguine à votre enfant afin d'écarter une anémie due à un manque de fer, qui est l'une des causes pathologiques de la perte d'appétit à l'âge préscolaire.
Ce type de perte d'appétit n'est pas très inquiétant : une fois diagnostiquée, le médecin donnera le traitement opportun à votre enfant, qui recommencera à manger comme d'habitude.
Manque d'appétit des enfants : les enfants qui n'ont pas envie de manger
Le plus grand problème est lorsque, après une maladie, l'enfant change et passe dans la catégorie des enfants qui ne mangent pas parce qu'ils « n'en ont pas envie ». Si, lorsque qu'il est malade, la maman oblige son enfant à manger, le menace, lui change des aliments pour des nouveaux qu'il ne connaît pas, monte de vrais scandales pour qu'il termine son assiette ou bien ne le sort pas de table tant qu'il n'a pas avalé quelque chose, l'enfant se rendra compte que, en utilisant la nourriture comme une arme, il peut faire ce qu'il veut avec sa famille.
Forcer à manger un enfant qui n'a pas faim est cruel ; forcer à manger un enfant qui n'en a pas envie est un non-sens…