Votre bébé a les yeux qui pleurent fréquemment ? Découvrez pourquoi ce phénomène est courant au cours de la première année de vie, quelles sont les causes possibles de l'obstruction des canaux lacrymaux et comment intervenir avec des massages simples pour aider à résoudre le problème naturellement.
Au cours de la première année de vie, il n’est pas rare que l’enfant ait les yeux larmoyants, d’un œil ou des deux. Pas de quoi s’inquiéter : c’est un phénomène physiologique et donc naturel. Il est dû à l’obstruction des petits canaux lacrymaux, qui sont des conduits très fins drainant les larmes des yeux vers le nez. Durant les premiers mois de vie, ils peuvent être très étroits et se bloquer facilement, ce qui provoque la sortie des larmes par une mauvaise voie : non par le nez, mais à nouveau par les yeux.
Quelles sont les causes des yeux qui pleurent?
Sténose des canaux lacrymaux
Pour arriver dans l’œil, les larmes sont d’abord produites dans les sacs lacrymaux puis passent dans les canaux lacrymaux. Elles sont normalement drainées en permanence. Lorsque les canaux sont obstrués, le liquide va se collecter dans l’œil et se déverser hors de la paupière inférieure.
La cause principale du larmoiement de bébé reste donc la sténose des canaux lacrymaux, qu’elle soit partielle ou totale. Les conduits sont fermés parce que la membrane censée s’ouvrir à la naissance n’est pas perforée normalement.
Conjonctivites
Toutes les formes de conjonctivites, bactérienne, virale ou de nature allergique, sont aussi responsables de l’écoulement de larmes en permanence. Généralement, les infections à staphylocoques, les infections virales par adénovirus ou herpès sont les plus fréquentes. Elles se transmettent par contact.
Les conjonctivites d’origine allergique surviennent de façon saisonnière et s’accompagnent souvent d’allergie au pollen. Leur recrudescence est observée de mars à mi-juin. Des allergies non saisonnières sont souvent causées par des facteurs domestiques : poils de chat, acariens, champignons, humidité.
Allergies
Le larmoiement dû aux allergies printanières est en hausse et s’accompagne de rhinite, de congestion nasale, faisant penser à de l’asthme. Il peut aussi être déclenché par une hypersensibilité à des facteurs physiques tels que la lumière du soleil et à des irritants présents dans l'air.
Bébé a les yeux qui pleurent : l’importance d’une bonne prévention
Prévenir la contagion en cas de conjonctivite
La conjonctivite infectieuse se transmet par contact. Si votre bébé a les yeux qui pleurent, veillez à vous laver soigneusement les mains après avoir pris soin de lui pour ne pas risquer de transmettre la maladie à vos autres enfants. De même, pour prévenir cette atteinte, vous devez pratiquer une bonne hygiène corporelle, et surtout ne pas partager l’usage de serviettes ou de linges entre les enfants.
Si un des enfants présente un larmoiement et des signes d’irritation de la conjonctive, il est prudent de le garder à l’écart pour ne pas transmettre la maladie au bébé. Eviction de la crèche et de l’école sont aussi à prévoir.
Prévenir les allergies
Au printemps et en été, gardez vos fenêtres fermées pour éviter le transport de pollen par le vent. Veillez à passer l’aspirateur régulièrement pour que les allergènes et la poussière n’atteignent pas votre bébé.
Quand vous lavez la tête de bébé, passez lui un jet d’eau plutôt froid sur les yeux et évitez tout savon. Ne frottez pas les yeux pour ne pas irriter leurs abords.
Les larmes ne sont pas toujours synonymes de pleurs
Comment se forment les larmes
Les larmes sont indispensables pour lubrifier les yeux et éliminer les impuretés. Elles sont produites en continu par les glandes lacrymales, situées au-dessus de l’angle extérieur de l’œil.
Ensuite, le liquide lacrymal circule entre les paupières et la surface de l’œil, formant un fin voile presque imperceptible qui maintient un niveau d’humidité adéquat.
Les larmes s’écoulent ensuite vers l’angle intérieur de l’œil et, à travers de minuscules orifices (les points lacrymaux supérieur et inférieur), elles descendent par de petits canaux appelés canaux lacrymo-nasaux.
Enfin, elles atteignent le sac lacrymal où elles s’accumulent progressivement. Le nez est leur destination finale. Elles y parviennent grâce à la pression exercée par le liquide lacrymal qui pousse la valve de Hasner, située entre l’extrémité du sac lacrymal et l’entrée du nez.
La pression du liquide ouvre la valve, laissant les larmes s’écouler vers le bas. Si les voies de passage sont bloquées, le liquide lacrymal remonte en arrière et sort par les yeux.
À la naissance, les glandes produisent très peu de liquide lacrymal et, pour la même raison, les canaux lacrymo-nasaux sont encore fermés. Ce n’est qu’à partir de 2-3 mois que ces canaux commencent à s’ouvrir spontanément, permettant ainsi l’écoulement des larmes.
Pourquoi les canaux lacrymaux se bloquent
Parfois, ces petits canaux sont si étroits qu’un simple rhume ou une légère irritation de la muqueuse, due à l’inhalation de poussière ou de fumée, suffit à les obstruer. D’autres fois, un mauvais fonctionnement de la valve de Hasner peut bloquer le passage des larmes vers le nez : le liquide stagne, créant un terrain propice à la prolifération des bactéries. L’enfant pleure alors comme s’il versait des larmes.
En général, l’obstruction du canal lacrymo-nasal diminue avant la fin de la première année de vie et tend à se résoudre avant la deuxième, voire au plus tard la troisième année. Toutefois, on peut essayer d’accélérer la guérison avec un petit massage appelé massage hydrostatique.
Que faire si bébé a les yeux qui pleurent ?
En cas de sténose des voies lacrymales
Si le larmoiement est provoqué par une sténose des voies lacrymales, anticipez une éventuelle conjonctivite. Faites examiner les yeux de votre enfant par un médecin pour éviter que la présence de germes n’entraîne cette complication.
La sténose du canal lacrymal se résout d'elle-même dans les semaines qui suivent la naissance. A la première année, ce problème est couramment résolu. Si cette cause est avérée, il est recommandé de masser doucement 2 à 3 fois par jour le point situé entre l’angle de l’œil et la base du nez.
Le massage hydrostatique
Le massage doit être effectué tous les jours et sert à stimuler l’ouverture de la valve de Hasner et le flux des larmes dans les petits canaux. Avec la pointe du doigt, on exerce une légère pression à partir de l’angle interne de l’œil jusqu’à la base du nez. Ce mouvement doit être répété délicatement, des deux côtés, au moins cinq fois par jour. La légère pression exercée sur la zone du sac lacrymal devrait permettre à la valve de se débloquer, laissant ainsi le liquide lacrymal s’écouler normalement. Dans 90 % des cas, un mois de massages patients et constants suffit à résoudre définitivement le problème.
Si l’obstruction ne se résout pas spontanément avant l’âge de 2-3 ans, il est nécessaire de recourir à une intervention ambulatoire simple : le sondage des voies lacrymales. Une fine sonde en argent est introduite à travers les petits orifices situés à l’angle interne de l’œil. Depuis cet endroit, on fait descendre la sonde le long des canaux jusqu’à la valve de Hasner. De cette manière, on ouvre les canaux lacrymo-nasaux et la valve, permettant ainsi aux larmes de s’écouler. L’intervention dure quelques minutes et l’enfant ne reçoit qu’une légère sédation.
Le nettoyage des yeux
Le massage doit être accompagné d’un nettoyage quotidien, attentif et soigneux. Un nettoyage quotidien est essentiel pour prévenir les complications dues à une obstruction temporaire d’un ou des deux canaux lacrymaux. Les yeux doivent être nettoyés régulièrement, même plus d’une fois par jour, avec des compresses de coton imbibées de camomille ou d’une solution physiologique stérile (disponible en pharmacie).
Veillez aussi à ce que le bébé ait toujours le nez dégagé. Quelques gouttes de sérum physiologique suffisent pour le nettoyage des narines et des yeux.
En cas de glaucome congénital
Au cas où le larmoiement chez bébé se poursuit au-delà du sixième mois de vie, une consultation chez un spécialiste peut être nécessaire. Parfois, des maladies plus rares mais plus graves comme le glaucome congénital peuvent être en cause.
Seul un spécialiste est en mesure de déterminer l’utilité ou non d’une intervention chirurgicale qui va lever l’obstruction du conduit lacrymal. Cette opération s’effectue sous anesthésie générale durant laquelle une sonde est insérée dans les voies lacrymales.
En cas de conjonctivite
Pour soigner le larmoiement causé par une conjonctivite bactérienne, vous pouvez utiliser un collyre antibiotique sur conseil de votre médecin. Même si les symptômes disparaissent, il est important de poursuivre le traitement jusqu’au 7ème jour. Le médecin décidera ensuite, selon l’évolution, d’arrêter ou de prescrire d’autres antibiotiques.
Quant au larmoiement dû à une conjonctivite virale, il est surtout soigné à l’aide d’un collyre anti-inflammatoire. En cas d’herpès, un traitement à base d’aciclovir permet de venir à bout de la maladie rapidement. Enfin, en cas d'allergie, un collyre anti-histaminique calme les démangeaisons et réduit le larmoiement.
Si, au réveil, l’enfant a les paupières couvertes d’une sécrétion jaunâtre et collante, cela signifie qu’il y a des bactéries. Dans ce cas, le matin, le nettoyage des yeux doit être effectué avec minutie et délicatesse, en utilisant une compresse pour chaque œil, afin d’éviter de transférer les bactéries d’un œil à l’autre.
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Prenez deux compresses et imbibez-les d’une solution physiologique stérile tiède.
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Nettoyez chaque œil avec une extrême délicatesse. Le nettoyage doit se faire en déplaçant la compresse de la partie intérieure de l’œil vers l’extérieur (du nez vers l’oreille) pour éviter de répandre les sécrétions infectées sur toute la conjonctive.
Quand consulter un pédiatre
Il faut consulter un pédiatre si :
- L’œil larmoie avec une sécrétion, parfois même purulente.
- En appuyant sur les côtés du nez, à partir de l’angle interne de l’œil, une substance jaunâtre et dense sort.
- L’enfant se réveille souvent le matin avec les paupières collées.
ATTENTION : en cas d’infections bactériennes, le pédiatre prescrira un collyre ou une pommade efficaces contre le Staphylococcus aureus, le micro-organisme responsable des infections. Il est très important de ne pas utiliser de collyres ou de pommades sans prescription du pédiatre, qui indiquera les médicaments et les doses les plus appropriés pour chaque cas.
En conclusion, Bébé a parfois des larmes qui coulent, mais en réalité, il ne s’agit pas de pleurs. Le larmoiement constitue un phénomène parfois inquiétant chez les nourrissons bien qu’il soit relativement courant. Il témoigne généralement d’une irritation de la muqueuse de l’œil ou des conjonctives ou d’une obstruction des conduits lacrymaux