Les spasmes du sanglot chez les tout-petits peuvent être une source d'angoisse majeure pour les parents. Ces épisodes où l'enfant devient bleu et peut perdre connaissance sont particulièrement effrayants à observer, mais rassurez-vous : ils sont généralement sans danger pour votre enfant.
Le témoignage d'une maman inquiète
Question de maman :
J'ai un fils qui a 20 mois. Dieu merci, il est en pleine forme. Il a juste un petit problème pour lequel personne n'a été en mesure de me donner une solution. Mon enfant se met parfois à pleurer et devient tout bleu en restant plusieurs minutes sans respirer, il arrive même qu'il s'évanouisse.
Après ça, mon bébé est très faible et j'ai peur que, quand il ne respire pas, il n'ait plus d'oxygène et qu'il ne revienne pas à lui.
La première fois que c'est arrivé, il avait 10 mois et, depuis, cela lui est arrivé 5 ou 6 fois. La coïncidence est que mon bébé a ce problème quand il vient de prendre ou après la prise de Zaditen. Il a été vu par un cardiologue qui m'a dit que son cœur est en parfait état, mais il ne m'a rien dit pour ses poumons et je suis très inquiète. Pouvez-vous m'aider ?
Réponse du Pédiatre :
D'après ce que vous me dites, il s'agit de ce que l'on appelle le spasme du sanglot, qui, dans le cas de votre bébé, est un peu exagéré dans sa forme. Si la possibilité d'un trouble neurologique a été écartée, on ne doit pas considérer ce problème comme pathologique jusqu'à l'âge de deux ans.
Je sais que c'est très difficile, mais l'attitude à prendre, quand ce problème survient, est de faire comme si de rien n'était, d'être normal. Certains pédiatres recommandent, lorsque l'enfant est en apnée, avec la bouche ouverte, de lui souffler très fort à l'intérieur de la bouche, ce qui peut causer un court-circuit et faire que votre bébé recommence à pleurer.
Restez calme, c'est très important, parce que votre bébé peut apprendre à utiliser ce moyen, qui normalement disparaît spontanément après l'âge de deux ans, comme une « arme » qu'il peut utiliser pour obtenir ce qu'il veut.

Qu'est-ce que le spasme du sanglot exactement ?
Le spasme du sanglot, également appelé pleur syncope, est un phénomène relativement courant qui touche environ 5 % des enfants âgés de 6 mois à 4 ans. Il s'agit d'un trouble non épileptique paroxysmal bénin qui se produit chez les enfants en santé, avec un pic de fréquence vers l'âge de 2 ans.
Ces épisodes surviennent généralement après un déclencheur émotionnel intense comme :
- Une contrariété ou une frustration
- Une colère
- Une peur soudaine
- Une douleur physique (chute, blessure)
- Une surprise ou un choc émotionnel
L'enfant ne contrôle pas ces spasmes : il s'agit d'un réflexe involontaire lié à l'immaturité de son système nerveux. Des études suggèrent qu'un retard dans la maturation du tronc cérébral pourrait être à l'origine des spasmes du sanglot chez les enfants.
Les deux types de spasmes du sanglot
Il existe deux formes distinctes de spasmes du sanglot que les parents doivent apprendre à reconnaître :
Le spasme cyanotique (85% des cas)
C'est la forme la plus fréquente. L'enfant commence par pleurer intensément, puis cesse de respirer et devient progressivement bleu, particulièrement au niveau des lèvres et du visage. L'enfant crie, expire et involontairement n'inspire pas, devient bleu puis perd conscience. Cette forme survient généralement lors de crises de colère ou de frustration.
Le spasme pâle (15% des cas)
Plus rare, ce type de spasme se produit après une douleur soudaine ou une peur intense. Le cerveau de l'enfant envoie un signal qui ralentit fortement la fréquence cardiaque et entraîne la perte de connaissance. L'enfant devient très pâle et mou, contrairement au spasme cyanotique.
Comment réagir pendant un épisode ?
Face à un spasme du sanglot, voici les gestes à adopter pour assurer la sécurité de votre enfant :
- Gardez votre calme : c'est primordial pour ne pas aggraver la situation
- Couchez l'enfant au sol pour éviter qu'il se blesse en tombant
- Libérez les voies respiratoires en tournant sa tête sur le côté
- Observez la durée de l'épisode (généralement moins d'une minute)
- Ne secouez jamais l'enfant pour le réveiller
Certaines techniques peuvent parfois interrompre le spasme :
- Souffler doucement sur le visage de l'enfant
- Appliquer un linge froid sur son front
- Tapoter légèrement ses joues avec de l'eau fraîche
Après l'épisode, votre enfant reprend sa respiration et se réveille en moins d'une minute. Il peut paraître fatigué ou désorienté quelques instants, ce qui est normal.
Prévention et accompagnement au quotidien
Bien qu'il soit impossible d'éviter totalement les spasmes du sanglot, certaines stratégies peuvent réduire leur fréquence :
Gestion des émotions :
- Identifiez les situations déclencheuses pour les anticiper
- Aidez votre enfant à exprimer ses émotions autrement
- Proposez des techniques de respiration adaptées à son âge
- Utilisez la distraction avant que la colère ne monte
Attitude éducative : Il est crucial de ne pas céder aux demandes de l'enfant après un spasme du sanglot, sinon il pourrait inconsciemment apprendre à les utiliser comme moyen de pression. Les parents ne doivent pas limiter les mesures de discipline par peur de déclencher des épisodes.
Maintenez une routine stable et des limites claires tout en restant compréhensif face aux difficultés émotionnelles de votre enfant. L'apprentissage de la gestion des frustrations est un processus normal du développement.
Quand consulter un médecin ?
Même si les spasmes du sanglot sont généralement bénins, certaines situations nécessitent une consultation médicale urgente :
- Premier épisode : pour confirmer le diagnostic
- Enfant de moins de 6 mois : les spasmes du sanglot sont rares à cet âge
- Épisodes sans déclencheur apparent
- Durée supérieure à 2-3 minutes
- Récupération lente avec désorientation prolongée
- Convulsions répétées ou importantes
- Fréquence très élevée (plusieurs fois par jour)
Le médecin pourra écarter d'autres pathologies et, dans certains cas, prescrire des examens complémentaires comme un électrocardiogramme ou un bilan sanguin pour rechercher une anémie. Des enfants avec des spasmes du sanglot cyanotiques peuvent répondre au traitement par le fer, même en l'absence d'anémie.
Pour en savoir plus sur le développement de votre enfant à 20 mois, consultez notre guide complet sur les étapes du développement à 20 mois.
Vos questions fréquentes concernant les spasmes du sanglot
1. Les spasmes du sanglot sont-ils dangereux pour mon enfant ?
Non, les spasmes du sanglot ne présentent aucun danger pour la santé de votre enfant. Ils n'entraînent ni dommages cérébraux ni problèmes neurologiques à long terme. Même si l'enfant perd connaissance brièvement, son cerveau continue à être oxygéné.
2. À quel âge disparaissent les spasmes du sanglot ?
La plupart des spasmes du sanglot disparaissent spontanément vers l'âge de 2-4 ans, avec la maturation du système nerveux. Plus de 50% des enfants n'en font plus après 4 ans, et la quasi-totalité avant 8 ans.
3. Mon enfant risque-t-il de développer de l'épilepsie ?
Non, il n'y a aucun lien entre les spasmes du sanglot et l'épilepsie. Ce sont deux phénomènes complètement différents. Les spasmes du sanglot n'augmentent pas le risque de développer une épilepsie plus tard.
4. Dois-je éviter de contrarier mon enfant pour éviter les spasmes ?
Absolument pas. Il est important de maintenir une éducation normale et de ne pas céder aux caprices par peur de déclencher un spasme. Cela pourrait encourager l'enfant à utiliser inconsciemment ce mécanisme.
5. Y a-t-il un traitement pour les spasmes du sanglot ?
Il n'existe pas de traitement spécifique, mais dans certains cas, une supplémentation en fer peut réduire la fréquence des épisodes, même sans anémie avérée. Parlez-en à votre pédiatre.
Si vous vous inquiétez du comportement de votre enfant, n'hésitez pas à consulter notre article sur la gestion des émotions chez l'enfant. Pour toute question sur la santé respiratoire de votre petit, notre guide sur la surveillance de la respiration chez le bébé pourra également vous rassurer.
Conclusion
Les spasmes du sanglot, bien qu'impressionnants, font partie des manifestations normales du développement de certains enfants. Comprendre ce phénomène permet de mieux l'appréhender et de réagir de manière appropriée. La patience, le calme et une attitude éducative cohérente sont vos meilleurs alliés pour accompagner votre enfant pendant cette période.


