Grossesse et infection urinaire (Escherichia Coli)

Ce que vous allez trouver dans cet article[Masquer]
Infection urinaire Escherichia Coli enceinte

Bonjour, future maman à 20 semaines de grossesse, j’ai récemment découvert des saignements aux toilettes. Aux urgences, ils m’ont diagnostiqué une infection urinaire. Ils m’ont donné de la fosfomycine. Bébé n’a pas souffert. Hier, on m’a révélé les résultats. La bactérie en cause était un Escherichia coli. Depuis, il n’y a eu aucun saignement. Par contre, j’ai mal au niveau du bas du dos et de mes ovaires.

Comme mon prochain rendez-vous gynécologique n’a lieu que dans deux semaines, je suis allée me renseigner à la clinique. Je voulais savoir si c’était grave ou si je pouvais patienter jusqu’à la consultation déjà programmée.

La réponse a été vague. On m’a même redirigée au service des urgences. Déçue et insatisfaite de l’absence de réponse d’un établissement privé de cette envergure, j’aimerais trouver des informations sur la gravité de cette infection urinaire pendant la grossesse. J’aimerais savoir s’il y a un lien entre les douleurs et une éventuelle absence de guérison.

*
*
*
*
*
J'accepte la cession de mes données personnelles aux partenaires de Bébés et Mamans (Pampers, P&G, Laboratoire Guigoz et les marques Nestlé France, Mattel, Fisher-Price, Kiabi...) afin de recevoir des promotions et des offres par email, téléphone, sms et voie postale de leur part.

La réponse du Gynécologue concernant l’infection urinaire pendant la grossesse

« La plupart des femmes enceintes contractent une infection urinaire au cours de leur grossesse. Dans la majorité des cas, l’Escherichia coli est incriminé. Il s’agit d’une bactérie qui se loge généralement dans l’intestin. Cependant, il n’y a rien à craindre du côté du fœtus. Pensez toutefois à suivre les consignes sur le traitement pour que l’infection soit complètement éradiquée. En effet, la fosfomycine prescrite seule ne suffit pas à tous les coups à éliminer complètement la bactérie « Escherichia coli ». De plus, la durée de l’antibiothérapie (prise en médicaments) doit être suffisamment longue.

Je recommande que vous discutiez avec votre gynécologue. Il vous donnera des conseils appropriés à votre cas. Rappelez-vous également l’importance d’une bonne hydratation durant le traitement antibiotique pour que la pullulation bactérienne soit diluée dans les urines. »

Infection urinaire pendant la grossesse : est-ce une urgence ?

L’infection urinaire survient chez un dixième des femmes enceintes. En temps normal, l’urine produite par les reins ne contient pas de bactéries. Lorsque des germes présents en surnombre dans la vessie colonisent la paroi et salissent l’urine, on parle d’infection urinaire. La bactérie atteint la vessie en remontant par le canal appelé urètre. Elle provient généralement de la peau des organes génitaux et de l’anus. Lorsque l’infection est localisée au niveau de la vessie, on parle de « cystite ». Quand elle arrive jusqu’aux reins, on parle de « pyélonéphrite ». Si la cystite peut être traitée en ambulatoire, la pyélonéphrite, elle, constitue une urgence.

Infection urinaire : la grossesse est un facteur de risque ?

Déjà, le seul fait d’être une femme expose plus aux infections urinaires. L’urètre féminin est court, à l’opposé de celui de l’homme. Il ne mesure que 2cm et donne plus rapidement accès aux germes vaginaux et anaux. La grossesse augmente encore ce risque en raison des changements hormonaux. Le corps de la femme enceinte secrète la relaxine qui détend les muscles et les ligaments. Le tonus des voies urinaires est alors réduit, ce qui les expose plus facilement à la colonisation bactérienne. À côté, le débit des urines diminue, entraînant une stagnation du contenu de la vessie.

Quand l’utérus prend du volume, au deuxième trimestre, les organes abdominaux, dont la vessie, sont comprimés par le fœtus. Là encore, l’envie d’uriner se fait fréquente et il est difficile de vider la vessie. Le résultat est une stagnation urinaire et une plus grande incidence des infections urinaires. Des maladies comme le diabète augmentent considérablement le risque pour une femme enceinte d’avoir des infections urinaires. En effet, la présence de sucres dans les urines élève la probabilité de l’installation des bactéries.

L’infection urinaire : comment la reconnaître ?

La majorité des cas d’infection urinaire est silencieuse. Aucun signe n’est visible, alors qu’à l’intérieur de la vessie les germes ont déjà opéré leur colonisation. Souvent, on parle de cystite : la femme a soudainement envie d’uriner, elle évacue tout au plus quelques gouttes et elle a mal quand elle doit se relever des toilettes. La couleur des urines est aussi caractéristique puisqu’elle contient des particules. Parfois, la future maman ne ressent que des douleurs pelviennes.

En cas de pyélonéphrite, les symptômes sont plus intenses : la future maman a de la température, frissonne. Elle a mal aux lombes et peut même vomir. C’est un cas d’urgence médicale.

On peut aussi découvrir une infection urinaire de manière fortuite lors des examens de routine pour la femme enceinte. Le personnel de santé utilise systématiquement une bandelette urinaire pour détecter la présence de leucocytes dans les urines, en même temps que le glucose et l’albumine. Si la bandelette urinaire montre une infection, un examen cytobactériologique des urines peut être nécessaire. Ce test permet de retrouver la bactérie en cause et choisir le bon antibiotique.

Infection urinaire pendant la grossesse : quel traitement ?

L’infection urinaire pendant la grossesse doit être diagnostiquée rapidement, au risque de causer des complications chez la future maman et son fœtus. Ce dernier risque en effet de ne pas grandir normalement et de naître prématurément. Il peut, lui aussi, contracter une infection.

Le traitement avec des antibiotiques qui conviennent au germe et en même temps à la femme enceinte est donc indispensable. Une hospitalisation peut être utile pour que les antibiotiques soient administrés en perfusion et pour une meilleure surveillance.

Prévention des infections urinaires chez la femme enceinte

Pour éviter la survenue d’une infection urinaire, la future maman doit respecter quelques règles d’hygiène simples. Elle doit avant tout rester hydratée en buvant 2 litres d’eau au quotidien. Il est important de s’abstenir des épices et des excitants alimentaires. Il vaut mieux privilégier les aliments qui ont un effet aseptisant sur les voies urinaires : canneberge, pastèque…

Il faut aussi laisser tomber l’habitude de porter des vêtements moulants dans l’entrejambe car l’humidité due à la sueur est propice à la multiplication des germes. La toilette intime est extrêmement importante car il faut éviter que les bactéries de l’anus ne soient entraînés dans la région vulvaire. Après un rapport sexuel, il ne faut pas oublier d’uriner immédiatement. Il faut aussi s’essuyer d’avant en arrière et procéder à une douche intime avec un savon neutre.

banner bebe