Le triple test est un test de dépistage non obligatoire réalisé pendant la grossesse et qui permet de détecter des anomalies fœtales. À quoi sert-il ? Quand doit-on le réaliser ? Comment interpréter les résultats ? Découvrez toutes les explications dans cet article.
Le triple test, encore appelé « triple screening » est un test de dépistage effectué pendant la grossesse et permettant de détecter d’éventuelles anomalies génétiques du fœtus. C’est un examen non invasif réalisé à partir d'un échantillon de sang de la mère, de sorte qu’il n’y a aucun risque, ni pour elle ni pour l’enfant. Cet examen mesure le risque que le fœtus présente certaines anomalies chromosomiques comme la Trisomie 21 (syndrome de Down) ou la Trisomie 18 (syndrome d'Edwards). Le résultat est cependant à considérer avec prudence car, ne s’agissant pas d’un diagnostic, ce n’est pas une preuve suffisante.
Le triple test : de quoi s’agit-il ?
Le triple test consiste au dosage sanguin (à partir du sang de la mère) de trois marqueurs biologiques :
1/ L’alpha-fœto-protéine, produite par le fœtus (ou la PAPP-A suivant la semaine à laquelle est réalisé le test) ;
2/ la bêta-hCG libre (gonadotrophine chorionique ou hormone de la grossesse) produite par le placenta (ou la hCG, suivant la semaine à laquelle est réalisé le test) ;
3/ Et l'œstriol libre (produite par le fœtus et le placenta).
Ces valeurs sont ensuite croisées avec d’autres éléments fondamentaux :
- La mesure de la clarté nucale, déterminée par échographie,
- Des données sociologiques telles que l'âge et l’origine ethnique de la mère,
- Des données personnelles comme le poids ou le fait de souffrir de diabète.
On obtient finalement un algorithme qui permet d’évaluer les probabilités d’anomalies du fœtus.
Selon les résultats obtenus, le médecin peut demander la réalisation d’examens plus approfondis tels que l'amniocentèse ou un prélèvement des villosités choriales.
Chez les femmes de moins de 35 ans, le triple test permet de détecter entre 75 et 85% des anomalies du tube neural et 60% des cas de syndrome de Down (trisomie 21) ; chez les femmes de plus de 35 ans, le pourcentage est de 75% pour les deux anomalies. Cet examen sert également à identifier les grossesses multiples.
Quand fait-on le triple test ?
Le triple test est effectué au cours du premier trimestre de la grossesse, plus précisément, entre la semaine 10 et la semaine 13 d’aménorrhée. On peut aussi le réaliser entre les semaines 15 et 18, voire jusqu’à la 20ème semaine de grossesse, même si la sensibilité diagnostique est alors moindre.
Globalement le triple test a une sensibilité diagnostique comprise entre 86% et 90% de réponses correctes.
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À qui s’adresse le triple test ?
Le triple test n’est pas un dépistage obligatoire. Toutes les futures mamans peuvent donc le réaliser, même s’il est plutôt destiné à celles qui présentent un faible risque d’être porteuse d’un fœtus souffrant d’anomalies chromosomiques.
Les femmes à risque potentiel peuvent cependant aussi le réaliser : les femmes enceintes de plus de 35 ans, les femmes enceintes ayant des antécédents de grossesse avec anomalie chromosomique, les femmes enceintes ayant des antécédents de syndrome de Down dans la famille, les femmes enceintes qui ont avorté à plusieurs reprises, les femmes enceintes qui ont eu des enfants atteints de malformations congénitales sans cause préétablie et les femmes enceintes exposées à des niveaux élevés de radiation ionisante. Enfin, le test peut être réalisé à des futures mamans à risque dans le sens où elles sont porteuses, elles ou le papa, d'une anomalie chromosomique.
Comment interpréter les résultats du triple test ?
Beaucoup de femmes enceintes reçoivent les résultats du triple test sans en comprendre le sens. Rappelons que l'évaluation du risque d'anomalie chromosomique est différente suivant le moment où il est réalisé :
- Si le test est réalisé au cours du premier trimestre de la grossesse. Dans ce cas, l'évaluation du risque d'anomalie chromosomique est obtenue en combinant trois marqueurs : la PAPP-A (protéine plasmatique associée à la grossesse), la bêta-HCG libre (toutes deux présentes dans le sang de la mère) et la TN qui correspond à la mesure par échographie de la clarté nucale.
- Si le test est réalisé au cours du deuxième trimestre de la grossesse. Dans ce cas, l'évaluation est obtenue en combinant l’alpha-fœto-protéine, l’HCG libre et l’œstriol libre.
Chaque laboratoire présente ses résultats d'une manière différente, mais trois paramètres sont toujours affichés :
1/ Les données démographiques : l’âge de la maman, son poids, son origine ethnique, le nombre de fœtus, si elle fume, si elle souffre de diabète gestationnel, etc…
2/ Les données biochimiques : ce sont les valeurs des marqueurs biochimiques analysés dans le sang.
3/ Les données échographiques : la date à laquelle l'échographie a été réalisée, l'âge gestationnel, la mesure de la clarté nucale et de la longueur du fœtus.
Les valeurs indiquées dans le triple test sont exprimées en MoM. On considère que la valeur du marqueur est suspecte dans les cas suivants :
- TN (clarté nucale) supérieure à 1,8-2.
- PAPP-A inférieure à 0,4.
- Bêta-hCG libre ou hCG inférieure à 0,4 ou supérieure à 2,5.
- Alpha foetoprotéine inférieure à 0,4 ou supérieure à 2,5.
- uE3 inférieur à 0,5.
- Inhibine A supérieure à 2,5.
Lorsque le risque de trisomie 21 ou de trisomie 18 est avéré, on conseille de pratiquer un test invasif, tel qu’une amniocentèse ou un prélèvement de villosités choriales.