Polhydramnios ou excès de liquide amniotique : que faire ?

Ce que vous allez trouver dans cet article[Afficher]
J'ai trop de liquide amniotique enceinte

L'excès de liquide amniotique, médicalement appelé polhydramnios, est une complication qui peut survenir au cours du troisième trimestre de grossesse. Détecté lors d'une échographie de contrôle, ce phénomène concerne environ 1 à 2 % des grossesses et nécessite une surveillance médicale attentive. Si vous venez d'apprendre que vous présentez un excès de liquide amniotique, il est normal de vous poser de nombreuses questions.

Quelles sont les causes possibles ? Quels risques pour vous et votre bébé ? Comment se déroule le suivi médical ? Dans cet article, nous vous expliquons tout ce que vous devez savoir sur le polhydramnios pour aborder cette situation avec sérénité.

 

Qu'est-ce que le polhydramnios ?

Le polhydramnios désigne une augmentation anormale de la quantité de liquide amniotique dans le sac amniotique qui entoure votre bébé. Ce liquide joue un rôle essentiel pendant la grossesse : il protège le fœtus des chocs, lui permet de bouger librement et favorise le bon développement de ses poumons et de son système digestif.

En temps normal, la quantité de liquide amniotique augmente progressivement jusqu'à environ 800 ml à 34 semaines de grossesse, puis diminue légèrement jusqu'à l'accouchement. On parle de polhydramnios lorsque cette quantité dépasse significativement les valeurs normales, généralement au-delà de 2 litres. Ce phénomène apparaît principalement au cours du troisième trimestre de grossesse et peut parfois être le signe d'un problème sous-jacent qu'il convient d'identifier.

Il existe différents degrés de polhydramnios, allant de la forme légère (la plus fréquente) à la forme sévère. Dans la majorité des cas, l'excès de liquide reste modéré et ne provoque pas de complications majeures. Néanmoins, votre médecin mettra en place un suivi adapté pour surveiller l'évolution de votre grossesse.

 

*
*
*
*
*
J'accepte la cession de mes données personnelles aux partenaires de Bébés et Mamans (Pampers, P&G, Laboratoire Guigoz et les marques Nestlé France, Mattel, Fisher-Price, Kiabi...) afin de recevoir des promotions et des offres par email, téléphone, sms et voie postale de leur part.

Les causes d'un excès de liquide amniotique

Plusieurs facteurs peuvent être à l'origine d'un polhydramnios. Dans environ 60 % des cas, aucune cause précise n'est identifiée : on parle alors de polhydramnios idiopathique. Toutefois, certaines situations favorisent l'apparition de cet excès de liquide.

Le diabète gestationnel représente la cause la plus fréquente du polhydramnios. Lorsque le taux de sucre dans le sang de la mère est trop élevé, le fœtus produit davantage d'urine, ce qui augmente la quantité de liquide amniotique. Pour confirmer ce diagnostic, votre médecin vous prescrira des tests spécifiques, notamment une courbe glycémique. 

Une malformation du fœtus peut également être en cause, bien que ce soit plus rare. Certaines anomalies congénitales empêchent le bébé d'avaler correctement le liquide amniotique :

  • Les malformations de l'œsophage (atrésie œsophagienne)
  • Les anomalies du duodénum
  • Les troubles neurologiques affectant la déglutition

Dans ces situations, une échographie approfondie sera réalisée pour examiner le système digestif et neurologique du bébé.

Un fœtus de grande taille (macrosomie) est souvent associé à une quantité plus importante de liquide amniotique. Les bébés plus gros produisent naturellement davantage d'urine. Dans ce cas, il n'y a généralement pas lieu de s'inquiéter, mais un suivi régulier reste recommandé.

D'autres causes plus rares incluent les infections maternelles, les grossesses gémellaires avec syndrome transfuseur-transfusé, ou encore certaines anomalies chromosomiques.

 

Diagnostic et mesure du liquide amniotique

Le polhydramnios est diagnostiqué grâce à une échographie obstétricale. Lors de cet examen, le spécialiste divise l'abdomen de la future maman en quatre quadrants et mesure, à l'aide de l'échographe, le volume de liquide amniotique présent dans chaque zone. Ces mesures sont ensuite additionnées pour obtenir un paramètre appelé AFI (Amniotic Fluid Index), ou Index du liquide amniotique.

Les valeurs de référence sont les suivantes :

  • AFI entre 5 et 25 cm : quantité normale de liquide amniotique
  • AFI inférieur à 5 cm : oligoamnios (manque de liquide)
  • AFI supérieur à 25 cm : polhydramnios (excès de liquide)

Un diagnostic de polhydramnios est généralement posé lorsque l'AFI dépasse 250 mm (25 cm). Votre gynécologue peut également évaluer la situation de manière clinique en mesurant la hauteur utérine et en palpant votre ventre pour vérifier que le bébé dispose d'un espace suffisant pour bouger.

Si un excès de liquide est suspecté, des examens complémentaires seront proposés : bilan sanguin pour rechercher un diabète gestationnel, échographie morphologique détaillée pour vérifier l'anatomie du bébé, et parfois amniocentèse pour analyser le liquide amniotique. Le suivi de votre grossesse semaine par semaine sera alors renforcé pour surveiller l'évolution de la situation.

 

Traitement et prise en charge du polhydramnios

Le polhydramnios n'est pas directement dangereux pour le développement du bébé, mais il peut entraîner certaines complications qu'il est important de prévenir. La prise en charge dépend de la sévérité de l'excès de liquide et de sa cause.

Les risques associés au polhydramnios comprennent :

Dans les formes légères à modérées, une surveillance rapprochée suffit généralement. Votre médecin programmera des échographies plus fréquentes pour suivre l'évolution du volume de liquide et la croissance de votre bébé. Il vous recommandera également de vous reposer davantage et de signaler immédiatement tout signe inhabituel comme des contractions ou un écoulement de liquide.

Dans les cas les plus sévères, une amnioréduction peut être envisagée. Cette intervention consiste à prélever l'excès de liquide amniotique à l'aide d'une aiguille fine, selon une technique similaire à celle de l'amniocentèse. L'objectif est de soulager la pression exercée sur l'utérus et de réduire le risque de complications. Cette procédure peut parfois être répétée si le liquide s'accumule à nouveau.

Si la cause du polhydramnios est identifiée, un traitement spécifique sera mis en place. Par exemple, en cas de diabète gestationnel, une prise en charge diététique associée à une surveillance glycémique permettra de contrôler le taux de sucre et souvent de stabiliser le volume de liquide amniotique.

 

Cas particulier : le polhydramnios en grossesse gémellaire

Les grossesses gémellaires présentent un risque plus élevé de polhydramnios, notamment en cas de syndrome de transfusion intergémellaire (STT). Ce syndrome survient principalement dans les grossesses monochoriales, où les deux bébés partagent le même placenta.

Dans cette situation, les connexions vasculaires entre les deux fœtus créent un déséquilibre : l'un des jumeaux (le « donneur ») transfère du sang vers l'autre jumeau (le « receveur »). Le receveur produit alors davantage d'urine, ce qui entraîne un excès de liquide amniotique dans sa poche, tandis que le donneur se retrouve avec trop peu de liquide (oligoamnios).

Ce syndrome nécessite une prise en charge spécialisée et urgente. Le médecin effectuera les examens appropriés pour en rechercher les causes et déterminer les solutions possibles, qui peuvent inclure une intervention par laser pour coaguler les vaisseaux anormaux.

  

Vos questions fréquentes concernant le polhydramnios

 

1. Le polhydramnios est-il dangereux pour mon bébé ?
Dans la grande majorité des cas, le polhydramnios n'affecte pas directement le développement de votre bébé. Le liquide amniotique en excès ne nuit pas à sa croissance ni à la formation de ses organes. Le principal risque réside dans les complications indirectes comme l'accouchement prématuré ou la rupture prématurée des membranes. Avec un suivi médical adapté et régulier, la plupart des grossesses avec polhydramnios se déroulent favorablement et aboutissent à la naissance d'un bébé en parfaite santé. Votre équipe médicale surveillera attentivement l'évolution de la situation pour intervenir rapidement si nécessaire et vous accompagner jusqu'à l'accouchement dans les meilleures conditions possibles.

 

2. Quels sont les symptômes qui doivent m'alerter ?
Plusieurs signes doivent vous inciter à consulter rapidement votre médecin ou votre sage-femme. Un essoufflement important, même au repos, peut indiquer que l'utérus exerce une pression excessive sur votre diaphragme. Des douleurs abdominales inhabituelles, une sensation de tension intense au niveau du ventre, ou des contractions régulières avant le terme prévu sont également des signaux d'alerte. Si vous constatez un écoulement de liquide par le vagin, qu'il soit abondant ou sous forme de petites pertes continues, rendez-vous immédiatement à la maternité car cela pourrait indiquer une fissure ou une rupture de la poche des eaux. Enfin, une augmentation rapide et inhabituelle du volume de votre ventre sur quelques jours mérite une consultation pour évaluer l'évolution du polhydramnios.

 

3. Puis-je continuer à travailler avec un polhydramnios ?
La réponse dépend essentiellement de la sévérité de votre polhydramnios et de la nature de votre activité professionnelle. En cas de forme légère, vous pouvez généralement poursuivre vos activités en adaptant votre rythme et en évitant les efforts physiques intenses, les stations debout prolongées et le port de charges lourdes. Il est conseillé de faire des pauses régulières et de surélever vos jambes dès que possible. Pour les formes modérées à sévères, votre médecin ou votre gynécologue pourra vous prescrire un arrêt de travail, voire un repos strict à domicile. Cette mesure vise à réduire la pression sur votre utérus et à diminuer le risque de contractions prématurées. N'hésitez pas à discuter ouvertement de votre situation professionnelle avec votre médecin pour trouver la meilleure solution.

 

4. Le polhydramnios disparaît-il après l'accouchement ?
Oui, le polhydramnios est une complication spécifique à la grossesse qui se résout naturellement et immédiatement après la naissance de votre bébé. Une fois le placenta expulsé, votre corps retrouve progressivement son équilibre. Toutefois, si la cause du polhydramnios était un diabète gestationnel, un suivi médical sera nécessaire dans les semaines suivant l'accouchement. Votre glycémie sera contrôlée pour vérifier son retour à des valeurs normales. Il est important de savoir que les femmes ayant eu un diabète gestationnel présentent un risque plus élevé de développer un diabète de type 2 dans les années suivantes. Des contrôles réguliers et une hygiène de vie saine vous permettront de prévenir cette évolution.

 

5. Comment se déroule l'accouchement en cas de polhydramnios ?
L'accouchement en présence d'un polhydramnios nécessite une surveillance particulière mais se déroule souvent par voie basse sans complication majeure. Votre équipe médicale sera attentive au risque de procidence du cordon ombilical lors de la rupture des membranes, c'est pourquoi celle-ci sera idéalement réalisée de manière contrôlée à la maternité. La position de votre bébé sera également vérifiée car l'excès de liquide lui laisse plus de place pour bouger, ce qui peut parfois entraîner une présentation en siège. En fonction de la cause du polhydramnios et de l'état de santé de votre bébé, un déclenchement ou une césarienne programmée pourront être envisagés. Votre gynécologue discutera avec vous du plan de naissance le plus adapté à votre situation.

 

6. Le polhydramnios peut-il récidiver lors d'une prochaine grossesse ?
Le risque de récidive dépend principalement de la cause identifiée lors de votre première grossesse. Si le polhydramnios était lié à un diabète gestationnel, le risque de le développer à nouveau lors d'une grossesse ultérieure est effectivement plus élevé, pouvant atteindre 30 à 50 % selon les études. Dans ce cas, une surveillance précoce de votre glycémie sera mise en place dès le début de votre prochaine grossesse. Si aucune cause n'avait été identifiée (polhydramnios idiopathique), le risque de récidive reste faible. Dans tous les cas, informez votre médecin de vos antécédents dès le début d'une nouvelle grossesse afin qu'un suivi adapté soit organisé.

 

Conclusion

Le polhydramnios, bien qu'il puisse être source d'inquiétude pour les futures mamans, est une complication de grossesse qui se gère généralement très bien grâce à un suivi médical approprié. La détection précoce lors des échographies du troisième trimestre permet de mettre en place une surveillance adaptée et d'identifier rapidement la cause de cet excès de liquide amniotique lorsque cela est possible.

Si vous êtes concernée par un polhydramnios, gardez à l'esprit que la majorité des cas restent légers à modérés et n'entraînent pas de complications majeures. Votre équipe médicale, composée de votre gynécologue, de votre sage-femme et des échographistes, dispose de tous les outils nécessaires pour suivre l'évolution de votre grossesse et intervenir si besoin. Les progrès de la médecine périnatale permettent aujourd'hui de prendre en charge efficacement même les formes les plus sévères de polhydramnios.

Pendant cette période, accordez-vous du repos, écoutez les signaux que vous envoie votre corps et n'hésitez jamais à contacter votre maternité en cas de doute ou d'inquiétude. Une bonne communication avec votre équipe soignante est essentielle pour traverser cette étape sereinement. Enfin, entourez-vous de vos proches et prenez soin de vous, car votre bien-être physique et émotionnel contribue directement à celui de votre bébé. Dans quelques semaines, vous tiendrez votre petit bout dans vos bras, et ces moments d'inquiétude ne seront plus qu'un lointain souvenir.

 

 

banner bebe