Accouchement prématuré : reconnaissez les signes pour agir à temps

Ce que vous allez trouver dans cet article[Afficher]
Femme enceinte qui a des douleurs

Chaque année en France, environ 60 000 bébés naissent prématurément, soit près de 8% des naissances. Si cette perspective peut inquiéter, sachez qu'identifier les signes avant-coureurs d'un accouchement prématuré vous permet d'agir rapidement et d'améliorer considérablement les chances de santé de votre bébé. Découvrez comment reconnaître ces signaux d'alerte et quelles mesures prendre pour protéger votre grossesse.

 

Comprendre l'accouchement prématuré et sa fréquence

Une grossesse arrive normalement à terme entre 37 et 42 semaines d'aménorrhée. Lorsque l'accouchement survient entre la 22ème et la 37ème semaine de grossesse, on parle d'accouchement prématuré. Avant 22 semaines, il s'agit malheureusement d'une fausse couche, car le fœtus n'est pas encore viable hors de l'utérus maternel. Au-delà de 42 semaines, on considère la grossesse comme prolongée.

L'accouchement prématuré touche aujourd'hui environ 10% des femmes enceintes, un chiffre qui tend à augmenter ces dernières années. Cette hausse s'explique notamment par l'augmentation des grossesses multiples et le recours plus fréquent aux techniques de procréation médicalement assistée. Heureusement, la médecine néonatale a fait d'immenses progrès : aujourd'hui, plus de 90% des bébés nés après 28 semaines survivent sans séquelles majeures.

On distingue plusieurs niveaux de prématurité selon le terme de naissance : la prématurité modérée (32 à 36 semaines), qui représente 85% des cas et bénéficie d'une excellente prise en charge, la grande prématurité (28 à 31 semaines), et la très grande prématurité (avant 28 semaines) qui nécessite des soins intensifs spécialisés.

 

*
*
*
*
*
J'accepte la cession de mes données personnelles aux partenaires de Bébés et Mamans (Pampers, P&G, Laboratoire Guigoz et les marques Nestlé France, Mattel, Fisher-Price, Kiabi...) afin de recevoir des promotions et des offres par email, téléphone, sms et voie postale de leur part.

Les signes d'alerte d'une naissance imminente

Reconnaître les symptômes d'un accouchement prématuré est essentiel pour réagir rapidement. Le premier signe à surveiller concerne les contractions utérines régulières survenant avant la 37ème semaine. Ces contractions deviennent suspectes lorsqu'elles se produisent à intervalles réguliers d'environ 15 minutes et durent entre 20 secondes et 2 minutes. Contrairement aux contractions de Braxton-Hicks (fausses contractions), elles ne disparaissent pas au repos.

D'autres symptômes peuvent apparaître sans contractions apparentes. Une sensation de pression intense de la tête du bébé sur le pubis indique souvent que celui-ci commence à s'engager dans le bassin, signe que le corps se prépare à l'accouchement. Cette sensation peut s'accompagner d'une impression de pesanteur dans le bas-ventre.

Les douleurs lombaires persistantes méritent également votre attention, surtout si elles ressemblent à un mal de dos continu dans la région des reins. Des crampes abdominales basses, similaires aux douleurs menstruelles, doivent vous alerter, qu'elles soient accompagnées ou non de troubles digestifs comme la diarrhée.

Soyez particulièrement vigilante aux modifications de vos pertes vaginales. Si elles deviennent roses, brunâtres ou teintées de sang, plus épaisses ou gélatineuses, elles peuvent signaler la perte du bouchon muqueux qui protège l'entrée de l'utérus pendant la grossesse. Tout saignement au deuxième ou troisième trimestre nécessite une consultation immédiate.

Enfin, la rupture de la poche des eaux est un signe très spécifique d'accouchement imminent. Vous ressentirez un écoulement soudain de liquide clair, parfois en grande quantité, parfois sous forme de gouttes continues. Ce liquide amniotique n'a pas d'odeur d'urine et ne s'arrête pas. D'autres signaux comme un malaise général, des frissons ou de la fièvre peuvent accompagner ces symptômes.

 

Que faire face aux symptômes ? Les bons réflexes

Si vous suspectez un début de travail prématuré, votre première réaction doit être de vous allonger immédiatement sur le côté gauche. Cette position améliore la circulation sanguine vers le placenta et peut parfois suffire à calmer des contractions. Observez votre ventre pendant une heure : notez la fréquence et l'intensité des contractions si elles persistent.

Si après une heure de repos les symptômes ne disparaissent pas, contactez sans attendre votre gynécologue ou rendez-vous directement à la maternité où vous êtes inscrite. N'hésitez jamais à consulter, même en cas de doute : il vaut mieux une fausse alerte qu'une prise en charge tardive. Les professionnels de santé sont habitués à ces situations et préfèrent vous examiner pour rien que de passer à côté d'une urgence.

À la maternité, votre médecin procèdera à plusieurs examens pour évaluer la situation. Une échographie permettra de vérifier l'état du col de l'utérus et sa dilatation éventuelle. Un monitoring fœtal mesurera le rythme cardiaque de votre bébé et la fréquence de vos contractions. Ces examens aideront à déterminer si vous êtes réellement en travail prématuré et quelle conduite adopter.

Selon les résultats, votre médecin pourra vous administrer des médicaments tocolytiques pour stopper les contractions. Si vous êtes avant 34 semaines, une cure de corticoïdes sera proposée pour accélérer la maturation des poumons de votre bébé, réduisant ainsi les risques de détresse respiratoire en cas de naissance prématurée. L'hospitalisation sera parfois nécessaire pour une surveillance rapprochée, surtout si le col a commencé à se modifier.

Durant cette période, maintenez une excellente hydratation : buvez au moins 1,5 à 2 litres d'eau par jour. La déshydratation augmente la production d'ocytocine, l'hormone responsable des contractions. Le repos est également primordial : évitez les efforts physiques, les stations debout prolongées et les sources de stress.

 

Prévenir l'accouchement prématuré au quotidien

Bien qu'on ne puisse pas toujours éviter un accouchement prématuré, certaines mesures préventives réduisent significativement les risques. Un suivi médical régulier reste votre meilleur allié : n'oubliez aucune consultation prénatale, car votre médecin pourra détecter précocement des signes comme un col qui se raccourcit.

Adoptez une hygiène de vie saine en privilégiant une alimentation équilibrée riche en fruits, légumes, protéines et acides gras essentiels. Évitez absolument le tabac, l'alcool et toute substance toxique qui augmentent considérablement le risque de prématurité. Le stress chronique étant un facteur de risque, accordez-vous des moments de détente : yoga prénatal, sophrologie, méditation ou simplement des pauses régulières.

Certaines femmes présentent des facteurs de risque particuliers : antécédents d'accouchement prématuré, grossesse multiple, anomalies utérines, infections urinaires à répétition ou hypertension. Si vous êtes dans ce cas, votre médecin pourra proposer une surveillance renforcée, voire un traitement préventif par progestérone vaginale ou un cerclage du col selon les situations.

 

Vos questions fréquentes concernant l'accouchement prématuré

 

1. À partir de combien de semaines un bébé prématuré peut-il survivre ?
La viabilité d'un bébé commence autour de 22-23 semaines d'aménorrhée, mais les chances de survie sans séquelles augmentent considérablement après 28 semaines. À 32 semaines, plus de 95% des bébés survivent et se développent normalement. Chaque jour supplémentaire dans l'utérus améliore le pronostic.

 

2. Les contractions de Braxton-Hicks peuvent-elles déclencher un accouchement prématuré ?
Non, les contractions de Braxton-Hicks, appelées aussi fausses contractions, sont normales pendant la grossesse. Elles préparent l'utérus sans provoquer de modifications du col. Elles se distinguent des vraies contractions car elles sont irrégulières, indolores et disparaissent au repos ou en changeant de position.

 

3. Peut-on arrêter complètement un accouchement prématuré une fois commencé ?
Il n'est pas toujours possible d'arrêter complètement un travail prématuré, mais les traitements permettent souvent de le retarder de 48 heures à plusieurs semaines. Ce délai précieux permet d'administrer les corticoïdes pour maturer les poumons du bébé et, si nécessaire, de transférer la maman vers une maternité équipée d'un service de néonatalogie adapté.

 

4. Le repos au lit est-il systématiquement prescrit en cas de menace d'accouchement prématuré ?
Le repos n'est plus systématiquement prescrit de façon stricte. Les recommandations actuelles favorisent plutôt un repos modéré et adapté à chaque situation. Un arrêt de travail et la limitation des activités physiques intenses sont généralement conseillés, mais l'alitement complet prolongé n'a pas prouvé son efficacité et peut même avoir des effets négatifs.

 

5. Quelles sont les séquelles possibles pour un bébé né prématurément ?
Les séquelles dépendent essentiellement du terme de naissance. Les bébés nés après 32 semaines ont généralement un excellent pronostic avec peu ou pas de séquelles. Pour les grands prématurés, des difficultés respiratoires, visuelles ou des troubles du développement peuvent survenir, mais grâce aux progrès de la néonatalogie, la majorité des bébés prématurés grandissent normalement.

 

Conclusion

Reconnaître les signes d'un accouchement prématuré et réagir rapidement peut faire toute la différence pour votre bébé. Si vous ressentez des contractions régulières, des douleurs inhabituelles, des modifications de vos pertes vaginales ou tout autre symptôme inquiétant avant 37 semaines, consultez immédiatement. Les équipes médicales disposent aujourd'hui de moyens efficaces pour retarder l'accouchement et préparer votre bébé à une naissance en toute sécurité.

 

 

banner bebe