Être parent adoptif et être parent biologique sont deux choses très différentes. Un enfant adopté, quel que soit son âge, a en effet déjà une histoire qui lui est propre (abandon, privations physiques et psychologiques) et des besoins qui lui sont spécifiques exigeant une sensibilité parentale particulière.
Il est donc nécessaire de bien se préparer lorsque l’on décide d’adopter un enfant, que ce soit en France ou à l’international car, même s’il est une composante fondamentale de la démarche, l’amour n’est malheureusement pas suffisant pour être un parent adoptif. Passer de l’enfant rêvé à l’enfant réel signifie aussi entamer un chemin long et laborieux qui peut fragiliser bien des futurs parents candidats à l’adoption.
Les services d’Adoption des départements, l’AFA (Association Française pour l’Adoption), les OAA (Organismes Autorisés pour l’Adoption) et les différentes Associations agréées organisent ainsi des séances collectives d’information, des entretiens individuels et des séances de préparation à la parentalité adoptive, une préparation indispensable avant d’entamer vraiment les démarches administratives, un processus qui dure souvent de nombreuses années, de l’obtention de l’agrément à l’accueil de l’enfant dans le foyer.
L’adoption en quelques chiffres…
On comptait en France, en 2006, 28.528 parents candidats à l’adoption titulaires d’un agrément en cours de validité ; ils n’étaient plus en 2014 que 17.568, soit une diminution de 38%, une tendance qui concerne tant l’adoption nationale que l’adoption internationale.
Si l’on ne tient compte que de l’adoption d’enfants sans filiation (donc hors cas d’adoption de l’enfant d’un conjoint), la situation est la suivante :
En France
Les enfants adoptables en France sont, dans leur grande majorité, des pupilles de l’État. Au 31 décembre 2014, ils étaient au nombre de 2.435 dont :
- 38% d’enfants faisant l’objet d’une décision judiciaire (négligence ou abandon de la part des parents).
- 36% d’enfants sans filiation ou remis à l’adoption par des personnes autorisées (assistantes sociales par exemple).
- 9% d’enfants orphelins.
- 6% d’enfants victimes de maltraitance ou d’inceste et donc retirés à leurs parents.
Les pupilles de l’État sont âgés en moyenne de 7,7 ans. Les enfants « sans filiation » sont beaucoup plus jeunes, puisque concernés dès leur naissance tandis que les orphelins et les enfants admis à la suite d’une décision judiciaire sont les plus âgés.
À l’international
L’adoption internationale est passée, quant à elle, de 3.508 enfants en 2010, à 1.569 en 2012 et 815 en 2015, soit une baisse de 77% en 5 ans.
- 35% des enfants adoptés viennent du continent africain. 6 pays concentrent plus de la moitié des enfants adoptés : 21% pour le Vietnam et environ 10% chacun pour la Colombie, la Côte d’Ivoire et la Russie.
- Répartition par âge :
- 40% des enfants ont moins de 3 ans (10% entre 0 et 1 an).
- 32% ont entre 3 et 7 ans.
- et 27% ont plus de 7 ans avec une tendance à la hausse puisqu’ils n’étaient que 14% en 2011.
Enfin un dernier chiffre
Le rapport entre les pays ayant adhéré à la Convention de La Haye 1993 (convention qui règlemente l’adoption internationale) et les pays hors convention s’est totalement inversé passant de respectivement 45 et 55% en 2012 à 62 et 38% en 2015.
http://www.caf.fr/vies-de-famille/futur-parent/adoption/les-derniers-chiffres-de-l-adoption-en-france
http://www.caf.fr/vies-de-famille/futur-parent/adoption/adoption-des-enfants-aux-profils-differents
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/se_preparer_a_la_parentalite_adoptive_cle015fa9-1.pdf
http://www.adoptionefa.org/
http://www.adoptionefa.org/images/stories/divers_-_actualit/plaidoyer_adoption_nationale_intgral.pdf
http://www.oned.gouv.fr/system/files/publication/20160209_pupilles2014_synthese.pdf
Pour poursuivre sur le thème de l’adoption :
Adoption : Les démarches et le coût