Les bébés et les jeunes enfants sont très sujets aux infections respiratoires, surtout s'ils fréquentent la crèche. Voici les questions les plus fréquentes concernant le rhume, la toux et les mucosités chez les tout-petits, et démystifions certains faux mythes.
“Il est toujours malade !”. C'est une des phrases que l'on entend fréquemment dans les familles avec des tout-petits. En effet, avec la rentrée scolaire et l'arrivée de l'automne, les rhumes sont au rendez-vous. Mais pourquoi les enfants tombent-ils malades aussi souvent ? Que faire si l'enfant a beaucoup de mucus ou ne cesse de tousser ? Et si de la fièvre apparaît ?
Nous répondons aux questions les plus courantes des parents sur le rhume, le mucus, la toux et autres infections respiratoires fréquentes chez les bébés et les jeunes enfants.
Qu'est-ce qu'un rhume et quels en sont les symptômes ?
Un rhume est une infection respiratoire des voies respiratoires supérieures, généralement causée par des virus, qui s'accompagne souvent de toux, de mucus, parfois de fièvre et de malaise, et peut entraîner une perte d'appétit chez les enfants, qui cessent de manger.
Pourquoi les bébés et les enfants attrapent-ils des rhumes si fréquemment ?
Parce que les enfants n'ont pas encore traversé toutes ces infections que les adultes ont déjà surmontées. Ils ont donc besoin de développer leurs défenses immunitaires, ces anticorps que nous avons et qui nous protègent contre certains rhumes.
Cela s'explique aussi par leur “modus operandi” : ils sont toujours très proches les uns des autres, se touchent beaucoup, mettent leurs mains dans la bouche et partagent leur salive, etc.
Comment se transmettent les rhumes ?
Les rhumes peuvent se transmettre de différentes manières :
- En toussant ou en éternuant près d'une autre personne.
- Par les restes de salive ou de mucus déposés sur un objet, un jouet par exemple.
- Par les selles : le petit se gratte dans la zone des fesses, laissant des résidus de selles sous les ongles, puis touche un objet qu'un autre enfant met dans sa bouche. Il est très fréquent que les gastro-entérites se transmettent ainsi, tout comme les oxyures, plus connus sous le nom de vers intestinaux.
Les enfants peuvent-ils attraper un rhume s'ils ont froid ou s'ils vont pieds nus ?
C’est un mythe qu'il convient de dissiper. Les enfants ne vont pas s'infecter davantage en marchant pieds nus, en ayant froid aux pieds ou lorsqu'il fait froid.
Il est vrai que, parfois, lorsqu'il fait très froid, nous avons un peu de rhinite : le nez devient rouge et nous avons du mucus. Cela signifie que le nez fonctionne moins bien et, par conséquent, il est plus facile que, si un autre enfant infecté par un virus éternue ou tousse près de nous, nous soyons contaminés.
Mais si l'enfant est au parc et qu'il n'y a pas d'autres enfants autour, il ne va pas attraper un rhume, même s'il fait très froid.
Comment doivent être effectués les lavages nasaux et à quelle fréquence ?
Les lavages nasaux doivent être réalisés à la demande, c’est-à-dire chaque fois que le bébé en a besoin. Au cours des premiers mois de vie, les bébés respirent uniquement par le nez, il est donc important qu'il soit dégagé de mucus.
Il est particulièrement recommandé de faire un lavage nasal avant chaque repas et avant que le bébé ne s'endorme, car s'il ne peut pas respirer correctement, il ne mangera pas bien et ne dormira pas bien. Si, à un moment donné, vous voyez que votre enfant est très gêné par un nez très bouché, vous devrez lui faire un lavage nasal, même si seulement une heure s’est écoulée depuis le dernier lavage.
Quant à la méthode à suivre, il n’existe pas de preuve scientifique précise, mais plutôt des avis d’experts. Il est recommandé, surtout durant les deux premières années de vie, d'utiliser 2 ml de sérum physiologique par narine, en plaçant le bébé selon son âge : assis sur vous (légèrement incliné vers l’avant), allongé sur le ventre ou sur le côté.
Vous instillez le sérum avec une seringue dans une narine, sans pression excessive, mais de manière décidée, vous laissez l’enfant respirer un peu, puis vous répétez l’opération avec l'autre narine.
Peut-on utiliser un aspirateur nasal ou est-ce déconseillé ?
Il est recommandé d’utiliser les aspirateurs nasaux uniquement de manière ponctuelle, si l'enfant est très bouché et ne parvient vraiment pas à respirer, en particulier durant les premiers mois de vie. Cependant, en général, cette pratique doit être évitée, car elle peut irriter la muqueuse nasale et provoquer des douleurs auriculaires en raison de la pression d’aspiration.
Et qu'en est-il de l'administration de sirops, mucolytiques ou antitussifs ?
Chez les enfants de moins de six ans, ces traitements ne sont pas recommandés en raison de leurs possibles effets secondaires : hallucinations, nausées, vomissements…
Que se passe-t-il si mon enfant a des mucus verts ou très épais ?
L'apparence du mucus nous donne des informations sur la durée de la maladie. Pendant les premiers jours du rhume, le mucus est plus liquide. Par la suite, il devient jaune, puis vert, et lorsque l'enfant commence à guérir, le mucus peut redevenir légèrement liquide.
Cela est dû à une réaction chimique : nos défenses, en éliminant les virus, libèrent une substance contenant du fer, ce qui donne au mucus cette couleur sombre.
Existe-t-il des remèdes efficaces pour la toux ?
Le remède le plus connu, celui à base d'oignon, n'est pas efficace, comme l'ont démontré plusieurs études. Lorsque l'enfant a de la toux, la seule chose que nous puissions faire est de veiller à ce qu'il soit à l'aise.
Selon le type de toux, on peut suspecter certains troubles. Par exemple, si pendant la journée l'enfant va bien, mais qu'il tousse la nuit ou lorsqu'il court, cela peut être un signe de bronchite ou d'asthme, auquel cas il pourrait être nécessaire d'administrer des bronchodilatateurs.
Ou, si l'enfant ne tousse que lorsqu'il est couché le soir, surtout s'il s'agit d'une toux sèche, on peut penser qu'il y a un écoulement nasal postérieur : le mucus du nez coule vers l'arrière et provoque des démangeaisons dans la gorge, ce qui le pousse à tousser. Dans ce cas, la toux s'améliore généralement si on incline légèrement l'enfant, en utilisant un cale-bébé ou en mettant un coussin sous le matelas du lit (nous ne recommandons pas l'utilisation de coussins avant deux ans), tout en veillant à ce que la tête de l'enfant ne soit pas trop inclinée en avant.
Dans certains cas, on peut aussi suspecter une sinusite, qui, chez les jeunes enfants, peut se manifester simplement par une toux ou un mucus qui dure longtemps. Chez les enfants plus grands, cela peut se traduire par une quantité de mucus plus importante, souvent d'un seul côté du nez, ou lorsqu'il y a aussi du mucus et de la fièvre persistante.
Dans quels cas l'utilisation d'antibiotiques est-elle recommandée ?
En général, les rhumes sont causés par des virus, contre lesquels les antibiotiques ne sont pas efficaces.
Lorsque des bactéries sont présentes, on parle de surinfection, c'est-à-dire que la bactérie profite de la zone déjà endommagée, où les virus ont affaibli les défenses naturelles, pour se multiplier et infecter davantage la zone. C'est le cas de l'otite, une complication fréquente des rhumes, pour laquelle un antibiotique peut être prescrit.
Quand consulter le pédiatre en cas de toux ou de rhume ?
Il est important de consulter un pédiatre dans les cas suivants :
- Lorsque l'enfant tousse et a des mucosités depuis plus de dix jours.
- Si les infections respiratoires surviennent fréquemment : il est normal que les enfants aient entre 12 et 15 infections respiratoires, surtout lors de leur première année à la crèche. Si le nombre d'infections dépasse 15, il serait nécessaire de consulter.
- Lorsque des infections bactériennes récurrentes se produisent, par exemple des otites ou des pharyngites. Parfois, il est nécessaire de vérifier la présence d'autres maladies, comme une anémie, qui pourraient rendre l'enfant plus susceptible aux infections.
Faut-il toujours donner un antipyrétique pour la fièvre ?
En général, nous recommandons d’administrer du paracétamol ou de l’ibuprofène en fonction de l'état général de l'enfant :
- Si l'enfant est irritable, pleure constamment, semble avoir mal quelque part, on lui donne un antipyrétique, même si sa température est seulement de 37,5°C.
- En revanche, si l'enfant a 39°C, mais qu'il se sent bien, il n'est pas nécessaire de lui donner de médicament.
- À partir de 40-40,5°C, nous recommandons d'administrer un antipyrétique pour éviter que la température ne monte davantage.
Quant au choix du médicament, la première option est généralement le paracétamol. Cependant, si l'enfant le refuse, on peut lui administrer de l'ibuprofène, mais toujours avec un peu de nourriture.
Que faire si l'enfant vomit après avoir pris l'antipyrétique ?
Si le vomissement survient dans les 15 premières minutes après la prise de l’antipyrétique, il est nécessaire de le redonner. Si plus d'une heure s'est écoulée, il n’est pas nécessaire de le redonner.
Et si cela se produit entre 15 minutes et une heure ? Il faudra évaluer la situation. Par exemple, si nous avons donné du paracétamol et que l'enfant vomit après 25 minutes et continue de se sentir mal, nous pourrions lui proposer de l'ibuprofène pour éviter un surdosage de paracétamol, en cas de doute sur la quantité réellement ingérée.
C'est le seul cas où nous pouvons alterner les antipyrétiques, une pratique généralement déconseillée en raison de ses effets secondaires potentiels, tels que des ulcères d’estomac ou des gastrites.
En cas de fièvre, quelles autres mesures pouvons-nous adopter ?
- Eviter de trop couvrir l'enfant pour ne pas faire monter davantage la température.
- Créer un environnement frais, mais pas trop froid.
- Eviter les bains d'eau froide, qui ne sont pas recommandés : ils sont très désagréables pour l'enfant et il n'est pas prouvé qu'ils permettent de faire baisser la température plus rapidement. De plus, ils ne sont pas nécessaires.
Il est important de se rappeler que la fièvre est un mécanisme de défense du corps, qui nous aide à combattre l'infection.
En effet, certaines études montrent que les enfants à qui la fièvre n'a pas été réduite, avec une limite de 40°C, comme mentionné précédemment, cessent de faire de la fièvre et présentent des symptômes d'infection quelques heures plus tôt.
