« Le Petit Chaperon Rouge », « Blanche-Neige», «Cendrillon»... Qui n'a pas été fasciné dans son enfance par l’un de ces personnages? Le pédopsychiatre Bruno Bettelheim a montré au monde l'importance des contes de fées dans l'éducation des enfants.
Bruno Bettelheim (1903-1990), l'un des pédopsychiatres les plus influents du XXe siècle, a fait prendre conscience à l’Occident de l'influence des contes de fées dans l'éducation des enfants, avec l'ouvrage « Psychanalyse des contes de fées » (1976).
D’après Bruno Bettelheim, les contes de fées exercent une fonction libératrice et formative pour la mentalité infantile. En s’identifiant avec les personnages des contes, les enfants commencent à éprouver d’eux-mêmes des sentiments de justice, de loyauté, d'amour ou de courage, pas comme des leçons imposées, mais comme faisant partie de l'aventure de la vie.
Une histoire pour enfants stimule l'imagination, peut contenir une morale, amuser ou apprendre. Mais les contes de fées ont une particularité: ils parlent des conflits internes d’une façon que l'enfant peut comprendre inconsciemment. Ils véhiculent le message que la lutte contre les difficultés de la vie est inévitable et que, si on doit y faire face, on en sort victorieux.
Dans les contes de fées, le mal est, comme dans la vie, toujours présent: la sorcière, la marâtre, le géant, le dragon. À la fin de l'histoire, le mal est puni. Selon Bruno Bettelheim, ce qui importe n'est pas le sens moral qu’a cette conséquence, mais l'idée que le mal ne résout rien et c’est pour cela que le mal échoue toujours.
La question de l'enfant quand il entend ces histoires n’est pas « est-ce que je veux être gentil ? » mais « à qui est-ce que je veux ressembler ? », autrement dit, ce n’est pas la morale qui est en jeu, mais l'assurance que l’on peut réussir malgré les difficultés, comme le héros qui continue son chemin avec une profonde confiance intérieure.
Le charme des contes de fées réside dans le fait que l’enfant se sente compris à travers ces histoires, mais ne sait pas comment ni pourquoi. Il les aime, a besoin d’elles et s’en souviendra toute sa vie.