Votre enfant est cœliaque ou souffre d'une allergie alimentaire ? Le pédiatre reçoit chaque jour des questions de mamans à ce sujet. Maladie cœliaque, allergie aux œufs, au poisson, aux tomates, au lactose... le médecin répond.
Les allergies alimentaires chez les nourrissons sont une préoccupation croissante pour de nombreuses jeunes mamans. En France, entre 4 % et 8 % des nourrissons sont concernés, et ce chiffre tend à augmenter . Ces allergies peuvent se manifester dès les premiers mois de vie, rendant essentiel une vigilance accrue dès l'introduction des aliments solides.
Les symptômes varient selon les enfants, mais les plus courants incluent des réactions cutanées telles que l'urticaire ou l'eczéma, des troubles digestifs comme des vomissements ou des diarrhées, et, dans les cas graves, des difficultés respiratoires pouvant mener à un choc anaphylactique . Les allergènes les plus fréquents chez les bébés sont le lait de vache, les œufs, les arachides, les noix, le blé, le soja et les fruits de mer.
Il est crucial de différencier une allergie alimentaire d'une intolérance. Alors que l'allergie implique une réponse du système immunitaire, l'intolérance est généralement liée à des difficultés digestives sans réaction immunitaire . Un diagnostic précis, établi par un professionnel de santé, est indispensable pour une prise en charge adaptée.
L'introduction des allergènes dans l'alimentation de bébé doit être faite avec précaution. Les recommandations actuelles suggèrent d'introduire les aliments potentiellement allergènes entre 4 et 6 mois, période appelée « fenêtre de tolérance », afin de réduire le risque de développement d'allergies . Cette introduction doit se faire progressivement, en surveillant attentivement les réactions de l'enfant.
Allergie au lactose
Il est très important de faire la différence entre l'allergie aux protéines du lait de vache et l’intolérance à son principal sucre, le lactose. Si la première peut disparaître, ou au moins s’atténuer avec le temps, la seconde peut être permanente.
En général, lorsque l’on souffre de diarrhée, la muqueuse intestinale est détruite ; or, c’est elle qui fabrique la lactase, l'enzyme responsable de l'absorption du lactose : la diarrhée peut alors se prolonger.
Ce n’est pas le cas du yaourt, qui, lui, ne contient pas de lactose : en cas de diarrhée, le yaourt est donc beaucoup mieux toléré et « digéré » que le lait ou les autres produits laitiers. Si votre enfant déclenche une diarrhée prolongée chaque fois qu’il consomme du lait, il peut s’agir d’une intolérance au lactose (malabsorption). Ce sera au gastroentérologue pédiatrique de la dépister grâce à des tests spécifiques.
Allergie au gluten
Une diarrhée chronique peut faire suspecter une maladie cœliaque (intolérance au gluten) ; on la dépiste grâce à des tests sérologiques de recherche d’anticorps (anti-réticuline, anti-gliadine, anti-endomysium et anti-transglutaminase) qui pourront être complétés par une biopsie intestinale par endoscopie. La suppression des aliments contenant du gluten améliore considérablement les symptômes de la maladie cœliaque, même si les causes des diarrhées chroniques restent très variées.
Allergie au gluten et aux protéines du lait de vache
C’est une allergie assez compliquée à gérer au quotidien, dans la mesure où le seul traitement est l’élimination de ces éléments de l’alimentation de l’enfant. En ce qui concerne l’allergie aux protéines du lait de vache, notamment, il conviendra de supprimer la caséine en utilisant des hydrolysats de lait, plus ou moins complets, en fonction de l’intensité de d'allergie.
Les autres allergies (œufs, poisson, tomate, etc…)
Ce qui compte avant tout dans le diagnostic d'une allergie ou d'une intolérance, ce sont les symptômes qui apparaissent de façon récurrente et qu’il convient d’observer attentivement.
Exceptée l’allergie aux noix, de nombreuses allergies alimentaires s’atténuent voire disparaissent au fil du temps, les enfants cessant peu à peu de « réagir » aux aliments responsables que l’on réintroduit généralement peu à peu, en petites quantités, à partir de l’âge de 3 ans.
FAQ : Allergies alimentaires chez les bébés
Quels sont les signes d'une allergie alimentaire chez un bébé ?
Les symptômes peuvent inclure des réactions cutanées (urticaire, eczéma), des troubles digestifs (vomissements, diarrhées), des troubles respiratoires (toux, respiration sifflante) et, dans les cas graves, un choc anaphylactique.
Comment différencier une allergie d'une intolérance alimentaire ?
Une allergie implique une réaction du système immunitaire, souvent immédiate, tandis qu'une intolérance est généralement liée à une difficulté à digérer certains aliments, sans réponse immunitaire.
À quel âge peut-on introduire des aliments allergènes ?
Il est recommandé d'introduire les aliments potentiellement allergènes entre 4 et 6 mois, en petites quantités et un à la fois, tout en surveillant les réactions de l'enfant.
Les allergies alimentaires disparaissent-elles avec le temps ?
Certaines allergies, comme celles au lait ou aux œufs, peuvent disparaître avant l'âge de 5 à 7 ans, tandis que d'autres, comme l'allergie aux arachides, sont souvent plus persistantes.
Que faire en cas de réaction allergique ?
En cas de réaction allergique, il est essentiel de consulter immédiatement un professionnel de santé. Pour les réactions graves, appelez les services d'urgence.
Conclusion
Les allergies alimentaires chez les nourrissons nécessitent une attention particulière de la part des parents. Une introduction prudente des aliments, une surveillance attentive des réactions et une collaboration étroite avec les professionnels de santé sont essentielles pour assurer le bien-être de votre enfant. En restant informées et vigilantes, les jeunes mamans peuvent naviguer sereinement à travers les défis liés aux allergies alimentaires.