Votre enfant qui dévorait tout avec appétit refuse maintenant son assiette ? Vous n'êtes pas seule : la baisse d'appétit après 15 mois est l'un des motifs de consultation les plus fréquents chez le pédiatre. Ce changement brutal peut inquiéter, mais il cache en réalité un phénomène naturel lié à la croissance de votre tout-petit. Découvrez pourquoi cette période est normale et comment l'accompagner sereinement.
Un ralentissement de la croissance explique la baisse d'appétit
Vers 15 mois, presque tous les enfants commencent à manger moins. Cette diminution de l'appétit n'est pas un caprice, mais une réponse naturelle de l'organisme. Jusque-là, votre bébé avait besoin de s'alimenter pour grandir rapidement, pour prendre du poids et pour finir de se former. Mais à partir de cet âge, les enfants n'ont besoin de manger que pour grandir plus lentement et pour stocker l'énergie nécessaire qu'ils consommeront dans leurs activités quotidiennes.
Pendant la première année, un bébé triple son poids et gagne environ 25 centimètres. Cette croissance spectaculaire nécessite une alimentation abondante. Entre 12 et 24 mois, la croissance ralentit considérablement : l'enfant ne gagne plus que 10 à 12 centimètres par an. Ce changement de rythme explique pourquoi la quantité de nourriture que les bébés de plus de 15 mois doivent ingérer est nettement inférieure à celle dont ils avaient besoin jusqu'à présent. Les enfants ne grandissent plus et ne prennent plus de poids au rythme auquel ils le faisaient lorsqu'ils étaient nourrissons. Désormais, les choses vont plus doucement, et cela se voit.
Il est essentiel que les familles soient conscientes de cela, afin d'éviter des complications et, pire encore, une mauvaise éducation dans l'alimentation, qui peuvent faire que, dans un avenir pas très lointain, le problème du refus de manger se prolonge indéfiniment.

Deux profils d'enfants qui mangent peu : lequel est le vôtre ?
Mais attention, un enfant qui a cette attitude face à la nourriture peut aussi être malade. En effet, les enfants qui manquent d'appétit peuvent faire partie de deux grands groupes :
1/ Ceux qui ne mangent pas parce qu'ils n'ont pas faim.
Ces enfants sont en bonne santé et suivent simplement le ralentissement naturel de leur croissance. Leur organisme a besoin de moins de calories qu'avant, et leur appétit s'ajuste automatiquement. Si la courbe de poids reste harmonieuse et stable, il n'y a généralement aucune raison de s'inquiéter.
2/ Ceux qui ne mangent pas car ils ne veulent pas manger.
Dans ce cas, le refus alimentaire peut être lié à un problème de santé temporaire ou à une phase d'opposition. L'enfant peut également entrer dans la période de néophobie alimentaire, où il refuse les nouveaux aliments par peur de l'inconnu.
Les maladies qui coupent l'appétit de votre enfant
Quand un enfant est malade, il perd l'appétit, de la même façon que les adultes. Un simple rhume avec une congestion nasale causée par une infection virale suffit à nous donner envie de manger moins. Si cela est vrai pour les adultes, mettons-nous à la place d'un bébé ou d'un jeune enfant, qui a du mal à concilier la respiration nasale et orale. Souvent, il doit choisir entre manger et respirer, et il est évident qu'il choisira la respiration car en mangeant un petit peu, il peut « s'en sortir », mais sans respirer on ne survit pas.
Les poussées dentaires constituent également une source importante d'inconfort. Lorsque les molaires percent, la douleur dans les gencives peut rendre la mastication particulièrement désagréable. L'enfant peut alors préférer refuser son repas plutôt que de ressentir cette gêne supplémentaire.
Il existe d'autres maladies qui causent la perte d'appétit. Pour cette raison, il est important que le pédiatre connaisse le problème. Il faudra peut-être faire une analyse de sang pour écarter une anémie ferriprive, qui est l'une des causes pathologiques de la perte d'appétit à l'âge préscolaire. Cette maladie n'est pas très inquiétante : une fois diagnostiquée, le pédiatre prescrira à l'enfant un traitement approprié et il mangera à nouveau comme il l'a toujours fait.
Les infections urinaires, même sans symptômes évidents, peuvent également diminuer l'appétit. De même, certains troubles digestifs comme le reflux gastro-œsophagien ou une intolérance alimentaire non diagnostiquée peuvent expliquer le refus de s'alimenter.
Comment réagir face à un enfant qui refuse de manger
Ne forcez jamais votre enfant à finir son assiette. Cette pratique peut créer une relation négative avec la nourriture et transformer les repas en moments de conflit. Les enfants possèdent naturellement une capacité d'autorégulation : ils mangent selon leurs besoins réels.
Proposez des portions adaptées à son âge, plus petites que ce que vous pourriez imaginer. Un enfant de 18 mois n'a pas besoin de la même quantité qu'un adulte. Mieux vaut lui servir une petite portion qu'il pourra redemander s'il a encore faim, plutôt qu'une assiette débordante qui le découragera.
Instaurez une routine de repas réguliers, à heures fixes, sans grignotage entre les repas. Les collations trop fréquentes ou les boissons sucrées (jus de fruits, sodas) coupent l'appétit au moment des repas principaux. Privilégiez l'eau entre les repas et gardez le lait pour accompagner les repas ou le goûter.
Mangez en famille autant que possible. Les enfants apprennent par imitation : en vous voyant manger avec plaisir des aliments variés, votre enfant sera naturellement encouragé à faire de même. Le repas doit rester un moment convivial et agréable, sans télévision ni distraction.
Vos questions fréquentes concernant la perte d'appétit après 1 an
1. À partir de quel âge dois-je m'inquiéter si mon enfant refuse de manger ?
Entre 0 et 6 mois, tout refus alimentaire qui persiste au-delà de deux biberons nécessite une consultation. Après 15 mois, surveillez surtout la courbe de poids : si elle reste stable et harmonieuse, le manque d'appétit est probablement normal. Une perte de poids de 10% ou plus nécessite impérativement un avis médical.
2. Mon enfant ne mange que des pâtes et du pain, est-ce grave ?
Cette sélectivité alimentaire est fréquente entre 18 mois et 3 ans. Ne cédez pas en préparant uniquement ce qu'il accepte, car cela renforce le comportement. Continuez à proposer des aliments variés sans forcer, et mangez la même chose que lui pour montrer l'exemple. La patience est essentielle : un enfant peut avoir besoin de goûter un aliment plus de 10 fois avant de l'accepter.
3. Comment savoir si la perte d'appétit est liée à une maladie ?
Surveillez les signes associés : fièvre, fatigue inhabituelle, douleurs abdominales, vomissements, diarrhée ou modification du comportement. Si le manque d'appétit s'accompagne de ces symptômes ou persiste au-delà d'une semaine, consultez votre pédiatre qui pourra effectuer un examen clinique et, si nécessaire, prescrire des analyses pour écarter une anémie, une infection urinaire ou une intolérance alimentaire.
4. Faut-il donner des compléments alimentaires à un enfant qui mange peu ?
Dans la majorité des cas, non. Si la courbe de croissance est normale, votre enfant puise dans son alimentation tout ce dont il a besoin. Les compléments ne sont nécessaires qu'en cas de carence avérée, diagnostiquée par un médecin. Une alimentation variée, même en petites quantités, suffit généralement à couvrir les besoins nutritionnels.
Conclusion : faire confiance au rythme de votre enfant
La diminution de l'appétit après 15 mois est un phénomène physiologique normal, lié au ralentissement de la croissance. Dans la plupart des cas, votre enfant mange exactement ce dont son corps a besoin. Tant que sa courbe de poids reste stable, qu'il est actif et joyeux, il n'y a pas lieu de s'alarmer.


