Vous craignez déjà la prochaine fois où vous aurez à dire non à votre bébé ? Vos refus déclenchent des pleurs et des cris ? Voici comment considérer ces débordements émotionnels sans perdre, ni bienveillance, ni autorité.
Savoir dire non au bébé : c’est important mais….
Pendant des décennies, la culture nous a dicté comment imposer l’autorité parentale. Nous avons ainsi vu des parents laisser leurs enfants s’époumoner dans leur chambre sous prétexte que ce n’était qu’un caprice. À l’opposé, on s’indignait des parents qui ne savaient plus imposer de limites et devenaient de véritables serviteurs pour sa seigneurie, le petit enfant.
Tous les parents sont normalement pris d’empathie envers leur enfant quand il pleure. Accourir est d’ailleurs le premier réflexe d’une maman quand son enfant tombe et se fait mal. De même, prendre son enfant dans les bras est le geste le plus naturel pour un parent.
Bien que le but de l’éducation soit de guider l’enfant vers son indépendance, il faut avant tout prendre en compte son attachement émotionnel. Pendant toute sa vie intra-utérine, le fœtus dépendait totalement de sa maman. En arrivant dans un monde où tout lui est inconnu, il est tout à fait normal qu’il se tourne vers ses parents pour apaiser ses tourments.
Les parents ont parfois peur de frustrer l’enfant et oublient à quel point il est important de dire non pour sa sécurité. Impatients face aux cris, ils peuvent tomber rapidement dans l’envie de céder. Il vous faudra montrer votre désaccord si les bêtises se multiplient ou si votre petit bout se met en danger. Votre enfant a besoin que vous lui montriez les limites qu’il ne doit pas franchir. Cela contribuera à l’aider à trouver ses repères. Laissez donc de côté la culpabilité, afin que votre enfant puisse grandir de façon autonome.
Dire non à 6 mois ou à 6 ans : des approches différentes
Un détail est souvent oublié : l’âge de l’enfant. Dire non à un bébé de 6 mois n’a pas les mêmes finalités que refuser quelque chose à un enfant de 6 ans. À 6 mois, votre enfant ne s’identifie pas encore en tant que personne à part entière. Ses explorations se limitent à ses jouets et les murs de sa chambre. À cet âge, s’il crie et pleure (ce qu’on considère souvent à tort comme une crise), c’est qu’il veut exprimer un inconfort. Il a mal, il a faim, sa couche le dérange, il a froid ou il a peur. Dans ce cas, sachez que vos bras sont son seul réconfort. Avant de dire non à votre enfant irrité, demandez-vous ce qui pourrait l’incommoder. Vous verrez qu’il se calmera instantanément dès que son problème du moment sera réglé.
À 8 mois, votre enfant va explorer le monde extérieur. C’est la période où bébé commence à ramper et à attraper des objets à sa portée. Il tire sur les rideaux ou renverse son assiette. Il s’identifie également comme une personne à part entière. Sa curiosité peut l’exposer à des dangers dont il n’est cependant pas conscient. Il peut par exemple toucher aux prises électriques qui ont l’air de jouets à ses yeux. Il peut essayer d’atteindre le rebord d’une fenêtre et dangereusement s’y pencher. À table, il peut s’emparer de votre fourchette pour la planter sur ses doigts. Il peut aller à la découverte de la boîte de médicaments…
Face à de tels dangers, il est vital de pouvoir affirmer votre autorité. Votre « non » devra être sans appel, même si une crise de larmes va s’ensuivre. Expliquez-lui avec les mots justes qu’il ne faut pas toucher tel objet parce que c’est dangereux, qu’il ne faut pas faire tel ou tel geste, sinon il aura mal.
Dire non à bébé : positivité et bienveillance
Pendant ses premiers mois de vie, votre bébé utilisait les cris et les pleurs pour vous partager son inconfort ou sa douleur. Oubliez l’idée selon laquelle il vous manipulerait. Ce n’est pas encore de son âge. Son cerveau immature n’a pas encore les capacités de planifier une scène pour un caprice. En grandissant, il va moduler son caractère en fonction de la connexion qu’il a créé avec vous. S’il a pu ressentir qu’il peut compter sur vous quand il est dans la souffrance, vous aurez rarement à devoir affirmer votre autorité parentale. Le climat de confiance que vous aurez instauré va l’aider à accepter plus facilement quand vous devez dire « non ».
Par précaution, et pour ne pas avoir à fréquemment dire « non » à votre bébé, anticipez ses gestes. Préservez sa sécurité en rangeant les objets potentiellement dangereux (médicaments, produits ménagers) hors de sa portée. Si vous instaurez un interdit, évitez de revenir dessus. Il est également important que les deux parents ne se contredisent pas. Cela aidera l’enfant à comprendre les limites et à reconnaître votre bienveillance avant votre autorité. L’amour, rappelez-vous, est le besoin fondamental de votre bébé.