Peurs chez les enfants de 0 à 3 ans : les comprendre et les aider

peurs chez les bébés de 0 à 3 ans

Imaginez-vous dans la peau d'un tout petit. Pour lui, chaque jour est une aventure et chaque nouveauté, un mystère. Même les adultes peuvent trouver cela intimidant : vous ne savez pas d'où viennent ces nouveautés, pourquoi elles surviennent et vous ne pouvez pas contrôler ce qui se passe. Dans cet article, nous faisons le point sur les peurs communes chez les enfants de 0 à 3 ans.

 

La compréhension et les expériences des enfants sont limitées, il est donc plus facile pour eux de se sentir dépassés par les événements, ce qui explique pourquoi ils sont plus sujets à la peur que les adultes.

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Ces peurs ont une fonction essentielle. Selon Berry T. Brazelton, un pédiatre américain renommé, « Les peurs sont une étape nécessaire vers un développement équilibré ». Elles surgissent à mesure que l'enfant prend conscience de son environnement et se prépare à affronter ses premiers défis.

Grandir signifie apprendre à gérer les premières séparations, faire confiance à de nouvelles personnes et explorer de nouveaux lieux sans l'aide constante des parents. Cela implique d'accepter les incertitudes et les risques associés à l'exploration de nouveaux environnements et à l'acquisition d'autonomie.

Chaque nouvelle étape de son développement l'amène à surmonter des obstacles, mais aussi à faire face aux angoisses qui accompagnent ces défis.

La peur d'être abandonné

Pourquoi bébé a peur que maman disparaisse

C'est la première peur, la plus fondamentale, celle qui est à l'origine de toutes les autres.

Les psychologues l'appellent l'angoisse de la séparation : une angoisse qui saisit l'enfant chaque fois qu'il est obligé de se séparer de ce qu'il aime le plus : maman, papa, frères et sœurs, jouets. Ses scènes de larmes ressemblant à du désespoir, cependant, ne doivent pas vous alarmer, car elles sont le signe d'un attachement fort qui se situe dans la normalité. En affrontant les premières séparations, en prenant confiance en de nouvelles personnes et de nouveaux lieux, en s'éloignant un instant de la main de ses parents, l'enfant apprend à supporter les inconnues et les risques liés à l'exploration de l'environnement et à la conquête de l'autonomie.

La peur d'être abandonné commence après 6-7 mois, lorsque l'enfant commence à comprendre que ses parents sont des individus différents de lui et que la séparation peut conduire à l'abandon. Jusque-là, l'enfant percevait sa mère comme une partie de son propre corps et semblait ne pas remarquer ses brèves absences. Vers le sixième mois de vie, les choses changent : comme l'enfant ne peut pas imaginer où sont ses parents quand il ne les voit pas, s'ils sont partis, il craint que ce ne soit pour toujours.

Après les grandes réalisations de la première année, il peut arriver que l'enfant ressente la nostalgie de la relation exclusive avec sa mère qui a caractérisé les premiers mois de sa vie. Les experts appellent ce phénomène une crise du lien affectif. La crise peut être déclenchée par l'entrée à l'école maternelle, par l'arrivée d'un frère ou d'une sœur ou par la reprise du travail de la mère ; ces événements conduisent l'enfant à craindre de ne plus être aimé et, par conséquent, à se sentir abandonné.

bébé a peur du noir

Comment affronter la peur d'être abandonné

La séparation est une étape nécessaire et inévitable dans le développement de l'enfant. Si vous essayez d'apaiser les craintes de l'enfant en ne le quittant jamais, vous le priverez de la possibilité d'apprendre que lorsque ses parents partent, ils reviennent et qu'ils ne disparaissent pas pour toujours. En étant toujours près de lui, vous lui enverrez le message que, sans vous, il n'est pas capable de se débrouiller seul.

Accepter la séparation d'avec sa mère est un « test » de maturité et de socialisation. Plus l'enfant s'habituera à être avec d'autres personnes sans dramatiser, moins il deviendra timide et méfiant.

Si vous voulez que votre enfant se sente plus sûr au moment de la séparation, la première chose à faire est de garder votre calme, votre bienveillance et votre affection, et de ne pas vous mettre en colère même si bébé pleure. Si vous êtes en colère, l'enfant percevra le climat d'inconfort et son anxiété augmentera parce qu'il pensera que vos manières rudes ne sont pas dues à la fatigue, mais au fait que vous le rejetez : l'angoisse de la séparation se multipliera.

Il faut lui donner la possibilité d'exprimer sa douleur, sa colère et son angoisse. Bien que cela puisse être difficile, il est préférable de laisser l'enfant pleurer librement tout en l'accompagnant de beaucoup de tendresse plutôt que de nier ses sentiments, de le diminuer, de l'ignorer ou d'essayer de le distraire en bloquant sa façon de se défouler.

Cela ne signifie pas que vous devez l'ignorer : il est important de lui faire sentir que vous êtes proche de lui et que vous le soutenez et, si vous êtes compréhensif lorsqu'il proteste, vous l'aiderez à surmonter cette phase. Si, au contraire, vous le grondez et vous montrez impatient, il sentira que vous voulez vous débarrasser de lui et il fera tout pour que le contraire se produise.

Peur du noir

Pourquoi bébé a peur du noir

Au cours du second semestre de la vie de bébé, une nouvelle peur vient souvent s'ajouter à la peur de l'abandon : la peur du noir et la peur de rester seul dans son lit.

Vers 6 mois, bébé fait une découverte effrayante. Il s'endort sur les paroles de sa mère et, lorsqu'il se réveille au milieu de la nuit, il s'aperçoit qu'elle n'est plus là. Angoissé, il découvre que quelqu'un d'autre a pris sa place, la grand-mère, une baby-sitter inconnue... ou, pire encore, personne. L'enfant peut se sentir désorienté, sans aucun repère pour se sentir en sécurité.

De cette peur naissent les cris dans la nuit, la peur du noir et l'obsession de rester éveillé : tant qu'il n'y parvient pas, l'enfant tente de contrôler la situation pour que les figures familiales ne disparaissent pas à tout jamais. Pour un bébé, l'obscurité est une dimension inconnue et effrayante, pleine d'ennemis et de « monstres », aussi invisibles que terrifiants, qui, pendant la journée, restent dans un état d'immobilité. Les experts en psychologie infantile pensent qu'à 6 mois, l'esprit est déjà capable d'imaginer des fantômes « ennemis », qui représentent une menace obscure.

bébé a peur du noir

Comment affronter la peur du noir

Les enfants aiment les habitudes et ont besoin de rituels qui les sécurisent avant de s'endormir, alors donnez-leur le bain, mettez leur pyjama et dites au revoir à tous les objets qui les ont accompagnés pendant la journée : la maison que l'on voit de la fenêtre, leur doudou préféré et le chat ; ils doivent avoir l'impression que tout le monde va s'endormir comme eux.

Lorsque vous le mettez au lit, vous pouvez chanter une berceuse, lire une histoire ou mettre de la musique relaxante et, parfois, quelques minutes après que l'enfant a été mis au lit, vous pouvez revenir pour lui faire un câlin supplémentaire, sans qu'il l'ait demandé. De cette façon, il aura la confirmation que vous n'avez pas disparu, même lorsqu'il dort.

Pour les enfants un peu plus grands, s'il parle de monstres sous le lit ou de voleurs cachés dans l'armoire, ne commettez pas l'erreur d'aller les vérifier : ce serait pour lui la confirmation que ce qu'il dit est réel. En revanche, s'il le souhaite, vous pouvez laisser une lumière allumée dans sa chambre pour lui tenir compagnie pendant la nuit, en veillant à ce qu'il ne se créent pas sur les murs des effets qui pourraient l'effrayer encore plus.

Nier les peurs de l’enfant, dire qu'il n'a rien à craindre, n'aide en rien l'enfant : il faut toujours se rappeler que si l'objet de la peur n'est pas réel, la peur, elle, est réelle. Pour amener l'enfant à se coucher confortablement, il faut l'aider à construire ce que les psychologues appellent les « bons fantômes », c'est-à-dire des images et des souvenirs agréables et positifs associés au moment de s'endormir, qui l'accompagneront doucement dans le monde obscur du sommeil.

Il n'est pas nécessaire de venir immédiatement lorsque l'enfant se réveille pendant la nuit. Certains enfants trouvent un bon moyen de se réconforter. Il peut s'agir de câliner son ours en peluche, de prendre un morceau de drap entre ses doigts ou d'être rassuré en voyant les jouets accrochés aux barreaux du lit.

Peur des inconnus

Pourquoi bébé a peur des inconnus

Entre si6x mois et 2-3 ans, même les enfants les plus sociables commencent soudain à se méfier des inconnus. La peur des inconnus n'est pas seulement normale, elle signale le progrès des capacités intellectuelles : elle signifie que l'enfant a appris à reconnaître les visages familiers et à les distinguer des inconnus.

Cette capacité de raisonnement s'accompagne d'une nouvelle façon de ressentir : une préférence pour les visages familiers et une méfiance à l'égard des autres. Cette réticence soudaine témoigne d'une prise de conscience des dangers et d'une prudence accrue. L'enfant craint désormais pour son intégrité et cherche à se protéger des dangers qu'il sent poindre devant lui.

bébé a peur des inconnus

Comment affronter la peur de l'inconnu

Pour l'enfant, le regard de la mère est un moyen par lequel le monde lui apparaît agréable et sûr. C'est pourquoi, avant d'accepter les caresses d'un inconnu, l'enfant regarde l'expression de sa mère pour savoir, d'après son attitude, s'il peut lui faire confiance.

Plus l'enfant a de contacts avec le monde extérieur, plus il apprend à être avec les autres et à maîtriser ses peurs. Ouvrir la maison aux parents et amis, l'emmener au parc, le familiariser avec ses pairs ou l'habituer à un nouvel environnement l'aide à établir des relations pacifiques.

S'il est timide avec les étrangers, il est important de dédramatiser la situation et de ne pas se laisser submerger par l'embarras. Il est contre-productif, par exemple, d'insister pour qu'il accepte les attentions des étrangers. Il est préférable d'attendre que l'enfant se calme, puis de lui expliquer calmement que ses craintes ne sont pas fondées.

La peur de l'inattendu

Pourquoi bébé a peur de l'inattendu

Un bruit soudain, une lumière violente ou un appareil ménager suffisent à déclencher une réaction de terreur chez l'enfant. Dès l'âge de 2 ans, il est courant d'avoir peur des insectes qui apparaissent soudainement, ou des bruits de la maison, comme le bruit du sèche-cheveux ou des radiateurs.

Tout au long de ses premières explorations, le bébé est constamment confronté à des situations et à des expériences nouvelles. Il est donc naturel qu'il soit effrayé par des phénomènes qui le surprennent et qu'il ne sait pas définir. Pour un petit enfant, beaucoup d'adultes et d'animaux paraissent énormes et difformes : ils sont souvent transformés en monstres dans l'imagination des plus petits !

bébé a peur de l'inattendu

Comment affronter la peur de l'inattendu

Un enfant a besoin de se sentir en sécurité et de ressentir la compréhension d'adultes qui lui sont proches et qui l'accompagnent dans sa découverte de l'environnement. En revanche, être surprotégé est contre-productif, car cela pourrait étouffer ses initiatives autonomes et freiner sa curiosité. Au fur et à mesure qu'il prend l'habitude d'explorer et de prendre confiance en la réalité, bébé gagne en assurance et apprend à contrôler ses émotions.

La meilleure façon d'être proche de lui est de le prendre dans ses bras et de lui parler, en lui expliquant calmement ce qui se passe et pourquoi. De cette façon, il peut plus facilement prévoir les situations et se sentir plus maître de la situation.

La peur de se faire mal

Pourquoi bébé a peur de se faire mal

La peur est aussi un mécanisme de protection contre les dangers. Les adultes eux-mêmes, qui en sont conscients, communiquent ce sentiment à l'enfant par des avertissements continus, précisément pour éviter des expériences douloureuses : « Ne mets pas les choses dans ta bouche », « Ne te penche pas sur le balcon », « Ne sors pas de la chambre ». Il s'agit d'une sorte de peur qui enseigne la prudence.

Ainsi, il peut arriver que l'enfant ait peur de l'aspirateur ou que la mère crie lorsque l'enfant trébuche, même s'il n'est pas encore tombé. Il peut aussi être terrifié à l'idée de se baigner dans la baignoire d'un adulte et de voir l'eau s'écouler dans le siphon. S'il est placé sur les toilettes, il peut avoir peur d'y tomber et d'être « avalé ».

Ces angoisses ont un dénominateur commun, défini par les experts comme la peur de l'anéantissement : l'enfant prend conscience de lui-même et de son corps, et donc des dangers.

bébé peur d'être abandonné

Comment affronter la peur de se faire mal

Il faut encourager les enfants à explorer, en leur fournissant à la maison un environnement sûr. Si vous mettez constamment votre enfant en garde, vous le découragez dans ses tentatives d'autonomie, ou si vous le réprimandez pour d'éventuels désastres causés par ses gestes maladroits, il lui sera beaucoup plus difficile de développer la maîtrise de ses mouvements.

Se sentant désavantagé par rapport aux autres, dont il est constamment mis en garde, il sera éventuellement amené à se défendre de manière agressive ; il est important de le sécuriser et de ne pas l'obliger à affronter des situations qui lui font peur.

Si votre enfant a peur de s'asseoir sur les toilettes, il faut continuer à utiliser le pot ou utiliser des chaises d'aisance. S'il a peur de l'eau, il faut l'y habituer progressivement avec beaucoup de douceur et en respectant son temps, sans le forcer.

En somme, les peurs chez les jeunes enfants ne sont pas seulement communes ; elles font partie intégrante de leur développement normal. Ces peurs, bien qu'elles puissent sembler déroutantes ou excessives aux yeux des adultes, jouent un rôle crucial dans l'apprentissage de l'enfant sur lui-même et sur le monde qui l'entoure.

Pour les parents, l'objectif n’est pas d'éviter ou de supprimer ces peurs, mais plutôt de les accompagner avec empathie et soutien. En aidant les enfants à traverser ces étapes, en reconnaissant et en validant leurs sentiments, les parents leur permettent de construire une confiance en eux essentielle pour affronter les défis futurs. Ainsi, accompagner un enfant dans ses peurs n'est pas de les empêcher, mais de les transformer en opportunités d'apprentissage et de croissance personnelle.

 

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