Hématome et décollement du placenta à 15 semaines : que faire face à ces complications ?

Que faire si on a une hématome pendant la grossesse?

L'apparition d'un hématome pendant la grossesse inquiète légitimement les futures mamans. Lorsque cette complication s'accompagne de saignements répétés et de douleurs intenses, la situation devient encore plus préoccupante. Comprendre les mécanismes du décollement placentaire et connaître les signes d'alerte permet de réagir au bon moment et de protéger sa santé et celle de son bébé. Face à des symptômes graves comme des saignements abondants ou des contractions douloureuses, il est essentiel de ne pas rester seule avec ses angoisses et de consulter rapidement.

La question de la maman : hématome évolutif et menaces de fausse-couche répétées

Bonjour Docteur, je suis à 15 semaines de grossesse et à la septième semaine on m'a diagnostiqué un petit hématome. Au début, il mesurait 16 mm mais aujourd'hui, il fait 10 cm.

On m'a dit qu'avec du repos il devrait disparaître et que si j'avais des pertes rouges ou marron, c'était probablement l'hématome qui diminuait. De fait, j'ai déjà eu trois menaces de fausse-couche, avec des saignements très abondants et des contractions, à tel point que l'on a dû me mettre sous morphine. Après avoir eu des pertes marrons pendant deux semaines, j'ai eu brutalement des saignements, trois fois de suite, très abondants et douloureux.

Nous sommes donc allés à l'hôpital où on m'a diagnostiqué une menace de fausse-couche avec décollement du placenta. Le médecin m'a augmenté la dose de progestérone à 200 mg toutes les 12 heures et m'a prescrit du paracétamol en cas de saignements. J'ai rendez-vous jeudi prochain pour une échographie, mais on m'a déjà dit que le décollement du placenta ajouté au sang obscurcit et aux caillots peut être un mélange très dangereux.

Depuis une semaine j'ai des maux de tête, des nausées et constamment mal au ventre. Que se passe-t-il ? Devrais-je aller aux urgences ? Je ne sais pas quoi faire. Merci.

La réponse du gynécologue : comprendre les risques liés au décollement placentaire

Je suppose que lors de vos séjours à l'hôpital, on vous a fait des échographies pour vous informer de l'état du fœtus, de sa croissance et de son rythme cardiaque. Les pertes sont sombres car, lorsqu'ils se forment, les caillots distillent le sérum avec quelques hématies. Si une très grande partie du placenta s'est décollée, il est peu probable que vous puissiez mener cette grossesse à terme. Ce n'est pas l'hématome qui vous fait souffrir, mais les contractions de la matrice pour expulser les caillots de sang qui font pression à l'intérieur. N'hésitez surtout pas à aller à l'hôpital si vous avez très mal.

 

Comprendre l'hématome rétroplacentaire et ses conséquences

L'hématome rétroplacentaire représente une urgence obstétricale qui nécessite une surveillance médicale étroite. Il se caractérise par une accumulation de sang entre la paroi utérine et le placenta, provoquant un décollement partiel ou total de cet organe vital pour le développement du bébé. Cette complication touche environ 0,4 à 1% des grossesses et peut survenir à différents stades, bien qu'elle soit plus fréquente au troisième trimestre.

Le placenta joue un rôle fondamental dans les échanges entre la mère et le fœtus. Il assure l'apport en oxygène et en nutriments essentiels au développement du bébé. Lorsqu'un hématome se forme et provoque un décollement, ces échanges sont compromis, mettant en danger la viabilité de la grossesse. L'évolution de l'hématome dépend de nombreux facteurs, notamment sa taille, sa localisation et la présence ou non de complications associées.

Les causes du décollement placentaire ne sont pas toujours identifiées avec précision. Cependant, certains facteurs de risque sont reconnus, parmi lesquels l'hypertension artérielle, les traumatismes abdominaux, le tabagisme ou encore certains troubles de la coagulation. Le repos strict constitue souvent la première recommandation médicale pour limiter l'extension de l'hématome et favoriser sa résorption progressive.

 

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Les symptômes qui doivent vous alerter immédiatement

Certains signes nécessitent une consultation en urgence aux urgences obstétricales. Les saignements abondants de couleur rouge vif ou rouge foncé constituent un signal d'alarme majeur, tout comme l'apparition de douleurs abdominales intenses et soudaines. Ces douleurs peuvent être continues ou survenir par vagues, accompagnées d'une sensation de durcissement de l'utérus.

Les contractions utérines rapprochées et douloureuses, surtout avant le terme de la grossesse, doivent également vous conduire à consulter sans attendre. De même, si vous constatez une diminution ou une absence des mouvements fœtaux habituels, il est impératif de contacter votre maternité. Les symptômes décrits dans le témoignage - maux de tête persistants, nausées et douleurs abdominales continues - justifient pleinement une évaluation médicale rapide.

Face à ces manifestations, ne restez jamais seule avec vos inquiétudes. Les équipes médicales sont formées pour gérer ces situations d'urgence et peuvent réaliser les examens nécessaires : échographie de contrôle, monitoring du rythme cardiaque fœtal et bilans sanguins pour évaluer votre état général et celui de votre bébé.

 

La prise en charge médicale et le suivi de grossesse adapté

Le traitement d'un hématome rétroplacentaire varie selon la gravité de la situation et le terme de la grossesse. Dans les cas légers à modérés, le repos absolu constitue la pierre angulaire de la prise en charge. Cela implique souvent un arrêt de travail prolongé et la limitation drastique des activités physiques. L'administration de progestérone, comme dans le cas présenté, vise à réduire les contractions utérines et à stabiliser la grossesse.

Le suivi médical rapproché inclut des échographies régulières pour surveiller l'évolution de l'hématome et vérifier la croissance du fœtus. Ces examens permettent également de mesurer le rythme cardiaque du bébé et de s'assurer qu'il ne présente pas de signes de souffrance. Des analyses sanguines peuvent être prescrites pour vérifier l'absence de troubles de la coagulation ou d'anémie liée aux saignements répétés.

Dans certaines situations graves où le décollement placentaire est important, une hospitalisation peut s'avérer nécessaire pour une surveillance continue. Les médecins évaluent alors au cas par cas la meilleure stratégie : poursuivre la grossesse sous surveillance étroite si le terme est encore précoce, ou déclencher l'accouchement si la vie de la mère ou du fœtus est menacée.

 

Vos questions fréquentes concernant l'hématome et le décollement placentaire

 

1. Est-ce qu'un hématome peut disparaître complètement pendant la grossesse ?
Oui, de nombreux petits hématomes se résorbent spontanément avec le repos et disparaissent sans laisser de séquelles. La résorption se manifeste généralement par des pertes brunâtres qui correspondent à l'évacuation progressive du sang. Cependant, un hématome de grande taille ou qui augmente de volume nécessite une surveillance médicale stricte car il présente plus de risques de complications.

 

2. Quelles sont les chances de mener ma grossesse à terme avec un décollement du placenta ?
Les chances dépendent principalement de l'étendue du décollement. Un décollement partiel limité, bien surveillé, peut permettre de poursuivre la grossesse jusqu'au terme. En revanche, si plus de 30% de la surface placentaire est décollée, les risques pour le fœtus augmentent considérablement et peuvent compromettre la viabilité de la grossesse. Votre équipe médicale évalue régulièrement cette situation par échographie.

 

3. Pourquoi ai-je des douleurs alors que l'hématome est censé diminuer ?
Les douleurs ne proviennent pas directement de l'hématome lui-même, mais des contractions utérines que déclenche votre corps pour expulser les caillots de sang. Ces contractions peuvent être très intenses et douloureuses, similaires à celles du travail. C'est pourquoi un traitement antidouleur adapté et des médicaments pour réduire les contractions sont souvent prescrits.

 

4. Dois-je vraiment rester alitée tout le temps ou puis-je avoir une activité légère ?
Le repos recommandé doit être strict dans les situations à risque élevé. Cela signifie limiter au maximum les déplacements et rester en position allongée ou semi-allongée la majeure partie du temps. Seules les activités essentielles sont autorisées. Votre médecin adaptera ces recommandations selon l'évolution de votre situation. Ne prenez aucune initiative sans son accord.

 

Conclusion

Face à un hématome rétroplacentaire accompagné de décollement du placenta, la vigilance et le suivi médical régulier constituent vos meilleurs alliés. Les symptômes décrits dans cette situation - douleurs persistantes, maux de tête, nausées - justifient pleinement une consultation rapide aux urgences obstétricales. N'attendez jamais que les symptômes s'aggravent pour consulter : en matière de complications de grossesse, la réactivité peut faire toute la différence. Votre équipe médicale dispose des outils nécessaires pour évaluer précisément votre situation et adapter la prise en charge. Gardez en tête qu'en cas de doute ou d'inquiétude, il vaut toujours mieux consulter une fois de trop qu'une fois de moins.

 

 

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