Douleurs aux ovaires pendant l'allaitement : ce que votre corps essaie de vous dire

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J’ai mal aux ovaires quand j’allaite

Vous allaitez votre bébé depuis plusieurs mois et vous ressentez des douleurs au niveau des ovaires, alors que vos règles n'ont toujours pas fait leur retour ? Cette situation intrigue et préoccupe de nombreuses jeunes mamans. Ces sensations, parfois vives, sont en réalité le signe que votre corps se prépare progressivement à reprendre son cycle hormonal. Comprendre ce phénomène vous permettra d'aborder cette période post-partum avec plus de sérénité.

L'allaitement exclusif modifie profondément l'équilibre hormonal de votre organisme. La prolactine, hormone responsable de la production de lait maternel, inhibe temporairement l'ovulation. Pourtant, même sans règles apparentes, vos ovaires ne sont pas totalement au repos. Découvrons ensemble ce qui se passe réellement dans votre corps et pourquoi ces douleurs pelviennes ne doivent généralement pas vous inquiéter.

La question d'une maman

« Il y a 6 mois, j'ai eu une petite fille. Jusqu'à présent, je ne lui ai donné que le sein et je n'ai toujours pas eu mes règles. Mais depuis à peu près un mois, j'ai mal aux ovaires, en particulier à l'ovaire gauche. Est-ce que c'est normal ? À quoi cela est-il dû ? »

Cette interrogation revient très fréquemment chez les mamans qui pratiquent l'allaitement maternel exclusif. La combinaison de l'absence de règles et de douleurs ovariennes peut en effet sembler paradoxale. Pourtant, ce phénomène s'explique parfaitement sur le plan physiologique et témoigne d'une activité ovarienne qui reprend doucement ses droits.

Les douleurs ressenties au niveau du bas-ventre, qu'elles soient localisées d'un côté ou de l'autre, correspondent souvent à ce que les gynécologues appellent des douleurs de type ovulatoire. Même si l'ovulation n'aboutit pas forcément pendant la période d'allaitement intensif, les follicules ovariens peuvent commencer à se développer, provoquant ainsi des sensations de tiraillement ou des douleurs aiguës passagères.

La réponse du gynécologue

« Il est tout à fait normal que vous n'ayez pas vos règles tant que vous allaitez votre bébé. Mais cela ne signifie pas que vos ovaires ne sont pas en train de se préparer, ou même que certains follicules grandissent à l'intérieur de vos ovaires et provoquent les douleurs aiguës que vous m'avez décrites. Les changements biologiques de l'allaitement et de l'ovulation ne s'effectuent pas d'un jour à l'autre mais sur des périodes plus lentes, et c'est sûrement ce qui est en train de se passer pour vous. »

Cette réponse rassurante met en lumière un aspect essentiel de la physiologie féminine post-partum : le corps ne passe pas brutalement d'un état à un autre. La transition entre l'aménorrhée de l'allaitement et le retour de couches s'effectue progressivement, sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Pendant cette période transitoire, il est tout à fait courant de ressentir des manifestations physiques liées à la reprise de l'activité ovarienne.

La prolactine, produite en grande quantité lors des tétées, bloque habituellement l'ovulation. Cependant, au fil des mois, cette inhibition devient moins complète. Les ovaires recommencent à fonctionner par intermittence, avec des follicules qui se développent sans forcément arriver jusqu'à l'ovulation complète. Ces tentatives d'ovulation peuvent générer des douleurs parfaitement normales.

 

Comprendre le mécanisme hormonal pendant l'allaitement

Pour mieux appréhender ces douleurs ovariennes, il est utile de comprendre le fonctionnement hormonal spécifique de la période d'allaitement. Lorsque votre bébé tète, la succion stimule la production de deux hormones principales : la prolactine et l'ocytocine.

La prolactine joue un rôle central dans ce processus. En plus de stimuler la production de lait, elle exerce un effet inhibiteur sur l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, responsable de la régulation du cycle menstruel. C'est pourquoi de nombreuses femmes qui allaitent exclusivement ne voient pas revenir leurs règles pendant plusieurs mois, voire plus d'un an dans certains cas.

Cependant, cette inhibition n'est pas absolue. Plusieurs facteurs peuvent influencer le niveau de prolactine :

  • La fréquence et la durée des tétées : plus les tétées sont espacées, plus le taux de prolactine diminue entre les prises
  • L'introduction d'aliments complémentaires ou de biberons, même occasionnels
  • L'espacement des tétées nocturnes, moment où la prolactine est naturellement plus élevée
  • Le stress, la fatigue ou les variations de poids qui peuvent modifier l'équilibre hormonal

À mesure que ces facteurs évoluent, les ovaires peuvent progressivement reprendre leur activité. Les douleurs que vous ressentez témoignent précisément de cette reprise d'activité folliculaire, même si vos règles ne sont pas encore revenues. C'est un signe que votre corps se prépare doucement au retour de couches.

 

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Quand consulter un professionnel de santé ?

Si les douleurs ovariennes pendant l'allaitement sont généralement bénignes, certains signes doivent vous inciter à consulter votre médecin ou votre gynécologue. Une vigilance particulière s'impose pour distinguer les douleurs physiologiques normales de situations nécessitant un avis médical.

Voici les situations qui justifient une consultation :

  • Des douleurs très intenses ou invalidantes qui perturbent votre quotidien
  • Des douleurs accompagnées de fièvre, de pertes anormales ou de saignements
  • Une douleur qui persiste de façon continue pendant plusieurs jours sans amélioration
  • Des douleurs associées à des nausées, des vomissements ou un malaise général
  • Une douleur très localisée et ponctuelle qui pourrait évoquer un kyste ovarien

Dans la majorité des cas, un examen clinique accompagné éventuellement d'une échographie pelvienne permettra de rassurer la jeune maman et d'écarter toute pathologie sous-jacente. Les kystes fonctionnels, par exemple, sont fréquents et disparaissent généralement spontanément en quelques cycles.

N'hésitez pas à évoquer ces douleurs lors de votre consultation post-natale ou de votre suivi gynécologique habituel. Votre praticien pourra vous examiner et vous rassurer sur l'origine de ces sensations.

 

Vos questions fréquentes concernant les douleurs ovariennes pendant l'allaitement

 

1. Les douleurs aux ovaires pendant l'allaitement signifient-elles que je suis à nouveau fertile ?
Pas nécessairement. Les douleurs ovariennes indiquent que vos ovaires recommencent à être actifs, mais cela ne signifie pas automatiquement que vous ovulez de façon complète. Cependant, il est important de savoir que l'ovulation peut survenir avant le retour de vos règles. Si vous ne souhaitez pas une nouvelle grossesse, il est recommandé d'utiliser une contraception adaptée à l'allaitement, même en l'absence de menstruations.

 

2. Combien de temps peuvent durer ces douleurs avant le retour de couches ?
La durée varie considérablement d'une femme à l'autre. Certaines mamans ressentent ces douleurs pendant quelques semaines avant le retour de leurs règles, tandis que d'autres peuvent les éprouver de façon intermittente pendant plusieurs mois. Tout dépend de la fréquence des tétées, de l'introduction éventuelle d'une alimentation diversifiée pour bébé et de votre profil hormonal personnel.

 

3. Pourquoi la douleur est-elle plus forte d'un côté que de l'autre ?
Les ovaires fonctionnent généralement en alternance d'un cycle à l'autre. Lorsque vous ressentez une douleur plus marquée du côté gauche ou du côté droit, cela correspond souvent à l'ovaire qui est en train de développer un follicule dominant ce mois-là. Cette asymétrie est tout à fait normale et ne doit pas vous inquiéter.

 

4. L'allaitement exclusif protège-t-il vraiment contre une nouvelle grossesse ?
L'allaitement exclusif peut offrir une protection contraceptive naturelle selon la méthode MAMA (Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée), mais uniquement si trois conditions sont réunies simultanément : votre bébé a moins de 6 mois, vous n'avez pas eu de retour de règles, et vous allaitez exclusivement jour et nuit avec des tétées espacées de moins de 4 heures le jour et 6 heures la nuit. En dehors de ces critères stricts, le risque de grossesse existe.

 

Conclusion

Les douleurs aux ovaires ressenties pendant l'allaitement, même en l'absence de règles, sont un phénomène physiologique courant qui témoigne de la reprise progressive de votre activité ovarienne. Votre corps se prépare lentement mais sûrement à retrouver son fonctionnement cyclique habituel.

Ces sensations, bien que parfois inconfortables, ne doivent généralement pas vous alarmer. Elles font partie intégrante de la période post-partum et de la transition hormonale qui accompagne l'allaitement. En restant attentive aux signaux de votre corps et en n'hésitant pas à consulter en cas de doute, vous traverserez cette étape en toute confiance.

 

 

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