Question de la maman : Hier, au cours d'un examen échographique de routine, mon médecin a constaté des varices utérines. D'après lui, ces varices expliquent la douleur au niveau des ovaires lorsque j'ai mes règles.
Pourraient elles me gêner si je veux avoir un bébé (je n'en ai toujours pas eu) ? J'attends votre réponse dès que possible car je suis très inquiète.
La découverte de varices utérines suscite naturellement des inquiétudes, surtout lorsqu'on souhaite concevoir un premier enfant. Ces dilatations veineuses au niveau de l'utérus, bien qu'impressionnantes sur les images échographiques, ne constituent généralement pas un obstacle à la grossesse. Comprendre leur origine, leurs symptômes et leurs traitements permet d'aborder cette situation avec sérénité et de prendre les bonnes décisions pour sa santé reproductive.
La réponse du Gynécologue sur les varices dans l'utérus
Cette jeune femme craint que des varices dans l'utérus présentent un danger. Elle aimerait savoir ce qu'il faudrait faire pour se soigner. Enfin, son plus grand souci concerne leur impact potentiel sur une future grossesse, une première pour cette jeune femme.
« Les veines de l'utérus se dilatent, c'est l'explication simple des varices utérines. En effet, la circulation sanguine dans l'utérus comporte un réseau artériel et un réseau veineux. Le réseau artériel amène le sang vers l'utérus tandis que les veines ramènent le sang vers le cœur.
La capacité à se dilater puis à devenir variqueuse est un point commun à toutes les veines du corps humain, et celles de l'utérus n'y réchappent pas. Ce phénomène est causé par une congestion des plexus veineux de l'utérus. En cause, on citera surtout le coït interrompu, une pratique contraceptive qui consiste à faire « marche arrière ».
Si vous avez des varices utérines, sachez qu'elles n'empêchent pas la nidation de l'embryon. Vous pouvez parfaitement tomber enceinte sans souci et mener à bien votre grossesse. »
Comprendre les causes et facteurs de risque des varices utérines
Les varices utérines résultent d'une insuffisance veineuse au niveau pelvien, où les veines perdent leur capacité à faire circuler efficacement le sang vers le cœur. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à leur développement :
Les facteurs hormonaux jouent un rôle déterminant. Les hormones féminines, notamment les œstrogènes, peuvent influencer la structure des veines et affaiblir les parois veineuses. Cette fragilité hormonale explique pourquoi certaines femmes développent des varices utérines dès leur première grossesse, tandis que d'autres n'en développeront jamais.
Les pratiques contraceptives comme le coït interrompu peuvent également favoriser l'apparition de varices utérines. Cette méthode crée une congestion répétée des vaisseaux pelviens, qui peut à long terme provoquer leur dilatation permanente.
La prédisposition génétique constitue un autre facteur important. Les femmes ayant des antécédents familiaux de problèmes veineux présentent un risque accru de développer des varices utérines. Le mode de vie sédentaire et certaines positions prolongées peuvent également aggraver la situation.
Varices dans l'utérus : comment les reconnaître ?
Les varices dans l'utérus se présentent sous deux formes : sans symptôme et avec des symptômes. Le premier cas de figure ne nécessite aucun traitement. Par contre, chez certaines femmes jeunes, les varices se manifestent après une deuxième grossesse.
Comme la maladie est due à une lenteur du débit du sang veineux, les signes de ces varices utérines incluent notamment une congestion pelvienne. La femme a mal au bas-ventre, surtout quand elle reste longtemps debout. Elle souffre de douleurs pendant ses règles. Les relations sexuelles lui sont intolérables et elle peut même en devenir frigide.
Les varices pelviennes peuvent entraîner une pollakiurie, c'est-à-dire une envie fréquente d'uriner, due à la pression exercée par les veines dilatées sur la vessie. D'autres symptômes urinaires peuvent apparaître, comme des difficultés à uriner ou des infections à répétition.
Les varices dans l'utérus s'accompagnent souvent de varices au niveau des jambes. Si, après un traitement, les varices des jambes reviennent toujours, il y a de fortes chances que la personne ait aussi des varices utérines. L'accumulation de sang peut aussi provoquer des douleurs inexpliquées dans d'autres parties du corps. On parle alors de névralgies.
Le médecin pose le diagnostic de varices utérines à la suite d'un examen clinique et des examens d'imagerie (échographie, IRM, phlébographie).
Impact des varices utérines sur la fertilité et la grossesse
Actuellement, rien n'indique que les varices pelviennes entraînent des problèmes de fertilité. Cette information rassurante confirme les propos du gynécologue : les varices utérines ne constituent pas un obstacle à la conception.
Cependant, certaines études suggèrent que les varices pelviennes pourraient parfois être associées à des problèmes de fertilité, car elles peuvent provoquer des changements dans le flux sanguin vers les organes reproducteurs. Il est important de noter que cette association reste rare et que chaque situation doit être évaluée individuellement.
Pendant la grossesse, les varices pelviennes peuvent aggraver les douleurs pelviennes en raison des changements hormonaux et de la pression accrue sur les vaisseaux sanguins. Néanmoins, la plupart du temps, les varices pelviennes sont détectées fortuitement lors d'examens de routine sans représenter de danger particulier.
Pour les femmes enceintes présentant des varices utérines, un suivi médical adapté permet de surveiller l'évolution et d'adapter la prise en charge si nécessaire. Les conseils de professionnels de santé spécialisés en périnatalité s'avèrent précieux pour accompagner ces grossesses particulières.
Varices de l'utérus : le traitement
Les options thérapeutiques sont fixées en fonction des résultats des examens. Lorsque les symptômes sont difficiles à supporter, le gynécologue propose une embolisation avec une colle synthétique ou une fermeture à l'aide de clips en platine. L'issue du traitement est généralement satisfaisante, à condition que la patiente traitée suive bien les instructions et complète le protocole thérapeutique.
Le traitement du syndrome de congestion pelvienne comprend des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), parfois avec de fortes doses d'acétate de médroxyprogestérone ou des agonistes de la GnRH. Ces traitements médicamenteux constituent souvent la première approche thérapeutique.
Des médicaments veinotoniques peuvent être prescrits pour renforcer les parois des veines et améliorer la circulation sanguine. Ces traitements, souvent à base de plantes, complètent efficacement les autres approches thérapeutiques.
Les mesures non médicamenteuses jouent également un rôle important : port de vêtements de compression, évitement des stations debout prolongées, pratique d'exercices favorisant le retour veineux. Ces recommandations s'appliquent particulièrement aux femmes enceintes souffrant de troubles circulatoires.
L'intervention chirurgicale reste réservée aux cas les plus sévères où les traitements conservateurs ont échoué. L'embolisation endovasculaire représente aujourd'hui la technique de référence, offrant d'excellents résultats avec une récupération rapide.
Vos questions fréquentes concernant les varices utérines
1. Les varices utérines peuvent-elles disparaître spontanément ?
Oui, dans certains cas, notamment lorsqu'elles sont liées à des facteurs temporaires comme la grossesse. Cependant, les varices établies nécessitent généralement une prise en charge médicale pour améliorer les symptômes.
2. Faut-il éviter certaines activités en cas de varices utérines ?
Il est recommandé d'éviter les stations debout prolongées, les efforts de poussée importants et les sources de chaleur excessive. L'activité physique modérée comme la marche ou la natation est au contraire bénéfique.
3. Les varices utérines augmentent-elles le risque de complications pendant l'accouchement ?
Non, les varices utérines ne compromettent généralement pas le déroulement de l'accouchement. Un suivi obstétrical adapté permet de gérer toute situation particulière qui pourrait se présenter.
4. Le traitement des varices utérines peut-il améliorer la fertilité ?
Bien que les varices utérines n'empêchent généralement pas la conception, leur traitement peut améliorer la circulation pelvienne et potentiellement optimiser les conditions de la reproduction. Une évaluation médicale spécialisée en fertilité permet d'évaluer chaque situation.
5. Peut-on prévenir l'apparition de varices utérines ?
La prévention repose sur le maintien d'une bonne circulation veineuse : activité physique régulière, évitement du surpoids, port de vêtements adaptés et gestion du stress. Ces mesures réduisent significativement les risques.
Conclusion
Les varices utérines, bien qu'impressionnantes lors de leur découverte, ne constituent pas un obstacle insurmontable au projet de maternité. La compréhension de leurs mécanismes et l'évolution des traitements permettent aujourd'hui une prise en charge efficace et personnalisée. L'essentiel réside dans un diagnostic précoce et un suivi médical approprié, garantissant ainsi les meilleures conditions pour concevoir et mener à bien une grossesse. Face à cette découverte, l'accompagnement médical spécialisé et l'information de qualité constituent les meilleurs atouts pour aborder sereinement ce parcours vers la parentalité.
