Vous êtes à 35 semaines de grossesse et ressentez de fortes douleurs dans le bas-ventre ? Ces élancements qui apparaissent et disparaissent vous inquiètent, surtout lorsque vous changez de position ? Découvrez ce qui se cache derrière ces sensations et comment les apaiser en fin de grossesse.
📩 Question d'une future maman
"Je suis enceinte de 34 semaines et 5 jours et, depuis plusieurs jours, j'ai de très fortes douleurs dans le bas-ventre. Ce sont comme de très forts élancements qui durent quelques minutes puis disparaissent.
Ça m'arrive surtout quand je m'allonge mais, bien que je change de position ou je marche, la douleur est la même. Qu'est-ce que cela pourrait être ?"
👨⚕️ Réponse du Gynécologue
"À la 35ème semaine, les douleurs dans le bas-ventre sont généralement dues à la compression du ventre par la pression sur le pubis. C'est ennuyeux, mais cela n'a pas plus d'importance que la douleur engendrée. Essayez de vous étirer car l'arrêt de la pression du poids du ventre fait habituellement disparaître les douleurs. Lors de votre prochaine visite, parlez-en à votre gynécologue, il vous dira quoi faire quand elles apparaissent."
Comprendre l'origine des douleurs à 35 semaines de grossesse
À la 35ème semaine de grossesse, votre corps se prépare activement à l'accouchement et subit d'importantes transformations. Les douleurs dans le bas-ventre à ce stade sont généralement dues à plusieurs facteurs physiologiques parfaitement normaux.
La principale cause est la compression du ventre par la pression sur le pubis. Votre bébé mesure maintenant environ 45 cm et pèse autour de 2,4 kg. Son poids exerce une pression considérable sur votre symphyse pubienne, cette articulation qui relie les deux os du bassin. Cette pression peut provoquer des douleurs intenses, particulièrement ressenties comme des élancements ou des sensations de pesanteur.
L'hormone relaxine joue également un rôle essentiel. Sécrétée en grande quantité au troisième trimestre, elle assouplit les ligaments du bassin pour faciliter le passage du bébé lors de l'accouchement. Si cette préparation naturelle est bénéfique, elle entraîne parfois une instabilité au niveau du bassin qui génère des douleurs, connues sous le nom de syndrome de Lacomme ou douleurs ligamentaires pelviennes.
Le positionnement de votre bébé influence aussi votre confort. À ce stade, il est probablement déjà tête en bas, dans la position idéale pour naître. Cette descente progressive dans le bassin augmente la pression sur le col de l'utérus et les nerfs pelviens, ce qui explique ces sensations parfois désagréables, même au repos.
Les différents types de douleurs en fin de grossesse
Les douleurs ligamentaires se manifestent sous forme de tiraillements localisés au niveau du pubis, de l'aine ou du bas-ventre. Elles sont souvent plus marquées lors des changements de position : se lever du lit, sortir de la voiture, ou après une longue station debout. Ces douleurs ne sont pas rythmées et peuvent durer plusieurs minutes avant de s'estomper.
Les contractions de Braxton Hicks, ou contractions d'entraînement, sont également fréquentes à 35 semaines. Elles préparent votre utérus au travail de l'accouchement. Contrairement aux vraies contractions, elles sont irrégulières, peu douloureuses et ne s'intensifient pas avec le temps. Votre ventre devient dur pendant quelques secondes puis se relâche.
La pression sur la symphyse pubienne peut provoquer une douleur spécifique, parfois décrite comme une sensation de brûlure ou de décharge électrique qui irradie vers les jambes. Cette gêne s'accentue particulièrement lors de la marche, en montant les escaliers ou en écartant les jambes.
Il est important de distinguer ces douleurs normales des signaux d'alerte. Si vous ressentez des contractions régulières et rapprochées (plus de 10 par jour), des saignements, une fièvre, des vertiges ou une perte de liquide, consultez immédiatement un professionnel de santé.
Comment soulager les douleurs au bas-ventre à 35 semaines
Plusieurs solutions simples peuvent vous aider à atténuer ces inconforts de fin de grossesse :
L'étirement et le mouvement sont vos meilleurs alliés. Comme le recommande votre gynécologue, essayez de vous étirer régulièrement pour soulager la pression du poids du ventre. Pratiquez des exercices doux comme le yoga prénatal ou la marche modérée. La position du "papillon" (assise au sol, plantes des pieds jointes, genoux écartés) permet d'ouvrir le bassin et de relâcher les tensions.
Adaptez vos positions tout au long de la journée. Dormez sur le côté avec un coussin de grossesse entre les jambes pour mieux soutenir votre ventre. Évitez les fauteuils trop profonds dont il est difficile de s'extraire. Lorsque vous vous levez, faites-le lentement en roulant d'abord sur le côté.
L'application de chaleur peut apporter un soulagement immédiat. Un bain tiède, une bouillotte ou des compresses chaudes sur la zone douloureuse détendent les muscles et les ligaments tendus. Attention toutefois à ne pas utiliser une température trop élevée.
Le port d'une ceinture de soutien pelvien réduit la pression sur le bassin en répartissant mieux le poids du ventre. Consultez une sage-femme ou un kinésithérapeute pour choisir le modèle adapté et apprendre à bien la positionner.
N'hésitez pas à consulter un ostéopathe ou un chiropraticien spécialisé en périnatalité. Leurs manipulations douces et adaptées à la grossesse peuvent libérer les tensions du bassin et soulager durablement les douleurs ligamentaires.
Quand faut-il consulter en urgence ?
Bien que les douleurs au bas-ventre soient fréquentes à 35 semaines, certains signes nécessitent une consultation rapide :
- Des contractions régulières et rapprochées (toutes les 5 à 10 minutes) qui persistent malgré le repos
- Des saignements vaginaux abondants ou rouge vif
- Une perte de liquide clair et inodore, signe d'une rupture de la poche des eaux
- Une douleur intense et constante qui ne s'apaise pas
- Des symptômes associés comme de la fièvre, des frissons, des vertiges ou des maux de tête persistants
- Une diminution notable des mouvements du bébé
En cas de doute, contactez toujours votre maternité ou votre sage-femme. Il vaut mieux une consultation de précaution qu'une complication non détectée. À ce stade de la grossesse, votre équipe médicale reste votre meilleur soutien.
Pour en savoir plus sur les symptômes de la fin de grossesse, n'hésitez pas à consulter les autres ressources de notre site.
Préparer sereinement les dernières semaines avant l'accouchement
La 35ème semaine marque l'entrée dans la dernière ligne droite. Votre bébé est désormais considéré comme viable et ses organes sont fonctionnels. Son système respiratoire est mature, ce qui signifie qu'il pourrait respirer seul en cas de naissance prématurée.
Profitez de ces dernières semaines pour finaliser les préparatifs. Assurez-vous que votre valise de maternité est prête, avec tous les documents nécessaires. Préparez le trajet vers la maternité et identifiez plusieurs itinéraires possibles. Vérifiez que le siège auto est correctement installé dans la voiture.
C'est aussi le moment de vous reposer au maximum. La fatigue s'accumule en fin de grossesse, et votre corps a besoin d'énergie pour l'accouchement et les premières semaines avec bébé. Acceptez l'aide de vos proches pour les tâches quotidiennes et n'hésitez pas à faire des siestes.
Continuez les séances de préparation à la naissance si vous en suivez. Elles vous aideront à mieux gérer la douleur le jour J et à connaître les différentes étapes du travail. Les exercices de respiration et de relaxation que vous y apprenez seront précieux pendant l'accouchement.
Restez attentive aux signes du travail : perte du bouchon muqueux, contractions régulières qui s'intensifient, rupture de la poche des eaux. Gardez à portée de main les numéros de téléphone de votre maternité et de votre sage-femme.
Vos questions fréquentes concernant les douleurs à 35 semaines de grossesse
1. Est-ce normal d'avoir mal au bas-ventre à 35 semaines de grossesse ?
Oui, c'est tout à fait normal. À ce stade, votre bébé pèse environ 2,4 kg et exerce une pression importante sur votre bassin et votre symphyse pubienne. Les hormones de grossesse, notamment la relaxine, assouplissent vos ligaments pour préparer l'accouchement, ce qui peut générer des douleurs. Tant que ces douleurs ne s'accompagnent pas de contractions régulières, de saignements ou de fièvre, elles font partie des désagréments habituels de fin de grossesse.
2. Comment différencier les douleurs ligamentaires des contractions de travail ?
Les douleurs ligamentaires sont des tiraillements constants ou intermittents, localisés au niveau du pubis et de l'aine. Les contractions de travail, elles, durent 30 à 90 secondes, reviennent à intervalles réguliers et s'intensifient progressivement. Si vous placez votre main sur votre ventre pendant une contraction, vous le sentirez durcir complètement. Les vraies contractions ne disparaissent pas au repos et deviennent de plus en plus rapprochées.
3. Que faire si la douleur m'empêche de dormir la nuit ?
Essayez de dormir sur le côté gauche avec un coussin de grossesse entre les jambes et sous le ventre. Changez régulièrement de position pour éviter les points de pression. Un bain tiède avant le coucher peut détendre vos muscles. Si la douleur persiste, parlez-en à votre sage-femme qui pourra vous prescrire un antalgique compatible avec la grossesse ou vous orienter vers un kinésithérapeute spécialisé.
4. Les douleurs au pubis vont-elles s'aggraver jusqu'à l'accouchement ?
Pas nécessairement. Chez certaines femmes, les douleurs s'intensifient progressivement, tandis que d'autres constatent une amélioration lorsque le bébé descend dans le bassin (vers 36-37 semaines). La bonne nouvelle : dans la très grande majorité des cas, ces douleurs disparaissent rapidement après l'accouchement, une fois que les hormones reviennent à leur niveau normal et que le poids du ventre ne sollicite plus le bassin.
5. Puis-je continuer à marcher malgré les douleurs ?
Oui, mais avec modération. La marche reste bénéfique pour la circulation sanguine et la préparation à l'accouchement, mais évitez les longues distances et les terrains accidentés. Portez des chaussures confortables et plates. Faites des pauses régulières et arrêtez-vous dès que la douleur devient trop importante. Privilégiez des activités plus douces comme la natation ou le yoga prénatal qui soulagent le poids du ventre.
6. Est-ce que ces douleurs signifient que je vais accoucher bientôt ?
Pas forcément. Les douleurs au bas-ventre et au pubis à 35 semaines sont avant tout liées aux changements physiologiques de fin de grossesse. Elles ne sont pas un signe fiable d'accouchement imminent. Les véritables signes du début du travail incluent : des contractions régulières et rapprochées (toutes les 5-10 minutes), la perte du bouchon muqueux, la rupture de la poche des eaux, et des douleurs qui irradient du ventre vers le dos de manière rythmée.
Conclusion
Les douleurs au bas-ventre à 35 semaines de grossesse sont un phénomène courant lié à la pression exercée par le poids de votre bébé sur votre bassin et au relâchement naturel des ligaments. Si elles peuvent être inconfortables, voire handicapantes, elles ne présentent généralement aucun danger pour vous ou votre bébé.
Des solutions simples comme les étirements, l'adaptation des positions, l'application de chaleur ou le port d'une ceinture de soutien peuvent vous soulager efficacement. N'hésitez pas à en parler lors de votre prochaine consultation avec votre gynécologue ou votre sage-femme, qui pourra vous conseiller des solutions personnalisées.
Restez à l'écoute de votre corps et consultez sans délai si vous ressentez des symptômes inhabituels ou inquiétants. Vous entrez dans les dernières semaines avant la rencontre avec votre bébé : prenez soin de vous et reposez-vous autant que possible pour aborder l'accouchement dans les meilleures conditions.
