La grossesse extra-utérine survient dans les toutes premières semaines de la grossesse et correspond au développement de l’embryon à l'extérieur de l'utérus, dans les trompes de Fallope, les ovaires ou la cavité abdominale. Quelles sont les causes et les symptômes de la grossesse extra-utérine ? Comment la traiter ? Retrouvez toutes les réponses dans cet article.
Grossesse extra-utérine : explications
Il arrive parfois que l'embryon s'implante et se développe hors de l’utérus, dans les trompes de Fallope, les ovaires ou la cavité abdominale. C'est ce qu'on appelle une grossesse ectopique ou encore une grossesse extra-utérine.
Quand tout se déroule normalement, une fois fécondé dans la trompe de Fallope, l'ovule commence sa division cellulaire et s’achemine vers la cavité utérine ; il se niche ensuite dans la muqueuse préparée par les hormones.
Dans certains cas cependant les choses ne se déroulent pas de cette façon et il arrive qu’un obstacle empêche l’ovule fécondé d’avancer ; il se trouve alors coincé dans la trompe de Fallope : c’est le cas le plus courant de grossesse extra-utérine. L'embryon se développe et niche alors sur les parois de la trompe, beaucoup plus fines et fragiles que celles de l'utérus, où il va chercher des vaisseaux sanguins pour se nourrir.
Le sang s'accumule alors dans la trompe, déjà dilatée par la présence de l’embryon. Celui-ci, mal nourri et soumis à l'action des contractions des trompes, se décolle des parois et meurt rapidement. À ce moment, la trompe se déchire, ce qui provoque une hémorragie abdominale.
Jusqu'à encore très récemment, les grossesses extra-utérines représentaient une grossesse sur 200 mais depuis peu leur proportion tend à augmenter.
Grossesse extra-utérine : causes et symptômes
Diagnostiquer une grossesse extra-utérine n'est pas toujours facile, même si les médecins sont aujourd’hui plus sensibilisés et en reconnaissent assez rapidement les premiers signes caractéristiques qui sont des douleurs abdominales localisées sur un côté et des saignements vaginaux, un peu comme s’il s’agissait des règles.
Environ 1% des grossesses sont des grossesses extra-utérines ; curieusement et pour des raisons que l'on n'a pas encore identifiées, elles sont de plus en plus fréquentes.
La grossesse extra-utérine peut être due à de nombreux facteurs :
- L'ovule a des dimensions disproportionnées par rapport au diamètre de la trompe et ne peut pas descendre jusqu'à l'utérus.
- Le déplacement de l'ovule est trop lent, ce qui fait qu'il n'atteint pas l'utérus.
- La trompe présente un rétrécissement anormal qui empêche le passage de l'ovule.
- D'autres facteurs peuvent favoriser le blocage, comme les conséquences d'une éventuelle salpingite (infection des trompes), une intervention chirurgicale sur les trompes, une grossesse extra-utérine antérieure ou des malformations congénitales.
Quant aux symptômes de la grossesse extra-utérine, les plus courants sont :
- Des douleurs constantes, plus ou moins aigües, sur un seul côté du ventre ; elles peuvent être isolées ou accompagnées de nausées, d'étourdissements et de troubles intestinaux ou urinaires.
- La rupture soudaine de la trompe s’accompagne de douleurs abdominales extrêmement intenses, d’une chute de la pression artérielle, d’une grande pâleur et d’une accélération du rythme cardiaque du fait de l’hémorragie interne qui se déclenche dans la cavité abdominale.
Il est fondamental que la grossesse extra-utérine soit diagnostiquée très tôt et très rapidement afin d'éviter des conséquences graves. Elle peut être confirmée par un examen gynécologique complet, des tests en laboratoire (par exemple des tests sanguins) et une échographie.
Grossesse extra-utérine : quel traitement ?
À l’heure actuelle, la seule solution à la grossesse extra-utérine est l’interruption de la grossesse, par traitement médical ou intervention chirurgicale.
Le traitement médical
Le traitement médical permet de réabsorber le tissu qui provoque l’érosion de la trompe. L’une des grandes avancées dans ce domaine est d’avoir pu passer à une unique injection intramusculaire de méthotrexate (auparavant les injections étaient nombreuses et à dosage plus élevé).
L’avantage du traitement médical est qu’il est immédiatement applicable et indolore. Malheureusement, il faut parfois avoir recours à une intervention chirurgicale ; c’est le cas lorsque la grossesse extra-utérine est trop avancée, que les douleurs sont très intenses, qu’il y a déjà une hémorragie interne, que la maman allaite ou lorsqu’elle souffre d’une maladie incompatible avec le traitement.
L’intervention chirurgicale
Si le cadre clinique est stable et que l’embryon n’est pas trop gros, on pourra procéder par salpingotomie, une intervention qui consiste à ouvrir la trompe et à aspirer l’ovule fécondé. Elle peut être réalisée par cœlioscopie (ou laparoscopie), une technique moins lourde que la laparotomie puisqu’au lieu d’ouvrir tout l’abdomen, le chirurgien ne réalise que trois petites incisions, ce qui réduit également le temps de convalescence. Cette méthode permet en général de conserver intacte la trompe, sauf si celle-ci est déjà très abîmée.
Lorsque la salpingotomie n’est pas réalisable, notamment si l’abdomen présente déjà de nombreuses cicatrices, en cas d’hémorragie intense ou si l’embryon est trop grand, il faudra procéder à une salpingectomie, c’est-à-dire à l’ablation de la trompe.
Les progrès de la science permettent de traiter chaque jour un peu mieux les cas de grossesse extra utérine (ou grossesse ectopique) sans devoir forcément recourir à l’extraction de l’embryon et à l'ablation de la trompe de Fallope en procédant au simple déplacement de l’embryon jusque dans l'utérus.
Grossesse extra-utérine : les principaux axes de recherche
La laparoscopie et la relocalisation de l'embryon
Grâce à la laparoscopie, il serait possible d’éviter l'extraction de l’embryon et de procéder à son déplacement jusqu’à son emplacement naturel, dans l'utérus. Des études sont en cours et il est prévu que d'ici quelques années, ce type d'intervention soit possible.
La biologie moléculaire
Les principales investigations se concentrent sur des molécules nommées molécules d'adhésion, nécessaires à l’implantation de l’ovule dans l'utérus. L'objectif des chercheurs est que ces mêmes molécules puissent transporter l'ovule jusqu’à son emplacement naturel, la cavité utérine.
Les études sont très avancées du point de vue de la biotechnologie. Actuellement, les recherches portent sur des molécules impliquées dans le mécanisme de la croissance du système cellulaire, de même que sur des molécules impliquées dans la communication entre les cellules.