Si la naissance par voie basse découle d’un processus naturel, la césarienne s’impose souvent comme la solution pour sauver la vie. Zoom sur ces deux manières de mettre un enfant au monde.
Bien que le progrès médical offre la possibilité d’avoir une césarienne pour le simple confort, 8 femmes sur 10 préfèrent encore donner la vie le plus naturellement possible, c’est-à-dire par voie basse. Dans les 20 % des cas restants, la césarienne est adoptée plus par nécessité à cause de problèmes de santé.
L’accouchement par césarienne doit normalement être justifié par des motifs médicaux. Ce sont notamment des maladies maternelles comme une pré-éclampsie, une étroitesse du bassin, ou une maladie cardiaque du fœtus. Plus fréquemment, la position du fœtus (si bébé se présente par le siège ou par l’épaule) est une raison pour programmer une césarienne.
Récemment, le constat d’une hausse de la pratique de la césarienne a été soulevé. Cela a suscité de nombreux débats chez les professionnels de la santé. En pratique, cette opération dure entre 20 et 30 minutes selon le motif et l’état de santé de la maman et du futur bébé. La planification de l’intervention peut se faire avant la 39ème semaine de grossesse si une maladie ou un problème la justifie. Les préparatifs de l’opération incluent les visites auprès de l’anesthésiste et de l’obstétricien.
Césarienne et accouchement par voie basse : la douleur
La douleur de l’enfantement figure parmi les raisons qui poussent les femmes à avoir une opération césarienne de complaisance. Dans les deux cas, cependant, la douleur reste présente. L’accouchement par voie basse s’accompagne des contractions utérines pendant le travail. La dilatation du col faisant son travail, la femme souffre de tiraillement pendant plusieurs heures au niveau du bassin jusqu’à ce que l’expulsion se fasse. Après que l’enfant soit sorti, la nouvelle maman ressent une vague de soulagement temporaire avant l’expulsion du placenta.
L’accouchement par césarienne se distingue de par son caractère chirurgical. Souvent, l’opération est décidée avant même que les contractions utérines ne surviennent. Il n’y a donc pas de douleur en lien avec la dilatation du col ou de l’expulsion du placenta. L’intervention se passe sous anesthésie spinale (rachianesthésie), provoquant une perte de la sensibilité des membres inférieurs et du bassin. Une fois que l’anesthésie perd ses effets au bout d’une heure environ, la femme commence à ressentir de la douleur sur la zone opérée. Il lui faut alors des analgésiques par voie intraveineuse puis par voie orale pour la calmer.
Césarienne et accouchement par voie basse : le déroulement
En salle d'accouchement, la future maman dépend du personnel accoucheur si elle décide d’aller à la maternité. La liberté de mouvement est relativement réduite puisqu’elle est allongée sur le lit d’accouchement, les pieds dans les étriers et les mains munis de cathéters. Elle est toutefois consciente et collabore lors de la poussée de son bébé à la fin du travail.
En cas d’opération césarienne, la femme délègue entièrement l’accouchement et les soins au personnel. Bien qu’elle soit consciente en raison de l’anesthésie limitée à la partie inférieure de son corps, elle est immobilisée jusqu’à la fin de l’intervention. Elle ira ensuite en salle de réveil. C’est pourquoi certaines femmes souffrent du sentiment de ne pas avoir vraiment vécu leur accouchement.
Césarienne et accouchement par voie basse : la perception du bébé
Du côté de l’enfant, l’adaptation à la vie hors de l’utérus se fait plus rapidement en cas d’opération césarienne. Rappelons-nous de la transition entre un milieu obscur et sécurisant à un milieu froid et inconfortable. Les lumières de la salle d’opération peuvent être traumatisantes pour les yeux encore immatures de l’enfant. A cause de cette transition trop rapide, le risque de troubles respiratoires est plus élevé chez les bébés nés par opération césarienne. En effet, le passage par le vagin prépare les poumons à la respiration aérienne.
Césarienne et accouchement par voie basse : la récupération
L’accouchement par voie basse expose aux lésions du périnée suite à une déchirure ou une épisiotomie. Le temps de cicatrisation de la plaie dépendra de l’état de santé de la femme. Le temps de convalescence est toutefois plus court qu’après une césarienne. Pour l’opération, la plaie est à 10 cm au dessus du pubis et doit être nettoyée régulièrement. L’incision a touché l’utérus, les muscles et la peau, ce qui prolonge le temps de cicatrisation à plus d’un mois. Quelques douleurs peuvent persister, notamment pour se lever, marcher ou contracter les muscles abdominaux.
Césarienne et accouchement par voie basse : l’allaitement
Après un accouchement par voie basse, l’allaitement peut commencer immédiatement. Même si la montée de lait n’est pas effective, l’enfant profite du colostrum produit par la glande mammaire avant le lait.
À la suite d’une opération césarienne, la maman ne peut pas allaiter immédiatement. Le bébé est pris en charge par l’équipe pédiatrique pour les premiers soins tandis que l’obstétricien continue la procédure chirurgicale. La vraie rencontre entre la mère et l’enfant se passe donc après que la maman retourne dans sa chambre. D’autre part, la maman subit encore les effets des nombreux médicaments qui lui ont été injectés pendant l’opération (anesthésiants, antalgiques, antibiotiques). Donner le sein dans ces conditions n’est pas sécuritaire pour le bébé. Dans tous les cas, tous doivent concourir à mettre le bébé au sein dès que cela est possible.