Connaissez-vous l'hypnonaissance ? Savez-vous en quoi consiste l’hypnonaissance ? C'est une pratique qui attire de plus en plus de partisans, notamment grâce à la visibilité accordée par des personnalités comme Cristina Pedroche, Kate Middleton ou Megan Markle, qui ont utilisé cette méthode pour se préparer à l’accouchement.
Qu'est-ce que l'hypnonaissance ?
L'hypnonaissance est un type de préparation à l'accouchement qui facilite une transformation chez la femme pour qu’elle puisse vivre la meilleure expérience possible. L'hypnonaissance repose principalement sur trois piliers :
1. Avoir de l'information.
L’information, fondée sur des données scientifiques, est un véritable pouvoir, elle constitue la meilleure arme contre la peur et les croyances limitantes, et aide à comprendre comment fonctionne notre corps, comment se déroule le processus physiologique de la grossesse et de l'accouchement. Grâce à cette compréhension, de nombreux mythes peuvent être démystifiés. Connaître le processus de grossesse et d'accouchement peut même nous amener à ressentir de l’admiration pour ce processus. Dans ce sens, il est aussi important de connaître les droits de la femme pour qu'elle puisse les exercer pleinement.
2. Disposer d'outils pratiques.
L'hypnonaissance permet de créer une boîte à outils imaginaire que la femme peut utiliser pour transformer son expérience d’accouchement : respiration, visualisations, mantras, massage en couple, etc.
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3. Travailler sur les croyances.
Dans notre cas, avec l’hypnonaissance, nous utilisons une fusion entre la thérapie cognitive-comportementale et l’hypnose. La thérapie cognitive-comportementale est un courant psychologique qui examine comment une personne interagit avec son environnement (pensées, émotions, comportements). En tenant compte de cette interaction, avec l’aide de l’hypnose, nous identifions les croyances que la femme a et décidons lesquelles elle veut abandonner et lesquelles elle souhaite conserver dans son bagage.
Dans l’hypnose, on travaille avec le pouvoir de l’imagination pour « répéter » la réponse souhaitée, en se concentrant sur les croyances qui sont bénéfiques, qui permettent de se sentir plus fort et qui placent la femme au centre. Ces croyances l’aident à vivre la grossesse et l’accouchement avec calme et connexion.
Ainsi, l’hypnonaissance n’est rien de bizarre, mais une technique fondée sur des preuves scientifiques et une logique solide. C’est une approche très intégrale qui aide la femme à vivre une expérience positive de l’accouchement.
L'hypnonaissance est-elle utile pour tous les types d’accouchements ?
L'hypnonaissance est utile pour tous les types d’accouchements et, en particulier, dans les situations imprévues, comme lorsqu'il faut accepter un changement de plan pendant l’accouchement. Car, avec l’hypnonaissance, nous mettons l’accent sur ce que nous souhaitons, sans nous y accrocher, car l’accouchement sera toujours différent de ce que nous imaginons.
Par exemple, grâce à l'hypnonaissance, dans le cas d'une césarienne, cette dernière peut aussi devenir une expérience positive. La femme aura appris des ressources pour l’aborder de manière plus consciente et pourra poser toutes les questions nécessaires au personnel médical qui l’accompagne.
Même dans des situations extrêmes, comme lorsque la mère et le bébé doivent être séparés en raison d’une complication pendant l’accouchement, l'hypnonaissance peut aider à surmonter ces épreuves. Dans l’hypnonaissance, on pratique une visualisation d’un cordon doré qui se crée pendant la grossesse pour connecter la mère et le bébé, et l'affirmation renforcée est : « Mon bébé et moi sommes unis à jamais, au-delà du physique ». Cela ne signifie pas que la femme ne pourra pas faire son deuil de son accouchement rêvé par la suite.
Quand est-il recommandé de commencer l'hypnonaissance ?
Cela dépend de chaque femme. L' expérience m’a montré que chaque femme a son propre rythme. Le meilleur moment est lorsque la femme ressent le besoin de chercher des informations. Certaines femmes veulent commencer à se préparer à l'accouchement dès la fin du premier trimestre, et cela peut leur être utile tout au long de la grossesse.
Cependant, il est plus courant de commencer au troisième trimestre, lorsque la femme commence à se concentrer davantage sur l’accouchement.
Existe-t-il des contre-indications pour l'hypnonaissance ?
Aucune. En fait, cette technique est associée à des accouchements plus courts, moins douloureux, à de meilleures expériences maternelles, et, de plus, sans effets secondaires.
Combien de séances d'hypnonaissance sont nécessaires et comment se déroulent-elles ?
Le programme éducatif est structuré autour de trois séances. Si les séances sont en ligne, chaque session dure deux heures et demie, et si elles sont en présentiel, elles durent trois heures et demie, car ce type de cours implique plus d’interaction. Il est également possible de faire des séances individuelles plus personnalisées.
Que se passe-t-il lors de la première séance d'hypnonaissance ?
Lors de cette première séance, les croyances que la femme a sont identifiées, ce qui lui fait peur, afin de comprendre ce qu’elle souhaite transformer et de travailler sur ces aspects.
Que fait-on lors de la première séance d’hypnonaissance ?
Lors de cette séance, on étudie également toute la partie physiologique de l’accouchement, et le cycle peur-tension-douleur. Par exemple, la femme doit comprendre que l’utérus est un muscle et que, comme tous les muscles, il a besoin d’une bonne circulation sanguine pour fonctionner correctement, ce qui signifie qu’il doit être détendu et non tendu. C’est pourquoi elle doit rester calme tout au long du processus de l’accouchement, afin que l’utérus fonctionne efficacement et qu'elle puisse prendre ses décisions avec sérénité, et non pas sous l’effet de la peur.
Que fait-on lors de la deuxième séance d’hypnonaissance ?
Lors de la deuxième séance d’hypnonaissance, une boîte à outils est créée avec de nombreuses ressources : visualisations, affirmations positives, mantras, massage en couple, techniques de respiration, etc. Ce sont une série d’outils qui peuvent être très utiles, mais nous partons du principe que la femme est déjà parfaite, qu’elle sait déjà accoucher et qu’elle n’a pas besoin d’apprendre à respirer ni à accoucher.
Ce que l’on cherche à accomplir avec l’hypnonaissance, c’est de libérer les couches de conditionnement qui nous font croire que l’accouchement est plus proche de la pathologie que de l’expérience naturelle et saine. Nous allons libérer cette croyance, cette exigence de perfection, et accepter notre propre expérience en prenant les meilleures décisions pour nous et notre bébé. Nous comprendrons que chaque expérience est unique, et à partir de là, nous ajouterons des ressources.
Que fait-on lors de la troisième séance d’hypnonaissance ?
La troisième partie du cours consiste à ancrer tout ce que nous avons appris dans la réalité, à savoir comment le mettre en pratique, en tenant compte de ce qui résonne chez chaque femme, et en comprenant qu’en réalité, pour accoucher, il ne faut rien de plus, car toute la sagesse est déjà en chaque femme.
Le véritable mantra du cours est « tout ce dont j’ai besoin est en moi », ce qui s’applique également au post-partum et à la maternité.
Quel rôle joue le partenaire dans l’hypnonaissance ?
Dans l’hypnonaissance, le partenaire joue un rôle très important en tant que soutien. Il est fondamental pour renforcer cette équipe formidable.
L’hypnonaissance se concentre surtout sur la communication, pour que la mère puisse demander à son partenaire ce dont elle a besoin à chaque instant. Le rôle du partenaire est d’accompagner la femme et son bébé, dans la complicité et en tenant compte des croyances de la femme.
Avec l’hypnonaissance, le partenaire comprend également que l’accouchement est une expérience intense, impossible à prévoir. Il verra la femme d’une manière qu’il n’avait jamais vue auparavant. Il comprendra la différence entre la douleur et la souffrance. Tout cela est très important, car, surtout si le partenaire est un homme, il n’a souvent aucun repère pour l’accompagnement.
Un autre rôle essentiel du partenaire est sa présence. Il ne s’agit pas tant de savoir ce qu’il doit faire, mais d’être là avec calme et dévouement.
Comment l’hypnonaissance peut-elle aider dans le post-partum ?
Le fait d’avoir travaillé avec l’hypnonaissance pendant la grossesse aide les mères à se reconnecter avec elles-mêmes et avec ce qu’elles ressentent, avec ce qu’elles souhaitent communiquer. Cela les aide à accepter tous les aspects du post-partum (les plus roses comme les plus sombres) et à comprendre ce processus de hauts et bas émotionnels.
Si elles font cette préparation en couple, l’hypnonaissance facilite également la transition à la paternité pour les hommes.
Tout comme nous élaborons un plan de naissance, ce type de préparation nous aide aussi à préparer le plan de post-partum, car durant la grossesse, nous avons déjà posé notre regard sur cette étape. En effet, nous nous préparons beaucoup pour l’accouchement, alors que l’accouchement n’est pas la fin, mais le début d’une nouvelle étape.
Qu’est-ce qu’un accouchement et un post-partum positifs ?
Un accouchement positif est celui où la femme se sent maître de son accouchement, où elle a la liberté de décision, l’accès à l’information et se sent respectée. Lors d’un accouchement positif, la femme vit ce processus en accord avec ses valeurs, peu importe comment il se déroule et quel type d’accouchement il s’agit.
Il ne s’agit pas nécessairement de l’accouchement rêvé, mais il doit s’agir d’une expérience où la femme est au centre. Peu importe que l’accouchement soit naturel, avec péridurale, dans l’eau, par césarienne… Cet aspect est secondaire. Pour qu’un accouchement positif ait lieu, ce n’est pas tant le type d’accouchement qui importe, mais le fait que la femme se sente maître de son accouchement et respectée à tout moment.
Lorsque la femme prend des décisions en étant informée et non sous l’effet de la peur, l’expérience devient positive, ou du moins, la plus positive possible. Et au final, ce qui est important, ce n’est pas tant comment on a donné la vie, mais comment la femme se sent.
Quant au post-partum positif, il s’agit de celui où la femme se sent soutenue, accompagnée et soignée. Car bien souvent, on ne met l’accent que sur l’accouchement, alors que ce n’est pas la fin, mais le début d’une étape où la femme n’est pas toujours la protagoniste, bien qu’elle devrait continuer à l’être.
Ainsi, un post-partum positif est celui que la femme vit selon ses propres désirs, avec connexion, calme, intimité et le soutien de son entourage, pour lui permettre de prendre cette pause et suivre les rythmes que le post-partum exige.