L'accouchement approche et les questions se bousculent dans votre esprit ? Entre les conseils des proches, les discussions sur les forums et les idées reçues, il n'est pas toujours facile de démêler le vrai du faux. Voici les réponses aux questions les plus fréquentes que se posent les futures mamans, avec l'éclairage des spécialistes pour vous préparer sereinement au jour J.
Plus la date de l'accouchement se rapproche, et plus les interrogations surgissent, surtout lorsqu'il s'agit d'un premier bébé. Entre appréhension et excitation, vous cherchez des réponses claires et fiables. Les équipes médicales sont là pour vous accompagner, mais il est normal de vouloir anticiper et comprendre ce qui vous attend. Explorons ensemble ces questions essentielles pour aborder l'accouchement avec plus de sérénité.
Le rasage du pubis est-il obligatoire avant l'accouchement ?
Non, raser le pubis n'est pas réalisé systématiquement pour tous les accouchements. Si vous avez besoin d'une épisiotomie (incision du périnée afin de faciliter le passage du bébé) durant l'étape finale du travail, l'incision est effectuée avec une lame stérile à usage unique et uniquement dans la zone concernée.
D'ailleurs, il a été démontré que raser de manière préventive le pubis peut causer des micro-lésions qui peuvent ensuite être colonisées par des bactéries. Les protocoles médicaux ont évolué et privilégient désormais votre confort et votre sécurité. Par conséquent, la future maman peut tout à fait refuser qu'on lui rase le pubis, et cette décision sera respectée par l'équipe médicale.

Les situations délicates pendant le travail
Oui, il arrive d'évacuer des selles durant l'accouchement, et il n'y a absolument aucun problème, même du point de vue de l'hygiène. Pendant de nombreuses années, on a administré des produits laxatifs avant le travail afin de réduire l'expulsion de selles en pensant que cela laisserait plus de place pour la naissance du bébé.
Cependant, les dernières recommandations sont de ne pas donner de produits laxatifs de manière systématique aux futures mamans. Cette situation est parfaitement naturelle et courante : lors des poussées, les mêmes muscles sont sollicités. Rassurez-vous, le personnel médical est formé pour gérer cette situation avec discrétion et professionnalisme. Ils ne sont pas là pour vous juger, mais pour vous aider à mettre votre bébé au monde dans les meilleures conditions.
La présence du partenaire en cas de césarienne
Dans la plupart des hôpitaux, la réponse est « non ». Seuls quelques-uns d'entre eux acceptent que les papas entrent dans la salle d'opération, soit pour une césarienne programmée d'avance, soit si celle-ci est décidée au dernier moment lors de l'accouchement en lui-même.
Cependant, dans le cas d'une césarienne réalisée d'urgence, les choses changent : si l'on constate une souffrance fœtale qui nécessite une intervention aussi rapide que possible, le papa sera invité à attendre à l'extérieur pour ne pas gêner le personnel médical. Cette restriction vise à permettre à l'équipe de travailler efficacement et rapidement dans l'intérêt de la maman et du bébé. N'hésitez pas à vous renseigner sur les pratiques de votre maternité lors de votre inscription.
Rester éveillée pendant la césarienne
De nos jours, il n'est pas nécessaire d'avoir recours à une anesthésie générale pour réaliser la césarienne, justement pour que la maman puisse prendre part à cet acte de manière totalement consciente. On utilise un type d'anesthésie qui inhibe la douleur dans la zone concernée (anesthésie péridurale ou rachianesthésie).
De plus, on évite ainsi que le fœtus ne reçoive les principes actifs des produits anesthésiques avant la naissance, ce qui facilite son adaptation à la vie extra-utérine. Enfin, ce type d'anesthésie permet de ne pas altérer la relation entre la mère et le bébé, avec tous les avantages que cela comporte pour le début de l'allaitement. Vous pourrez ainsi vivre pleinement la rencontre avec votre bébé dès les premiers instants.
L'alimentation et l'hydratation pendant le travail
En général, non. Les restrictions concernant la consommation de liquides et de solides pendant le travail est une routine de soins qui a pour but de limiter les risques d'aspiration gastrique si jamais il devait se produire une opération chirurgicale sous anesthésie générale.
Cependant, à l'heure actuelle, l'anesthésie générale obstétrique a cédé la place à des techniques neuro-axiales (par exemple, la péridurale) qui sont habituellement utilisées lors de l'accouchement et les césariennes. En outre, certaines directives, comme celles de l'Organisation Mondiale de la Santé, recommandent l'absorption de liquides par voie orale durant l'accouchement, ce qui conduit à reconsidérer la nécessité d'une telle restriction. Les protocoles varient selon les maternités, alors renseignez-vous sur les pratiques de l'établissement où vous accoucherez.
Vos questions fréquentes concernant l'accouchement
1. Demander la péridurale au dernier moment, est-ce possible ?
À tout moment, la future maman peut demander une péridurale. Si, durant la grossesse, il n'y a pas eu de rendez-vous préalable avec l'anesthésiste, celui-ci réalisera une évaluation sur place et demandera des tests analytiques si nécessaire. Gardez à l'esprit que tout cela retarde l'administration de la péridurale, il est donc nécessaire d'évaluer le temps restant pour la naissance, car entre la pose de la péridurale et son effet, il faut environ 30 minutes. Si le personnel médical voit que la péridurale n'aura pas le temps de faire effet avant la naissance du bébé, il vous l'indiquera.
2. Existe-t-il un moyen de se préparer pour éviter une épisiotomie ?
Bien qu'il n'existe pas de stratégie qui permette de réduire à coup sûr les traumatismes du périnée lors de l'accouchement, le contrôle de la poussée pendant l'accouchement peut parfois éviter l'apparition de déchirures au niveau du périnée. Le massage du périnée, pratiqué quotidiennement à partir de la 34ème semaine de grossesse, peut également contribuer à assouplir les tissus et améliorer leur élasticité. Il est recommandé ne pas réaliser systématiquement une épisiotomie lors de l'accouchement, mais seulement lorsqu'il existe un besoin clinique détecté par le personnel médical.
3. Combien de temps après la naissance est expulsé le placenta ? Est-ce douloureux ?
Normalement, le placenta est expulsé rapidement ; on parle de « délivrance » et elle a lieu environ cinq minutes après la naissance du bébé et sans aucune douleur. Mais le temps d'attente pour la délivrance du placenta peut être comprise entre 30 et 60 minutes et dépend du jugement clinique des professionnels. Le temps d'expulsion du placenta n'est pas lié au nombre de naissances précédentes. Cette étape marque la fin de l'accouchement.
4. Peut-on avoir des visites dès le premier jour après l'accouchement ?
Techniquement oui, mais il est fortement recommandé de limiter les visites, particulièrement le premier jour. Cette journée devrait être réservée à votre partenaire et vos éventuels aînés pour favoriser la création de liens familiaux. Vous venez de vivre un événement physiquement et émotionnellement intense, et votre corps a besoin de repos. N'hésitez pas à communiquer clairement vos besoins aux visiteurs potentiels.
5. Combien de temps dure généralement le séjour à la maternité ?
Pour un accouchement par voie basse sans complication, le séjour dure généralement entre 2 et 4 jours. En cas de césarienne, il peut s'étendre jusqu'à 5 ou 6 jours. Ces durées peuvent être ajustées selon votre état de santé et celui de votre bébé. Durant ce séjour, vous bénéficierez d'un suivi médical quotidien et d'un accompagnement pour les premiers soins à donner à votre nouveau-né.


