Spasme du sanglot : quand les pleurs de votre enfant lui coupent le souffle

Ce que vous allez trouver dans cet article[Afficher]
Petite fille qui pleure

Imaginez la scène : votre petit bout pleure intensément suite à une contrariété, et soudain, il cesse de respirer, devient livide ou bleuté, puis s'évanouit quelques secondes. Votre cœur s'arrête, la panique vous envahit. Rassurez-vous, ce phénomène impressionnant appelé spasme du sanglot est bien plus fréquent qu'on ne le pense et, malgré son aspect spectaculaire, il est sans danger pour votre enfant. Découvrons ensemble ce qui se cache derrière ces épisodes qui touchent environ 5% des enfants.

 

Qu'est-ce que le spasme du sanglot ?

Le spasme du sanglot est un trouble non épileptique qui survient principalement chez les enfants âgés de 6 mois à 4 ans, avec un pic autour de 2 ans. Durant un épisode, votre enfant pleure de manière incontrôlée et retient involontairement sa respiration, ce qui empêche l'oxygène d'arriver correctement au cerveau. Cette apnée brève provoque alors une série de symptômes alarmants.

Certains enfants deviennent très pâles, d'autres présentent une couleur bleuâtre au niveau du visage et des lèvres. On leur voit parfois le blanc des yeux, et ils peuvent s'évanouir pendant quelques secondes. Dans les cas les plus impressionnants, de brèves convulsions peuvent même survenir. Pourtant, tout redevient normal en moins d'une minute, sans aucune séquelle.

Il existe deux formes principales de spasmes du sanglot. La forme cyanotique (85% des cas) se caractérise par une coloration bleutée de la peau, tandis que la forme pâle se manifeste par une pâleur intense. Dans les deux cas, il s'agit d'un réflexe involontaire : votre enfant ne fait pas exprès de retenir sa respiration.

 

*
*
*
*
*
J'accepte la cession de mes données personnelles aux partenaires de Bébés et Mamans (Pampers, P&G, Laboratoire Guigoz et les marques Nestlé France, Mattel, Fisher-Price, Kiabi...) afin de recevoir des promotions et des offres par email, téléphone, sms et voie postale de leur part.

Les déclencheurs et les causes

Ces épisodes surviennent généralement après un événement déclencheur bien précis. Il peut s'agir d'une forte contrariété, comme un jouet refusé ou une frustration lors d'une activité. Parfois, c'est une peur soudaine, une chute, une petite blessure ou même le simple fait de se faire rincer les cheveux dans le bain qui provoque la crise.

À l'âge de 2 ans, période où ces spasmes sont les plus fréquents, votre enfant traverse une phase d'apprentissage émotionnel intense. Il réagit parfois de façon disproportionnée aux situations qu'il ne supporte pas, cherchant inconsciemment à attirer l'attention des adultes. Mais attention : bien que cela puisse ressembler à une manipulation, il s'agit bel et bien d'une réaction involontaire liée à une hypersensibilité émotionnelle.

Des facteurs génétiques jouent également un rôle : dans 20 à 35% des cas, on retrouve des antécédents familiaux de spasmes du sanglot. Certaines études évoquent aussi un lien avec une carence en fer ou une légère immaturité du système nerveux.

 

Faut-il s'inquiéter pour la santé de votre enfant ?

Le spasme du sanglot n'est pas une maladie et ne présente aucun danger pour votre enfant. Il ne provoque pas de lésions cérébrales, n'entraîne pas d'épilepsie et ne laisse aucune séquelle. La perte de connaissance est très brève, et la respiration reprend spontanément sans qu'aucune intervention ne soit nécessaire.

Votre enfant récupère complètement après chaque épisode, même s'il peut sembler un peu fatigué. Dans la majorité des cas, ces spasmes disparaissent spontanément avant l'âge de 4 ans pour environ 50% des enfants, et avant 8 ans pour 83% d'entre eux. Seuls quelques rares cas persistent à l'âge adulte.

 

Comment réagir pendant et après une crise ?

Face à un spasme du sanglot, votre première réaction sera sans doute la panique. C'est normal, mais essayez de garder votre calme. Voici les gestes à adopter :

  • Allongez votre enfant au sol sur le côté pour éviter qu'il ne se blesse en tombant et pour faciliter sa respiration.
  • Ne secouez pas votre enfant et n'essayez pas de le réanimer : la respiration reprendra d'elle-même.
  • Restez près de lui et observez la durée de l'épisode (généralement moins d'une minute).
  • Après la crise, réconfortez votre enfant calmement sans dramatiser l'incident.

L'astuce pour les spasmes cyanotiques : si vous voyez la crise arriver, vous pouvez parfois l'interrompre en appliquant rapidement un linge froid sur le front de votre enfant.

Après l'épisode, et c'est crucial, ne cédez pas à ses demandes si la crise a été déclenchée par un refus de votre part. Votre enfant doit comprendre que ce comportement, même involontaire, n'est pas un moyen d'obtenir ce qu'il veut. Maintenez vos règles éducatives avec douceur mais fermeté. En revanche, si la crise fait suite à une peur ou une douleur, rassurez-le normalement.

Lors du premier épisode, consultez votre pédiatre pour confirmer le diagnostic. Il pourra prescrire un électrocardiogramme pour écarter tout problème cardiaque (comme le syndrome du QT long) et vérifier l'absence d'anémie ferriprive. Une fois le diagnostic posé, aucun autre examen n'est généralement nécessaire.

 

Vos questions fréquentes concernant le spasme du sanglot

 

1. Mon enfant risque-t-il de développer de l'épilepsie à cause des spasmes du sanglot ?
Non, absolument pas. Les spasmes du sanglot ne sont pas liés à l'épilepsie et n'augmentent pas le risque d'en développer une. Il s'agit de deux phénomènes totalement différents, même si les convulsions qui peuvent accompagner un spasme prolongé peuvent y ressembler.

 

2. À quel âge les spasmes du sanglot disparaissent-ils ?
La plupart des spasmes disparaissent spontanément avant l'âge de 4 ans. Environ 50% des enfants n'en font plus à cet âge, et 83% sont débarrassés du problème avant 8 ans. Les cas persistant au-delà sont très rares.

 

3. Dois-je appeler les urgences à chaque crise ?
Si c'est le premier épisode, appelez le 15 ou consultez rapidement pour établir le diagnostic. Une fois celui-ci confirmé par votre médecin, vous n'aurez plus besoin d'appeler les urgences, sauf si l'épisode dure anormalement longtemps (plus de 2 minutes) ou si votre enfant ne récupère pas normalement.

 

4. Puis-je prévenir les spasmes du sanglot ?
Vous pouvez réduire leur fréquence en identifiant les situations déclencheuses et en les évitant quand c'est possible. Apprenez à votre enfant des techniques simples pour gérer ses émotions, comme respirer calmement. Distrayez-le rapidement quand vous sentez la colère monter. Certains pédiatres recommandent aussi une supplémentation en fer.

 

5. Mon enfant fait-il exprès pour obtenir ce qu'il veut ?
Non. Même si ces épisodes surviennent souvent lors de contrariétés, le spasme lui-même est totalement involontaire. Votre enfant ne contrôle pas ce réflexe. Cependant, il peut apprendre inconsciemment que ses crises ont un effet sur vous, d'où l'importance de ne pas céder à ses demandes après un épisode.

 

Conclusion

Le spasme du sanglot, malgré son caractère spectaculaire et angoissant pour les parents, est un phénomène bénin qui fait partie du développement de certains enfants. Comprendre ce qui se passe permet de mieux gérer ces moments difficiles et d'accompagner votre petit avec sérénité. Gardez à l'esprit que ces épisodes sont temporaires et disparaîtront avec la maturation du système nerveux de votre enfant. En cas de doute ou si les crises vous semblent inhabituelles, votre pédiatre reste votre meilleur allié pour vous rassurer et vous guider.

 

 

banner bebe