Parler de la mort à un enfant est quelque chose qu’appréhendent tous les parents. Peut-être ont-ils d’ailleurs plus peur de parler de ceci que leurs enfants de l’évoquer. Souvent, on craint que la mort fasse peur, traumatise et bloque même la joie de vivre et la légèreté de l’enfant avec des considérations morbides. À l'approche de la Toussaint, voyons comment aborder ce sujet avec les enfants.
Parler de la mort avec les enfants : quand les enfants commencent-il à prendre conscience de la mort
En général, c’est après la période 6-10 ans que les enfants prennent conscience que leurs parents, que les amis et plus généralement que les gens ne sont pas éternels : il y a une fin, la mort, qui arrivera tôt ou tard.
Quand la famille subit un décès ou qu’une personne de l’entourage assez proche meurt, beaucoup de parents saisissent l’occasion pour tenter d’expliquer comme ils le peuvent ce qu’est la mort, chose d’autant plus difficile que notre société cache et évite de plus en plus ce sujet, ne serait-ce que par un changement de langage.
« Mort » est de moins en moins utilisé, « Décès » aussi. On préfère parler de « départ » et de « partir » pour dire mourir, après avoir utilisé « disparition » durant plusieurs décennies.
Aborder le sujet de la mort avec les enfants : pourquoi meurt-on ?
Quand une personne connue de l’enfant décède, on peut aborder le thème de la mort en expliquant à l’enfant les problèmes (maladie, accident, vieillesse) qu’a eus cette personne. Sa mort apparaît alors comme une conséquence. Les problèmes ayant causé la mort sont alors pour l’enfant les « mauvaises » choses et la mort est considérée comme quelque chose d’inéluctable et de neutre. L’enfant n’aura pas tant peur de la mort que des causes possibles (ce qui peut être avantageusement utilisé par les parents pour inculquer à l’enfant une bonne hygiène de vie et des réflexes de prudence).
Attention cependant à ce que l’enfant ne nie pas la mort et se constitue des barrières de dénégation qui sous une apparence d’indifférence peuvent être le signe ou créer à terme un véritable traumatisme.
Expliquer la mort aux enfants : quand en parler ?
C’est difficile mais il faut vérifier en parlant avec l’enfant qu’il a bien compris et intégré le fait que la personne est morte et qu’il ne la reverra plus. On peut lui expliquer qu’elle reste présente dans ses souvenirs qu’il peut évoquer en lui-même ou à l’aide parfois d’objets ayant appartenus à la personne disparue.
La fête des morts, le 1er Novembre, est elle aussi une bonne occasion pour évoquer la mort avec les enfants et ceci d’autant plus qu’avec l’émergence et le succès de la fête commerciale anglo-saxonne d’Halloween, parler de la mort ne va pas être forcément triste et traumatisant.
Comme par ailleus la « Mort » peut être également un personnage d’horreur pour un enfant, le 1er Novembre est aussi l’occasion de dédramatiser ce personnage en le ramenant au niveau des autres monstres d’Halloween.
Le sujet de la mort avec les enfants : un enfant peut-il aller au cimtière ?
Si on peut emmener les enfants au cimetière et leur parler de leurs ancêtres, la question de leur disparition viendra naturellement. Là encore, parler des causes de la disparition des gens, maladie, accident ou autre, fera apparaître la mort comme une conséquence quasi naturelle.
A cette époque, la tranquillité des cimetières, les fleurs et même une visite dans une église pour allumer une bougie permettra de faire associer à la mort une ambiance sereine qui dédramatisera sa réalité pour l’enfant.
Questions de l'enfant au sujet de la mort : des questions qui arriveront tôt ou tard
Tôt ou tard surgit la question de ce qu’on devient après la mort, question forcément posée par l’enfant.
Il faudra lui parler de ce que devient le corps, de l’âme, etc.. selon vos croyances ou des lectures et du niveau scolaire de l’enfant.
Si vous n’avez aucune idée de ce qu’il faut lui expliquer, peut-être faut-il évoquer avec lui les mystères de la vie, en dérivant sur les questions scientifiques si vous voyez qu’il panique.
Vous pouvez aussi raconter à l’enfant ce que VOUS avez ressenti et comment vous avez appréhendé cette difficile question quand vous aviez son âge.
Quoi qu’il en soit, n’éludez pas la question et parlez franchement à vos enfants quand vient le moment des questions difficiles. C’est toujours la meilleure solution.
