C'est un comportement très fréquent chez les enfants qui les détend et les calme. Cependant, si cela devient une pratique habituelle qui se prolonge dans le temps, mieux vaut intervenir.
Un geste naturel pour les plus petits
Si l'allaitement s'est bien passé, il est peu probable que l'enfant ait besoin de recourir à d'autres formes de « compensation » orale. Quoi qu'il en soit, la coutume de mettre son pouce dans la bouche est une pratique normale et courante. C'est un acte agréable et relaxant pour l'enfant qui tend à arrêter aussi naturellement qu'il a commencé, généralement vers trois ou quatre ans.
Certains enfants, après avoir pleuré, sucent leur pouce pour se calmer, tandis que d'autres le font avant de s'endormir, pour se détendre. Ce sont des manières de se consoler qui, en partie, remplacent le plaisir de téter le sein, le biberon ou la tétine. Les réprimer est contre-productif: le risque serait de mettre le petit dans une situation angoissante qui, par exemple, pourrait l'empêcher de s'endormir.
Cependant, lorsque sucer son pouce devient une pratique constante et continue, qui perdure après l'entrée en maternelle, mieux vaut intervenir. Nous vous expliquons comment corriger cette habitude de manière naturelle.
Non aux méthodes punitives
Avant, on avait l'habitude de dissuader les enfants de sucer leur pouce en leur mettant un produit amer sur le doigt. Mais téter est une pratique qui calme l'enfant et le détend, il ne faut donc jamais le forcer à arrêter.
L'« impulsion orale » de l'enfant ne doit pas être réprimée, même si elle se prolonge après la diversification alimentaire. Cette étape, qui indique un changement alimentaire et psychologique profond, comporte une dose compréhensible d'anxiété. L'enfant est curieux de nouveaux aliments mais, en même temps, il aimerait ne pas trop les approcher et retrouver l'intimité du contact peau sur peau qu'il avait avec sa maman au moment de la tétée.
L'enfant qui suce son pouce, un autre doigt, ou une partie de la main, le fait indépendamment de la sensation de faim. Dans son imaginaire, c'est comme s'il revivait le contact satisfaisant et rassurant avec le sein maternel.
Câlins et nouveaux stimuli
Pour aider votre enfant à arrêter de sucer son pouce, il faut lui proposer une substitution d'une manière ou d'une autre.
- Le secret peut-être d'utiliser des objets « palliatifs » et de « transition », comme un doudou. Avant de coucher votre enfant, vous pouvez faire un rituel ensemble, comme lui lire une histoire qui l'aide à s'impliquer et à se détendre.
- Les enfants qui ont l'habitude de sucer leur pouce cherchent souvent, tout simplement, un peu de tendresse. Dans ce cas, vous pouvez lui dire que« sucer ton pouce ne sert à rien, vient plutôt faire des câlins à ta maman ». En fin de compte, il est bon de l'habituer à mettre un nom sur ses besoins les plus profonds.
- L'habitude de sucer son pouce reflète également la tendance à se concentrer sur soi-même, alors que l'enfant doit déplacer son intérêt de plus en plus vers l'extérieur. Il est important de lui fournir de nouveaux stimuli, en l'impliquant dans des activités manuelles et créatives, utiles non seulement pour distraire l'enfant, mais aussi pour développer progressivement son interaction avec son environnement.
- Si l'enfant reçoit un soutien positif de ses parents dans son désir de grandir, il abandonnera ses vieilles habitudes plus facilement. Par exemple, s'il aide sa maman à ranger sa chambre, grâce aux résultats obtenus (qui lui permettent de se sentir « plus grand »), il n'aura pas toujours le besoin de sucer son pouce pour s'auto-féliciter.
Attention aux malformations du palais
Existe-t-il vraiment un risque que l'enfant qui suce son pouce en permanence souffre d'une déformation du palais?
Les dentistes s'accordent sur le fait que, si cette pratique se prolonge au-delà de 3-4 ans, il peut exister un réel danger que la cavité buccale se déforme, avec des effets négatifs sur la dentition.
