Le secret consiste à reconnaître que l’on n'apprend rien à nos enfants, mais que ce sont eux qui apprennent. Alejandra Vallejo-Nájera, fille aînée du psychiatre et écrivain Juan Antonio Vallejo-Nájera, écrivaine espagnole et divulgatrice scientifique, parle de la façon de motiver les enfants à l'école.
Vous avez écrit des livres qui tentent d'apporter les connaissances de certaines matières à nos enfants.
Quelles sont les clés pour susciter, chez les plus jeunes, l’envie d’apprendre, même dans des matières si peu aimées d’eux comme les mathématiques?
La clé est de reconnaître que la matière n’est pas enseignée, mais que ce sont les enfants qui l’apprennent. Le carburant de la connaissance est le plaisir de la conquête, la joie de la découverte. Nous devons convaincre nos enfants que l'apprentissage peut être une aventure très enrichissante, et leur rappeler tout le plaisir et la satisfaction que nous avons eus lorsque nous avons appris comment attacher nos chaussures, à nous peindre les ongles ou à lire.
Quand vous apprenez quelque chose de nouveau, quel que soit le sujet, vous vous sentez plus puissant. Par conséquent, l'impopularité de certaines matières est bien plus influencée par le blocage émotionnel face à un possible échec que par la matière en elle-même. Quand l'élève entend les adultes dire que ce n’est pas grave de se tromper, mais que ce qui importe, c'est d’avancer, de découvrir et de trouver de nouveaux chemins, la paralysie émotionnelle disparaît et la connaissance commence à être vécue comme un défi intéressant.
Pensez-vous que l'école n'enseigne pas de la bonne manière? Quels sont les aspects de l'enseignement qui devraient être améliorés?
Il va sans dire que j'ai le plus grand respect pour les gens sur lesquels repose l'éducation de nos enfants. Dans la plupart des cas, il s’agit de personnes qui possèdent une véritable vocation. Et qui doivent parfois se battre sur trop de fronts adverses.
Plutôt que de blâmer les enseignants, je préfère condamner le système éducatif, qui persiste dans son aveuglement et refuse d’adapter ce qui fonctionne dans d'autres pays et continue à vouloir faire fonctionner ce qui clairement ne fonctionne pas. L'école exige qu'un enfant reste calme et à l'écoute pendant six ou huit heures, ce qui est contraire à sa nature d’enfant espiègle. Ce système éducatif peut être adapté aux enfants visuels et auditifs, mais ceux qui apprennent en touchant et en se déplaçant ne sont pas à leur place. L'école d’aujourd’hui, comme celle d’hier, n'épaule pas suffisamment les enfants dont le rythme d'apprentissage est différent de la norme.
