Votre enfant pleure, s'arrête soudainement de respirer et devient tout bleu ou tout pâle ? Ce phénomène impressionnant porte un nom : le spasme du sanglot. Bien qu'il soit extrêmement angoissant pour les parents qui y assistent, ce trouble est en réalité sans danger pour l'enfant. Touchant environ 5% des enfants entre 6 mois et 5 ans, le spasme du sanglot est plus fréquent qu'on ne le pense. Dans cet article, nous vous expliquons en détail ce qu'est ce phénomène, pourquoi il se produit, et surtout comment réagir avec calme et efficacité lorsque votre enfant en fait l'expérience.
Qu'est-ce que le spasme du sanglot ?
Le spasme du sanglot, également appelé spasme affectif, est un phénomène réflexe involontaire qui survient chez le jeune enfant. Lorsque l'enfant arrête de respirer au milieu d'une crise de colère intense et qu'il en arrive parfois à perdre connaissance, il s'agit d'un spasme du sanglot.
Ces épisodes se déroulent généralement en quatre phases caractéristiques : un événement déclencheur émotionnel, des pleurs intenses, une apnée (l'enfant retient involontairement sa respiration), puis une récupération spontanée. La durée totale de l'épisode est généralement inférieure à une minute, même si elle peut sembler interminable pour les parents témoins de la scène.
Ces spasmes proviennent de sentiments de colère, de peur, de frustration, de douleur ou d'une émotion particulièrement forte. En règle générale, les spasmes du sanglot apparaissent vers 6 à 18 mois, avec un pic de fréquence vers l'âge de 2 ans. Ils peuvent se produire jusqu'aux 5-6 ans de l'enfant, mais ont tendance à disparaître naturellement à mesure que l'enfant grandit et développe sa capacité à exprimer verbalement ses émotions.

Les spasmes du sanglot ne sont pas dangereux
Contrairement à ce que beaucoup de parents pensent, les spasmes du sanglot sont un problème assez courant et totalement bénin. Selon les experts en pédiatrie, un enfant sur 20 souffre de ce trouble au cours de sa petite enfance. Ce phénomène a presque toujours des antécédents chez d'autres membres de la famille, ce qui suggère une transmission génétique. Des études indiquent que dans 20 à 35% des cas, l'enfant a un parent ou un proche qui a également connu ces épisodes durant l'enfance.
Les spasmes du sanglot font souvent très peur aux parents, et c'est bien compréhensible. Cependant, il est essentiel de savoir qu'ils ne sont pas dangereux et ne causent aucun dommage au cerveau de l'enfant malgré le bref manque d'oxygène apparent. Le corps dispose de mécanismes de protection naturels qui font que l'enfant reprend automatiquement sa respiration.
Il est également important de noter que les spasmes du sanglot n'ont rien à voir avec l'épilepsie. Bien que certains mouvements convulsifs puissent parfois apparaître lors d'épisodes prolongés, il s'agit d'un phénomène distinct qui ne nécessite pas le même type de prise en charge médicale. Les spasmes du sanglot ne laissent aucune séquelle et n'affectent pas le développement neurologique de l'enfant.
Comment reconnaître un spasme du sanglot ?
Il existe deux types principaux de spasmes du sanglot, identifiables par la coloration de la peau de l'enfant durant l'épisode :
- Le spasme bleu (cyanotique) : C'est le plus fréquent, représentant environ 60% des cas. L'enfant arrête de respirer après des pleurs intenses, perd rapidement conscience et devient bleu puis pâle. Ce type est généralement déclenché par la colère ou la frustration.
- Le spasme pâle (syncopal) : Plus rare, il survient souvent après une douleur soudaine ou une peur intense. L'enfant devient très pâle, presque livide, avant de perdre brièvement connaissance.
Lors d'un spasme du sanglot, l'enfant cesse de respirer pendant quelques instants et immédiatement après, il se met à pleurer de manière très intense. L'enfant peut devenir tout rouge ou bien pâlir lors du spasme. Il est même possible qu'il s'évanouisse brièvement au moment où il commence à pleurer. Dans certains cas, si le spasme se prolonge quelques secondes, des mouvements de raidissement ou de légères contractions peuvent apparaître, mais l'enfant reprend conscience spontanément.
Comment réagir face à un spasme du sanglot ?
Face à un épisode de spasme du sanglot, la première chose à faire est de rester calme. Votre sérénité aidera votre enfant à récupérer plus rapidement et évitera d'amplifier son stress émotionnel.
Voici les gestes à adopter :
- Allongez votre enfant sur le côté en position de sécurité pour faciliter la reprise de la respiration
- Assurez-vous qu'il ne peut pas se blesser en tombant ou en se cognant
- Restez près de lui et parlez-lui doucement pour le rassurer
- Observez la durée de l'épisode et ce qui l'a déclenché
- Contactez votre pédiatre après chaque crise pour faire le point
En revanche, certaines réactions sont à éviter absolument. Ne secouez jamais votre enfant, ne lui aspergez pas le visage d'eau froide et ne criez pas pour tenter de le faire réagir. Ces gestes peuvent être dangereux et ne feront qu'augmenter son niveau de stress. Il n'est généralement pas nécessaire d'appeler les urgences sauf si l'épisode dure plus de deux minutes ou si l'enfant ne reprend pas conscience normalement.
Il n'existe aucun traitement médicamenteux pour les spasmes du sanglot. La meilleure approche reste la prévention et l'accompagnement émotionnel de l'enfant. Consultez notre guide complet pour gérer les spasmes du sanglot pour des conseils approfondis.
Vos questions fréquentes concernant le spasme du sanglot
1. Mon enfant fait-il exprès de bloquer sa respiration pour obtenir ce qu'il veut ?
Non, le spasme du sanglot est un réflexe involontaire que l'enfant ne contrôle absolument pas. Il ne s'agit pas d'un caprice ou d'une manipulation. L'enfant est tout aussi effrayé que vous par ce qui lui arrive.
2. Dois-je consulter un médecin après un spasme du sanglot ?
Il est recommandé d'informer votre pédiatre après le premier épisode et de faire un point régulier si les spasmes se répètent. Le médecin pourra confirmer le diagnostic et écarter d'autres causes possibles. Dans certains cas, un bilan sanguin peut être prescrit pour vérifier l'absence d'anémie, facteur parfois associé à ce trouble.
3. Les spasmes du sanglot peuvent-ils causer des dommages au cerveau ?
Non, les spasmes du sanglot ne causent aucune lésion cérébrale ni aucun dommage permanent. La brève période d'apnée n'est pas suffisamment longue pour priver le cerveau d'oxygène de manière dangereuse.
4. Comment puis-je prévenir les spasmes du sanglot chez mon enfant ?
Pour les prévenir, maintenez un environnement serein à la maison, établissez des routines rassurantes et aidez votre enfant à exprimer ses émotions autrement que par des crises. Anticipez les situations frustrantes et accompagnez-le dans l'apprentissage de la gestion de ses émotions.
Conclusion
Le spasme du sanglot, bien que très impressionnant et angoissant pour les parents, est un phénomène fréquent et sans gravité chez le jeune enfant. Touchant environ 5% des enfants entre 6 mois et 5 ans, il disparaît naturellement avec l'âge, généralement avant 6 ans, lorsque l'enfant développe ses capacités d'expression verbale.
La clé pour traverser ces épisodes sereinement réside dans votre capacité à rester calme et à rassurer votre enfant. N'hésitez pas à en parler avec votre pédiatre qui pourra vous accompagner et vous conseiller. En maintenant un environnement familial apaisant et en aidant votre enfant à identifier et exprimer ses émotions, vous contribuerez à réduire la fréquence de ces épisodes et à accompagner au mieux votre petit dans son développement émotionnel.


