Le « terrible two » est une phase que beaucoup d'enfants traversent. Autour de 2 ans, les enfants commencent souvent à dire "non" et à montrer des comportements de résistance. Cela peut être stressant pour les parents. Cependant, ces comportements sont normaux et font partie du développement de l'enfant. Ils expriment ainsi leur besoin d'indépendance et testent leurs limites. Comprendre et accompagner votre enfant pendant cette période est crucial. Cela l'aide à développer une bonne gestion de ses émotions et à devenir un adulte émotionnellement intelligent.
Comprendre le « terrible two »
Le « terrible two », qu’on pourrait traduire par « les infâmes 2 ans » est une étape importante du développement de l'enfant. À partir de 18 mois et jusqu'à 4 ans, l'enfant découvre qu'il peut agir par lui-même. Il commence à affirmer son indépendance et à tester les réactions de son entourage. Cela se manifeste souvent par des refus répétés et des crises de colère.
Cette phase est essentielle pour l'enfant ; elle marque le début de son autonomie. L’enfant réalise à ce moment qu'il est une personne distincte de ses parents. C'est une période où il explore ses limites et exprime ses désirs et frustrations.
Quand commence et finit le terrible two ?
Généralement, cette période commence autour de 18 mois et peut se prolonger jusqu'à 4 ans. Le timing varie d'un enfant à l'autre. Certains peuvent montrer des signes plus tôt, d'autres un peu plus tard.
Émilie, jeune maman de Lucas, partage son expérience : « Lucas était ce qu'on pourrait appeler un bébé de rêve, toujours souriant, calme, une vraie petite merveille. Mais juste avant ses 20 mois, j'ai cru qu'on me l'avait échangé à la crèche ! Tout à coup, chaque proposition était accueillie par un 'non' ferme, et chaque 'non' était suivi d'une mini tempête émotionnelle. »
Émilie continue en riant : « Un soir, je lui ai demandé s'il voulait son dîner, il m'a dit 'non' tout en continuant à tirer sur le frigo pour l'ouvrir. Quand je lui ai dit qu'il ne pouvait pas ouvrir le frigo tout seul, il s'est mis à courir en rond dans la cuisine en criant 'Ouvrir! Ouvrir!' C'était comme s'il était possédé !! »
« Je ne comprenais pas ce changement soudain, jusqu'à ce que je tombe sur un article sur les 'terrible two'. Tout est devenu clair : mon petit ange testait ses limites, et c'était tout à fait normal à cet âge. Cela ne le rendait pas plus facile tous les jours, mais au moins je savais à quoi m'attendre et que je n'étais pas seule dans ce cas. »
Reconnaître les signes du terrible two
Ne vous inquiétez pas, si votre enfant est dans sa crise des 2 ans, vous devriez rapidement vous en rendre compte ! Cela dit, le « terrible two » peut parfois surprendre les parents, surtout si leur enfant était particulièrement calme auparavant. Voici comment vous pouvez reconnaître si votre enfant est dans cette phase de développement :
1- Usage fréquent du mot « non »
Si votre enfant commence soudainement à dire « non » à tout, même à des choses qu'il aimait auparavant, cela peut être un signe qu'il est entré dans l'étape des terrible two. Cette opposition n'est pas juste de la désobéissance ; c'est une manière pour l'enfant de tester ses limites et d'affirmer son autonomie.
2- Crises de colère fréquentes
Les crises de colère sont monnaie courante pendant cette période. Votre enfant peut se mettre en colère pour des raisons qui semblent mineures, comme le mauvais type de céréales pour le petit-déjeuner ou parce qu'il ne peut pas porter certains vêtements à cause de la météo. Ces crises sont souvent le résultat de frustrations liées à l'incapacité de l'enfant à exprimer ses besoins et ses désirs de manière plus nuancée.
3- Résistance aux routines habituelles
Si l'heure du coucher, les repas ou le moment du bain deviennent des champs de bataille, cela peut être un autre indicateur des terrible two. Les enfants en cette période cherchent à prendre le contrôle sur leur environnement et résister aux routines établies est une manière pour eux de tester leur pouvoir et de voir jusqu'où ils peuvent aller.
Faire la différence entre des crises normales et des comportements préoccupants
Il est normal que les enfants traversent des périodes d'opposition. Cependant, si vous observez des crises extrêmement intenses, très fréquentes, ou qui durent très longtemps, il pourrait être utile de consulter un professionnel. De même, si les crises s'accompagnent de comportements auto-agressifs ou d'agression envers les autres, il est important de demander conseil.
Reconnaître ces signes peut aider les parents à mieux comprendre les réactions de leur enfant et à adopter les stratégies appropriées pour gérer cette période délicate. L'objectif est d'assurer que cette phase de développement se passe de manière positive, tant pour l'enfant que pour ses parents.
Stratégies pour gérer les crises du terrible two
Gérer les crises durant les « terrible two » peut être un défi, mais avec les bonnes stratégies, vous pourrez aider votre enfant à traverser cette phase de manière positive.
Terrible two : comment gérer les crises ?
- Restez calme : pendant une crise, il est crucial que vous restiez calme. Si vous réagissez avec frustration ou colère, cela peut aggraver la situation. Prenez une profonde respiration, gardez votre voix douce et votre posture détendue.
- Reconnaissez les émotions de l'enfant : avant de corriger le comportement, il est important de reconnaître et de valider les sentiments de votre enfant. Dites quelque chose comme « Je comprends bien que tu sois très contrarié parce que tu ne peux pas avoir plus de gâteaux. »
- Proposez des alternatives : au lieu de dire simplement « non », offrez des choix acceptables. Par exemple, « Non, tu ne peux pas avoir de gâteau maintenant, mais tu peux choisir entre une pomme ou du raisin. »
- Distraction et réorientation : bien souvent, rediriger l'attention de l'enfant vers une autre activité peut stopper une crise. Proposez une activité amusante ou un jeu différent pour détourner son attention des frustrations immédiates.
- Enseignez les mots pour les émotions : aider votre enfant à mettre des mots sur ses émotions peut réduire les crises. Encouragez-le à exprimer ses sentiments en mots plutôt qu'en comportements perturbateurs.
Communication efficace pendant le terrible two
- Utilisez des phrases simples et directes : communiquez avec des instructions claires et simples. Les jeunes enfants comprennent mieux et sont plus susceptibles de suivre lorsque les directives sont faciles à saisir.
- Soyez cohérent avec les règles et les conséquences : la cohérence aide l'enfant à comprendre ce qu’on attend de lui. Si les règles changent constamment, cela peut créer de la confusion et augmenter les comportements de résistance.
- Donnez de l'attention positive : renforcez les comportements positifs avec de l'attention et des éloges. L'attention positive peut encourager votre enfant à reproduire ces comportements.
N'oubliez pas, les enfants ont besoin qu'on les aime le plus lorsqu'ils le méritent le moins ! Ces crises ne sont pas là pour vous embêter. Le premier à être affecté par cette situation est votre enfant, qui se retrouve avec des émotions nouvelles qu'il ne sait pas comment gérer. Vous êtes l'adulte responsable de l'accompagner dans cet apprentissage de la gestion des émotions.
Comment survivre au terrible two
Survivre aux « terrible two » demande patience et persévérance de la part des parents.
Conseils pratiques pour les parents
Établissez une routine régulière : les enfants prospèrent avec la prévisibilité. Avoir une routine quotidienne peut aider à minimiser les crises en donnant à l'enfant un sentiment de sécurité et de structure.
Soyez patient et donnez l'exemple : montrez à votre enfant comment gérer les frustrations et les émotions de manière appropriée en étant vous-même un modèle de calme et de contrôle.
Prenez du temps pour vous : s'occuper d'un enfant en plein terrible two peut être épuisant. Assurez-vous de prendre du temps pour vous reposer et vous ressourcer.
Créer un environnement adapté au terrible two
Sécurisez votre maison : adaptez votre maison pour qu'elle soit sûre et propice à l'exploration, car un enfant de cet âge voudra toucher à tout. Les sécurités pour les tiroirs, les coins de table protégés et les cache-prises sont essentiels.
Offrez des choix limités : donner à l'enfant des choix limités peut lui permettre de se sentir maître de ses actes, tout en restant dans les limites que vous avez fixées. Par exemple, laissez-le choisir entre deux tenues pour s'habiller le matin.
Encouragez l'indépendance de manière sécurisée : fournissez des activités et des jeux qui encouragent l'indépendance, mais qui sont également sécuritaires et appropriés à son âge. Cela peut inclure des puzzles simples, des blocs de construction, ou des livres interactifs.
Favoriser le développement émotionnel pendant le terrible two
Le développement émotionnel est crucial pendant les « terrible two ». Voici comment vous pouvez soutenir votre enfant dans cette étape importante :
Éducation émotionnelle durant le terrible two
- Enseignez les émotions : aidez votre enfant à comprendre et à nommer ses émotions. Utilisez des livres, des jeux ou des cartes émotionnelles pour lui montrer ce que sont la joie, la tristesse, la colère, etc.
- Validez ses sentiments : montrez à votre enfant que ses sentiments sont importants. Dites-lui, par exemple, « Je comprends que tu sois triste parce que tu ne peux pas jouer dehors maintenant. »
- Modélisez la gestion des émotions : soyez un exemple en gérant vos propres émotions de manière saine. Montrez-lui comment vous vous calmez quand vous êtes en colère ou comment vous exprimez votre joie.
Jeux et activités pour gérer le terrible two
- Utilisez le jeu pour enseigner : le jeu est un moyen efficace pour les enfants d'apprendre. Des jeux de rôle, où vous faites semblant de gérer différentes situations, peuvent aider votre enfant à apprendre à réguler ses émotions.
- Créez une boîte à calme : mettez en place une « boîte à calme » contenant des objets qui aident votre enfant à se calmer, comme un livre, un jouet doux, ou une bouteille de retour au calme.
- Encouragez l'expression par l'art : l'art peut être une formidable sortie pour les émotions. Fournir des crayons, de la peinture, ou de l'argile peut permettre à votre enfant d'exprimer ce qu'il ressent de manière constructive.
Crise des 2 ans : vous n'êtes pas seule !
Eh oui, comme vous, des milliers de parents affrontent chaque jour les crises typiques du terrible two ! Alors, ça ne rend pas les crises plus faciles à gérer, mais ça peut vous faire du bien de savoir que vous n'êtes pas seule... Voici quelques expériences de nos lectrices !
L'heure du parc : « Un jour, il était l'heure de rentrer du parc, et ma fille a simplement refusé de bouger. Elle s'est assise au milieu du chemin et a crié 'Non, parc !' pendant dix bonnes minutes. J'ai fini par la porter sous le bras comme un sac à patates, en riant sous cape de sa détermination. »
La bataille des chaussures : « Mon fils voulait mettre ses bottes de pluie pour aller à la crèche, mais c'était en plein été. Quand j'ai insisté pour qu'il porte ses sandales, il s'est allongé sur le sol et a pleuré pendant que je luttais pour lui mettre ses sandales. Il a finalement gagné la bataille ce jour-là. »
Le drame du dîner : « Ma petite avait décidé qu'elle ne mangerait que des pâtes, rien d'autre. Le soir où j'ai servi du riz, elle a regardé l'assiette, puis moi, et a renversé l'assiette par terre en disant 'Pas riz, pâtes !' Nous avons tous deux fini par pleurer ce soir-là. »
Le refus de la sieste : « Tous les jours à l'heure de la sieste, c'était comme déclencher une alarme. Elle criait, elle pleurait, elle sortait de son lit pour ouvrir la porte de sa chambre. Cela a duré deux semaines jusqu'à ce que nous trouvions un rituel de sieste qui l'apaise. »
La crise en public : « En plein supermarché, mon fils voulait un bonbon. Quand j'ai dit non, il a commencé à hurler et à se rouler par terre. Tout le monde nous regardait. J'ai juste pris une grande respiration, l'ai calmé avec une petite chanson que nous chantons à la maison, et nous avons continué nos courses comme si de rien n'était. »
Les « terrible two » sont une étape normale et nécessaire dans le développement de l'enfant. En comprenant et en accompagnant les crises de manière positive, les parents peuvent aider leur enfant à développer une bonne gestion de ses émotions. Avec patience et amour, cette période peut devenir une opportunité de croissance pour toute la famille.