Votre bébé se réveille plusieurs fois par nuit ? Vous cherchez une solution pour l'aider à faire ses nuits ? La méthode de diminution progressive des pleurs, développée par Richard Ferber, fait beaucoup parler d'elle. Entre promesses d'efficacité rapide et controverses, découvrons ensemble cette approche pour que vous puissiez faire un choix éclairé.
Richard Ferber, qui a fondé et dirigé pendant de nombreuses années le centre pour les troubles du sommeil à l'Hôpital pour Enfants de Boston, a élaboré un guide appelé « méthode de diminution progressive des pleurs ». Cette méthode consiste à mettre bébé au lit lorsque ses parents ont décidé qu'il était l'heure de dormir, de laisser pleurer bébé durant quelques minutes avant de revenir pour le consoler, pour le laisser ensuite seul de nouveau. Si votre bébé continue à pleurer, vous devez laisser passer quelques minutes avant de retourner le voir. Ainsi, progressivement, votre bébé apprendra à se consoler et à trouver le sommeil tout seul.
La American Academy of Pediatrics a une opinion favorable concernant cette méthode et recommande aux parents de ne pas aller voir bébé dès les premiers pleurs, mais au contraire de le laisser pleurer pendant quelques minutes afin qu'il essaie de se consoler tout seul. Cette association conseille aussi de ne pas prendre bébé dans les bras pour le faire dormir. « La mise en place de cette technique pour apprendre à dormir au bébé ne les traumatise pas et ne comporte pas de risque pour leur bien-être émotionnel à long terme » assure cette association, en se basant sur les résultats d'une étude australienne récente.
Comment fonctionne concrètement la méthode Ferber ?
La méthode Ferber, aussi appelée « 5-10-15 », suit un protocole précis et progressif. La première nuit, vous laissez pleurer bébé 3 minutes avant la première intervention, puis 5 minutes, et enfin 7 minutes pour les visites suivantes. Chaque soir, ces intervalles augmentent : la deuxième nuit commence par 5 minutes, puis 10, et 12. La troisième nuit débute par 10 minutes, puis 12 et 15.
Lors de ces visites, vous restez maximum 2 à 3 minutes dans la chambre pour rassurer votre bébé par la parole et quelques caresses, mais sans le prendre dans vos bras ni le nourrir. L'objectif est de lui montrer votre présence tout en l'encourageant à s'apaiser par lui-même. Selon les partisans de cette approche, la plupart des bébés s'adaptent entre 3 et 7 jours.

Est-ce que la méthode de la diminution progressive des pleurs est bonne pour le bébé ?
Il existe cependant des opinions opposées au fait de laisser pleurer bébé jusqu'à ce qu'il s'endorme, ou même de le laisser pleurer durant des intervalles de temps de plus en plus espacés, en considérant cela comme une thérapie de choc trop stressante pour le bébé et pour les parents. Ces points de vue s'appuient sur le fait que le sommeil possède une forte valeur relationnelle pour le bébé, car dormir signifie perdre le contrôle de la réalité et se séparer de manière temporaire de sa maman, figure de référence de bébé.
Le bébé doit se sentir protégé et accompagné pour se relaxer et se laisser gagner par le sommeil avec tranquillité et confiance. Si on laisse le bébé pleurer tout seul, il n'apprendra pas à s'endormir sans peur : il apprend simplement à se résigner à cette solitude, chose qui n'est pas souhaitable.
Beaucoup de parents qui essaient d'appliquer cette méthode et laissent pleurer bébé dans son lit jusqu'à ce qu'il s'endorme ont beaucoup de difficultés à résister aux pleurs de leur bébé sans rien faire. En effet, la réaction naturelle de tous les papas et de toutes les mamans et d'aller aider leur bébé lorsque celui-ci pleure.
Une étude menée par un groupe de neurobiologistes de l'Université d'Oxford a démontré que les pleurs de bébé activent les centres émotionnels d'un cerveau adulte en 100 millisecondes, indépendamment du sexe des adultes et du fait qu'ils aient ou non des enfants. Vouloir aider un bébé qui pleure fait partie de notre comportement instinctif, programmé dans votre cerveau tout au long de notre évolution. Laisser pleurer un bébé est difficile, un peu à contre nature, et beaucoup de parents qui veulent suivre les étapes de cette méthode n'arrivent pas jusqu'au bout. Les parents peuvent alors éprouver de la frustration et de la colère, et envoyer ainsi à leur bébé un message contradictoire et confus.
Les risques et effets secondaires à connaître
Les détracteurs de la méthode Ferber mettent en avant plusieurs préoccupations importantes. Laisser pleurer un bébé génère un stress intense qui déclenche la production de cortisol, l'hormone du stress. Des niveaux élevés et répétés de cette hormone peuvent potentiellement affecter le développement cérébral du nourrisson et perturber son système nerveux encore immature.
Selon la théorie de l'attachement développée par John Bowlby, un enfant a besoin d'être sécurisé par ses figures d'attachement pour s'épanouir pleinement. Laisser pleurer un bébé pourrait compromettre le développement d'un attachement sécure, avec des répercussions possibles sur son comportement et sa confiance en lui à long terme.
Par ailleurs, cette méthode peut créer un cercle vicieux : les parents stressés par les pleurs de leur enfant transmettent involontairement leur tension, ce qui augmente encore l'anxiété du bébé. Certains nourrissons développent également des troubles du sommeil persistants ou une peur du coucher après avoir vécu cette expérience.
Alternatives douces à la méthode Ferber
Heureusement, il existe de nombreuses approches plus respectueuses pour accompagner votre bébé vers l'autonomie du sommeil. La méthode « prendre et reposer » de Tracy Hogg consiste à prendre votre bébé dans les bras pour l'apaiser dès qu'il pleure, puis à le reposer délicatement une fois calmé. Cette approche respecte le besoin de sécurité de l'enfant tout en l'aidant à s'habituer progressivement à son lit.
La technique du "fading" propose une diminution très graduelle de votre aide à l'endormissement. Si vous bercez habituellement votre bébé 20 minutes, réduisez progressivement ce temps de quelques minutes chaque soir. Cette méthode douce permet à votre enfant de s'adapter en douceur sans stress ni pleurs.
La méthode de la chaise consiste à vous asseoir près du lit de votre bébé les premiers soirs, puis à éloigner progressivement votre siège jusqu'à sortir de la chambre. Votre présence rassurante accompagne votre enfant dans cette transition vers l'autonomie. Ces approches demandent plus de patience mais préservent la relation de confiance avec votre bébé.
Vos questions fréquentes concernant la méthode de diminution progressive des pleurs
1. À partir de quel âge peut-on appliquer la méthode Ferber ?
La méthode Ferber est généralement recommandée après 6 mois, lorsque le bébé n'a plus besoin de tétées nocturnes fréquentes et que ses cycles de sommeil sont plus matures. Avant cet âge, les besoins physiologiques et émotionnels du nourrisson rendent cette approche inadaptée.
2. Combien de temps faut-il pour voir des résultats ?
Selon les partisans de cette méthode, les premiers résultats apparaissent généralement entre 3 et 7 jours. Cependant, certains bébés peuvent avoir besoin de plus de temps, et d'autres ne s'adaptent jamais complètement à cette approche.
3. Que faire si mon bébé vomit en pleurant ?
Si votre bébé vomit pendant les pleurs, c'est un signe de stress extrême. Il est recommandé d'arrêter immédiatement la méthode, de nettoyer et réconforter votre enfant, puis d'envisager une approche plus douce.
4. Cette méthode convient-elle à tous les bébés ?
Non, la méthode Ferber ne convient pas aux bébés ayant des problèmes de santé, des troubles du sommeil diagnostiqués, ou des antécédents de traumatismes. Les enfants particulièrement sensibles ou anxieux peuvent également mal réagir à cette approche.
Conclusion
La méthode de diminution progressive des pleurs divise parents et professionnels. Si certaines études montrent son efficacité pour réduire les réveils nocturnes, les préoccupations concernant le stress généré et l'impact sur l'attachement méritent réflexion. Avant de vous lancer, évaluez votre capacité à supporter les pleurs de votre enfant et considérez les alternatives plus douces.


