La cryptorchidie, ou testicule non descendu, est une anomalie relativement fréquente chez les nouveau-nés, touchant environ 5 % des bébés garçons. Ce terme désigne une situation où un ou les deux testicules n’ont pas terminé leur descente naturelle dans le scrotum, la poche qui les contient. Bien que la condition soit généralement bénigne, elle nécessite une surveillance médicale et, dans certains cas, un traitement pour éviter d’éventuelles complications à long terme.
Comment se développe la cryptorchidie ?
Pendant la grossesse, les testicules se forment dans l’abdomen du fœtus entre la 4ᵉ et la 6ᵉ semaine de gestation. Vers la fin de la grossesse, ils descendent normalement à travers le canal inguinal pour rejoindre le scrotum. Cependant, chez certains bébés, ce processus peut rester inachevé. Le testicule peut ainsi rester bloqué dans l’abdomen ou dans le canal inguinal. Dans la majorité des cas, un seul testicule, souvent celui de droite, est concerné.
Causes possibles de la cryptorchidie
Les causes exactes de la cryptorchidie ne sont pas entièrement connues. Toutefois, plusieurs hypothèses existent :
• Une insuffisance hormonale qui perturbe le processus de descente.
• Un obstacle anatomique qui empêche le testicule de se déplacer correctement.
• Des anomalies du développement de l’appareil génital.
Les différents types de cryptorchidie
Il existe plusieurs situations :
1. Cryptorchidie véritable : le testicule est palpable mais ne peut pas être descendu manuellement.
2. Anorchie : absence totale de testicule dans le scrotum, le canal inguinal ou l’abdomen.
3. Testicule ectopique : le testicule est en dehors de son trajet naturel.
4. Testicules non descendus acquis : après une descente normale, les testicules remontent avec le temps.
5. Testicule ascenseur : le testicule peut être descendu manuellement, mais remonte spontanément.
Il est important de différencier la cryptorchidie du testicule rétractile, qui est un testicule normalement descendu mais qui remonte occasionnellement.
Traitement de la cryptorchidie
Dans environ 80 % des cas, le testicule descend spontanément au cours de la première année de vie. Au-delà de cette période, une intervention peut être nécessaire. Deux options principales existent :
1. Surveillance médicale : Le pédiatre contrôle régulièrement la position des testicules et peut prescrire une échographie pour évaluer leur localisation.
2. Orchidopexie (chirurgie) : Si le testicule n’est pas descendu à l’âge d’un an, une intervention chirurgicale est recommandée. Cette opération simple, réalisée en ambulatoire, consiste à repositionner le testicule dans le scrotum. Elle offre un taux de succès élevé avec des complications minimales. Les spécialistes s’accordent à dire que le traitement doit idéalement être effectué avant l’âge de 2 ans pour préserver la fonction testiculaire.
Le traitement hormonal est une autre alternative, utilisant des hormones gonadotrophines pour favoriser la descente. Toutefois, cette méthode est moins efficace et de moins en moins pratiquée en raison de son succès limité.
Quels sont les risques si la cryptorchidie n’est pas traitée ?
L’absence de traitement peut entraîner plusieurs complications à long terme :
• Infertilité : Les testicules nécessitent une température plus basse que celle de l’abdomen pour produire des spermatozoïdes. Un testicule non descendu peut ainsi nuire à la fertilité.
• Cancer du testicule : Le risque de développer une tumeur testiculaire est légèrement accru.
• Hernie inguinale ou torsion testiculaire : Une mauvaise position des testicules peut favoriser ces complications douloureuses.
Cryptorchidie et fertilité
Les testicules remplissent deux fonctions essentielles : la production d’hormones sexuelles et la formation de spermatozoïdes. Lorsqu’un seul testicule est touché, l’autre testicule assure généralement la fonction reproductrice. Si les deux testicules sont concernés, la fertilité dépendra du degré de maturation atteint.
La cryptorchidie est une condition fréquente mais généralement sans gravité lorsqu’elle est diagnostiquée et traitée rapidement. La surveillance médicale dès les premiers mois de vie est essentielle pour éviter des complications à long terme. L’orchidopexie reste le traitement de référence en cas de persistance du problème après la première année. Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à consulter votre pédiatre pour obtenir des conseils adaptés à votre enfant.