Transpiration excessive, pieds tournés vers l'intérieur, refus de mâcher... En tant que jeune maman, vous vous posez mille questions sur la santé et le développement de votre enfant. Ces interrogations sont non seulement normales, mais elles témoignent de votre attention aux besoins de votre petit. Notre pédiatre a sélectionné les 10 préoccupations les plus fréquentes des parents pour vous apporter des réponses claires et rassurantes. Découvrez des conseils pratiques et professionnels qui vous aideront à mieux comprendre certains comportements de votre bébé et à savoir quand consulter.
La transpiration excessive chez bébé : faut-il s'inquiéter ?
Question d'une maman :
Mon fils de 6 mois transpire énormément depuis sa naissance, particulièrement des pieds. Ces derniers temps, il transpire de tout le corps, avec le dos et le cou trempés de sueur, même sans cheveux. La nuit, je le retrouve avec le corps et les draps mouillés, alors qu'il dort seulement avec une couverture normale et que nous éteignons le chauffage. Même en journée, quand il mange ou qu'il est dans son transat, je remarque qu'il transpire alors que la température de la pièce semble normale. On m'a dit que c'était peut-être un signe de faiblesse ou d'anémie, ce qui m'inquiète beaucoup.
Réponse du Pédiatre :
Rassurez-vous, la transpiration abondante chez les nourrissons est rarement liée à une faiblesse ou à une anémie. Dans la grande majorité des cas, il s'agit d'une variante tout à fait normale.
Certains bébés ont tout simplement une régulation thermique plus sensible et ressentent plus facilement la chaleur que d'autres enfants. Le système nerveux des nourrissons est encore immature, ce qui explique que leur production de sueur soit parfois plus importante que nécessaire. La température qui vous semble confortable peut être trop élevée pour votre fils, et les vêtements que vous lui mettez peuvent également contribuer à cette sensation de chaleur.
Il existe cependant un phénomène appelé hyperhidrose, une transpiration excessive qui relève normalement de la compétence d'un dermatologue. Toutefois, à l'âge de votre bébé, il semble prématuré de penser à une pathologie. Il est beaucoup plus probable qu'il s'agisse simplement d'une caractéristique propre à votre enfant.
Le point essentiel à surveiller : assurez-vous de bien compenser les liquides perdus par la transpiration. Que vous allaitiez ou donniez du lait de croissance, l'hydratation reste primordiale. N'hésitez pas à proposer régulièrement le sein ou le biberon, surtout par temps chaud ou après des épisodes de transpiration importante.

Mon enfant n'obéit pas : comment gérer son comportement à 19 mois ?
Question d'une maman :
Nous avons un petit garçon de 19 mois que nous adorons, mais qui ne tient pas en place. Il n'obéit pas, même à des choses simples comme ne pas toucher le téléviseur ou nous tenir la main dans la rue. On lui dit que ce n'est pas bien, mais il continue et fait un scandale dès qu'il est contrarié. Le plus inquiétant, c'est que ses bêtises peuvent le mettre en danger. Nous ne savons plus s'il faut le gronder ou le punir. Nous nous sentons perdus...
Réponse du Pédiatre :
À dix-neuf mois, un enfant comprend parfaitement les interdictions, même s'il ne les respecte pas systématiquement. Cette phase fait partie intégrante de son développement et de l'affirmation de sa personnalité. Votre fils teste les limites, explore son environnement et cherche à comprendre jusqu'où il peut aller.
Il est évident que certains comportements dangereux nécessitent une réaction ferme de votre part. Les accidents dans la rue, notamment quand l'enfant échappe à la vigilance des parents, figurent parmi les plus fréquents. Si votre fils a tendance à s'échapper régulièrement, l'utilisation temporaire d'un harnais de sécurité peut être une solution pour éviter qu'il ne se précipite sur la chaussée.
À la maison, la meilleure stratégie consiste à sécuriser l'environnement en protégeant tout ce qui représente un danger : le lecteur vidéo, le téléviseur, les prises électriques, les produits ménagers. Votre enfant n'est pas différent des autres. À cette étape de la vie, la curiosité est sans limite et les enfants testent absolument tout.
Il vous appartient, en tant que parents, de poser un cadre clair : grondez-le quand il fait une bêtise et montrez votre mécontentement si la situation l'exige. L'enfant doit progressivement assimiler la raison de ces interdictions et comprendre les conséquences potentielles de ses actions. Établissez des zones où il peut s'exprimer librement (sa chambre par exemple) et d'autres soumises à des règles de cohabitation, valables pour tous les membres de la famille.
L'énurésie nocturne : quand l'enfant recommence à faire pipi au lit
Question d'une maman :
Alexandre, 5 ans, a été propre dès l'âge de 2 ans, jour et nuit. Mais au bout d'un an environ, il a recommencé à faire pipi au lit la nuit et cela continue. Son pédiatre m'a recommandé de ne plus lui donner à boire après 20h et de ne pas le réveiller pendant la nuit pour aller aux toilettes. Malheureusement, cela ne fonctionne pas.
Réponse du Pédiatre :
Le fait de ne pas contrôler la miction nocturne s'appelle l'énurésie. On considère que ce phénomène nécessite une attention particulière au-delà de 5 ans et lorsqu'il survient plus d'une fois par mois.
L'énurésie peut être primaire (l'enfant n'a jamais été propre la nuit) ou secondaire, comme dans le cas d'Alexandre qui avait acquis la propreté avant de la perdre. Elle peut également être organique (anomalie anatomique des voies urinaires) ou fonctionnelle (aucun problème physique identifiable).
Dans un premier temps, il est recommandé de réaliser une analyse d'urine. Bien que l'énurésie organique soit très rare (environ 3% des cas), cette hypothèse doit être écartée. Si l'analyse confirme une énurésie fonctionnelle, et surtout secondaire comme pour votre fils, l'objectif sera de trouver la cause de cette rechute. Cela peut s'avérer difficile et parfois la cause reste inconnue.
Il faut également déterminer s'il s'agit d'une énurésie simple (sans autre symptôme) ou si elle s'accompagne d'autres signes comme un besoin fréquent d'uriner pendant la journée ou une difficulté à se retenir.
Les recommandations pratiques :
- Ne mettez pas de couche la nuit, mais protégez le matelas avec des draps spéciaux
- Ne culpabilisez jamais l'enfant et félicitez-le lors des "matins secs"
- Limitez les liquides à partir de 18h, tout en augmentant l'apport hydrique en journée
- Encouragez-le à ne pas uriner dès la première stimulation pendant la journée
- Ne le réveillez la nuit que s'il est parfaitement conscient qu'il va aux toilettes
Il existe également des traitements médicamenteux administrés sur de courtes périodes qui peuvent réduire la production d'urine nocturne. Toutes ces approches doivent être mises en place en collaboration étroite avec le pédiatre, qui adaptera la méthode en fonction de la situation spécifique de votre enfant.
Les pieds tournés vers l'intérieur : une démarche à surveiller ?
Question d'une maman :
Ma fille de 18 mois marche depuis l'âge de 1 an, mais je constate qu'elle a de plus en plus les pieds tournés vers l'intérieur. J'ai lu que certains enfants commençaient à marcher ainsi, mais que la situation se rétablissait avec le temps. Dans son cas, c'est l'inverse qui se passe et la distorsion s'accentue. J'ai aussi remarqué qu'elle ne plie pas suffisamment les genoux lorsqu'elle court, ce qui provoque des chutes car ses pieds se croisent.
Réponse du Pédiatre :
Il est très fréquent que les enfants orientent les pieds vers l'intérieur (ou parfois vers l'extérieur, mais l'intérieur est plus courant) lorsqu'ils commencent à marcher. Ce phénomène n'est généralement pas grave et les chirurgiens orthopédiques accordent environ un an aux enfants, à partir du début de la marche, avant de considérer qu'il pourrait s'agir d'un problème pathologique.
L'une des causes les plus fréquentes est un certain degré de rotation interne du tibia, plus prononcé chez certains enfants que chez d'autres. L'angle d'antéversion fémorale (l'inclinaison du col du fémur par rapport à l'axe de l'os) peut également contribuer à cette déviation.
L'expérience montre que la plupart de ces troubles ont une origine posturale. Il s'agit souvent d'enfants qui s'assoient au sol d'une manière particulière : ils se mettent d'abord à genoux puis posent leurs fesses sur leurs talons, orientant ainsi leurs pieds vers l'intérieur de façon répétée.
Si vous reconnaissez cette position chez votre fille, corrigez-la systématiquement pour éviter que ce trouble ne persiste. Encouragez-la à s'asseoir en tailleur ou jambes tendues plutôt qu'avec les pieds repliés sous les fesses. Cette simple correction posturale peut faire une grande différence dans l'évolution de sa démarche.
La constipation chez le bébé allaité : solutions naturelles
Question d'une maman :
Mon bébé de deux mois est très constipé. Je l'allaite exclusivement, mais depuis environ 15 jours, ses selles sont presque comme des petites billes et il pleure beaucoup tellement il a mal.
Réponse du Pédiatre :
L'alimentation influe considérablement sur le transit intestinal. Pour un enfant plus âgé ou un adulte constipé, la première mesure consiste à éliminer les aliments astringents (riz, bananes mûres, aliments secs et pauvres en fibres) et à privilégier un régime riche en fibres (légumes, fruits), tout en augmentant la consommation d'eau.
Évidemment, ces ajustements ne sont pas possibles avec un nourrisson exclusivement nourri au lait maternel. Cependant, avant de recourir aux médicaments, lavements ou suppositoires, il existe une solution naturelle et efficace : de nombreuses substances passant dans le lait maternel, vous pouvez, en tant que maman, adopter vous-même un régime laxatif.
Privilégiez dans votre alimentation les légumes verts, les fruits riches en fibres (pruneaux, kiwis, poires), les légumineuses et les céréales complètes. Buvez également beaucoup d'eau tout au long de la journée, au moins 2 litres. Ces modifications de votre régime alimentaire se répercuteront dans votre lait et pourront aider à améliorer le transit intestinal de votre bébé de façon naturelle et sans risque.
Vos questions fréquentes concernant les petits tracas du quotidien avec bébé
1. Comment soulager les douleurs dentaires de mon bébé de 4 mois et demi ?
Il est habituel de proposer à votre bébé un objet propre qu'il peut mordre sans danger. Vous pouvez également lui donner un anneau de dentition refroidi au réfrigérateur (mais jamais congelé). Le froid et le fait de mordre constituent d'excellents analgésiques naturels pendant la poussée dentaire, qui provoque souvent des douleurs. Vérifiez toutefois que la douleur n'a pas d'autres causes qui nécessiteraient un traitement complémentaire ou une consultation.
2. Mon enfant de 30 mois refuse de mâcher et ne mange que des aliments mixés, est-ce normal ?
Non, à 30 mois, votre enfant devrait être capable de mâcher. Il est très probable qu'il mâche d'autres choses qui ne sont pas de la nourriture. Ce phénomène, parfois appelé avec humour "syndrome du blender", peut avoir des conséquences désagréables : faible développement des muscles de la mâchoire et fragilisation des dents. Une astuce efficace consiste à chronométrer le temps de mixage et à le réduire progressivement de 4 à 5 secondes chaque jour, jusqu'à simplement couper les aliments en petits morceaux. L'enfant s'adaptera ainsi graduellement. L'autre méthode, plus radicale, consiste à lui proposer uniquement de la nourriture en petits morceaux. S'il a faim, il mangera. Les enfants ne se laissent pas mourir de faim.
3. Ma fille de 22 mois se réveille entre 4h et 6h du matin et reste éveillée deux heures, que faire ?
Comme le disait un expert du sommeil : "Les troubles du sommeil ne sont problématiques que parce qu'ils affectent le repos bien mérité des parents." Les enfants sont très routiniers dans leurs horaires de repas et de sommeil. Le fait d'avoir modifié le rythme de votre fille (sieste avancée, réveil anticipé) a probablement accentué ces réveils nocturnes. Avant de parler de véritable trouble du sommeil, régularisez les horaires : petit-déjeuner à 9h, déjeuner à 13h puis sieste aussi longue que l'enfant le souhaite, dîner vers 20h30-21h maximum, puis coucher. Même si elle ne pleure pas lors de ses réveils, ne lui accordez pas d'attention particulière. À 20 mois, un enfant comprend très bien : expliquez-lui calmement que si elle chante, elle doit le faire à voix basse pour ne pas réveiller les autres enfants qui dorment.
4. Mon bébé de 8 mois ne s'endort qu'au sein et se réveille très souvent, comment changer cette habitude ?
Un enfant adopte les habitudes qu'on lui inculque. Si vous souhaitez qu'elle dorme dans son berceau, il faut l'y mettre, même si la transition demande quelques efforts. Son sommeil léger est peut-être justement dû au fait qu'elle n'est pas à l'aise dans le lit des parents, qui bougent naturellement pendant leur sommeil. À 8 mois, les enfants font généralement entre 4 et 5 repas par jour, ce qui signifie qu'elle devrait pouvoir dormir plusieurs heures d'affilée si elle est bien rassasiée.
5. Comment empêcher mon fils de 4 ans de sucer son pouce alors que ses dents sont très en avant ?
L'expérience montre qu'un enfant ne cesse de sucer son pouce que lorsqu'il est lui-même convaincu qu'il doit arrêter, malgré les injonctions familiales ou les remarques des camarades. À ce moment-là seulement, les substances au goût désagréable peuvent être efficaces, non pas comme punition mais comme rappel de sa propre décision. Le mauvais goût lui rappellera simplement qu'il a décidé d'arrêter. Pour une pratique nocturne, le dentiste peut fournir un petit appareil buccal qui empêche physiquement l'enfant de sucer son doigt, ce qui permet surtout d'éviter que la malocclusion dentaire ne s'aggrave.


