Comment gérer les comportements difficiles des jeunes enfants ? Apprenez à fixer des limites, à organiser un environnement sécurisé et à favoriser les comportements positifs pour accompagner l’enfant dans sa découverte du monde tout en prévenant les situations de danger et les crises de frustration.
Dès la première année et demie de sa vie, l'enfant commence à se séparer un peu de ses parents et veut faire des choses par lui-même. En explorant son environnement, il se teste lui-même et teste les personnes qui s'occupent de lui pour voir jusqu'où il peut aller. C'est le moment de fixer des limites.
Les comportements qui alertent souvent les parents sont les suivants :
- L'enfant se met en danger.
- Il a un comportement agressif.
- Il casse ou abîme les objets.
- Il se comporte mal en public.
- Il ne laisse pas de place aux autres.
- Il ne coopère pas.
Voyons comment y faire face, point par point.
Quand l’enfant prend des risques ou se met en danger : comment réagir ?
Il s'enfuit de la maison ou s'échappe de l'aire de jeux
À cet âge, l'enfant doit être surveillé en permanence. Pour éviter qu'il ait un accident, qu'il tombe dans une fontaine ou même dans un cours d'eau (oui, avec les petits, tout est possible...), la porte d'entrée doit toujours être fermée à clé. Vous ne pouvez laisser votre enfant jouer dans une aire de jeux que si celle-ci est fermée et sûre, sans zone dangereuse, et dans tous les cas, toujours sous surveillance.
Il s'enfuit lorsque vous sortez vous promener
Avant de quitter la maison, rappelez-lui toujours de rester sur le trottoir et d'attendre votre main lorsqu'il doit traverser la rue. S'il n'obéit pas, prenez-le dans vos bras et dites-lui fermement mais gentiment qu'il ne peut pas s'enfuir et qu'il doit respecter les règles. S'il essaie à plusieurs reprises de s'enfuir, tenez-lui la main tout au long de la promenade.
Il joue avec des fils électriques, des robinets de gaz ou des allumettes
Ces situations doivent être évitées en appliquant un dispositif de sécurité sur les prises électriques, en cachant les fils qui pendent, en vérifiant que la cuisinière à gaz est conforme à la réglementation et équipée de soupapes de sécurité antifuite, et en ne laissant pas d'allumettes à portée de main.
Dites clairement et sérieusement à votre enfant de ne pas toucher aux prises électriques et retirez-le immédiatement s'il continue à le faire.
Si votre enfant a tendance à se mettre en danger, il vaut mieux avoir toujours à portée de mains les numéros des urgences pédiatriques !
Comment gérer un comportement agressif chez les tout-petits
Il frappe et mord ses petits camarades
Vous devez intervenir dès qu'ils se frappent et se poussent, pour les séparer. Veillez à ce qu'ils aillent dans deux endroits différents, en donnant une pause aux deux enfants, mais sans accuser l'un ou l'autre. Il faut apprendre à l'enfant qui est l'objet de l'agression à s'éloigner des situations qui pourraient le blesser.
Il prend les jouets des autres enfants ou ne leur prêter pas les siens
Jusqu'à l'âge de trois ou quatre ans, il est très difficile pour un enfant de céder volontairement un jouet à un camarade de jeu. Cependant, il est bon de commencer à lui apprendre que celui qui est prêt à donner aura plus de chances de recevoir quelque chose en retour de la part des autres.
Pour éviter les bagarres fréquentes entre bambins pour la possession d'un jouet, lorsqu'il va au parc ou en promenade, veillez à ce qu'il n'emmène qu'un seul jouet avec lui. Félicitez-le s'il prête son jouet et encouragez-le à agir de la sorte.
Si votre enfant arrache un jouet des mains d'un autre enfant, reprenez-le immédiatement et donnez-le à son propriétaire légitime. Ne laissez pas prédominer l'agressivité du plus fort ou la ruse de celui qui veut garder l'objet à tout prix : apprenez-leur à rendre l'objet lorsque son propriétaire le réclame et à prêter leurs jouets aux autres enfants..
Il frappe son petit frère (ou sa petite soeur)
Empêchez-le, même physiquement, de faire du mal à son petit frère ou sa petite soeur. En même temps, montrez-lui de l'affection et de la compréhension.
Il embête les animaux domestiques
Faites comprendre à l'enfant que les animaux aussi ont mal et sont tristes lorsqu'on les frappe. Si l'enfant continue à se comporter de la même manière, éloignez-le de l'animal. Pour le responsabiliser, demandez-lui d'aider à nourrir le chien ou le chat.
Il casse tout ? Astuces pour canaliser son énergie
Il touche ce qui ne doit pas être touché
Les enfants sont naturellement curieux lorsqu'ils essaient de toucher des objets tels que la télévision, des plantes ou une figure sur un meuble. Il est donc important de retirer tous les objets dangereux ou délicats qui sont à leur portée, et de les placer en hauteur, afin d'éviter les "non" continuels.
S'il y a des choses qui ne peuvent pas être déplacées, intervenez immédiatement avec une opposition claire dès qu'il commence à y toucher. S'il désobéit, déplacez-le physiquement. Si l'enfant est très jeune et ne parle pas encore, il est utile de détourner son intérêt vers un objet similaire, mais moins fragile ou dangereux.
Aidez votre enfant à explorer l'environnement sous votre contrôle en lui apprenant que dans certaines situations, il est nécessaire de demander la permission. Par exemple, invitez votre enfant à vous demander la permission avant de grignoter un petit en-cas et félicitez-le chaque fois qu'il se comporte comme vous le lui avez demandé.
Il casse ou endommage un objet
Briser et démonter tout ce qui leur tombe sous la main est un instinct naturel chez les enfants jusqu'à l'âge de trois ou quatre ans : c'est ainsi qu'ils apprennent. C'est pourquoi il est important de prévenir de telles situations en créant un environnement adapté aux enfants.
Si l'enfant a cassé un jouet ou un objet, ne lui en donnez pas un nouveau tout de suite ; au contraire, faites-lui comprendre que le fait de casser l'objet signifie qu'il ne l'a plus. En lançant ou en jetant un objet, l'enfant fait l'expérience d'une variété de stimuli différents : le lancer, les sensations tactiles, l'effet sonore et les réactions des autres.
L'objet lui-même n'est pas important. Si, par exemple, il vient d'apprendre à taper dans un ballon, il peut taper dans tous les jouets qui se trouvent près de lui. Il s'agit d'une étape naturelle du développement. Ce n'est qu'à l'âge de trois ou quatre ans qu'il apprendra à utiliser les jouets dans un but précis.
Il fait des gribouillages sur les murs
Il est important de fixer des limites dès le départ. Essayez de les dissuader en leur disant qu'il est difficile de nettoyer les murs par la suite. Mettez à sa disposition un tableau noir ou de grandes feuilles de papier accrochées au mur où il pourra peindre.
Toutefois, si votre enfant ne respecte pas les règles, confisquez le matériel de dessin comme les marqueurs, les crayons de couleur et les crayons à papier. En revanche, accordez de l'importance à ses dessins sur papier, sachant que plus l'enfant est petit, plus les feuilles de papier doivent être grandes.
Il prend les choses sans demander
Avant l'âge de quatre ou cinq ans, l'enfant ne comprend pas la différence entre le mien et le tien, et considère qu'il peut tout prendre. S'il s'approprie quelque chose, chez un ami ou dans un magasin, il faut qu'il rende l'objet à son propriétaire et, si l'objet a été cassé ou la nourriture consommée, il faut trouver un moyen de compenser en impliquant l'enfant.
Obtenir de l'enfant qu'il rende l'objet ou qu'il dédommage son propriétaire légitime, qu'il s'agisse d'un camarade ou d'un commerçant, permet souvent d'éviter des problèmes ultérieurs. Sans accuser l'enfant d'être un voleur ou un grossier personnage, faites-lui comprendre qu'avant de prendre quelque chose à quelqu'un, il faut toujours demander.
Apprenez-lui également à dire merci. Pour cela, il est essentiel de donner le bon exemple.
Comportement en public : éviter les scènes et garder le contrôle
Il touche à tout dans les magasins
Essayez de définir les règles avant d'entrer dans le magasin, en disant à votre enfant qu'il ne peut toucher à rien sans votre permission. Impliquez-le en lui confiant des tâches, comme prendre un paquet dans l'étagère ou tenir la liste des courses dans ses mains. S'il est assis dans le chariot, passez-lui les articles que vous achetez et expliquez-lui de quoi il s'agit. Félicitez-le toujours lorsqu'il vous aide.
Il fait une scène
Si l'enfant pleure et donne des coups de pied pour obtenir un bonbon, une glace ou un jouet, demandez-vous si vous êtes assez forte pour dire non et maintenir votre refus jusqu'au bout. Si vous pensez que vous céderez tôt ou tard, dites oui tout de suite.
Sinon, allez jusqu'au bout de votre refus. Si le lieu ne le permet pas, prenez l'enfant dans vos bras et partez.
Il ne veut pas aller chez le médecin
Essayez d'organiser la visite à un moment où votre enfant ne doit pas dormir. Prévoyez un doudou et un jouet pour la salle d'attente ou pour certains moments dans le cabinet médical. À la maison, vous pouvez le préparer en imitant une visite chez le médecin, en lui faisant ouvrir la bouche, en lui disant de respirer profondément et en l'allongeant sur le canapé. Évitez de chatouiller le ventre de votre bébé, cela l'empêchera de laisser le médecin explorer correctement son ventre par la suite.
Si votre enfant a plus de deux ans, essayez d'associer une visite chez le pédiatre à un événement agréable : par exemple, une visite aux grands-parents ou une promenade dans le parc. À d'autres moments, si vous passez devant le cabinet du pédiatre, entrez simplement pour dire bonjour à l'infirmière ou à un autre enfant dans la salle d'attente.
Quand l’enfant veut toute l’attention : l’aider à partager l’espace
Votre enfant requiert une attention constante
L'enfant ne vous laisse pas tranquille un instant et a le sentiment constant qu'il doit conquérir votre attention. Dans ce cas, il est important de lui consacrer ne serait-ce que dix minutes, mais exclusivement pour lui, en coupant le téléphone et la télévision, et en lui indiquant clairement la séquence des tâches que vous allez effectuer : "Maintenant, nous allons au supermarché, nous rentrons à la maison, nous rangeons les courses et ensuite toi et moi sommes seuls avec une nouvelle histoire pendant un quart d'heure", "Maintenant, je vais te lire une histoire, ensuite je prends une douche et enfin nous jouerons encore un peu ensemble avant d'aller dormir". De la même manière, vous devez annoncer la séparation : "Jouons encore dix minutes, puis je vais faire la cuisine". Si elles sont expliquées et respectées de manière cohérente, les limites sont un gage de sécurité.
Il vous interrompt pendant que vous êtes au téléphone
Préparez quelques jouets à côté du téléphone, afin qu'il puisse s'occuper pendant que vous parlez. S'il proteste et vous interrompt, repoussez-le gentiment en lui expliquant que vous êtes désolée, mais que vous devez poursuivre l'appel. Vous pourrez alors lui parler seul à seul. Dans tous les cas, essayez de réserver les appels longs pour les moments où votre enfant est endormi.
Comment favoriser la coopération chez les petits
Il ne veut pas être habillé ou changé
Les enfants ont souvent l'impression d'être traités comme des paquets, déplacés d'un endroit à l'autre. Expliquez le programme de la journée avec la séquence des événements et essayez d'impliquer l'enfant en lui expliquant ce qui se passe.
Cependant, s'il ne veut pas s'habiller et que vous devez sortir, n'entrez pas dans un bras de fer interminable. Passez rapidement à l'action, sans sourire ni rire, pour éviter qu'il ne considère la situation comme un jeu amusant. Chaque fois qu'il collabore, félicitez-le en soulignant les avantages de sa disponibilité.
Il s'exprime en criant, en pleurnichant ou en grognant
Évitez de vous précipiter vers lui et de le contenter sans lui apprendre le mot que la situation exige. Le mieux est de lui proposer une alternative. Avec un verre d'eau et un verre de jus de fruit dans la main, demandez-lui : "Veux-tu l'eau ou le jus de fruit ? De cette façon, vous le motivez à apprendre de nouveaux mots pour obtenir ce qu'il veut et à exprimer ses souhaits sans crier ni pleurer.
Il raconte des mensonges
Il est nécessaire de faire la distinction entre les mensonges et les inventions fantastiques. Jusqu'à un certain âge (environ quatre ou cinq ans), l'enfant ne distingue pas encore tout à fait la réalité de l'imaginaire.
Prévenir les comportements difficiles : conseils pratiques
Jusqu'à l'âge de trois ans, les principes suffisent à inciter l'enfant à se comporter de la manière souhaitée, et ils doivent être appliqués de manière cohérente. Dans la relation avec les enfants, la loi de cause à effet, selon laquelle les adultes imposent une règle et l'enfant obéit, ne fonctionne pas toujours.
Tant les parents que l'enfant ont un caractère, une personnalité et un bagage d'expériences qui font que chaque personne a une façon unique d'aborder la vie et les relations avec les autres. C'est pourquoi il est non seulement impossible, mais aussi contre-productif, de se comporter de la même manière avec les enfants : chaque enfant établit une relation unique avec ses parents, qui touche aux cordes les plus intimes de sa façon d'être.
Toutefois, il existe quelques lignes directrices générales auxquelles il convient de se référer pour traiter les problèmes de comportement les plus courants et éviter les conflits. Résumons-les une à une.
Organiser l'environnement dans lequel vit l'enfant
Il est important d'organiser l'environnement de manière adaptée à l'enfant. En d'autres termes, mettez hors de portée de l'enfant les objets précieux ou dangereux qu'il ne peut pas toucher, tels que les figurines sur les meubles, les verres ou les appareils électroniques. Installez une rampe dans les escaliers, sur la terrasse ou dans le jardin pour délimiter les zones dangereuses et fermez à clé les pièces que vous jugez inadaptées à votre enfant.
Détourner son attention vers un comportement acceptable
L'objectif est de détourner l'enfant de ce qui l'intéresse en lui proposant une alternative tout aussi attrayante. Vous pouvez également procéder de manière préventive, par exemple lorsque vous devez passer un appel téléphonique ou attendre un rendez-vous chez le médecin.
Ignorer les comportements inadéquats
Cette approche est particulièrement utile pour mettre fin à un comportement inacceptable, mais non dangereux. Par exemple, lorsque l'enfant est en colère ou tente de vous interrompre pendant que vous effectuez une activité. En d'autres termes, il s'agit de faire comprendre à l'enfant que ce type de communication n'aboutira à rien.
Intervenez de manière ferme, mais douce, en montrant votre désaccord
Il suffit de s'approcher de l'enfant, d'établir un contact visuel, de le regarder avec fermeté et de lui donner des enseignements brefs mais efficaces, tels que : "Non ! Je n'aime pas que tu te comportes comme ça. Ça suffit !"
Emmenez l'enfant dans un autre lieu ou changez-le de place
Dans la mesure du possible, il est conseillé d'emmener l'enfant dans un autre lieu, en lui tenant la main. Cependant, il est parfois nécessaire de prendre l'enfant dans ses bras, même contre son gré.
Prenez des mesures logiques comme conséquence directe d'un comportement inadéquat
L'enfant apprend que l'utilisation inappropriée d'un objet ou un comportement inapproprié a des conséquences. Par exemple, le retrait d'un jouet ou d'un feutre mal utilisé, ou le retrait du jouet s'il blesse un autre enfant. Il ne s'agit pas d'une punition, mais d'une conséquence directe, qui permet à l'enfant de devenir responsable de ses propres décisions.
Mettez en valeur ses comportements positifs
Les parents insistent souvent davantage sur les mauvais comportements que sur les bons. Au contraire, il est important d'exprimer fréquemment son appréciation, avec des phrases telles que : "Je suis content de la façon dont tu as rangé tes jouets", "J'ai aimé la façon dont tu t'es comporté avec ton frère aujourd'hui". Les enfants ont besoin de ces renforcements pour accroître leur estime de soi et se convaincre qu'ils peuvent réussir.
Il est nécessaire de féliciter votre enfant pour avoir simplement essayé, par exemple en essayant de faire ses besoins dans le pot ou en mettant ses chaussures tout seul. Les experts en psychologie de l'enfant appellent cette technique le "renforcement positif" et recommandent de souligner les bons comportements au moins quatre fois plus souvent que vous ne grondez votre enfant.
Lorsque vous appliquez la technique du renforcement positif, n'oubliez pas d'éviter les récompenses telles que les bonbons, les friandises ou les petits cadeaux, qui deviendraient rapidement une arme de chantage entre les mains de l'enfant.
Dans tous les cas, les incitations doivent être utilisées avec prudence, afin de ne pas donner à l'enfant l'idée que chaque action positive est accompagnée d'un prix ou d'un cadeau matériel.
Points clés pour bien gérer les comportements compliqués
- Structurez l'environnement de manière à ce qu'il soit adapté à l'enfant.
- Désapprouvez les comportements inacceptables, en gardant toujours à l'esprit que c'est le comportement, et non l'enfant, qui est désapprouvé.
- Félicitez toujours les comportements positifs.
- Détournez l'intérêt de l'enfant vers des activités autorisées.
- Dans les situations dangereuses ou critiques, déplacez physiquement l'enfant.
- Ne pas accepter le silence, la colère et les pleurnicheries ; au contraire, exiger de l'enfant qu'il s'exprime et qu'il respecte les autres.
