Contraception post-accouchement : le guide complet pour les mamans qui allaitent

Femme qui va prendre un médicament

Après l'accouchement, reprendre une vie intime soulève la question essentielle de la contraception. Si l'allaitement peut retarder le retour de la fertilité, il ne constitue pas une méthode contraceptive fiable à long terme. Il est donc crucial de choisir un moyen de contraception adapté, en tenant compte des contre-indications hormonales, de l'allaitement et des changements corporels post-partum. Découvrez les méthodes contraceptives les plus sûres et compatibles avec l'allaitement pour éviter une grossesse rapprochée.

 

Contraception et allaitement : quelles précautions prendre ?

Après l'accouchement, le corps subit des transformations importantes qui durent plusieurs mois. L'utérus met environ 6 semaines à retrouver sa taille normale, et le cycle menstruel peut rester irrégulier pendant des mois, particulièrement si vous allaitez. Cette période de récupération nécessite une attention particulière dans le choix contraceptif.

Les hormones œstrogènes, présentes dans certaines contraceptions, peuvent influencer négativement la lactation en réduisant la production de lait maternel. Il est donc crucial de privilégier des méthodes contraceptives qui préservent votre capacité d'allaitement tout en offrant une protection efficace contre une nouvelle grossesse.

Les professionnels de santé recommandent de discuter de contraception dès la fin de votre grossesse ou au plus tard lors de votre séjour à la maternité. Cette anticipation permet de choisir sereinement la méthode la mieux adaptée à votre situation personnelle et à vos projets d'allaitement.

 

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Les méthodes contraceptives compatibles avec l'allaitement

La pilule progestative : l'alliée des mamans qui allaitent

Les pilules contraceptives classiques contiennent des œstrogènes et de la progestérone. Or, les œstrogènes peuvent réduire significativement la production de lait maternel. C'est pourquoi seule la pilule progestative, aussi appelée "minipilule", est recommandée pendant l'allaitement. Elle est à prendre quotidiennement, sans interruption, et offre une efficacité supérieure à 99 % lorsqu'elle est correctement suivie.

Cette pilule peut être débutée dès 3 semaines après l'accouchement. Son principal avantage est qu'elle peut même avoir un effet stimulant sur la lactation chez certaines femmes. Cependant, elle nécessite une prise rigoureuse à heure fixe pour maintenir son efficacité optimale.

Le stérilet (DIU) : une solution durable et sans contraintes

Le dispositif intra-utérin (DIU) représente une option fiable et de longue durée particulièrement appréciée des jeunes mamans. Il en existe deux types principaux :

Le stérilet en cuivre, qui agit sans hormones grâce à l'effet spermicide du cuivre et n'impacte absolument pas l'allaitement. Sa durée d'efficacité peut atteindre 10 ans.

Le stérilet hormonal, qui libère une faible dose de progestatif localement et est parfaitement compatible avec l'allaitement. Il offre une protection de 5 ans et peut réduire l'intensité des règles.

Il est recommandé d'attendre que l'utérus ait retrouvé sa taille normale avant d'insérer un stérilet, soit environ 6 semaines après l'accouchement. Cette attente optimise les chances de pose réussie et réduit les risques de complications.

L'implant contraceptif : 3 ans de tranquillité

L'implant contraceptif est une petite tige flexible de 4 cm insérée sous la peau du bras lors d'une intervention simple sous anesthésie locale. Il libère en continu un progestatif (étonogestrel) parfaitement compatible avec l'allaitement et offre une protection contraceptive de trois ans. Son efficacité avoisine les 100 %, ce qui en fait une option exceptionnellement fiable pour les jeunes mamans.

L'avantage majeur de l'implant pour les femmes allaitantes est qu'il reste efficace quel que soit le moment du sevrage. Cependant, il peut occasionner des saignements irréguliers les premiers mois, un effet secondaire généralement temporaire.

Le préservatif : simplicité et protection immédiate

Le préservatif masculin ou féminin constitue une solution contraceptive immédiate, sans aucun impact sur l'allaitement. Avec une efficacité de 97 % lorsqu'il est utilisé correctement, il présente l'avantage supplémentaire de protéger contre les infections sexuellement transmissibles.

En cas de sécheresse vaginale post-partum, phénomène très fréquent après l'accouchement et accentué par l'allaitement, il est vivement recommandé d'utiliser un lubrifiant à base d'eau pour améliorer le confort et réduire les risques de déchirure du préservatif.

Le diaphragme et la cape cervicale : des options personnalisées

Ces méthodes de contraception mécaniques, moins courantes mais efficaces, nécessitent une consultation spécialisée chez le gynécologue pour s'assurer qu'elles sont parfaitement adaptées à votre morphologie post-accouchement. Les modifications corporelles liées à la grossesse et à l'accouchement peuvent nécessiter un changement de taille par rapport à ce qui était utilisé avant la grossesse.

Elles doivent impérativement être associées à un spermicide pour garantir une efficacité optimale, atteignant alors 94 % d'efficacité en utilisation parfaite.

 

Les méthodes contraceptives déconseillées pendant l'allaitement

Certaines méthodes contraceptives sont formellement déconseillées ou présentent des risques lors de l'allaitement :

Les pilules combinées (œstroprogestatives) : Elles peuvent réduire considérablement la production de lait maternel et compromettre la réussite de votre allaitement. L'Organisation Mondiale de la Santé recommande de les éviter pendant au moins 6 mois après l'accouchement chez les femmes allaitantes.

Le patch contraceptif et l'anneau vaginal œstroprogestatif : Leur diffusion hormonale continue d'œstrogènes peut affecter significativement la lactation, avec des risques de diminution du volume lactique pouvant aller jusqu'à l'arrêt de la production de lait.

Les injections de progestatifs : Bien qu'efficaces, elles peuvent entraîner des effets secondaires importants comme des règles irrégulières, une prise de poids significative, ou une dépression de l'humeur. Leur utilisation est généralement réservée aux cas où aucune autre méthode n'est envisageable.

 

La méthode MAMA : comprendre la contraception naturelle par l'allaitement

La Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée (MAMA) mérite une attention particulière. Cette méthode naturelle peut offrir une efficacité contraceptive de 98 % sous certaines conditions strictes :

Pour que la MAMA soit efficace, trois conditions doivent être simultanément respectées : l'allaitement doit être exclusif (aucun complément, même d'eau), pratiqué à la demande avec maximum 4 heures d'intervalle le jour et 6 heures la nuit, le bébé doit avoir moins de 6 mois, et vous ne devez pas avoir eu de retour de couches.

La prolactine, hormone produite lors des tétées, bloque naturellement l'ovulation. Cependant, dès que l'une de ces conditions n'est plus remplie, l'efficacité contraceptive chute drastiquement et une autre méthode doit être immédiatement adoptée.

 

Vos questions fréquentes concernant la contraception pendant l'allaitement

 

1. Peut-on tomber enceinte en allaitant exclusivement ?
Oui, bien que l'allaitement exclusif réduise considérablement les risques. L'ovulation peut reprendre de manière imprévisible, même en l'absence de règles. Il est donc prudent d'utiliser une méthode contraceptive complémentaire.

 

2. Quand reprendre une contraception après l'accouchement ?
Dès la reprise des rapports sexuels, car l'ovulation peut survenir dès 21 jours après l'accouchement, même sans retour de couches. La planification contraceptive devrait idéalement commencer avant la sortie de maternité.

 

3. Le stérilet est-il douloureux à poser après un accouchement ?
La pose peut être plus confortable qu'avant la grossesse si elle est effectuée avant le retour des règles, lorsque le col de l'utérus demeure légèrement ouvert. La plupart des femmes ressentent une gêne modérée et transitoire.

 

4. L'implant contraceptif influence-t-il la qualité du lait maternel ?
Non, l'implant à base de progestatif est parfaitement compatible avec l'allaitement. Il n'altère ni la qualité nutritionnelle ni la quantité du lait produit. Certaines femmes observent même une amélioration de leur lactation.

 

Conclusion

Choisir une contraception adaptée après l'accouchement constitue une décision cruciale pour éviter une grossesse rapprochée et préserver la qualité de votre allaitement si vous avez fait ce choix. Les méthodes les plus compatibles incluent la pilule progestative, le stérilet (cuivre ou hormonal), l'implant contraceptif et le préservatif, chacune présentant ses propres avantages.

 

 

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