Anisocorie chez l’enfant : impacts sur sa vision ?

Mon bébé a la pupille d'un oeil qui se dilate plus que l'autre

Vous avez remarqué que votre enfant présente une différence de taille entre ses deux pupilles selon la luminosité ? Ce phénomène, appelé anisocorie, peut susciter de nombreuses interrogations chez les parents. Est-ce un problème de santé grave ? Peut-il affecter la vision de l’enfant à long terme ? Cet article vous éclaire sur les causes possibles de l’anisocorie, les examens à réaliser, et les signes qui doivent vous alerter.

 

Témoignage d’une maman : une pupille plus dilatée que l’autre

Mon enfant a deux ans et, dès ses premiers mois, nous nous sommes rendus compte que, lorsque la lumière est basse, il a la pupille d’un œil qui se dilate plus que l’autre. Par contre, lorsque la lumière ambiante est normale ou élevée, ce phénomène disparaît et les deux pupilles ont la même taille.

Nous l'avons emmené chez un spécialiste qui a diagnostiqué une anisocorie, en nous indiquant que ce dysfonctionnement pourrait être corrigé avec le temps. Deux ans après, la différence de taille entre les deux pupilles s’est un peu résorbée, mais pas complètement. Je souhaiterais savoir si l’anisocorie a un impact sur la vision de mon enfant et si elle se corrigera totalement ou pas.

 

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Réponse du spécialiste : une évaluation ophtalmologique est essentielle

Le spécialiste des dysfonctionnements et des anomalies oculaires est l’ophtalmologiste, et le spécialiste des dysfonctionnements fonctionnels, c'est-à-dire sans pathologie, est l'optométriste. Dans le cas de votre enfant, le professionnel qui doit évaluer la différence de taille de la pupille est bien l'ophtalmologiste. C’est également lui qui doit décider si vous devez consulter un neurologue, car la cause de l’anisocorie n’est pas toujours d’origine oculaire.

En supposant que toute pathologie ait été écartée, il est vrai qu'il existe un pourcentage de la population ayant une anisocorie bénigne. Elle se manifeste uniquement en fonction de l’intensité de la lumière ambiante, sans conséquences sur la vision.

Votre enfant n’a que deux ans, et les muscles de sa pupille vont continuer à se développer tout au long de sa croissance. Il est donc important de réaliser des examens réguliers pour suivre l’évolution de cette différence pupillaire.

 

Quelles sont les causes possibles de l’anisocorie chez l’enfant ?

L’anisocorie peut être d’origine physiologique (normale) ou pathologique (résultant d’une maladie). Chez certains enfants, elle est simplement liée à une asymétrie naturelle du système nerveux autonome. Dans ce cas, elle n’est pas dangereuse et n’a aucun impact sur la vision.

Voici les principales causes d’anisocorie chez l’enfant :

  • Anisocorie physiologique : Il s’agit d’une variation normale entre les deux pupilles, observée chez environ 20 % de la population. Elle est stable dans le temps, ne s’accompagne d’aucun autre symptôme et ne nécessite aucun traitement.
  • Syndrome de Horner : Cette affection rare est liée à une interruption du circuit nerveux qui commande la pupille. Elle peut se traduire par une pupille plus petite, un affaissement de la paupière (ptosis) et parfois une transpiration réduite du côté atteint du visage.
  • Paralysie du nerf oculomoteur : Le nerf qui contrôle les muscles de l’œil peut être affecté par une infection, une inflammation ou une tumeur. L’enfant peut alors présenter une pupille dilatée, une paupière tombante et des mouvements oculaires anormaux.
  • Traumatisme crânien ou oculaire : Un choc à la tête ou à l’œil peut endommager les muscles ou nerfs responsables de la contraction pupillaire, provoquant une anisocorie temporaire ou permanente.
  • Effets secondaires de certains médicaments : Des collyres ou inhalateurs (notamment à base d’anticholinergiques) peuvent provoquer une dilatation pupillaire unilatérale. Il est important de vérifier les traitements en cours.
  • Lésions cérébrales ou tumeurs : Bien plus rares, certaines masses intracrâniennes peuvent exercer une pression sur les nerfs oculaires, entraînant une anisocorie. Ces situations sont généralement accompagnées de symptômes neurologiques sévères.

 

Quand faut-il s’inquiéter d’une anisocorie chez un enfant ?

Dans la majorité des cas, une anisocorie modérée, stable dans le temps et non accompagnée d’autres symptômes est bénigne. Toutefois, certains signes doivent alerter les parents :

  • Apparition soudaine : Si l’anisocorie apparaît brusquement, cela peut être le signe d’un événement neurologique ou traumatique récent.
  • Ptosis (paupière tombante) : Ce signe, surtout s’il est associé à une pupille anormale, évoque le syndrome de Horner ou une atteinte neurologique plus sérieuse.
  • Troubles de la vision : Vision floue, double ou instable, peuvent signaler une atteinte des nerfs optiques ou une tumeur intracrânienne.
  • Strabisme ou mouvements oculaires incohérents : Ces signes associés peuvent indiquer un dysfonctionnement global du système oculomoteur.
  • Réaction anormale à la lumière : Une pupille qui ne se contracte pas à la lumière peut révéler une atteinte du nerf optique ou un problème musculaire grave.
  • Antécédent de traumatisme : Tout accident, chute ou choc crânien récent doit être pris en compte pour orienter le diagnostic.

Face à l’un ou plusieurs de ces symptômes, il est conseillé de consulter sans attendre pour écarter les causes graves.

 

Quels examens et traitements en cas d’anisocorie infantile ?

Le premier examen est souvent réalisé par un ophtalmologiste pédiatrique. Il peut prescrire des tests complémentaires si nécessaire, notamment :

  • Examen à la lampe à fente : Cet outil permet de visualiser précisément les structures de l’œil, y compris les pupilles, la cornée, le cristallin, et de rechercher d’éventuelles anomalies mécaniques ou inflammatoires.
  • Test à la lumière : Le médecin observe comment les pupilles réagissent à la lumière directe, ce qui permet de distinguer les anomalies d’origine oculaire de celles d’origine neurologique.
  • IRM ou scanner cérébral : Réalisé si l’on suspecte une origine neurologique, cet examen permet de visualiser le cerveau, les nerfs optiques et les structures adjacentes afin d’identifier toute anomalie compressive ou malformation.

Dans les cas bénins, aucun traitement n’est nécessaire. L’évolution naturelle est souvent favorable avec la croissance de l’enfant. En revanche, en cas de cause identifiée (infection, tumeur, traumatisme…), un traitement adapté sera mis en place.

Pour en savoir plus sur les problèmes de la vision chez le bébé, vous pouvez consulter notre article : Les problèmes de vue chez le bébé.

 

Vos questions fréquentes concernant l’anisocorie chez l’enfant

 

1. L’anisocorie chez l’enfant est-elle toujours inquiétante ?
Non, dans la majorité des cas, elle est bénigne et sans conséquence. Elle peut être simplement physiologique, surtout si elle est stable et ne s’accompagne d’aucun autre symptôme.

 

2. À partir de quel âge peut-on diagnostiquer une anisocorie ?
L’anisocorie peut être détectée dès les premiers mois de vie. Il est recommandé de faire un suivi régulier, surtout si elle persiste ou évolue avec le temps.

 

3. Peut-on prévenir l’anisocorie chez l’enfant ?
Non, car elle n’est pas liée à des habitudes de vie. Cependant, en cas de traumatisme crânien ou oculaire, il est important de consulter rapidement pour éviter des complications.

 

4. Un enfant avec anisocorie peut-il aller à l’école normalement ?
Oui, tant que l’anisocorie n’impacte pas sa vision ou ne résulte pas d’une pathologie grave. L’enfant peut suivre une scolarité normale.

 

Conclusion : surveiller sans paniquer

L’anisocorie chez l’enfant peut impressionner, mais elle est souvent bénigne, surtout lorsqu’elle est détectée tôt et surveillée par un professionnel de santé. Un bon suivi ophtalmologique est la clé pour s’assurer que le développement visuel de votre enfant se passe bien. Si des symptômes associés apparaissent, une prise en charge plus poussée peut être nécessaire, incluant éventuellement un avis neurologique.

Pour découvrir d'autres problématiques ophtalmologiques chez l’enfant, consultez aussi notre article sur le strabisme chez l’enfant.

 

 

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