Attendre que son enfant veuille finir son plat peut devenir agaçant quand les refus de manger sont votre lot quotidien. Les spécialistes de la psychologie de l’enfant encouragent les parents à ne pas se laisser influencer par la peur que l’enfant ne mange pas suffisamment. Nous vous donnons quelques conseils pour aider votre enfant à avoir un peu plus d’appétit.
Votre enfant, aussi frêle paraît-il, est naturellement doté d’un instinct de survie. Rappelez-vous qu’aucun enfant ne se laissera mourir de faim. Si bébé ne mange pas, et qu’il n’est apparemment pas malade, c’est simplement parce qu’il n’a pas faim ou qu’il n’a pas encore digéré son précédent repas.
Avant de vous inquiéter parce que votre enfant ne mange pas, assurez-vous qu’il est vif et actif. Si son poids et sa taille figurent dans les marges normales pour son âge, un repas sauté ne constitue en rien un danger pour sa santé. Votre enfant ne prendra que ce que son corps nécessitera en nutriments.
Suivez nos quelques recommandations pour prévenir le manque d’appétit chez bébé.
Manque d’appétit lorsque bébé ne prend que du lait
Chez le nourrisson, le mécanisme de la faim est parfaitement programmé : lorsqu'il a faim, il « réclame » du lait. Pendant le premier mois, ses rythmes ne sont pas encore bien régulés, mais si la maman s'adapte à eux sans en imposer d'autres, par commodité ou par peur qu'il ne mange pas assez, ils se réguleront très vite de manière naturelle.
« Suivre un rythme dans les pauses entre les tétées est fondamental pour que le nouveau-né acquière progressivement le sens du temps et de la division des repas », observe le grand pédiatre américain T. Berry Brazelton. « Mais cela doit être une conquête de l'enfant, et non une imposition des parents. »
-
Ne lui proposez pas de lait chaque fois qu'il pleure : bien que l'enfant pleure quand il a faim, l'inverse n'est pas toujours vrai. Il ne pleure pas toujours par faim ; il peut avoir chaud, mal au ventre, être mouillé, etc.
-
Ne le réveillez pas parce qu'il « doit » manger : en général, si le petit dort, il vaut mieux ne pas le réveiller. La tétée peut être retardée d'une demi-heure ou, dans certains cas, sautée complètement. Tout comme les adultes, qui parfois n'ont pas faim, le bébé a aussi le droit de sauter un repas de temps en temps.
-
Si vous remarquez qu'il a faim, avancez l'heure de la tétée : cette règle ne contredit pas la précédente. Si vous constatez que l'enfant a faim avant l'heure prévue pour la tétée suivante, il ne faut pas attendre l'heure officielle avec le chronomètre en main.
-
Essayez de vous adapter à son rythme : les enfants, comme les adultes, peuvent être très gourmands ou prendre beaucoup de temps pour manger. Il n'y a rien à faire pour changer ce comportement. Observer comment il mange est un moyen de comprendre son caractère et d'apprécier ses traits personnels.
Manque d’appétit lorsque le sevrage commence
Pour maintenir une bonne relation avec la nourriture, il est nécessaire d'instaurer, dès les premiers mois du sevrage, de bonnes habitudes alimentaires chez l'enfant : établissez des horaires fixes pour les repas et évitez de lui offrir des collations et des sucreries entre les repas. Le rendez-vous avec la bouillie doit être un rituel festif attendu par le petit : expliquez-lui comment vous l'avez préparée et offrez-la-lui dans des assiettes, verres et couverts adaptés à sa taille, petits, joyeux et très résistants.
Une fois le sevrage commencé, il est important de respecter quatre règles de base :
-
Introduisez un seul aliment nouveau à la fois. Avec le sevrage, l'enfant entame un fascinant voyage d'exploration composé de nouvelles saveurs, nouvelles couleurs, nouveaux arômes et nouveaux sons, comme le craquement de la croûte du pain ou celui de la feuille de laitue. Ne le désorientez pas avec une avalanche de nouveautés. Le sevrage est un processus lent et graduel, qui doit durer au moins jusqu'à ce que l'enfant ait un an. Introduisez un aliment nouveau à chaque fois.
-
De cette manière, vous lui donnez l'occasion de se familiariser avec la nouveauté et vous pouvez découvrir ses préférences.
-
Laissez-le jouer avec la bouillie : pendant le repas, l'enfant a besoin de tranquillité. Il fait un effort de découverte d'une importance vitale pour lui. Si, chaque fois qu'il se salit, vous lui lavez les mains et le visage, le repas deviendra une expérience désagréable.
-
Mettez-lui un grand bavoir au lieu d'un petit et, sur le siège de la chaise, placez des feuilles de journal. Ensuite, laissez-le manipuler la nourriture.
-
Mettez un peu de bouillie dans l'assiette devant l'enfant pour qu'il puisse la sentir, la toucher et l'écraser..., pendant que vous lui donnez des cuillerées en utilisant un autre récipient.
Respectez les goûts de votre enfant
« Mange, c'est très bon ! », c’est l’ordre couramment donné par les mamans à leurs enfants qui ne veulent pas manger. Si le jugement de sa maman est en contradiction avec ce que l’enfant ressent, cela pourrait créer une confusion. En effet, pour un enfant, maman a toujours raison. Il aura donc du mal à comprendre pourquoi il n’aime pas le plat alors que maman a dit que c’était bon. Il va devoir soit renier ce qu’il ressent, soit trahir sa maman.
Il est donc préférable de faire goûter à votre enfant beaucoup de plats et le laisser affirmer ses propres goûts. Le fait de manger ne devrait pas être ressenti par votre enfant comme une obligation. Les repas seront idéalement des moments de découverte. Et comme les pédiatres l’affirment : aucun aliment n’est irremplaçable puisque les nutriments et les vitamines peuvent être retrouvés dans d’autres alternatives. Du moment que les aliments sont frais et sains, il aura tous les apports nutritifs qu’il lui faut. S’il refuse un aliment en particulier, essayez de le lui proposer après un certain temps.
N'insistez pas pour que bébé mange
Forcer votre enfant à prendre plus que ce qu’il lui faut peut sérieusement endommager son système de régulation de l’appétit et son appareil digestif. L’estomac étant un muscle creux, celui-ci va se forcer à s’adapter à son contenu. Une distension de l’estomac va causer d’autres troubles alimentaires par la suite. Au moment du repas, il vaut mieux être prévenante et demander quelle quantité votre enfant souhaite manger. Il vaut mieux faire des petites rations et lui proposer de reprendre s’il en veut encore.
Ne confondez pas nourriture et affection
Bébé ne veut pas manger ? C’est une mauvaise idée de sortir la réplique : « Si tu ne manges pas, tu n’es pas gentil » ou « Si tu ne manges pas, je ne t’aime plus ». Ce genre d’expression va faire comprendre à l’enfant que les repas sont à prendre par besoin d’amour et non pour calmer la faim. C’est aussi la porte ouverte à des troubles alimentaires par la suite. Votre enfant pourrait en effet manger quelque chose pour vous plaire mais, par la suite, il pourra comprendre que refuser la nourriture sert à vous tenir tête.
Ne faites pas de promesses ni d’« échanges »
« Si tu termines ton repas, tu auras un bonbon ». Là, vous échangez un aliment sain contre une friandise, créant aussi une obligation pour votre bébé de céder. D’après les recherches, ce genre d’arrangement ne fait qu’accroître l’aversion de l’enfant pour l’aliment en question.
Ne recourez pas à des divertissements
La table familiale doit être réservée aux repas. Votre bébé doit donc rester concentré sur son plat. Les échanges familiaux dans la bonne humeur suscitent l’appétit chez les enfants. Écartez donc les jeux, les histoires ou la télévision pour que l’attention soit captée vers le repas.