Vous avez remarqué que votre enfant de 18 mois se touche fréquemment les cheveux au moment de l'endormissement ? Ce geste apaisant peut malheureusement évoluer vers un arrachage des cheveux, une situation qui inquiète légitimement de nombreux parents. Ce comportement porte un nom médical : la trichotillomanie. Comprendre ce phénomène est la première étape pour accompagner au mieux votre petite fille dans cette phase délicate.
Qu'est-ce que la trichotillomanie chez le jeune enfant ?
La trichotillomanie, également appelée trichomanie, désigne un trouble compulsif caractérisé par l'arrachage répété et involontaire des cheveux. Chez les tout-petits, ce comportement apparaît généralement entre 12 et 24 mois et se manifeste principalement au moment de l'endormissement ou lors de périodes de détente.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas d'un simple caprice. Ce geste répétitif répond à un besoin de l'enfant de s'apaiser face à une tension intérieure qu'il ne sait pas encore exprimer avec des mots. Les zones les plus touchées sont généralement le cuir chevelu, mais certains enfants peuvent également s'arracher les cils ou les sourcils.
Les causes de ce trouble sont multiples et rarement uniques. Il peut s'agir de facteurs génétiques, d'un tempérament particulièrement sensible, ou encore de situations génératrices de stress dans l'environnement de l'enfant. Un déménagement, l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur, des tensions familiales ou même un changement de mode de garde peuvent déclencher ce comportement.

Comment réagir face à ce comportement compulsif ?
Face à ce constat, votre première réaction pourrait être de gronder votre enfant ou de lui interdire fermement ce geste. Pourtant, cette approche risque d'aggraver la situation en augmentant son niveau d'anxiété. Le rire de votre fille lorsque vous lui demandez d'arrêter n'est pas un signe de défi : c'est souvent une réaction de gêne ou d'incompréhension face à votre demande.
Voici les attitudes à privilégier :
- Évitez les punitions et les remarques répétées qui ne feraient qu'accentuer la tension émotionnelle
- Ne prenez pas de mesures drastiques comme couper très court les cheveux, ce qui pourrait traumatiser votre enfant
- Observez les moments où ce comportement apparaît pour identifier d'éventuels facteurs déclencheurs
- Proposez des alternatives apaisantes comme une peluche douce, un doudou ou un tissu à manipuler
- Maintenez des rituels rassurants au moment du coucher pour créer un environnement sécurisant
L'objectif n'est pas de forcer l'arrêt immédiat de ce comportement, mais de comprendre les besoins émotionnels qui se cachent derrière et d'y répondre de manière adaptée.
Les manifestations associées à surveiller
Au-delà de l'arrachage des cheveux lui-même, certains comportements méritent une attention particulière. Certains enfants portent ensuite les cheveux à leur bouche, voire les avalent, ce qui peut entraîner des complications digestives. D'autres jouent avec les cheveux arrachés, les roulent en petites boules ou les dissimulent par crainte d'être grondés.
Il est également important d'observer si ce geste s'accompagne d'autres signes de mal-être : troubles du sommeil plus importants, régression dans les acquisitions, pleurs fréquents ou retrait social. Ces éléments peuvent indiquer qu'un accompagnement plus poussé est nécessaire. Pour mieux comprendre les étapes du développement de votre enfant, n'hésitez pas à consulter des ressources spécialisées.
L'importance du suivi médical et psychologique
Consulter votre pédiatre doit être votre premier réflexe face à ce comportement persistant. Le médecin pourra écarter toute cause dermatologique (comme une irritation du cuir chevelu ou une infection) et évaluer l'ampleur du trouble.
Le pédiatre effectuera également un bilan global pour détecter d'éventuels symptômes associés qui pourraient signaler un problème plus profond nécessitant une prise en charge spécifique. Dans la majorité des cas, la trichotillomanie chez les jeunes enfants est transitoire et disparaît spontanément avant l'entrée à l'école, surtout avec un accompagnement adapté.
Si le comportement persiste ou s'intensifie malgré vos efforts, le pédiatre pourra vous orienter vers un pédopsychiatre ou un psychologue spécialisé en petite enfance. Ces professionnels utiliseront des approches douces, adaptées à l'âge de votre enfant, pour identifier les sources d'anxiété et proposer des stratégies d'apaisement efficaces.
Créer un environnement apaisant au quotidien
En parallèle du suivi médical, vous pouvez mettre en place plusieurs actions au quotidien pour aider votre enfant à gérer ses émotions autrement :
- Instaurez des moments de détente privilégiés : massages doux, musique calme, lectures apaisantes avant le coucher
- Verbalisez les émotions de votre enfant pour l'aider à les identifier : "Je vois que tu es fatiguée", "Tu sembles avoir besoin de te calmer"
- Proposez des activités sensorielles alternatives : pâte à modeler, sable magique, tissus de différentes textures
- Maintenez une routine stable et prévisible qui rassure l'enfant
- Accordez-lui une attention positive régulière, notamment lors des moments de jeu partagé
Si vous traversez actuellement une période particulière (grossesse, reprise du travail, déménagement), expliquez simplement la situation à votre enfant avec des mots adaptés à son âge. Même à 18 mois, les tout-petits perçoivent les changements et ont besoin d'être rassurés. Pour approfondir ce sujet, découvrez nos conseils sur la gestion des émotions chez les tout-petits.
Vos questions fréquentes concernant l'arrachage de cheveux chez le jeune enfant
1. À quel âge la trichotillomanie apparaît-elle généralement chez les enfants ?
La trichotillomanie peut apparaître dès l'âge de 12 mois, avec un pic d'apparition entre 18 et 24 mois. Chez les très jeunes enfants, ce comportement est souvent considéré comme une simple habitude auto-apaisante, comparable à la succion du pouce. Une deuxième période d'apparition se situe vers 5-8 ans, puis à l'adolescence.
2. Mon enfant va-t-il devenir chauve à cause de ce comportement ?
Dans la plupart des cas, non. Chez les jeunes enfants, l'arrachage reste généralement modéré et n'entraîne qu'un éclaircissement léger des cheveux. Avec un accompagnement adapté et une prise en charge précoce, ce comportement disparaît avant que des zones d'alopécie importantes ne se développent. Toutefois, certains cas plus sévères peuvent effectivement causer des pertes de cheveux visibles.
3. Dois-je empêcher physiquement mon enfant de toucher ses cheveux ?
Non, cette approche est contre-productive. Empêcher physiquement l'enfant ou lui mettre des gants peut augmenter sa frustration et son anxiété, aggravant paradoxalement le problème. Il vaut mieux proposer des alternatives apaisantes et travailler sur les causes sous-jacentes du comportement.
4. La trichotillomanie est-elle un signe de trouble psychologique grave ?
Pas nécessairement. Chez les tout-petits, ce comportement reflète souvent simplement une difficulté passagère à gérer une tension émotionnelle. Il s'agit rarement d'un trouble psychologique profond à cet âge. Néanmoins, un suivi permet de s'assurer que ce geste ne cache pas une souffrance plus importante et d'intervenir précocement si nécessaire.
5. Combien de temps dure généralement ce comportement ?
La durée varie considérablement d'un enfant à l'autre. Certains enfants cessent spontanément au bout de quelques semaines, tandis que d'autres maintiennent ce comportement pendant plusieurs mois. Avec un accompagnement adapté, la grande majorité des enfants ayant développé ce comportement avant 2 ans s'en débarrassent avant l'entrée à l'école maternelle.
6. Existe-t-il des traitements efficaces pour ce trouble ?
Pour les jeunes enfants, l'approche privilégiée est comportementale et environnementale plutôt que médicamenteuse. Il s'agit d'identifier et de réduire les sources de stress, de proposer des rituels apaisants et des objets transitionnels, et éventuellement de consulter un psychologue spécialisé qui pourra proposer des thérapies cognitivo-comportementales adaptées à l'âge de l'enfant.
Conclusion : patience et accompagnement sont les clés
Face à une petite fille de 18 mois qui s'arrache les cheveux, la compréhension et la patience restent vos meilleurs alliés. Ce comportement, bien qu'inquiétant pour les parents, est souvent transitoire à cet âge et témoigne d'un besoin d'apaisement que votre enfant ne sait pas encore exprimer autrement.
L'essentiel est d'éviter les réactions punitives qui aggraveraient l'anxiété, de consulter votre pédiatre pour écarter toute cause médicale et assurer un suivi approprié, et de créer un environnement sécurisant et apaisant au quotidien. Avec du temps, de la compréhension et un accompagnement adapté, votre petite fille trouvera d'autres moyens de gérer ses émotions. Pour plus de conseils sur l'accompagnement de votre enfant au quotidien, explorez nos nombreuses ressources dédiées aux jeunes parents.
N'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls : de nombreux parents traversent cette même situation, et les professionnels de santé sont là pour vous guider vers les solutions les plus adaptées à votre situation familiale.


