Mon enfant a pris un sirop stimulant d'appétit : quels impacts sur sa croissance ?

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Effets secondaires du cyproheptadine

Votre enfant a pris pendant plusieurs mois un sirop pour stimuler son appétit et vous vous interrogez maintenant sur les conséquences possibles de ce traitement sur sa croissance ? Cette préoccupation est légitime et mérite des explications claires pour vous aider à comprendre la situation et les mesures à prendre.

📋 Question de maman

Mon fils a 4 ans et demi. Quand il était plus petit, le médecin lui a fait prendre des sirops pour stimuler son appétit car il ne mangeait presque rien. Cela fait un moment que mon fils ne prend plus rien et il mange assez bien maintenant.

Mais ma question est qu'il est dans la courbe de croissance de percentile 25. Est-ce que cela peut-être dû aux sirops que mon fils a pris pour stimuler l'appétit s'il est petit en taille ? Si c'est le cas, est-ce qu'il sera toujours petit ou alors les effets secondaires passeront après un certain temps ?

💬 Réponse du Pédiatre

En effet, l'un des effets indésirables de ce sirop (cyproheptadine) est l'arrêt de la croissance. Je pense qu'il serait intéressant que vous fassiez faire une étude de la croissance à votre fils, parce que ce médicament peut avoir diminué la sécrétion de l'hormone de croissance et vous devez peut-être arrêter de lui en donner, bien que vous ne devez pas vous inquiéter par le percentile 25. C'est au-dessous du percentile 3 que l'on soupçonne un retard de croissance.

 

Comprendre les stimulants d'appétit chez l'enfant

Les sirops stimulant l'appétit, dont le plus couramment prescrit contient de la cyproheptadine, sont parfois utilisés pour aider les enfants qui ont des difficultés à s'alimenter. Ce type de médicament appartient à la famille des antihistaminiques et possède la particularité de stimuler l'appétit en agissant sur certains mécanismes cérébraux.

La cyproheptadine bloque l'action de l'histamine et de la sérotonine, deux substances naturellement présentes dans l'organisme. C'est cette action sur la sérotonine qui explique l'effet orexigène du médicament, c'est-à-dire sa capacité à stimuler la faim. Cependant, ce traitement n'est pas anodin et peut présenter des effets secondaires, notamment sur la croissance de l'enfant.

Il est important de noter que ces médicaments ne constituent pas une solution miracle et doivent toujours être prescrits par un médecin dans des situations bien précises, lorsque les difficultés alimentaires de l'enfant persistent malgré les autres approches mises en place.

 

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Le percentile 25 : faut-il s'inquiéter ?

Pour comprendre la situation de votre enfant, il est essentiel de bien saisir ce que représente le percentile 25 sur les courbes de croissance. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, se situer au 25e percentile ne signifie pas que votre enfant présente un problème de croissance.

  • Le percentile 25 signifie que 25% des enfants du même âge et du même sexe sont plus petits que votre fils, tandis que 75% sont plus grands. Votre enfant se trouve donc dans une zone tout à fait normale de la courbe de croissance.
  • Les pédiatres considèrent que la zone de normalité s'étend du 3e au 97e percentile. C'est uniquement en dessous du percentile 3 que l'on commence à suspecter un véritable retard de croissance nécessitant des investigations plus poussées.
  • La génétique joue un rôle majeur dans la croissance : si les parents sont de petite taille ou de taille moyenne, il est tout à fait normal que l'enfant se situe dans les percentiles inférieurs sans que cela soit inquiétant.

Ce qui compte avant tout, c'est que votre enfant suive sa propre courbe de croissance de manière régulière. Un enfant qui grandit harmonieusement le long du 25e percentile est en meilleure santé qu'un enfant dont la courbe présente des cassures ou des changements brusques de trajectoire.

 

Les effets de la cyproheptadine sur la croissance

La cyproheptadine peut effectivement avoir un impact sur la sécrétion de l'hormone de croissance chez certains enfants. Cette hormone, produite naturellement par l'organisme, joue un rôle fondamental dans le développement statural de l'enfant.

Lorsque la sécrétion d'hormone de croissance est diminuée, même temporairement, cela peut influencer la vitesse de croissance de l'enfant. Toutefois, plusieurs éléments sont à prendre en considération :

  • Les effets sur la croissance dépendent de la durée du traitement, de la dose administrée et de la sensibilité individuelle de chaque enfant au médicament.
  • Chez de nombreux enfants, l'arrêt du traitement permet une reprise normale de la croissance, le corps retrouvant progressivement son fonctionnement habituel.
  • Il existe une grande variabilité entre les enfants : certains ne présenteront aucun impact notable sur leur croissance, tandis que d'autres pourront être davantage affectés.

C'est pourquoi le pédiatre recommande de réaliser une étude de la croissance pour évaluer précisément la situation de votre enfant. Cette démarche permettra de déterminer si le traitement a eu un impact réel sur sa croissance et, le cas échéant, de mettre en place un suivi adapté.

 

Que faire maintenant ? Les démarches à suivre

Face à cette situation, plusieurs actions sont recommandées pour assurer le meilleur suivi possible de la croissance de votre enfant :

Consultez rapidement votre pédiatre pour réaliser une étude complète de la croissance. Cette évaluation comprendra généralement un bilan clinique détaillé, l'analyse de l'évolution de la courbe de croissance sur plusieurs années, et éventuellement des examens complémentaires pour mesurer le taux d'hormone de croissance.

Continuez à surveiller régulièrement la croissance de votre enfant en notant sa taille et son poids lors des consultations médicales. Cette surveillance permettra de vérifier que sa croissance reprend un rythme normal maintenant qu'il ne prend plus le traitement.

Maintenez une alimentation équilibrée et variée pour votre fils. Maintenant qu'il mange mieux, veillez à lui proposer des repas riches en nutriments essentiels pour soutenir sa croissance : protéines, calcium, vitamines et minéraux. Une alimentation adaptée est fondamentale pour permettre à l'enfant d'exprimer pleinement son potentiel de croissance.

N'hésitez pas à poser toutes vos questions au pédiatre lors de la consultation. Il pourra vous expliquer en détail les résultats des examens et, si nécessaire, proposer un suivi spécifique ou l'orienter vers un endocrinologue pédiatrique si des anomalies hormonales sont détectées.

 

Vos questions fréquentes concernant les stimulants d'appétit et la croissance

 

1. Mon enfant doit-il arrêter immédiatement le traitement stimulant l'appétit ?
Si votre enfant prend encore ce type de médicament, ne l'arrêtez jamais brutalement sans avis médical. Consultez votre pédiatre qui évaluera la situation et décidera, le cas échéant, d'un arrêt progressif du traitement. Dans le cas présenté, l'enfant a déjà arrêté le traitement depuis un moment et mange bien maintenant, ce qui est très positif.

 

2. Les effets sur la croissance sont-ils définitifs ou réversibles ?
Dans la majorité des cas, les effets sur la croissance sont réversibles après l'arrêt du traitement. L'organisme retrouve progressivement une production normale d'hormone de croissance et la croissance peut reprendre son cours habituel. Cependant, chaque situation est unique et nécessite une évaluation médicale personnalisée pour déterminer l'évolution probable.

 

3. Existe-t-il des alternatives aux sirops stimulant l'appétit ?
Oui, plusieurs approches peuvent être envisagées avant de recourir à un traitement médicamenteux : créer un environnement calme et agréable lors des repas, proposer des portions adaptées à l'appétit de l'enfant, varier les préparations et les présentations des aliments, respecter les signaux de faim et de satiété de l'enfant, et consulter un nutritionniste pédiatrique pour obtenir des conseils personnalisés. L'accompagnement psychologique peut également être bénéfique dans certains cas.

 

4. À quelle fréquence faut-il surveiller la croissance de mon enfant ?
Les consultations de suivi régulières chez le pédiatre sont recommandées tous les 6 mois pour les enfants d'âge préscolaire. Lors de ces visites, la taille et le poids sont systématiquement mesurés et reportés sur les courbes de croissance. Si votre enfant a pris un traitement pouvant affecter la croissance, un suivi plus rapproché (tous les 3 à 4 mois) peut être conseillé temporairement.

 

5. Mon enfant se situe au percentile 10, dois-je m'inquiéter ?
Non, le percentile 10 se situe toujours dans la zone de normalité. Comme le percentile 25, il indique simplement que votre enfant est plus petit que la moyenne, mais cela ne signifie pas qu'il existe un problème de santé. L'important est que votre enfant suive régulièrement sa courbe de croissance sans cassure ni ralentissement anormal. Consultez votre pédiatre pour une évaluation complète et pour discuter du développement global de votre enfant.

 

Conclusion

Le percentile 25 de votre fils se situe dans la normalité et ne doit pas être une source d'inquiétude en soi. Néanmoins, compte tenu du traitement par cyproheptadine qu'il a reçu, il est judicieux de faire réaliser une étude de croissance complète auprès de votre pédiatre.

Cette démarche permettra de s'assurer que la croissance de votre enfant évolue normalement maintenant qu'il ne prend plus le traitement et qu'il s'alimente mieux. Dans la plupart des cas, les enfants retrouvent une croissance harmonieuse après l'arrêt de ce type de médicament.

 

 

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