Votre bébé de 2 mois privilégie systématiquement le côté droit, même pendant son sommeil ? Cette préférence marquée pour une position peut questionner les jeunes parents. Découvrez les explications possibles et les actions à mettre en place pour accompagner votre tout-petit.
📝 La question d'une maman
J'ai une petite fille de 2 mois et demi qui regarde toujours vers le côté droit. Elle le fait aussi quand elle dort sur le dos, mais avec la tête tournée vers la droite.
Nous essayons de la faire regarder vers l'autre côté en mettant tout ce qui attire son attention du côté gauche ou quand elle est dans le transat en mettant quelque chose du côté droit pour qu'elle ne puisse pas se tourner. Mais elle arrive toujours à le faire.
Elle n'a pas de problème aux cervicales car, quand elle le veut, elle se tourne du côté gauche. Le problème est qu'elle ne le fait jamais (ou presque jamais, elle le fait parfois en dormant) ou si elle le fait, j'ai l'impression qu'elle n'arrive pas à tourner sa tête comme elle le fait quand elle regarde vers la droite.
💬 Réponse du Pédiatre
Il ne s'agit probablement pas d'un problème, mais le fait qu'elle ne tourne pas complètement la tête vers le côté gauche suggère qu'elle peut avoir un torticolis congénital dû à une contraction continue du muscle sterno-cléido-mastoïdien pendant la grossesse.
Il faudrait également évaluer la vision de l'œil gauche, ce qui est assez difficile à faire de façon très précise, mais il faudrait au moins contrôler la transparence des moyens intraoculaires et le reflet lumineux du fond de l'œil. Ces deux contrôles peuvent être effectués par un pédiatre. Le bébé devra être vu par un chirurgien orthopédiste ou un ophtalmologiste si l'un de ces deux contrôles est anormal.
Qu'est-ce que le torticolis congénital ?
Le torticolis congénital est une malposition de la tête présente dès la naissance ou dans les premières semaines de vie. Cette affection musculaire touche principalement le muscle sterno-cléido-mastoïdien, un muscle situé dans la région cervicale qui permet d'incliner la tête d'un côté et de la tourner du côté opposé.
Lorsque ce muscle est contracté ou rétracté, le bébé adopte naturellement une position préférentielle : la tête est inclinée du côté du muscle contracté et tournée du côté opposé. Dans le cas décrit par cette maman, sa fille regarde constamment vers la droite, ce qui pourrait indiquer une tension au niveau du muscle sterno-cléido-mastoïdien gauche.
Cette condition est la troisième pathologie néonatale la plus fréquente après la dysplasie des hanches et le pied bot. Elle peut résulter d'une position prolongée in utero qui exerce une pression constante sur le cou du bébé, ou parfois d'un accouchement difficile. La bonne nouvelle est que dans 80 à 90% des cas, le torticolis congénital évolue favorablement avec une prise en charge adaptée.

Les signes qui doivent alerter les parents
Au-delà de la simple préférence pour un côté, plusieurs indicateurs peuvent suggérer un torticolis congénital chez votre nourrisson :
- Une asymétrie persistante : votre bébé tourne systématiquement la tête du même côté, même lorsque vous tentez de capter son attention de l'autre côté
- Une limitation des mouvements : quand il tourne la tête du côté non préféré, l'amplitude du mouvement est réduite ou semble inconfortable
- Une tension musculaire palpable : vous pouvez parfois sentir une petite boule ou une bande dure dans le muscle du cou (appelée "olive musculaire")
- Un aplatissement du crâne : l'appui constant sur le même côté peut provoquer une plagiocéphalie, c'est-à-dire une déformation du crâne
- Une asymétrie faciale légère : dans les cas non traités, on peut observer un décalage de la hauteur des oreilles ou des yeux
Si vous constatez un ou plusieurs de ces signes chez votre bébé, il est recommandé de consulter votre pédiatre pour un examen approfondi. Plus la prise en charge est précoce, plus les résultats sont rapides et efficaces.
Les causes possibles d'une préférence posturale marquée
Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi votre bébé privilégie systématiquement un côté. Le torticolis congénital musculaire reste la cause la plus fréquente, résultant d'une rétraction du muscle sterno-cléido-mastoïdien suite à une position contrainte in utero ou lors de l'accouchement.
Dans certains cas, il peut également s'agir d'un torticolis postural, plus bénin, qui correspond simplement à une habitude positionnelle sans véritable rétraction musculaire. Ce type de torticolis se résout généralement spontanément avec quelques ajustements dans l'environnement du bébé.
Comme le souligne le pédiatre dans sa réponse, un problème visuel ne doit pas être négligé. Si votre bébé voit moins bien d'un œil, il compensera naturellement en privilégiant l'autre côté pour mieux observer son environnement. C'est pourquoi un examen ophtalmologique peut être recommandé dans certains cas.
D'autres facteurs peuvent entrer en jeu : une asymétrie du bassin, des tensions au niveau du crâne suite à l'accouchement, ou encore des difficultés digestives qui poussent le bébé à adopter une position qui le soulage. Une évaluation globale par un professionnel de santé permettra d'identifier la cause exacte et d'adapter la prise en charge. Pour en savoir plus sur la santé de votre bébé, n'hésitez pas à consulter nos autres articles.
Quelles solutions pour aider bébé à tourner la tête des deux côtés ?
La prise en charge du torticolis congénital repose principalement sur des manipulations douces et des exercices de rééducation. Dans la majorité des cas, une kinésithérapie spécialisée en pédiatrie suffit à résoudre le problème en quelques semaines.
Le kinésithérapeute réalisera des étirements progressifs du muscle sterno-cléido-mastoïdien et vous enseignera des techniques que vous pourrez reproduire à la maison entre les séances. Ces exercices consistent généralement à encourager le bébé à tourner la tête du côté moins sollicité, en utilisant des stimulations visuelles ou sonores.
L'ostéopathie pédiatrique peut également être bénéfique, notamment pour libérer les tensions crâniennes et cervicales qui peuvent accompagner le torticolis. Les techniques utilisées sont extrêmement douces et parfaitement adaptées aux nourrissons. Vous trouverez plus d'informations sur le développement moteur de votre bébé dans notre section dédiée.
Au quotidien, vous pouvez mettre en place plusieurs stratégies simples :
- Variez les positions : alternez le côté où vous positionnez votre bébé lors du change, de l'allaitement ou du biberon
- Stimulez le côté délaissé : placez des jouets, des mobiles ou des sources lumineuses du côté où votre bébé regarde moins naturellement
- Pratiquez le temps sur le ventre : sous surveillance, cette position renforce les muscles du cou et encourage la rotation de la tête
- Limitez le temps dans les sièges : transat, cosy et siège-auto doivent être réservés aux moments nécessaires pour éviter la pression prolongée sur le crâne
- Portez votre bébé en alternance : changez régulièrement de bras et variez les positions de portage
Dans les rares cas où le torticolis persiste malgré plusieurs mois de rééducation, une intervention chirurgicale peut être envisagée, mais cette option reste exceptionnelle. La clé du succès réside dans une détection précoce et une prise en charge régulière.
Prévenir la plagiocéphalie liée au torticolis
Le torticolis congénital s'accompagne fréquemment d'une déformation du crâne appelée plagiocéphalie, ou syndrome de la tête plate. Cette asymétrie résulte de l'appui prolongé sur le même côté de la tête, particulièrement durant les premiers mois de vie où les os du crâne sont encore très malléables.
Pour limiter ce risque, il est essentiel de varier les positions de votre bébé dès que possible. Pendant le sommeil, même si votre bébé a tendance à tourner la tête d'un côté, vous pouvez alterner sa position dans le lit : placez-le parfois avec la tête en haut du lit, parfois en bas, de sorte qu'il soit naturellement incité à tourner la tête différemment pour observer sa chambre.
Durant les périodes d'éveil, privilégiez le portage et le temps sur le ventre sous surveillance. Ces positions réduisent considérablement la pression sur l'arrière du crâne tout en stimulant le développement musculaire du cou et du dos. Même quelques minutes plusieurs fois par jour font une réelle différence.
Si une plagiocéphalie est déjà installée, pas de panique : le crâne reste modulable jusqu'à environ 18 mois. Une prise en charge précoce avec un kinésithérapeute ou un ostéopathe, associée aux bonnes pratiques positionnelles, permet généralement de corriger l'asymétrie. Dans les cas plus marqués, un casque orthopédique peut être proposé entre 4 et 12 mois pour guider la croissance harmonieuse du crâne. Pour d'autres conseils sur les soins de votre bébé, consultez nos ressources spécialisées.
Vos questions fréquentes concernant la position de la tête de bébé
1. À partir de quel âge peut-on détecter un torticolis congénital chez un bébé ?
Le torticolis congénital peut être détecté dès les premières semaines de vie. Certains signes sont visibles dès la naissance, notamment si une petite masse (olive musculaire) est palpable dans le muscle du cou. Dans d'autres cas, la préférence posturale devient évidente vers 2-3 mois, quand le bébé commence à mieux contrôler ses mouvements de tête. Plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge est efficace.
2. Mon bébé peut tourner la tête des deux côtés mais préfère toujours le même. Est-ce grave ?
Si votre bébé est capable de tourner complètement la tête des deux côtés avec la même amplitude de mouvement, il s'agit probablement d'un torticolis postural plutôt que musculaire. Ce type de préférence est moins préoccupant mais mérite tout de même une surveillance. Continuez à stimuler le côté moins sollicité et variez les positions. Si la préférence persiste au-delà de 3-4 mois, consultez votre pédiatre pour un avis.
3. Combien de temps dure le traitement du torticolis congénital ?
La durée du traitement dépend de plusieurs facteurs : l'âge du bébé au début de la prise en charge, la sévérité du torticolis et l'implication des parents dans les exercices quotidiens. Pour un torticolis dépisté avant 3 mois et traité régulièrement, quelques semaines à quelques mois de kinésithérapie suffisent généralement. Les cas diagnostiqués plus tardivement peuvent nécessiter plusieurs mois de rééducation. L'assiduité aux séances et la pratique des exercices à domicile sont déterminantes pour la rapidité de guérison.
4. Les séances de kinésithérapie ou d'ostéopathie sont-elles douloureuses pour mon bébé ?
Les manipulations réalisées par les kinésithérapeutes et ostéopathes spécialisés en pédiatrie sont extrêmement douces et adaptées à la physiologie du nourrisson. Elles ne provoquent pas de douleur. Votre bébé peut pleurer durant la séance, mais c'est généralement lié à l'inconfort d'être manipulé ou dérangé dans son activité, pas à une quelconque douleur. Les professionnels sont formés pour travailler en douceur et respecter les réactions de votre enfant.
Conclusion
La préférence marquée d'un bébé pour tourner la tête toujours du même côté mérite une attention particulière, sans pour autant constituer une urgence médicale. Dans la plupart des cas, il s'agit d'un torticolis congénital ou postural qui se résout très bien avec une prise en charge adaptée.
L'essentiel est de ne pas laisser cette situation s'installer : plus l'intervention est précoce, plus les résultats sont rapides. N'hésitez pas à consulter votre pédiatre qui saura évaluer la situation et vous orienter vers les professionnels appropriés (kinésithérapeute, ostéopathe, ophtalmologiste) si nécessaire.


