On a diagnostiqué deux hernies inguinales à mon neveu de dix mois, une de chaque côté. Il est né prématuré, à huit mois de grossesse. Ses testicules ne sont pas encore descendus et c’est probablement cela la cause de ses hernies.
Cela fait déjà environ trois mois qu’il est très constipé et, malgré un régime alimentaire à base de légumes, de sirops, etc., une fissure est apparue à l’intérieur de son anus.
J’aimerais savoir ce que nous pouvons faire. Dès qu’il fait le moindre effort, les hernies ressortent. La pédiatre ne fournit pas non plus d’information à ce sujet, elle lui prescrit uniquement des sirops et des huiles, mais nous ne savons pas s’il a besoin d’une alimentation spécifique, si on peut déjà l’opérer, etc. J'attends que vous nous enleviez certains doutes, merci pour votre attention.
Réponse du Pédiatre
On appelle hernie la faiblesse de la paroi abdominale, qui peut être située à différents points. Tout au long de cette paroi affaiblie sort une partie du contenu de l’abdomen, faisant comme une bosse, tel une anse intestinale. Si c’est à l’endroit ou le cordon ombilical reliait le placenta au fœtus, il s’agit d’une hernie ombilicale. Quand c’est au niveau de l’aine, dans la région par laquelle passent des artères et des veines importantes, des nerfs et le cordon testiculaire, il s’agit d’hernies inguinales, qui peuvent être simples ou bilatérales, inguinales pures ou inguino-scrotales.
Dans de nombreux cas, elles sont associées au fait que les testicules ne descendent pas car ils peuvent ne pas se trouver dans les sacs. Mon attention a été retenue quand vous avez dit que ses testicules n’étaient pas encore descendus. Si tel est le cas, il peut s’agir d’une cryptorchidie, qui signifie qu’un ou les deux testicules sont restés sur le chemin et ne se sont pas situés dans les sacs.
Il peut également arriver que le pédiatre les fasse descendre mais, en les lâchant, qu’ils reviennent vers le haut. Dans ces deux cas, le traitement est chirurgical. Enfin, il y a des enfants chez qui les testicules se trouvent parfois dans les sacs et, d’autres fois, ils ne se remarquent pas. Dans ce cas, le traitement peut être retardé, car il se peut qu’ils descendent tout seuls naturellement ou grâce à un traitement médical.
Si on en revient aux hernies, il est habituel qu’avec les efforts les hernies gonflent. Le seul traitement est la chirurgie, car les hernies ne se résolvent pas par elles-mêmes. C’est le chirurgien pédiatrique qui décidera du moment de l’intervention et, même si on ne peut pas qualifier cela de quelque chose d’urgent, il existe le risque que les hernies s’étranglent, ce qui signifie que la bosse qui ressort ne se réintroduit pas dans l’abdomen, nécrosant l’anse intestinale qui est restée emprisonnée, ce qui constitue un problème qui exige une action urgente, et plus compliquée que l'intervention faite, disons « à froid ».
La constipation, autrement dit le retard de l’évacuation de selles dures et volumineuses, oblige le bébé à faire un effort supplémentaire pour faire caca, ce qui fait logiquement ressortir les hernies. Cela ne veut pas dire qu’elles s’étranglent mais qu’il faut essayer de corriger la constipation, comme vous êtes déjà en train de faire.
Il y a une série d’aliments qui ont tendance à constiper, comme le riz, la carotte cuite, la banane mûre, la pomme râpée et, en général, les aliments secs. Et il y a d’autres aliments qui ont des propriétés laxatives tels que l’eau (le plus important), les légumes, les fruits (surtout le kiwi, la prune, l’orange, presque tous mais pas en jus, ils doivent être administrés avec de la pulpe), la farine d'avoine, etc.
Si, malgré le fait de suivre ces conseils, le bébé est toujours constipé, on peut envisager un traitement, mais jamais laxatif, car ils sont contre-indiqués chez les enfants. Si un bébé a du mal à faire caca, mais finit par le faire par lui-même sans que cela ne le gêne, il ne faut rien faire. Mais si cela lui provoque des douleurs ou, comme dans le cas de votre neveu, une fissure anale, il faut faire surveiller cela et en prendre soin. Pensez à bien lui faire boire de l'eau, car c’est le plus important, ainsi que la restriction des aliments astringents (qui constipent), en faveur des aliments laxatifs.
