Vous reconnaissez votre situation dans ce témoignage ? Les crises de colère incessantes de votre tout-petit vous épuisent et vous ne savez plus comment gérer ces débordements émotionnels qui semblent ne jamais finir ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seule face à cette situation difficile.
Mon enfant de 20 mois fait des crises depuis la crèche : comment réagir ?
📩 Question d'une maman :
"J'ai un enfant de 20 mois, mais sincèrement, je ne sais pas quoi faire avec lui car depuis qu'il a commencé à aller à la crèche, il est devenu insupportable, parce que quand on ne lui donne pas une chose, il se met à pleurer énormément. Il peut passer des heures à pleurer et parfois il ne veut pas manger, car ses pleurs sont si forts qu'il ne veut rien. Et il n'arrête pas, je ne vraiment pas quoi faire."
L'entrée à la crèche représente un bouleversement majeur dans la vie d'un jeune enfant. Ce changement peut déclencher des réactions émotionnelles intenses qui se manifestent à la maison. Comprendre ce qui se passe dans la tête de votre enfant et adopter les bonnes stratégies vous aidera à traverser cette période délicate avec plus de sérénité.
Pourquoi les crises explosent après l'entrée à la crèche
L'adaptation à la crèche constitue une transition importante pour un enfant de 20 mois. Pendant toute la journée, votre petit doit gérer la séparation, s'adapter à un nouvel environnement, partager l'attention des adultes avec d'autres enfants et respecter des règles collectives.
Lorsqu'il rentre à la maison, toutes ces émotions accumulées explosent. C'est auprès de vous, ses figures d'attachement principales, qu'il se sent suffisamment en sécurité pour exprimer sa frustration, sa fatigue et son stress. En réalité, ces crises sont paradoxalement un signe de confiance : votre enfant sait qu'il peut se laisser aller avec vous.
À cet âge, les capacités de régulation émotionnelle sont encore très immatures. Le cerveau de votre enfant n'a pas la maturité nécessaire pour gérer seul l'intensité de ses ressentis. C'est pourquoi les pleurs peuvent sembler disproportionnés par rapport à la situation déclenchante.

Comprendre les mécanismes des crises de colère à 20 mois
👨⚕️ Réponse du Pédiatre :
"Insupportable. C'est le terme. Normal, mais insupportable. Que ce soit à cause de la crèche, comme une réaction de protestation ou simplement parce qu'à partir de quinze mois presque tous les enfants le font (tôt ou tard), le fait est que les crises de colère, les accès de colère ou les comédies sont un comportement normal chez les enfants, qui essayent d'avoir par ce moyen ce qu'ils n'arrivent pas à obtenir par la « voie normale »."
Les spécialistes s'accordent à dire que ces comportements font partie du développement typique de l'enfant. Entre 15 et 24 mois, la plupart des tout-petits traversent ce qu'on appelle la phase d'opposition, parfois nommée « terrible two » même si elle commence souvent bien avant deux ans.
Durant cette période, votre enfant découvre son autonomie et teste les limites. Il veut affirmer sa volonté mais ne dispose pas encore des mots pour exprimer ses besoins et ses frustrations. Les pleurs deviennent alors son principal moyen de communication, même s'ils paraissent excessifs.
Le pédiatre poursuit : "Si, en pleurant, ils arrivent à obtenir une récompense, il est clair que le problème prendra plus de temps à disparaître. Mais, avec le terme récompense, je ne fais pas uniquement allusion au fait qu'il obtienne ce qu'il veut. C'est également une « récompense » d'observer comment son comportement agit sur la famille, même la simple présence des parents ou de membres de la famille (même s'ils ne disent rien et se limitent à être des « spectateurs »)..."
La stratégie du temps calme : une solution efficace
Face à une crise qui semble interminable, l'approche recommandée par les professionnels de la petite enfance consiste à mettre en place un temps de retrait constructif. Cette technique permet à l'enfant d'apprendre progressivement à gérer ses émotions sans public.
Voici comment procéder selon les conseils pédiatriques :
- Restez calme et ferme : Sans vous énerver, expliquez à votre enfant d'une voix posée que vous comprenez sa colère, mais qu'il doit aller se calmer dans sa chambre.
- Accompagnez-le dans un espace sécurisé : Emmenez-le dans sa chambre en vous assurant que l'environnement est totalement sûr. Ce n'est pas une punition, mais un espace de régulation émotionnelle.
- Expliquez la règle : Dites-lui clairement « quand tu auras terminé, tu pourras sortir ». Utilisez des phrases courtes et simples.
- Maintenez la cohérence : S'il sort avant de s'être calmé, raccompagnez-le fermement mais sans agressivité dans sa chambre, autant de fois que nécessaire.
Cette approche enseigne une leçon fondamentale : les crises ne sont pas un outil efficace pour obtenir ce qu'on veut. Le pédiatre souligne : "Quand un enfant se rend compte que ce comportement ne lui est pas utile, il change de système, probablement par une méthode un peu plus convaincante, comme les flatteries et « petits câlins » qui, ne vous méprenez pas, ont beaucoup plus d'effets sur les parents."
Pour mieux comprendre comment accompagner votre enfant dans cette période de changement, vous pouvez consulter notre article sur le développement psychologique des tout-petits.
Prévenir les crises : anticiper plutôt que subir
Bien qu'il soit impossible d'éviter toutes les crises, certaines stratégies préventives peuvent en réduire la fréquence et l'intensité.
D'abord, veillez aux besoins physiologiques de base. Un enfant fatigué, affamé ou sur-stimulé est beaucoup plus susceptible de craquer. Après une journée à la crèche, privilégiez un retour au calme progressif : évitez les activités trop excitantes et proposez un goûter nourrissant dès l'arrivée à la maison.
Ensuite, instaurez une routine prévisible. Les enfants de cet âge ont besoin de repères stables. Si votre petit sait qu'après la crèche vient le goûter, puis le jeu calme, puis le bain, il se sentira plus en sécurité. Cette prévisibilité diminue l'anxiété et donc les débordements émotionnels.
Accordez également à votre enfant des moments d'attention exclusive. Même 15 minutes de jeu en tête-à-tête, où vous êtes pleinement disponible sans téléphone ni distraction, peuvent combler son besoin de connexion et prévenir les crises d'appel à l'attention.
Enfin, proposez-lui des choix limités pour lui donner un sentiment de contrôle : « Tu veux les chaussures bleues ou les rouges ? » Cette autonomie encadrée satisfait son besoin d'affirmation sans générer de conflit. Découvrez d'autres astuces dans notre guide sur l'éducation positive des jeunes enfants.
Gérer vos propres émotions face aux crises
Les pleurs prolongés d'un enfant peuvent pousser les parents dans leurs derniers retranchements. Vous sentez la colère, l'impuissance ou l'épuisement vous envahir ? C'est parfaitement normal. Reconnaître vos propres limites est la première étape pour mieux gérer ces situations.
Lorsque vous sentez que vous perdez patience, accordez-vous une pause. Si possible, confiez votre enfant à votre conjoint ou à une personne de confiance le temps de vous ressourcer. Si vous êtes seule, assurez-vous que votre enfant est en sécurité dans sa chambre et prenez quelques minutes pour respirer profondément dans une autre pièce.
Cette pause n'est pas un échec parental, c'est une nécessité. Un parent calme sera toujours plus efficace qu'un parent à bout de nerfs. Votre enfant apprend également par observation : en vous voyant gérer vos propres émotions, il intègre progressivement des modèles de régulation émotionnelle.
N'hésitez pas à chercher du soutien auprès d'autres parents, de professionnels de la petite enfance ou de votre pédiatre. Partager vos difficultés permet de relativiser et de découvrir que vous n'êtes pas seule dans cette situation. Pour des conseils supplémentaires sur l'équilibre parental, consultez notre rubrique bien-être des mamans.
Vos questions fréquentes concernant les crises de colère de l'enfant de 20 mois
1. Combien de temps durent généralement ces crises liées à l'adaptation à la crèche ?
La période d'adaptation varie selon les enfants, mais généralement, les crises liées à l'entrée à la crèche s'atténuent progressivement après 4 à 8 semaines. L'important est de maintenir une attitude cohérente et rassurante. Si les crises persistent au-delà de trois mois ou s'intensifient, n'hésitez pas à en parler avec l'équipe de la crèche et votre pédiatre pour identifier d'éventuels facteurs aggravants.
2. Mon enfant refuse de manger pendant ses crises, dois-je m'inquiéter ?
Il est fréquent qu'un enfant en pleine crise refuse de s'alimenter. L'intensité émotionnelle mobilise toute son énergie et bloque temporairement son appétit. N'insistez pas pendant la crise. Une fois calmé, proposez-lui à nouveau de la nourriture. Si ce refus alimentaire devient systématique ou si vous constatez une perte de poids, consultez votre pédiatre pour écarter tout problème sous-jacent.
3. Est-ce que je risque de traumatiser mon enfant en le mettant dans sa chambre pendant une crise ?
Non, à condition que cette mise à l'écart soit faite avec calme et bienveillance. Il ne s'agit pas d'isolement punitif mais d'un espace de régulation émotionnelle. Vous restez à proximité et l'enfant sait qu'il peut sortir une fois calmé. Cette approche, recommandée par les professionnels, aide l'enfant à apprendre progressivement l'auto-apaisement. L'essentiel est de maintenir le lien affectif avant et après la crise.
4. Dois-je appliquer la même méthode quand la crise se produit en public ?
En public, le principe reste le même mais l'application s'adapte. Si possible, emmenez votre enfant dans un endroit plus calme et isolé (voiture, coin tranquille). Restez ferme sur les limites tout en gardant votre calme, même si vous vous sentez jugée par les regards. Les autres parents ont généralement traversé les mêmes situations. L'important est de rester cohérente avec vos règles, quel que soit l'endroit.
5. À partir de quel moment dois-je consulter un professionnel pour ces crises ?
Consultez si les crises durent systématiquement plus de 15 minutes, se répètent plusieurs fois par jour, s'accompagnent de comportements dangereux pour l'enfant ou les autres, ou persistent intensément au-delà de 4 ans. De même, si vous observez une régression importante dans d'autres domaines (langage, propreté, sommeil) ou si vous vous sentez complètement dépassée, n'hésitez pas à solliciter l'aide d'un pédopsychologue ou de votre pédiatre.
Conclusion
Les crises de colère d'un enfant de 20 mois, particulièrement après l'entrée à la crèche, représentent une étape normale mais éprouvante du développement. Ces débordements émotionnels témoignent des efforts d'adaptation de votre tout-petit face aux changements de son quotidien.
En adoptant une attitude ferme mais calme, en mettant en place la stratégie du temps de retrait et en prenant soin de vos propres limites émotionnelles, vous aiderez progressivement votre enfant à développer de meilleures capacités de régulation. Cette période difficile finira par passer, et votre petit découvrira des moyens plus constructifs d'exprimer ses besoins et ses frustrations.


