Votre bébé est chaud, il a le nez qui coule et tousse un peu. Le thermomètre affiche 38,5°C et vous vous demandez si cette température est préoccupante ou s'il faut simplement patienter avec du paracétamol. Savoir reconnaître une vraie fièvre et distinguer une infection bénigne d'une situation urgente vous permettra de réagir avec calme et efficacité. Dans cet article, notre pédiatre vous guide pas à pas pour comprendre la fièvre de votre tout-petit et identifier les signaux d'alerte.
💬 La question d'une maman
« Je me demande quelle température est considérée comme une fièvre chez un bébé de 1 an et s'il y a lieu de consulter un médecin quand un bébé a de la fièvre et de la toux ou s'il faut attendre quelques jours et donner du Doliprane pour voir si son état s'améliore. »
👨⚕️ La réponse du pédiatre
C'est une question que se posent de nombreux parents, et c'est tout à fait légitime. La fièvre chez un bébé de 1 an est généralement le signe que son organisme lutte contre une infection. Dans la plupart des cas, lorsque la fièvre s'accompagne de symptômes de rhume classique, il n'y a pas d'urgence à consulter immédiatement. Cependant, certains signaux doivent vous alerter. Je vous explique tout en détail ci-dessous.
Quelle température est considérée comme de la fièvre chez un bébé ?
La température corporelle normale d'un enfant se situe aux alentours de 37°C, avec quelques variations selon les moments de la journée. Si vous prenez la température dans le rectum, considérée comme la plus fiable chez les nourrissons, la normale se situe plutôt autour de 37,5°C. C'est pourquoi de nombreux parents retirent systématiquement 0,5°C lorsqu'ils utilisent cette méthode.
On parle d'état fébrile lorsque la température ne dépasse pas 38°C (soit 38,5°C en rectal). Au-delà de ce seuil, on considère que l'enfant présente véritablement de la fièvre. La fièvre n'est pas une maladie en soi, mais un mécanisme de défense naturel de l'organisme contre les infections. Pour en savoir plus sur le suivi médical de votre enfant, consultez notre rubrique santé de l'enfant.
Comment faire baisser la fièvre de bébé : les gestes efficaces
Contrairement à une idée reçue, il n'est pas toujours nécessaire de faire baisser la fièvre si votre bébé semble aller bien. Elle aide l'organisme à lutter contre l'infection. Cependant, elle provoque généralement un inconfort qu'il est légitime de vouloir soulager.
Première étape : les mesures physiques simples. Si votre bébé présente une température de 38,5°C et qu'il ne se sent pas bien, commencez par alléger ses vêtements. Aérez correctement la pièce, avec une température ambiante de 19 à 20°C. Proposez-lui régulièrement de l'eau en petites quantités car la fièvre augmente les pertes hydriques.
Deuxième étape : le rafraîchissement. Si la température atteint 39°C, vous pouvez lui rafraîchir le visage avec une compresse d'eau tiède ou lui passer doucement une éponge humide tiède sur le corps. N'utilisez jamais d'alcool, d'eau de Cologne ou d'eau froide : ces méthodes peuvent provoquer des frissons et des complications. Vous pouvez donner un bain tiède (environ 2°C en dessous de sa température corporelle), court et peu profond.
Troisième étape : le recours aux antipyrétiques. Si la température ne diminue pas et que votre bébé reste inconfortable, administrez un antipyrétique comme le paracétamol. Respectez la dose prescrite par votre pédiatre et les intervalles entre les prises. Il n'est pas prouvé qu'alterner deux antipyrétiques différents soit plus efficace qu'un seul médicament correctement dosé. Notre rubrique pédiatre répond à vos questions les plus fréquentes.
Fièvre et toux chez bébé : quand faut-il vraiment s'inquiéter ?
Le plus important face à un bébé fiévreux n'est pas tant le chiffre affiché sur le thermomètre que de comprendre la cause de cette fièvre et d'évaluer l'état général de l'enfant. Lorsque la hausse de température s'accompagne de symptômes banals comme un rhume, un nez qui coule et une toux légère, il n'y a généralement pas d'urgence. Ces manifestations évoquent une infection virale classique qui guérira spontanément en quelques jours.
En revanche, certains signes doivent vous alerter. Soyez particulièrement vigilante si vous observez des symptômes que vous ne comprenez pas ou qui vous semblent inhabituels. Par exemple, l'apparition de taches violacées sur le corps, ressemblant à de petites ecchymoses qui ne s'effacent pas à la pression, constitue un signe d'alerte majeur. Même si la fièvre ne dépasse pas 38,5°C, ces taches peuvent indiquer une méningite dans l'une de ses formes les plus graves. Cette situation nécessite une prise en charge médicale immédiate.
De même, une première convulsion fébrile doit toujours conduire à une consultation aux urgences pédiatriques. Les convulsions fébriles, bien qu'impressionnantes, sont généralement bénignes et ne sont pas liées à l'épilepsie. Cependant, lors d'un premier épisode, des examens sont nécessaires pour confirmer le diagnostic. Pour approfondir vos connaissances sur le rhume et ses complications, consultez notre article dédié au rhume chez l'enfant.
Les situations qui nécessitent une consultation médicale
Au-delà des urgences absolues, plusieurs situations justifient de consulter votre médecin ou pédiatre dans les 24 à 48 heures :
- Une fièvre qui persiste au-delà de 48 à 72 heures malgré le traitement antipyrétique
- Un bébé de moins de 3 mois présentant une température supérieure à 38°C (urgence médicale)
- Un enfant qui refuse de boire ou de s'alimenter depuis plusieurs heures
- Des pleurs inconsolables ou au contraire une apathie inhabituelle
- Des difficultés respiratoires, un teint grisâtre ou des lèvres bleutées
L'âge de votre bébé est un critère déterminant. Chez un nourrisson de moins de 3 mois, toute fièvre doit être prise au sérieux et motiver une consultation rapide, car les infections peuvent évoluer plus rapidement à cet âge. Entre 3 et 6 mois, la vigilance reste de mise, et au-delà, c'est surtout l'état général de l'enfant qui guide la décision.
Faites confiance à votre instinct de parent : si quelque chose vous inquiète dans le comportement de votre enfant, même sans pouvoir l'identifier précisément, n'hésitez pas à demander un avis médical.
Vos questions fréquentes concernant la fièvre chez le bébé
1. Dois-je donner du Doliprane à mon bébé dès qu'il a 38°C de fièvre ?
Non, ce n'est pas systématiquement nécessaire. Si votre bébé joue normalement, s'alimente correctement et ne semble pas gêné par la fièvre, vous pouvez simplement le surveiller et appliquer les mesures physiques de confort (déshabillage, hydratation, aération). Le paracétamol est indiqué lorsque l'enfant est inconfortable ou que la fièvre dépasse 38,5°C.
2. Peut-on alterner paracétamol et ibuprofène pour faire baisser la fièvre plus efficacement ?
Les études scientifiques n'ont pas démontré que l'alternance de deux antipyrétiques soit plus efficace qu'un seul médicament bien dosé. Cette pratique augmente par ailleurs le risque d'erreur de dosage ou de surdosage. Il est donc préférable de s'en tenir à un seul antipyrétique, sauf avis contraire de votre pédiatre.
3. Mon bébé a de la fièvre et tousse : dois-je consulter immédiatement ?
Si la fièvre s'accompagne uniquement de symptômes de rhume (nez qui coule, toux légère, éternuements), il n'y a pas d'urgence. Surveillez l'évolution pendant 48 à 72 heures. En revanche, consultez rapidement si la toux devient sifflante, si votre bébé a des difficultés à respirer ou si son état général se dégrade.
4. À partir de quelle température la fièvre devient-elle dangereuse pour le cerveau de mon bébé ?
La fièvre en elle-même, même élevée (40°C), n'endommage pas le cerveau. Ce qui peut être dangereux, c'est la cause de la fièvre (comme une méningite) et non la température elle-même. Les convulsions fébriles, bien qu'impressionnantes, sont généralement bénignes et ne laissent pas de séquelles neurologiques.
Conclusion
La fièvre chez le bébé est une situation courante qui, dans la grande majorité des cas, traduit une infection virale bénigne. La clé d'une bonne prise en charge réside dans l'observation attentive de votre enfant plutôt que dans la seule surveillance du thermomètre. Un bébé qui joue, sourit et s'alimente malgré quelques degrés de fièvre est généralement rassurant, tandis qu'un enfant apathique avec une fièvre modérée mérite une attention particulière.
Les gestes simples comme le déshabillage, l'hydratation régulière et l'aération de la pièce constituent la première ligne de défense. Les antipyrétiques interviennent en complément lorsque l'inconfort est manifeste. Gardez en tête les signaux d'alerte qui justifient une consultation urgente : taches purpuriques, convulsions, troubles de la conscience ou difficultés respiratoires. En cas de doute, votre pédiatre ou le 15 restent vos meilleurs alliés pour vous guider et vous rassurer.
