Bonjour, j'ai une fille de 7 ans et demi et, lors de la dernière visite chez le médecin, au mois de juin, il m’a dit qu’elle avait le fémur d'une jambe plus court que l'autre.
Après lui avoir donné quelques instructions sur la façon dont elle doit s'asseoir et plusieurs choses qu’elle doit faire, le médecin nous a dit de revenir en octobre et que, selon les changements qu’il verrait, il l’enverrait chez un orthopédiste. Est-ce qu’il existe une solution à cela ? Et, si oui, en quoi consiste-t-elle ? Devrais-je emmener ma fille chez l'orthopédiste avant octobre ? Est-ce que cela peut laisser des séquelles importantes ? (Je veux dire, pourrait-elle boiter à vie ?). J'attends votre réponse, je vous remercie beaucoup.
Réponse du Pédiatre
Il y a quelques années, des chercheurs japonais ont observé que 33% des jeunes sportifs qu’ils avaient observés avaient une différence de longueur des membres inférieurs, supérieure à un centimètre, ce qui montre qu'il s’agit d’une anomalie assez courante.
Il est très difficile de déterminer si c'est l'un ou l'ensemble des os des membres qui sont plus courts ou, au contraire, si c’est l'autre extrémité qui est plus longue. Les causes de l’une et des autres situations sont extrêmement variées, étant le plus souvent inconnues.
Le raccourcissement ou l'allongement d’un membre devient important plus la différence de longueur et la rapidité avec laquelle elle s’établie sont grandes. Par exemple, s’il s’agit d’une fracture déjà développée qui provoque un raccourcissement, il sera moins toléré que s’il s’agissait d’un raccourcissement qui se produit de manière progressive. Vous ne me dites pas la différence de longueur entre une jambe et l’autre (mesurée par une téléradiométrie des membres inférieurs) mais, en général, une différence de moins d’un demi centimètre n’est souvent pas compensée par un talon (à l'intérieur de la chaussure). Entre un demi et deux centimètres, on la compense généralement par un talon (même si tous les chirurgiens orthopédistes ne le font pas, parce que le corps compense la dysmétrie). Au-dessus de deux centimètres, on envisage déjà des interventions chirurgicales d’allongement du membre plus long ou de raccourcissement du membre plus court, mais à long terme.
La radiographie des hanches est essentielle, en plus de la téléradiométrie (qui montre le squelette des membres inférieurs à taille réelle). Il peut y avoir une anomalie au niveau des hanches, comme la fameuse coxa vara congénitale, qui peut être responsable de l’apparent raccourcissement du fémur concerné. La normalité des hanches fait que c’est surtout le suivi de l'évolution de la dysmétrie qui indique s’il faut prendre certaines mesures ou non.
