Vous avez des ovaires polykystiques et vous vous demandez si la grossesse peut les faire disparaître ? Cette question revient fréquemment chez les femmes qui ont réussi à concevoir malgré ce diagnostic. Découvrez ce que les gynécologues en disent et comment cette condition évolue au fil du temps.
Question de la maman :
"Bonjour Docteur, je souhaiterais vous poser une question qui me travaille depuis 11 mois que mon bébé est né. Lorsque j'avais 14 ans, on m'a découvert des ovaires polykystiques et on m'a dit qu'il serait très difficile de tomber enceinte. À 19 ans, j'ai eu la chance de tomber enceinte et on m'a dit, pendant la grossesse, que mes ovaires se voyaient très bien. Ma question est la suivante : les ovaires polykystiques disparaissent-ils pendant la grossesse?"
Réponse du Gynécologue :
Les ovaires polykystiques sont des ovaires qui développent plusieurs follicules chaque mois. On a beaucoup discuté et étudié à ce sujet pour savoir s'il s'agissait d'un phénomène naturel pouvant arriver à une femme à certaines périodes de sa vie ou s'il fallait le considérer comme une maladie.
Comprendre les ovaires polykystiques : de quoi parle-t-on vraiment ?
Les ovaires polykystiques représentent une condition gynécologique fréquente où plusieurs follicules se développent simultanément dans les ovaires. Cette particularité anatomique se distingue du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), même si les deux sont souvent confondus.
Contrairement au SOPK qui implique un déséquilibre hormonal complexe, les ovaires polykystiques isolés peuvent être une variation normale du fonctionnement ovarien. Jusqu'à l'apparition de la technique de l'échographie ovarienne, on ne pouvait les diagnostiquer que lors des interventions et on enlevait alors la partie de l'ovaire où se trouvaient les kystes. Maintenant, grâce à l'échographie, on les voit immédiatement et on peut décider du traitement contraceptif.
Cette visualisation précoce permet aujourd'hui un suivi personnalisé et évite les interventions chirurgicales autrefois systématiques. Les médecins peuvent ainsi observer l'évolution naturelle de cette condition et adapter leur prise en charge selon les besoins de chaque femme.

Ovaires polykystiques et fertilité : une relation complexe
Contrairement aux idées reçues, les femmes qui ont des ovaires polykystiques ne sont pas nécessairement moins fertiles. Du fait qu'elles peuvent développer plus d'un ovule, elles sont, en théorie, plus fécondes et celles qui se soumettent à une FIV réagissent plus facilement.
Cette capacité à produire plusieurs follicules peut même représenter un avantage dans certaines situations de procréation médicalement assistée. Les protocoles de stimulation ovarienne donnent souvent de meilleurs résultats chez ces femmes, avec une réponse folliculaire plus importante.
Votre histoire personnelle illustre parfaitement cette réalité : malgré un diagnostic établi à l'adolescence et un pronostic réservé, vous avez pu mener une grossesse naturellement à 19 ans. Cette évolution positive n'est pas rare et démontre que les ovaires polykystiques ne constituent pas systématiquement un obstacle à la maternité.
L'évolution naturelle des ovaires polykystiques au fil du temps
L'une des particularités méconnues des ovaires polykystiques réside dans leur capacité d'évolution. Au cours de la vie de la femme, les ovaires polykystiques peuvent évoluer vers la normalité. Cette transformation peut survenir à différents moments : après une grossesse, lors de changements hormonaux naturels, ou simplement avec l'âge.
Plusieurs facteurs influencent cette évolution :
- Les modifications hormonales liées aux grossesses et à l'allaitement peuvent réguler le fonctionnement ovarien
- Les changements du mode de vie comme la pratique régulière d'une activité physique et une alimentation équilibrée
- Le vieillissement naturel qui modifie progressivement l'activité ovarienne
- La stabilisation du poids qui joue un rôle important dans l'équilibre hormonal
Dans votre cas, le fait que vos ovaires étaient "bien visibles" pendant la grossesse ne signifie pas nécessairement une aggravation. Il s'agit plutôt d'une observation échographique objective qui confirme leur présence, sans préjuger de leur impact sur votre santé reproductive future.
La grossesse modifie-t-elle réellement les ovaires polykystiques ?
La grossesse représente une période de bouleversements hormonaux majeurs qui peuvent influencer l'apparence et le fonctionnement des ovaires. Durant ces neuf mois, l'activité ovarienne est mise en pause : l'ovulation cesse naturellement et les ovaires entrent dans une phase de repos relatif.
Cette pause physiologique permet parfois une "réinitialisation" du système hormonal. Après l'accouchement et le retour de couches, certaines femmes constatent une régularisation de leurs cycles menstruels et une amélioration de leur profil ovarien à l'échographie. D'autres maintiennent leur aspect polykystique sans que cela n'affecte leur fertilité pour d'éventuelles grossesses ultérieures.
Il n'existe pas de règle absolue : chaque femme réagit différemment selon son profil hormonal, son âge et ses antécédents. L'important reste le suivi médical régulier pour adapter la prise en charge si nécessaire, notamment si vous envisagez une nouvelle grossesse.
Vos questions fréquentes concernant les ovaires polykystiques et la grossesse
1. Puis-je retomber enceinte facilement après une première grossesse avec des ovaires polykystiques ?
Oui, dans la majorité des cas. Si vous avez déjà conçu naturellement une fois, vos chances de récidive sont excellentes. La première grossesse prouve que votre système reproductif fonctionne malgré la présence d'ovaires polykystiques. Certaines femmes constatent même une amélioration de leur fertilité après un premier enfant.
2. Dois-je surveiller mes ovaires polykystiques après l'accouchement ?
Un suivi gynécologique régulier reste recommandé, surtout si vous présentez d'autres symptômes comme des cycles irréguliers ou des signes d'hyperandrogénie. Une échographie de contrôle peut être réalisée quelques mois après le retour de couches pour évaluer l'évolution de vos ovaires. Cependant, en l'absence de symptômes gênants, il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure.
3. Les ovaires polykystiques augmentent-ils les risques pendant la grossesse ?
Les ovaires polykystiques isolés, sans syndrome associé, n'augmentent généralement pas les risques obstétricaux. En revanche, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) complet peut légèrement accroître le risque de diabète gestationnel ou d'hypertension. Votre médecin adaptera le suivi de votre grossesse en fonction de votre profil spécifique.
4. Faut-il prendre un traitement particulier avec des ovaires polykystiques ?
En l'absence de symptômes gênants et si vous n'avez pas de problème de fertilité, aucun traitement n'est systématiquement nécessaire. Les traitements contraceptifs hormonaux peuvent être proposés pour réguler les cycles ou réduire les manifestations d'hyperandrogénie, mais uniquement s'ils sont jugés utiles dans votre situation personnelle.
Conclusion : vivre sereinement avec des ovaires polykystiques
Votre parcours illustre parfaitement que les ovaires polykystiques ne constituent pas une fatalité pour la fertilité. La capacité de ces ovaires à évoluer naturellement vers la normalité offre un espoir réel à de nombreuses femmes qui partagent votre situation.
L'essentiel est de maintenir un dialogue ouvert avec votre gynécologue, qui pourra suivre l'évolution de vos ovaires au fil du temps et vous accompagner dans vos projets de maternité futurs. Les progrès de l'imagerie médicale et des traitements de la fertilité permettent aujourd'hui une prise en charge personnalisée et efficace.


