Gros ovaires et infertilité secondaire : que faire quand bébé 2 se fait attendre ?

Je n’arrive pas à tomber enceinte de mon deuxième enfant

Vous avez déjà une petite fille de 6 ans et depuis deux ans, vous essayez d'agrandir votre famille sans succès. Votre médecin vous a parlé de "gros ovaires" et cette expression vous laisse perplexe. Vous vous posez mille questions : s'agit-il d'infertilité secondaire ? Pourquoi cette difficulté alors que votre première grossesse s'est déroulée naturellement ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seule dans cette situation et des solutions existent.

La question d'une maman préoccupée

"J'ai une petite fille de 6 ans et, depuis deux ans, j'essaie d'avoir un deuxième enfant mais je n'arrive pas à tomber enceinte. On m'a dit que j'ai des gros ovaires et j'aimerais savoir ce que cela signifie.

Tous les tests sont bons et je n'ai pas de polypes ou d'autres problèmes. Est-ce qu'il s'agit d'infertilité secondaire ? Le fait d'avoir eu une fille signifie que je peux avoir d'autres enfants, non ? Merci beaucoup."

La réponse rassurante du gynécologue

"Le fait que vous ayez déjà eu une grossesse signifie que, si vous n'avez pas eu de problèmes gynécologiques importants jusqu'à présent, il n'y a rien qui vous empêche de tomber à nouveau enceinte.

Vous devez également voir si votre conjoint n'a pas eu non plus de problèmes qui pourraient avoir modifié les spermatozoïdes, tant dans leur quantité que dans leur qualité. Je vous recommande d'aller chez un gynécologue afin qu'il puisse étudier votre cas pour voir si quelque chose s'est altéré."

 

Comprendre ce que signifie "avoir de gros ovaires"

Lorsque votre médecin évoque des gros ovaires, il fait généralement référence à un aspect particulier visible lors d'une échographie pelvienne. Cette observation peut indiquer la présence d'ovaires augmentés de volume, mesurant plus de 30 à 50 mm dans leur plus grande dimension au lieu des 30 mm habituels.

Dans de nombreux cas, cette particularité est associée au syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une affection hormonale touchant entre 5 et 10% des femmes en âge de procréer. À l'échographie, ces ovaires présentent de multiples petits follicules de 2 à 9 mm répartis sous leur surface, donnant cet aspect caractéristique qui a donné son nom au syndrome.

Il est essentiel de comprendre que le SOPK n'est pas synonyme d'infertilité définitive. En réalité, environ une femme sur trois atteintes de SOPK tombe enceinte spontanément sans intervention médicale. Le syndrome provoque plutôt des cycles irréguliers et des troubles de l'ovulation qui peuvent rendre la conception plus longue, mais rarement impossible.

Le diagnostic repose sur plusieurs critères : des signes d'hyperandrogénie (excès d'hormones masculines pouvant causer acné ou pilosité), des cycles menstruels irréguliers ou absents, et cet aspect caractéristique des ovaires à l'échographie. Votre médecin peut également prescrire un bilan hormonal pour confirmer le diagnostic et adapter la prise en charge.

 

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L'infertilité secondaire : un phénomène plus fréquent qu'on ne le pense

Votre situation correspond à ce que les spécialistes appellent l'infertilité secondaire. Ce terme désigne la difficulté ou l'impossibilité de concevoir un enfant après avoir déjà eu une ou plusieurs grossesses réussies. Contrairement aux idées reçues, ce phénomène est loin d'être rare : il représente environ 20% des cas d'infertilité pris en charge dans les centres spécialisés.

L'infertilité secondaire se définit médicalement par l'absence de grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers non protégés, tout comme l'infertilité primaire. La différence réside uniquement dans le fait qu'une grossesse antérieure a déjà abouti. Dans votre cas, après deux ans d'essais, il est tout à fait légitime de consulter un spécialiste.

Les causes de l'infertilité secondaire sont similaires à celles de l'infertilité primaire : l'origine est féminine dans 30% des cas, masculine dans 30% des cas, mixte dans 30% des cas et reste inexpliquée dans 10% des situations. Le facteur le plus fréquent reste l'âge, notamment chez les femmes qui ont eu leur premier enfant après 30 ans.

La fertilité féminine diminue naturellement avec les années. Cette baisse s'accompagne d'une diminution de la qualité des ovocytes et d'une augmentation du risque de fausse couche. D'autres facteurs peuvent également jouer un rôle : l'apparition d'une endométriose, des troubles hormonaux qui n'existaient pas lors de la première grossesse, ou encore des séquelles d'une première grossesse ou d'un accouchement compliqué.

 

Le rôle essentiel du bilan de fertilité du couple

Vous mentionnez que tous vos tests sont bons et qu'aucun polype n'a été détecté, ce qui est rassurant. Cependant, le bilan de fertilité ne doit jamais se limiter à l'exploration féminine. Comme le souligne le gynécologue dans sa réponse, il est tout aussi important d'évaluer la fertilité de votre conjoint.

Chez l'homme, la qualité du sperme peut évoluer avec le temps. Plusieurs facteurs peuvent influencer les spermatozoïdes : l'âge, bien sûr, mais aussi le stress, certaines maladies, la prise de médicaments, l'exposition à des toxiques environnementaux ou encore des changements dans le mode de vie. Un simple spermogramme permet d'évaluer la quantité, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes.

Le bilan de fertilité complet comprend généralement plusieurs examens :

  • Pour la femme : dosages hormonaux (FSH, LH, œstradiol, AMH, prolactine), échographie pelvienne pour évaluer la réserve ovarienne et l'état de l'utérus, et éventuellement une hystérosalpingographie pour vérifier la perméabilité des trompes.
  • Pour l'homme : spermogramme et spermocytogramme pour analyser la qualité du sperme, dosages hormonaux si nécessaire.

Ces examens permettent d'identifier précisément les obstacles à la conception et d'orienter vers le traitement le plus adapté. Dans votre situation, si le bilan de votre conjoint n'a pas encore été réalisé, c'est une étape indispensable avant d'envisager toute prise en charge.

 

Les solutions face à l'infertilité secondaire avec SOPK

La bonne nouvelle, c'est que l'infertilité secondaire liée au SOPK se traite généralement très bien. Plusieurs approches thérapeutiques existent, à adapter selon votre situation personnelle.

En première intention, les modifications du mode de vie jouent un rôle déterminant. Si vous présentez un surpoids, une perte de 5 à 10% de votre poids initial peut suffire à restaurer des cycles ovulatoires réguliers dans plus de la moitié des cas. Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière améliorent la sensibilité à l'insuline, souvent altérée dans le SOPK, et favorisent l'ovulation naturelle.

Si les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas, votre gynécologue peut vous proposer un traitement inducteur de l'ovulation. Le citrate de clomifène est le traitement de première ligne : il stimule l'ovulation en agissant sur les hormones hypophysaires. Le létrozole représente une alternative efficace. Ces traitements nécessitent un suivi échographique régulier pour optimiser les chances de réussite et éviter les risques de grossesses multiples.

Dans certains cas, la metformine, un médicament habituellement utilisé pour le diabète, peut être prescrite. Elle améliore la sensibilité à l'insuline et peut aider à régulariser les cycles menstruels, particulièrement chez les femmes en surpoids. La chirurgie par drilling ovarien, réalisée par cœlioscopie, constitue une option lorsque les traitements médicamenteux ne donnent pas de résultats satisfaisants.

Si ces approches s'avèrent insuffisantes, les techniques de procréation médicalement assistée (PMA) comme l'insémination intra-utérine ou la fécondation in vitro peuvent être envisagées. Les femmes atteintes de SOPK répondent généralement très bien à la stimulation ovarienne en FIV, avec d'excellents taux de réussite.

 

Pourquoi consulter rapidement un spécialiste

Face à vos difficultés, la consultation d'un gynécologue spécialisé en fertilité ou d'un médecin de la reproduction s'impose. Après deux ans d'essais infructueux, et compte tenu de l'aspect de vos ovaires, un avis spécialisé permettra d'affiner le diagnostic et de mettre en place une stratégie adaptée.

Le délai recommandé pour consulter varie selon l'âge : après 12 mois d'essais pour les femmes de moins de 35 ans, mais seulement 6 mois pour celles de plus de 35 ans. Dans votre situation, avec déjà deux ans d'attente, il ne faut plus tarder. Le temps est un facteur crucial en matière de fertilité, et chaque année qui passe diminue les chances de conception naturelle.

Le spécialiste pourra notamment vérifier si vos ovulations sont régulières et de bonne qualité. En effet, avec un SOPK, même si des règles surviennent, l'ovulation peut être irrégulière ou absente (anovulation), ou de qualité insuffisante (dysovulation). Des tests simples comme le dosage de progestérone en milieu de cycle ou le monitorage échographique permettent de le vérifier.

N'oubliez pas que votre âge au moment où vous essayez d'avoir votre deuxième enfant n'est plus le même que lors de votre première grossesse. Six ans se sont écoulés, et la fertilité évolue. Cependant, le fait d'avoir déjà conçu naturellement est un élément très encourageant qui témoigne que votre corps sait créer les conditions d'une grossesse. Avec l'aide appropriée, vos chances de réussite restent excellentes.

 

Vos questions fréquentes concernant l'infertilité secondaire et les gros ovaires

 

1. Avoir de gros ovaires signifie-t-il que je ne pourrai plus avoir d'enfants ?
Non, absolument pas. Les ovaires augmentés de volume, souvent liés au syndrome des ovaires polykystiques, ne signifient pas une infertilité définitive. Environ une femme sur trois avec un SOPK conçoit spontanément sans traitement. Avec un accompagnement médical adapté, les chances de grossesse sont excellentes.

 

2. Pourquoi puis-je avoir des difficultés pour un deuxième enfant alors que le premier est arrivé facilement ?
L'infertilité secondaire touche 20% des couples consultant en centre de fertilité. Les principales raisons incluent l'âge (votre fertilité diminue naturellement), l'apparition de nouveaux problèmes de santé comme le SOPK ou l'endométriose, des modifications du sperme chez votre conjoint, ou encore des séquelles d'une précédente grossesse. C'est pourquoi un bilan complet du couple est essentiel.

 

3. Combien de temps dois-je attendre avant de consulter un spécialiste ?
Pour les femmes de moins de 35 ans, il est recommandé de consulter après 12 mois de tentatives sans succès. Pour celles de plus de 35 ans, ce délai est ramené à 6 mois. Dans votre cas, après deux ans d'essais, une consultation spécialisée s'impose pour identifier les causes et mettre en place un traitement adapté.

 

4. Mon conjoint doit-il aussi faire des examens ?
Oui, c'est absolument indispensable. Dans 30% des cas, l'infertilité est d'origine masculine, et dans 30% supplémentaires, elle est mixte. La qualité du sperme peut évoluer avec le temps, l'âge, le stress ou certaines pathologies. Un spermogramme simple permet d'évaluer la quantité, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes de votre partenaire.

 

5. Quels sont les traitements possibles pour l'infertilité secondaire liée aux ovaires polykystiques ?
Plusieurs options existent selon votre situation : modification du mode de vie (perte de poids si nécessaire, activité physique), traitements inducteurs de l'ovulation comme le clomifène ou le létrozole, metformine pour améliorer la sensibilité à l'insuline, chirurgie par drilling ovarien en cas d'échec des traitements médicamenteux, ou techniques de procréation assistée (insémination ou FIV) si nécessaire. Votre gynécologue adaptera le traitement à votre profil.

 

Conclusion : gardez espoir et agissez

Votre situation, bien que source d'inquiétude légitime, n'est ni rare ni désespérée. Le fait d'avoir déjà mené une grossesse à terme démontre que votre corps possède les capacités nécessaires pour concevoir. Les "gros ovaires" que l'on vous a diagnostiqués, probablement liés à un syndrome des ovaires polykystiques, expliquent vos difficultés actuelles mais ne constituent pas un obstacle insurmontable.

L'essentiel est d'agir maintenant en consultant un spécialiste de la fertilité qui réalisera un bilan complet pour vous et votre conjoint. Cette démarche permettra d'identifier précisément les facteurs en jeu et de mettre en place une stratégie thérapeutique personnalisée. Les solutions existent, allant des simples ajustements du mode de vie aux traitements d'induction de l'ovulation, en passant par les techniques de procréation assistée si nécessaire.

 

 

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