Vous avez subi une conisation il y a plusieurs années et vous êtes aujourd'hui enceinte ? Cette situation soulève naturellement de nombreuses questions, notamment concernant le risque d'accouchement prématuré et les modalités de votre accouchement. La conisation, qui consiste à retirer une partie du col de l'utérus, peut effectivement avoir des répercussions sur le déroulement de la grossesse, mais avec un suivi médical adapté, la grande majorité des femmes concernées mènent leur grossesse à terme et accouchent dans de bonnes conditions. Découvrez dans cet article le témoignage d'une future maman confrontée à cette situation et les réponses rassurantes de notre gynécologue.
Le témoignage d'une future maman : contractions et inquiétudes après une conisation
De nombreuses femmes ayant eu une conisation se retrouvent confrontées à des interrogations similaires pendant leur grossesse. Voici le témoignage d'une de nos lectrices qui partage ses préoccupations avec notre équipe médicale.
📩 Question d'une future maman
« Il y a dix ans, j'ai eu une conisation. À présent, je suis enceinte de 27 semaines et j'ai eu des contractions fréquentes qui m'obligent à être au repos depuis deux semaines.
Heureusement, je n'ai pas dilaté, mais le médecin m'a prescrit des médicaments pour abaisser la tension et donc la contraction de l'utérus (Adalate 20mg toutes les 8 heures, je ne sais pas si c'est bon pour mon bébé de le prendre pendant longtemps...).
Mes doutes sont les suivants : Comment déterminer le moment de l'accouchement si mes contractions sont contrôlées ? Au cas où le col ne se dilate pas en raison de la conisation (dans le cas où l'âge du fœtus soit plus élevé que supposé et qu'il naisse plus tôt que prévu), est-ce qu'il y a toujours des saignements, même sans dilatation ? D'autre part, pourrais-je avoir un accouchement naturel avec ce type de chirurgie, ou devra-t-on me faire une césarienne ? »
Ces questions sont tout à fait légitimes et reflètent les préoccupations de nombreuses futures mamans ayant un antécédent de conisation. Le suivi médical renforcé mis en place dans ces situations vise précisément à prévenir les complications et à accompagner la grossesse jusqu'à son terme dans les meilleures conditions possibles. Pour mieux comprendre les différents types de contractions pendant la grossesse, il est important de distinguer les contractions physiologiques des contractions préoccupantes.
👨⚕️ Réponse du Gynécologue
« Les patientes qui ont eu une conisation ont plus de facilité de dilatation du col et donc d'accouchement prématuré. C'est pour cette raison qu'on leur prescrit le repos et un traitement pour ne pas avoir de contractions.
Soyez tranquille, cela n'affecte pas votre bébé. Le déclenchement du travail se fera à maturité du fœtus et, à ce moment, on vous retirera les médicaments pour que vous puissiez avoir des contractions. C'est alors que l'on prendra la décision d'un accouchement par voies naturelles si la dilatation est normale, ou d'une césarienne si ce n'est pas le cas.
Ayez confiance en votre médecin et en l'équipe qui suit votre grossesse et n'hésitez pas à leur faire part de vos doutes. »
Cette réponse met en lumière plusieurs points essentiels. Tout d'abord, le traitement médicamenteux prescrit (les tocolytiques comme l'Adalate) est parfaitement sûr pour le bébé et son objectif est de permettre à la grossesse de se poursuivre jusqu'à ce que le fœtus atteigne sa maturité. Ensuite, la décision concernant le mode d'accouchement sera prise au moment opportun, en fonction de l'évolution du col utérin et de la situation clinique.

Comprendre l'impact de la conisation sur la grossesse
La conisation est une intervention gynécologique qui consiste à retirer un fragment de tissu en forme de cône au niveau du col de l'utérus. Elle est généralement pratiquée pour traiter des lésions précancéreuses (dysplasies) détectées lors d'un frottis cervical. Bien que cette intervention préserve la fertilité, elle peut avoir des conséquences sur les grossesses ultérieures.
Les principales répercussions possibles d'une conisation sur la grossesse sont :
- Un col utérin plus court : des études montrent que les femmes ayant subi une conisation ont un col mesurant en moyenne 34,5 mm au deuxième trimestre, contre 42,1 mm chez les femmes non conisées
- Un risque légèrement augmenté d'accouchement prématuré : le col ayant été partiellement retiré, sa fonction de maintien de la grossesse peut être affectée
- Une surveillance renforcée nécessaire : des échographies régulières permettent de mesurer la longueur du col et d'anticiper d'éventuelles complications
- Dans certains cas, la pose d'un cerclage : cette intervention consiste à placer un fil autour du col pour le maintenir fermé
Toutefois, il est important de souligner que la très grande majorité des femmes ayant eu une conisation accouchent normalement. Les techniques actuelles de conisation, plus conservatrices qu'auparavant, permettent de préserver au maximum le tissu cervical tout en retirant les lésions problématiques.
Le traitement des contractions et le repos pendant la grossesse
Lorsque des contractions surviennent précocement pendant la grossesse, l'équipe médicale met en place une prise en charge adaptée pour éviter un accouchement prématuré. Cette prise en charge repose sur plusieurs éléments complémentaires.
Le repos constitue la première mesure prescrite. Il peut être relatif (réduction des activités quotidiennes) ou strict (alitement), selon la gravité de la situation. L'objectif est de diminuer la pression exercée sur le col de l'utérus et de réduire l'activité contractile.
Les médicaments tocolytiques, comme l'Adalate (nifédipine), sont utilisés pour diminuer les contractions utérines. Ces médicaments agissent en relaxant le muscle utérin. Contrairement aux inquiétudes légitimes des futures mamans, ces traitements sont bien tolérés par le fœtus et peuvent être pris sur une période prolongée sans danger.
La surveillance médicale régulière permet de suivre l'évolution du col utérin et d'adapter la prise en charge. Des échographies endovaginales mesurent précisément la longueur cervicale, tandis que le monitoring vérifie l'activité utérine et le bien-être fœtal.
Accouchement après conisation : voie basse ou césarienne ?
Une question fréquente chez les femmes ayant eu une conisation concerne le mode d'accouchement. La conisation n'implique pas systématiquement une césarienne. La décision dépend de plusieurs facteurs évalués au moment de l'accouchement.
L'accouchement par voie basse reste tout à fait possible si :
- Le col se dilate normalement sous l'effet des contractions
- Le travail progresse de manière satisfaisante
- Il n'y a pas d'autres complications obstétricales
- Le bébé se présente en position favorable (tête en bas)
Une césarienne peut être envisagée si le col présente des difficultés à se dilater malgré des contractions efficaces, ou si d'autres indications médicales le justifient. Dans tous les cas, cette décision est prise au moment du travail, en fonction de l'évolution clinique. Pour en savoir plus sur les différentes modalités d'accouchement, consultez notre article sur les questions essentielles concernant l'accouchement.
Il est également rassurant de savoir que même en cas de contractions contrôlées par un traitement, le déclenchement naturel du travail se produira à maturité fœtale. À ce moment-là, les médicaments seront progressivement arrêtés pour permettre aux contractions de reprendre leur rôle physiologique.
Vos questions fréquentes concernant la conisation et la grossesse
1. Le traitement contre les contractions est-il dangereux pour mon bébé ?
Non, les médicaments tocolytiques comme l'Adalate (nifédipine) sont utilisés depuis de nombreuses années et leur innocuité pour le fœtus est bien établie. Ils peuvent être pris sur plusieurs semaines sans risque pour votre bébé.
2. Comment saurai-je que le travail commence si mes contractions sont bloquées par les médicaments ?
À l'approche du terme, votre médecin réduira progressivement puis arrêtera le traitement. Les contractions naturelles pourront alors reprendre. De plus, d'autres signes peuvent indiquer le début du travail, comme la perte du bouchon muqueux ou la rupture de la poche des eaux.
3. Puis-je avoir des saignements même si mon col ne se dilate pas ?
Des saignements légers peuvent survenir indépendamment de la dilatation cervicale, notamment en raison de la fragilité du col après une conisation. Cependant, tout saignement doit être signalé à votre médecin pour une évaluation appropriée.
4. Devrai-je obligatoirement avoir une césarienne après une conisation ?
Non, la conisation n'impose pas automatiquement une césarienne. La majorité des femmes ayant eu cette intervention accouchent par voie basse. La décision sera prise en fonction de l'évolution du travail et de la capacité du col à se dilater normalement.
5. Dois-je informer l'équipe de la maternité de mon antécédent de conisation ?
Oui, il est essentiel de mentionner cet antécédent à tous les professionnels de santé qui vous suivent. Cette information permet d'adapter la surveillance et la prise en charge tout au long de votre grossesse et de votre accouchement.


