Bonjour docteur, je tenais à vous consulter: je suis à ma 34ème semaine de grossesse et, il y a une semaine, je me suis levée un matin avec les poignets engourdis et une terrible douleur, du poignet au pouce.
D’autres femmes enceintes m’ont dit qu’il leur était arrivé la même chose et que, à la fin de la grossesse, la douleur avait disparu. Mais je suis inquiète car mes poignets me font très mal et on m’a dit que si cela ne passe pas dans les 40 jours suivant l’accouchement, il faudra faire quelque chose. J'aimerais avoir votre avis, merci.
La réponse du Gynécologue sur la douleur aux poignets pendant la grossesse
Vous êtes enceinte et vous ressentez de vagues douleurs aux poignets ? La douleur surgit quand vous portez des objets lourds ? Vous êtes certainement comme la plupart des futures mamans qui souffrent pendant les derniers mois de grossesse.
C’est d’ailleurs une plainte courante chez le gynécologue : « Actuellement dans ma 34ème semaine de grossesse, je souffre d’une douleur atroce des poignets jusqu’aux pouces depuis une semaine. Apparaissant le matin, cette douleur des poignets s’accompagne d’un engourdissement. »
Chez certaines femmes, la douleur aux poignets pendant la grossesse stoppe spontanément après la naissance du bébé. Pour d’autres femmes, ces douleurs peuvent s’éterniser. Quand la durée excède les 40 jours du post-partum, la maman commence à s’inquiéter et finit par poser la fameuse question : « Est-ce grave, docteur ? ».
« Au fur et à mesure que la grossesse avance, des perturbations de la sensibilité nerveuse peuvent apparaître. Parfois, un facteur vasculaire intervient. Cela est à l’origine de douleurs comme les douleurs aux poignets qui disparaîtront en général après un massage relaxant ou des exercices. Le traitement par l’aspirine est envisageable uniquement après l’accouchement (l’aspirine est contre-indiquée quand on est enceinte). Dans tous les cas, s’il s’agit d’une douleur nerveuse, elle va disparaître sans séquelles et sans besoin d’intervention. Il n’y a donc pas à s’inquiéter. »
Mal aux poignets quand on est enceinte : la relaxine en cause
Hormone secrétée par le corps maternel en plus grande quantité pendant la grossesse, la relaxine favorise l’adaptation du corps aux changements de cette période. Sa présence en fin de grossesse rend plus facile l’étirement des ligaments nécessaire au passage du bébé par le bassin. Mais la relaxine n’agit pas que sur le bassin. Elle a des effets sur toutes les articulations. Les poignets sont plus vulnérables en raison des tensions qu’ils subissent lorsqu’on porte un objet lourd.
Douleur aux poignets pendant la grossesse : un symptôme fréquent
Plus de 2/3 des femmes subissent à un moment ou un autre de leur grossesse un mal aux poignets qui gêne la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Parmi les causes les plus reconnues, on compte le syndrome du canal carpien. Ce syndrome équivaut à une douleur causée par la pression du nerf médian qui passe par le canal carpien sous l’accumulation de liquide dans les tissus.
La ténosynovite de De Quervain est aussi une autre cause, moins courante, de la douleur aux poignets pendant la grossesse. Les tendons du pouce et du poignet sont enflammés. Le liquide synovial contenu dans l’articulation qui facilite le frottement contient des particules inflammatoires. La ténosynovite de De Quervain se manifeste même après la grossesse. Il est alors difficile pour la maman de prendre bébé dans ses bras, à cause de la faiblesse musculaire, de l’engourdissement et de la douleur. Le degré de douleur va déterminer l’influence sur la capacité de s’atteler aux tâches quotidiennes.
Mal aux poignets pendant la grossesse : attention au post-partum !
Si la douleur aux poignets pendant la grossesse ne cède pas, il faudra encore faire plus attention après l’accouchement. L’articulation est susceptible de se blesser sous la pression et l’étirement et, pourtant, il va falloir porter bébé, parfois pendant de longues heures. Pour calmer la douleur aux poignets, il faudra ménager l’articulation en portant bébé et en prenant soin de ne pas garder une mauvaise position. En effet, il est même possible de casser l’articulation. Dès que vous sentez la douleur, utilisez une poche de glace pour vous soulager et essayez de changer de bras quand vous portez votre enfant.
Attention aux étirements parfois conseillés. S’ils sont trop intenses et pratiqués juste après un effort, ils peuvent avoir l’effet inverse de celui qui est recherché.
Si vous ressentez le besoin d’un traitement complémentaire, la chiropraxie est une excellente option. Il s’agira alors de réduire l’inflammation, d’augmenter la force des muscles et de faciliter les mouvements.
